PDV LUCINDA

Aurore : c'est vrai?!

Vénus : on retourne déjà à Earthland?

     Elles lâchent de longs cris plaintifs.

Océane : tu n'es couronnée que depuis hier. Ce n'est pas un peu trop tôt?

Lætitia : et puis, pourquoi cette décision soudaine?

Moi : si vous ne voulez pas venir, je ne vous y forcerai pas. Mais moi, je retourne à Earthland aujourd'hui.

Élizabeth : je comprends que tu veuilles te venger le plus tôt possible mais...

Marguerite : même à distance, elle pourra régler les affaires du royaume.

Hildegarde : vraiment?

Marguerite : bien sûr. Et pour plus d'efficacité, une fée sera mise à sa disposition si sa Majesté le souhaite évidemment.

Moi : très bien.

Marguerite : Arte.

     Une petit fée à la chevelure vert d'eau et aux yeux or apparait près d'elle.

Arte : mes salutations, Majesté. Princesses.

     Dit-elle en faisant une révérence.

Moi : mes salutations, Arte.

Marguerite : tu voudrais bien être au service de la reine?

Arte : bien entendu, comment pourrais-je refuser?

Moi : très bien dans ce cas. Nous allons à Earthland aujourd'hui même. Tu seras mon assistante durant une période indéterminée.

Arte : d'accord Majesté.

Moi : alors?

Emma : puisque ce détail a été réglé, je ne trouve rien contre l'idée de partir pour un temps.

Océane : pareil.

Élizabeth : tout le monde est d'accord alors?

     Elles hochet toutes la tête.

Luna : veillez bien sur vous et vos petites sœurs, ma reine.

Sarah : je me charge de prévenir la famille royale de votre arrivée dans deux jours. Une villa dans la ville d'Era vous attend et tout le nécessaire y est.

Moi : merci Sarah. Merci Luna.

     Je lève ma main et récite la formule magique pour ouvrir le portail. La clé créée, je la tourne dans le vide et le ciel s'ouvre. Mes sœurs font apparaître leurs ailes, et commencent à s'envoler. J'en fais de même, et ajoute :

Moi : je compte sur vous pour protéger le royaume en mon absence.

     Elles s'inclinent, puis mes sœurs et moi quittons Arquélia.

Vénus : j'espère que notre chambre sera grande.

Aurore : puisque nous sommes deux, techniquement nous devrions avoir la plus grande chambre après grande sœur.

Océane : après nous toutes, alors.

Vénus et Aurore : hein?!

Emma : fallait préciser.

     Océane et Emma se tapent dans les mains en rigolant tandis que les jumelles boudent. Éliza et Hilda suivent les deux premières, Lætitia, elle, arborant un fin sourire.

Océane : ce monde n'a pas tant changé que ça, au final.

Moi : en effet.

     Nous volons donc ainsi jusqu'à la ville d'Era, et après plusieurs minutes de vol à grande vitesse, j'aperçois des gardes du Conseil regarder dans notre direction. L'un d'eux court vers l'intérieur d'un bâtiment immense, sûrement pour en faire part à ses supérieurs.

Emma : la villa est là!

     Nous dépassons le Conseil, et continuons à voler durant quelques secondes avant d'atterrir.

     Les jumelles courent immédiatement dans la villa, ayant les clés, suivies par nous.

Lætitia : au moins, on ne sera pas à l'étroit.

     Je visite brièvement la maison, puis vais dans ma chambre. Et elle est comme je l'avais espéré. Je vais m'assoir sur une des deux chaises près de la baie vitrée, et joue des doigts avec mon pendentif.

Flashback.

      Je regarde attentivement autour de moi, à la recherche de quelqu'un.

     Il n'est même pas encore là. Et ça fait dix bonnes minutes que je l'attends.

     Je sens son odeur s'approcher et me retourne. Je le vois s'avancer vers moi avec un sourire nerveux aux lèvres.

??? : désolé pour le retard.

Moi : Zeldris!

     Je lui saute dans les bras, heureuse de le revoir après ces deux jours d'absence.

Moi : pourquoi tu n'étais pas là ces deux derniers jours?

Zeldris : un léger souci familial mais c'est réglé.

Moi : tu aurais pu me prévenir.

Zeldris : encore désolé.

     Je lui souris.

Moi : c'est pas grave.

     Il me prend le menton et m'embrasse chastement mais longuement.

Zeldris : Lucy...

Moi : pourquoi j'ai l'impression que tu vas m'annoncer quelque chose qui ne va pas me plaire?

Zeldris : non, rassure toi.

     Après quelques secondes de silence, il reprend :

Zeldris : j'aimerais qu'on avance la date du mariage.

Moi : ça ne me dérange pas, mais pourquoi?

Zeldris : c'est un peu compliqué de devoir rester sans toi.

     Je rougis, mais souris, heureuse de l'entendre dire ça.

Moi : ça ne te ressemble pas de dire des choses aussi adorables.

Zeldris : la faute à qui?

Moi : je sais pas.

     Je joue l'ignorante, ce qui semble l'amuser.

Zeldris : Lucinda Phélès. J'ai hâte, je dois l'avouer.

     Je rougis encore plus en l'écoutant m'appeler comme ça.

Moi : moi aussi. Mais parlons d'autres choses, tu veux. Je n'ai jamais rencontré ton père. C'est pour quand?

Zeldris : une autre fois, s'il te plaît. Tu le verras un jour, promis.

Moi : hmmm.

     Nous passons tout le reste de l'après midi à parler et à observer le grand lac devant nous, profitant de la présence de l'autre.

     Lorsque le soleil commence à se coucher, je me lève :

Moi : il faut que j'y aille, mes sœurs vont s'inquiéter, surtout que je ne les ai pas prévenues avant de m'en aller.

Zeldris : nous nous reverrons demain à la même heure?

Moi : oui, mais tâche de ne plus être en retard.

     Il sourit doucement en se relevant à son tour.

Zeldris : je ne te promets rien, mais j'essaierai.

     Il m'embrasse avant que nous ne nous séparions pour rentrer.

     J'arrive rapidement au château et trouve mes sœurs dans la cour arrière.

Moi : bonsoir.

Vénus : Luchy!

     Elle me saute dans les bras, inquiète, très vite suivie par sa jumelle.

Océane : où étais-tu, enfin?

Moi : avec Zeldris. Je suis désolée de ne pas vous avoir prévenues.

Hilda : mère et père souhaitent s'entretenir avec toi.

Moi : j'y vais tout de suite alors.

     J'entre dans le château et vais dans la salle du trône.

Moi : mère, père, vous m'avez demandée?

     Ma mère vient me prendre dans ses bras, ce que je lui rends.

Moi : qu'y a-t-il?

Papa : annule tes fiançailles avec Zeldris.

     ...

     Je crois que je viens de recevoir une gifle.

Moi : quoi mais... Pourquoi? Pourquoi vous vous y opposez maintenant?

Maman : c'est pour ton bien ma chérie, fais nous confiance.

     Je sors brutalement de ses bras.

Moi : il en est hors de question.

     Je sors furieusement de la salle, et monte dans ma chambre pour m'y enfermer.

     S'ils croient que je vais faire ça, ils se trompent lourdement.