PDV LUCINDA

     Je me lève après plus d'une heure, et entre dans le château. Je suis trempée jusqu'aux os, mais peu importe.

Servante : Majesté, une serviette.

Moi : merci.

     Je la prends et me nettoie les cheveux avec.

Moi : faites moi couler un bain, s'il vous plaît.

Servante : tout de suite, Majesté.

     Elle se téléporte, le laissant seule. Marguerite, pas très loin, s'approche de moi.

Marguerite : Majesté...

Moi : qui s'est occupé du royaume pendant tout ce temps?

Marguerite : il n'y a pas eu énormément de problème, alors j'ai pu m'en occuper avec les gardes.

Moi : merci.

Marguerite : ce n'est que normal. Vous devriez prendre un bain pour vous détendre et vous calmer, et dormir ensuite. Vous avez l'air épuisée.

Moi : c'est autant visible que ça?

Marguerite : en effet.

Moi : j'y vais de ce pas. Bonne nuit.

Marguerite : passez une bonne nuit également, Majesté.

     Je monte dans ma chambre, et vais dans ma salle de bains pour constater que mon ma baignoire a déjà été remplie. Je retire nonchalamment mes vêtements mouillés, et me laisse glisser dans l'eau savonneuse.

     Mon cœur se serre douloureusement dans ma poitrine alors qu'une autre vague de larmes se signale. Je fais tout pour la refouler, mais éclate finalement en sanglot.

     Ce n'est pas possible... Comment Zeldris a-t-il pu faire ça? Que dois-je faire? Je l'aime toujours autant qu'avant et même plus... Je ne peux pas me résoudre à l'éliminer comme ça, il faut que je l'entende de sa bouche.

     Je me recroqueville sur moi-même, essayant désespérément de me calmer. Mon cœur, par contre, continue à me jouer des tours.

     Je sors de la baignoire après plus de quinze minutes, puis la vide et me sèche rapidement. Je vais dans mon dressing me prendre une nuisette, puis m'installe dans mon lit, dans la chambre.

     Je ferme les yeux, et ne tarde pas à m'endormir.

     Je me réveille un beau milieu de la nuit, mon sommeil interrompu par un bruit derrière moi.

     Je reconnais cette odeur...

     Je me retourne, mais ne vois personne.

     Ai-je rêvé? Me manque-t-il à ce point?

     Je fronce les sourcils, et m'allonge sur le dos pour observer le ciel de mon lit.

Moi : Zeldris...

     J'ai toujours le cœur qui bat follement en pensant à lui. Mes souvenirs à ses côtés me passent à travers la tête tels un torrent. Je soupire, et me pince les lèvres.

     Je te déteste. Je te hais.

Moi : je te brûlerai vivant.

***

     Après un énième hurlement, je m'écroule au sol, épuisée.

Luna : vous devriez vous reposer Majesté. C'est déjà le hurlement le plus puissant du royaume, et en plus vous avez déjà dû maîtriser cinq magie en 6h. C'est énorme.

Moi : il en faut plus...

Sarah : vous êtes à bout. Reposez-vous une heure au moins.

Élizabeth : pourquoi pas deux?

Hildegarde : tu vas détériorer ta santé si tu continues, grande sœur.

     Je souffle, et me laisse aller au sol, regardant le ciel bleu sans nuage.

Moi : pour quand est prévu le couronnement?

Luna : une semaine après la fin de votre entraînement. Vous devez d'abord récupérez la maîtrise de toutes vos magies. Ainsi que du sceptre royal. L'épée de votre père vous sera remis pendant la cérémonie.

Moi : très bien.

     Je ferme les yeux, et souffle.

Aurora : dites...

Élizabeth : qu'y a-t-il?

Aurore : on fera quoi après notre entraînement. Je veux dire...

Vénus : les précédentes nous voulaient bien se venger de leurs anciennes guildes, non?

Océane : on a qu'à se tenir à ça.

Hildegarde : je suis d'accord. Elles méritent qu'on les venge.

Emma : on parle de nous là, quand même.

Lætitia : nous avons vécu sous ces identités jusqu'à récemment. Alors, c'est un peu notre vengeance aussi.

Océane : tu en dis quoi, Lucinda?

     Je rouvre les yeux et regarde le dragon bleu passé dans le ciel accompagné de sa fée, puisque chaque être magique dans ce monde en a une qui lui est attribuée dès la naissance. Mais mes sœurs et moi ne savons pas où sont les nôtres. C'est encore assez flou vu le nombre d'années qui est passé.

Moi : on s'en tient à ce que nous aurions fait.

Élizabeth : les fées vont se mordre les doigts.

Océane : j'ai trop envie de les transformer en de la glace pilée.

Vénus : y'en aurait pas d'ailleurs? J'en ai envie, maintenant.

Emma : t'as fini un dessert ce matin, toute seule alors rien pour toi.

     Je continue d'écouter leurs chamailleries d'une oreille distraite, le regard fixé vers le ciel.

     Je me souviens quand maman et moi nous posions souvent ici pendant la nuit. C'est grâce à elle que je vaux un culte particulier à l'astronomie, et que je suis devenue constellationniste. Papa nous rejoignait de temps en temps, et me répétait que je serai la meilleure constellationniste que les esprits pourraient connaître.

     Je souris tristement, ce souvenir serrant douloureusement mon cœur.

Moi : je vais aller me reposer.

     Je me lève et les quitte, entrant dans le château. Je passe devant plusieurs portes, mais m'arrête au niveau d'une, et me tourne vers elle. Il y a une magie étrange qui s'en dégage.

     Je fronce les sourcils.

     Elle ressemble étrangement à celle de mes parents et de Zeldris... Mais c'est impossible.

     Je me secoue la tête pour chassée ces pensées.

     La fatigue me joue des tours, c'est tout.

     Je me détourne d'elle et reprends mon chemin vers ma chambre. Une fois dans celle-ci, je la verrouille, puis entre dans la salle de bains. Je prends une douche rapide pour me sentir plus à l'aise, puis m'habille confortablement et me pose sur mon lit avec un roman en main. Même si mes pensées n'y sont pas totalement destinées...

PDV ÉLIZABETH

Moi : vous croyez qu'elle va mieux?

Lætitia : à en juger par son comportement, je dirai que non. Sauf si elle a décidé d'être comme cela à présent.

Emma : ça veut dire qu'on la reverra plus comme elle était avant?

Océane : j'en doute fort. D'abord, la trahison de son fiancé, et maintenant, la mort des parents...

Hildegarde : nous ne devrions plus y penser. Soyons fortes et essayons de passer outre cela. Ou alors, de sourire pour eux. Lucinda est notre grande sœur et la future reine. Elle a des tonnes de responsabilité sur les épaules à présent alors, allégeons les. D'accord?

Vénus et Aurore : je n'aurais pas mieux dit! Hey! Arrête de faire comme moi! Mais!...

Moi : arrêtez, vous deux.

     Je souffle, alors les autres se moquent gentiment de la scène sous nos yeux.

Emma : on dirait Éllie et Hilda quand elles étaient petites.

Hildegarde : on se disputait pas pour un rien, quand même.

     Je souris.

Moi : mais n'empêche que j'avais raison pour la plupart.

     Elle affiche un air offusqué.

Hildegarde : tu dis n'importe quoi. Moi, j'avais raison plutôt.

     On se défie du regard, ce qui augmente les rires de nos sœurs.