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La suite

Je suis réveillée par un son étrange. Comme si on essuyait de l'eau à l'infini. J'ouvre un œil, et ce n'est que mon chien qui lèche l'eau déposée par la fraîcheur du matin sur les vitres, de la condensation, pas de fuite d'eau. Néanmoins il va falloir que je rajoute sur ma liste de nettoyer les carreaux.

Le vacarme assourdissant provoqué par Diego ne semble pas la déranger ma jumelle. De toute façon, seul son réveil et quelques tapes de ma part sur son épaule ne suffisent pas toujours a la réveiller. Elle a un véritable sommeil de plomb.
Oana débarque dans la salle de bain alors que je fini de m'habiller. Elle semble encore endormie et c'est bien l'une des choses que l'on a en commun : pas de paroles le matin sauf en cas d'urgence.
Camille m'a parlé une bonne partie de la nuit, me taquinant sur le garçon de samedi en me disant "il t'aime bien " et surtout en me demandant en détail ce qu'il s'est passé la veille. Ce n'était pas forcément une bonne idée de veiller si tard. Mon cour de français risque d'être cahotique.

Le bus est encore rempli, et je m'asseoit a côté du même garçon depuis le début d'année, au milieu du bus. Je ne lui ai jamais parlé. Pourtant il semble que ce soit un accord silencieux entre lui et moi : il me laisse m'asseoir et en retour je lui évite de se faire prendre sa place par l'un des terminales de l'arrêt suivant. Ils n'en auraient rien à faire de moi si ma mauvaise humeur du matin ne s'était pas confrontée un jour a leur sentiment de supériorité. Le "je vous met la tête dans la porte si vous le dégagez encore de sa place" était peut-être trop impulsif mais nécessaire pour prouver que ce n'étaient que des bad boy des bacs à sable.

Je suis assise au premier rang, et j'écoute ce que raconte mes voisins de derrière. L'un est un garçon que je ne connais pas vraiment, un blondinet trop grand pour sa table. Il n'est ici que sous la contrainte. Ça se voit a son regard vide vers le tableau. Il n'écoute même pas son voisin lui racontant ses exploits de la veille, chez les parents de sa copine. Je me retourne
"- attends tu as offert une vraie bague a ta copine ? Le garçon aux cheveux noirs -Matisse- me regarde étrangement avant de répondre
- oui... Je l'aime vraiment beaucoup, et elle m'a beaucoup aidée quand cette ... Garce de Juliette m'a jeté comme un vieux sac en me trompant avec ton pote là. Et puis elle le mérite.
- Je ne te juge pas. C'est simplement pas tous les jours qu'on demande en mariage sa copine à 15 ans, je ne voulais pas avoir mal entendu. Et puis cette Juliette... Je suis du même avis que toi. Tu sais, Sim n'a pas toujours été aussi con d'accepter de te la prendre, même si elle est très douée pour manipuler les garçons, il n'est pas innocent non plus. Je suis désolée.
- c'est pas de ta faute que je saches, je t'ai même vue te disputer avec lui a cause d'elle l'année dernière. J'espère qu'elle ne recommencera plus. Ce serais vraiment bête de perdre un ami de si longue date pour une fille qui n'en vaut pas la peine.
- t'inquiète je gère !"

Je reprend ma posture initiale avant que Mr Solem ai fini son monologue, c'est un prof de Philo a l'Université normalement mais il enseigne ici a quelques classes de mon petit lycée catholique. Il peu parler de la beauté d'un poème pendant une heure entière, et quand un sujet de débat est lancé ça peu être vachement intéressant.
Parfois, quand on se donne la peine de l'écouter parler, on retombe amoureux du monde. Dans sa bouche, un simple texte de Victor Hugo, un poème de Baudelaire ou encore d'Arthur Rimbaud deviens une ode à la vie, et on sens qu'il aime ce qu'il fait. C'est très rare, mais c'est lune des choses pour lesquelles j'adore mon lycée.

Plus que nous donner matière a rigoler après des cours d'éducation sexuelle catholique ( qui ne sont jamais tristes puisque les valeurs chrétiennes sont très bien défendues) ils ont un groupe de professeurs géniaux, qui sont inspirants et très encourageant. Bien sûr tous ne le sont pas, et c'est parfois en traînant du pieds que je vais en cour d'espagnol. Mais comme mon prof de maths, ils savent nous faire rire, dédramatiser une mauvaise note, et sont très doués pour nous partager leurs connaissances.
J'espère que si je suis prof un jour je serai comme ça.

Quand la récréation est annoncée, notre prof principal et de maths nous lancent une dernière réplique avant de nous ouvrir la porte " allez bande de moules, peut être que vous ferez mieux au prochain cours."

Je suis seule dans ma classe cette année. Mes amis eux, sont dans la même, et malgré mes supplications de début d'année les responsables n'ont pas pu me changer de groupe. Je me retrouve en cours d'informatique, notre seul cour en commun, à côté de Simon, un blond aux yeux verts, et Sim (Simon aussi mais pour les différencier c'est plus simple) un brun aux yeux ... Marrons. C'est le seul cour ou je ne m'ennuie pas trop, et ou je peu bien faire quelques bêtises. Je ne suis pas une fouteuse de trouble, mais j'aime bien m'amuser.

Camille est déjà devant le muret où nous passons toutes nos pauses, elle prend dans ses bras, et quand les deux garçons arrivent, elle me laisse leur dire bonjour.

Depuis quelques semaines, deux filles de leur classe restent avec nous, Zélie et Bella. J'avais au départ eu un jugement assez rapide et cliché, une brune et une blonde qui se maquillent et s'habillent bien, mais contrairement a ma première vision elles ne sont pas si superficielles.

On forme un groupe étrange, un peu amis avec tout le monde, mais pas vraiment populaire. Il n'y en a pas spécialement d'ailleurs. Mais on connaît notre nom, au moins pour nous demander des services et on ne s'est jamais disputer avec personne histoire de pouvoir travailler en groupe quand c'est nécessaire.

Simon me serre la main. Et sim me fait un check basique. Depuis qu'on s'est connu en cinquième on ne s'est jamais fait la bise, je suis arrivée dans un groupe de garçon, et avec ma dégaine de garçon manqué a l'époque c'était naturel.
Je sais que tous ne s'entendent pas vraiment avec Camille, mais ils ne prennent pas le temps de la connaitre. Sous ses airs timides et ses yeux fatigués se cache une véritable boule d'émotions et tellement de choses a découvrir que même après tout le temps qu'on a passé ensemble je ne suis pas sûre de la connaitre encore entièrement.

Alors que tous racontent leur weekend, je sens ma poche vibrer.
" Bonne journée petite, pas de bêtises !" C'est un message du fameux Vyta. Le garçon de Samedi. Je ne connais pas son vrai nom et ça m'agace. Je souris. Et Camille regarde au dessus de mon épaule avant de me regarder avec son air sournois. En haussant les sourcils.

Après les deux heures de sport de l'après midi ou j'ai essayé en vain de faire grimper Camille sur le mur d'escalade, de battre Simon sur une piste très simple et m'être cassé la figure au moins une dizaine de fois, je rentre chez moi, mon casque sur les oreilles rempli de musique aléatoire.

Oana est assise derrière moi dans le bus, depuis un ou deux ans elle ne s'asseoit plus a côté de moi, soit disant pour couper le cordon.

Je pose mon sac dans l'escalier et commence a nettoyer le salon et faire la vaisselle de la veille. Je ne sais pas quoi cuisiner. Oana est devant la télé, elle n'a pas encore de téléphone elle. Maman pense qu'elle n'a pas une moyenne a l'école assez élevée. Avec un petit 9, elle est bonne pour le redoublement et elle a décidé de changer de lycée l'année prochaine, elle veux faire un bac pro pour s'occuper des enfants. Je la soutiens totalement. Je préfère ça a la voir se planter en essayant de me suivre.

Maman rentre a plus de 20h, alors que j'allais me mettre au lit, pour lire. Je m'attendais a ce qu'elle soit encore en colère contre moi mais visiblement c'est déjà oublié, et elle me fait un bisous sur la joue avant de se servir une portion de patates que j'ai gardé pour elle. L'amour maternel me fascine autant que celui qu'elle porte a mon père. Comment on peu être aussi blessante et en colère la veille pour être aussi douce et naturelle le lendemain. Je comprendrais peut être un jour.

Le livre que je lis en ce moment est un classique que j'aime beaucoup " la promesse de l'aube" de Romain Gary. Je ne comprend pas tout mais j'aime bien la façon dont c'est écrit. Il paraît que c'est une autobiographie. Il en a vraiment bavé alors.
Quand je relève le nez de mon livre, il est déjà presque minuit, et Oana s'est endormie même avec la lumière.

Une semaine plus tard, je suis en train d'allumer mon ordinateur quand maman rentre dans notre chambre. Je mange un muesli au chocolat. Maman a pu aller faire des courses aujourd'hui et elle a pensé à moi, j'adore ça. Elle s'asseoit sur le lit d'Oana une pochette bleue a la main. Elle l'a donne a ma sœur qui l'ouvre, et je vois son visage passer d'une émotion a une autre. Joie, incompréhension, peur, étonnement puis enfin elle relève la tête :
"- toi?!
- oui moi." Elle semble appréhender ma réaction puisqu'elle me tend maintenant cette pochette avec un regard implorant.
Quand je regarde dedans, je ne vois d'abord qu'une prise de sang. Je ne vois rien d'extraordinaire même si je ne m'y connais pas. Mais elle me fait signe de retourner la feuille, et je manque de recracher ce que j'ai dans la bouche, il me faut un moment pour repenser a respirer. Là, devant mes yeux se tiens une photo en noir et blanc, où on peu discerner parfaitement un corps de bébé.

"- depuis combien de temps?
-hier. Enfin je ne le sait que depuis hier. Mais ça fait 3 mois. Je vous jure que je ne savais pas. Le médecin m'a proposé de réfléchir a l'avortement mais je ne peux pas. J'ai entendu son petit cœur battre, et même si je ne sais pas si c'est une fille ou un garçon, je voulais vous le dire a vous avant. Savoir si vous me soutenez.
Je ne répond rien d'abord, j'ai les larmes aux yeux, j'attendais ça depuis des années, mais ça n'est jamais arrivé. Pas que mes parents ne voulaient pas, mais ils n'ont jamais réussi. Maman avait déjà du prendre un traitement pour nous avoir ma sœur et moi, alors ils n'ont pas persévérer. Mais maintenant ! Non! Enfin... Il va avoir quoi comme père ce bébé ? Et avec quoi ils vont l'élever ? On a déjà pas beaucoup de moyens, et une maison à peine assez grande pour 4, alors avec un bébé.
Mais finalement, je reprend mes esprits. Ma mère a déjà dû y penser. Mais elle se sent prête à relever le défi d'un nouveau bébé, a 40 ans, 15 ans après nous. Alors soit. Je laisse de côté toutes les premières pensées négatives et je sens soudain une vague de joie. Comme il y a longtemps que je n'en ai pas eu. Je prend ma mère dans mes bras et la serre fort. Oana nous rejoint.

- Je te soutiens maman. On y arrivera. Elle relâche son étreinte et me regarde dans les yeux.
- Merci. Vraiment. Par contre, pas un mot a qui que ce soit. Surtout pas a papy et mamie. Je veux leur dire moi même.

Je me contente de hochet la tête, sachant bien que je ne pourrai pas le cacher bien longtemps.
J'ai envie de pleurer et de crier au monde entier : Je vais être grande sœur !

Camille ne répond pas a mes messages, mon allégresse installée depuis la veille s'est envolée laissant place a l'inquiétude.
En sortant des cours, Sim essaye de me rassurer
"- t'inquiètes elle tombe souvent malade, elle doit se reposer.
- Simon tu comprends pas! Je la connais... D'habitude elle répond. Elle me fait peur. J'hésite a appeler son père.
- parce que t'as son numéro de téléphone ?
- oui... En cas d'urgence comme celle ci. Mais j'ai peur qu'elle me prenne pour un pot de colle. Avec tout ça je n'ai pas pu lui dire pour la grossesse de ma mère.
- bah, te fait pas de mourrons, je suis sûr qu'il y a pas mort d'homme."

Justement Simon... Justement.

Camille a fini par répondre, sur le groupe avec le garçon. Elle sait que je ne la disputerai pas si il y a quelqu'un qui peu intervenir.
Je lui demande juste ce qui n'a pas été, elle me répond simplement " maman".
Je lève les yeux aux ciel, même si elle ne peu pas me voir. J'essaye réellement de comprendre mais je n'y arrive pas. Ça va faire deux ans que sa mère est disparue, dans des circonstances vraiment étrange, accident ou suicide ? Même elle ne le sait pas. J'essaye de comprendre pourquoi ça l'a rend encore si malade parfois. Pourquoi ça fait toujours aussi mal. Et j'ai oublié aujourd'hui que c'était son anniversaire. A sa mère, et je m'en veux d'avoir oublié que c'était si important a ses yeux. Elle et son père, je les vois assis dans leur canapé, silencieux, a pleurer celle autour de qui leur monde tournait avant. J'espère ne jamais connaître ça. Parce que ça me détruirait sans doute.
"- sérieusement Camille je me suis inquiétée ! Un message pour me dire que tu voulais simplement être seule et j'aurais compris ! Rien ne sert de faire la muette ! En plus j'avais besoin de toi! J'avais personne a qui parler.
- désolée. Elle répond quelques minutes plus tard
- Camille je suis d'accord avec carotte, tu devrais au moins donner signe de vie. Je ne sais pas ce qu'il se passe mais quand quelqu'un tiens autant a toi répond lui au moins une fois. Il écrit."

Les jours passent et ma mère ne se décide toujours pas à parler avec mes grand parents de ce qui va arriver. Parce qu'elle sait que ça va mal se passer. Surtout avec ma grand mère. Et puis je suis rentrée ce soir sous les cris de celle ci, scandalisée que ma mère ai pu être si imprudente, avec tout ce que mon père lui a fait. Elle fini par se calmer en nous voyant arriver, Oana et moi, et je lui explique que ma mère a tout mon soutien, que c'est sa décision. Après quelques minutes à parler entre elles, elles décident d'aller l'annoncer a mon grand père.
Je veux être là. Parce que j'ai toujours connu mon grand père comme une force tranquille, il ne ferai pas de mal a une mouche, mais si on touche a un cheveu de sa famille... J'ai du le retenir plusieurs fois d'aller s'en prendre a mon père quand j'arrivais chez lui en pleurs après ses attaques.

Quand il réalise ce que ma mère viens de lui dire, il pose le verre d'eau qu'il a à la main, et son regard se tourne instinctivement sur le ventre de ma mère. Il semble ne pas en revenir et comme moi, partagé entre joie et peur. Il se lève simplement et prend sa fille dans ses bras.
"Je suis content pour toi tchote" sont les seules choses qu'il arrive a dire.

J'ai dit a ce Vyta ce qui se passait en ce moment dans ma vie. Bizarrement je ne le connais pas mais c'est ce qui me fait me sentir en confiance. Aucun moyen de pression, pas de photo ni de noms, rien qui ne puisse me faire du mal. Il est étonnamment très a l'écoute et je lui parle de mes inquiétudes d'être grande sœur. Il me parle de son petit frère, qu'il adore, comment lui la vécu, même si je me doute la situation n'est pas la même. Je sens que nos liens d'amitié se lient et que contrairement à ce que je pensais, la distance n'est peut être pas un frein a ça. Alors je fais ce que je n'aurais jamais cru capable : je lui donne mon nom,
"- mon vrai nom c'est Elia, j'avais juste envie de te le dire.
- tu me fais assez confiance ? Whaou, toi qui te méfie tant des gens sur internet.
- oui mais après tout ce qu'on s'est dit, tu ne dois pas être si mauvais.
- et si je suis un vieux pédophile qui cherche à prendre ton innocence?
- tant pis je prends le risque
- d'accord, moi c'est Melior."

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