Jisung se réveilla le premier, un peu difficilement après avoir dû encaisser les trois ou quatre vagues nocturnes de son lié. Visiblement, le fait que l’alpha ait arrêté son traitement après plusieurs années lui avait provoqué des ruts un peu plus coriaces que prévu.

C’était le matin du quatrième jour et, avec un peu de chance, il s’agirait du dernier. Non pas qu’il n’appréciait pas de passer tout ce temps avec Minho, loin de là, mais il devait avouer commencer à fatiguer et surtout, il avait hâte que ses deux bébés rentrent à la maison. Il avait profité de quelques heures de calme pour aller les voir chez ses parents, mais ça n’était pas la même chose que de les avoir avec lui et chez lui comme d’habitude. Jisung avait à chaque fois eu beaucoup de mal à laisser Renjun là-bas, mais Dahyun avait su le rassurer en lui promettant que tout se passait bien et qu’elle prenait bien soin de son petit frère.

L’oméga fut tiré de ses pensées lorsqu’il sentit Minho remuer à côté de lui.

— T’es déjà réveillé ? marmonna-t-il en ouvrant un oeil.

— Juste maintenant, dit son lié en déposant un baiser sur sa tempe. Bien dormi ?

— Hum… je crois que mes ruts sont finis… 

— Eh ben, rit Jisung, c’était intense.

Minho tendit la main pour lui caresser la joue. 

— J’espère que j’ai pas abusé…

— Mais non, t’inquiète pas… Mais j’avoue que je ne m’attendais pas à ce que tu aies des vagues si rapprochées, et surtout la nuit. Tu m’as réveillé plus de fois que Renjun.

L’alpha se tourna pour le serrer dans ses bras.

— Je suis vraiment désolé si j’ai été insupportable ou si je t’en ai trop demandé…

— Mais non, c’est juste que je ne te connaissais pas aussi insatiable. 

— Je crois que c’est parce que j’ai passé plusieurs années sans faire de pauses dans mon traitement. J’ai dû avoir les hormones en folie. 

— Je confirme, gloussa Jisung en l’embrassant. 

Ils restèrent enlacés un moment, Minho appréciant de sentir son oméga couvert par son odeur, il embrassa plusieurs fois sa marque fraîchement renouvelée, fier et heureux d’avoir pu partager tant de choses avec Jisung. 

— Je t’aime, murmura-t-il comme s’il l’avait pensé très fort.

— Je t’aime aussi mon amour, minauda l’oméga en pressant ses lèvres aux siennes. 

— J’ai envie de voir les enfants…

Jisung sembla sauter sur l’occasion.

— On pourrait tout nettoyer ici et aller les chercher avant midi ?

— Tu veux manger chez tes parents ?

— Mais non, mais on pourrait emmener Dada manger quelque part ? 

Minho laissa son visage s’enfoncer dans l’oreiller.

— J’ai très envie de faire plaisir à Dada, mais je me sens pas de côtoyer la foule… je sors juste de mes ruts j’ai peur d’avoir des réactions bizarres…

Jisung prit appui sur son coude.

— Comme quoi ?

— J’sais pas… d’être surprotecteur ou de grogner sur tout le monde. 

— Ça serait drôle.

— Je pense pas non.

— Moi je trouve que si, parce que je t’imagine pas du tout faire ça.

Minho se redressa d’un coup, les yeux écarquillés, inquiétant aussitôt son lié.

— Quoi ?

— Est-ce que j’ai dit des trucs déplacés ? 

— Comment ça ?

— Pendant mes vagues, précisa l’alpha, est-ce que je t’ai dit des trucs déplacés ?

— Non ? Enfin t’as dit des trucs un peu… un peu plus osé que ce que tu peux dire en temps normal mais rien qui m’a choqué.

— Ouf… tant mieux.

— Enfin tu m’as déjà dit des trucs bien pires pendant mes chaleurs alors j’ai même trouvé que tu étais plutôt sage, le taquina Jisung.

Ils restèrent quelques minutes de plus à s’enlacer et à s’embrasser jusqu’à ce que l’oméga ne décide qu’il était finalement temps pour eux de se lever.

— Tu devrais aller prendre une douche, je vais m’occuper de changer les draps pendant ce temps et j’irais après.

— Hum, ok… Et je laverai le sol de l’appart pendant que tu te laves, je pense qu’on a laissé pas mal de… fluides quand je t’ai pris dans la cuisine. Et dans le salon aussi je pense.

L’estomac de Jisung se remplit de papillons et il déglutit en repensant aux torrides sessions de jambes en l’air de ces trois derniers jours. 

— Ok, allez va prendre ta douche.

— Qu’est-ce qu’il y a ? 

— Rien du tout mais j’aimerais éviter de mouiller un peu plus les draps en repensant à tout ça, alors file !

Minho eut un petit son de gorge appréciateur et il s’empressa d’aller embrasser son lié avant de se lever pour de bon.

***

— Faut que je te dise un truc, dit Minho alors qu’ils entraient dans l’immeuble des parents de Jisung.

— Oui ?

— Je suis hyper gêné de voir tes parents en sachant qu’on leur a demandé de garder les enfants parce que j’avais mes ruts.

— Mais arrête ils s’en fichent…

— Il n’empêche que je suis gêné.

Jisung se planta devant lui et prit son visage en coupe pour l’embrasser.

— Chéri, je suis venu voir les enfants plusieurs fois entre tes vagues et je peux te dire que mes parents s’en fichent, ils ne vont rien dire là-dessus, t’as pas à être gêné.

Minho hocha la tête plus pour lui faire plaisir qu’autre chose. Il ne pouvait s’empêcher d’imaginer ce que ses beaux-parents pensaient de lui. Un père irresponsable qui préférait confier ses enfants à leurs grands-parents pour pouvoir tranquillement se taper son lié. Les parents de Jisung l’avaient toujours apprécié mais cette fois, il avait peur de leur jugement. 

— Papas ! s’écria Dahyun en ouvrant la porte.

Elle sauta dans les bras de ses parents qui s’amusaient toujours de voir à quel point leur fille restait démonstrative même en grandissant. 

— Tu vas mieux Papa Minho ? Papa a dit que tu étais un peu malade…

— Oui, beaucoup mieux, vous allez pouvoir rentrer à la maison avec Renjun.

— Tu vas voir, je me suis super bien occupée de lui, tu peux demander à Papy et Mamie, je les ai bien aidés. 

Madame Han valida depuis l’autre côté du salon. Elle tenait Renjun dans les bras et s’approcha de l’alpha pour le lui tendre.

— Vous deviez avoir hâte de le revoir.

— Oui, il m’a manqué. Coucou toi, dit-il en serrant le bébé contre lui, comment ça va ?

Il le berça tout en lui parlant sous le regard attendri de Jisung. 

— Vous allez rester manger ? demanda la mère de ce dernier en s’approchant de lui.

— Je sais pas, on pensait peut-être emmener Dahyun manger au resto.

— Avec Renjun ? s’offusqua-t-elle. Vous n’allez quand même pas le prendre au restaurant, il est trop petit, il va pleurer et embêter tout le monde…

— Mamie a raison, dit Dahyun en venant enlacer son père, quand il se met à pleurer c’est insupportable… On va se taper la honte au resto s’il fait une crise… Puis si y’a trop de bruit il pourra pas dormir, alors qu’ici il est tranquille. 

— Tu vois, ta fille elle sait mieux que toi, fit monsieur Han depuis son fauteuil.

Jisung jeta un regard à Minho qui haussa les épaules. Il s’en fichait un peu, il était surtout content de retrouver son fils. Il ne pensait même plus à la gêne qu’il avait ressenti en arrivant, il n’avait désormais d’yeux que pour leur bébé.

— Minho ? appela Jisung pour attirer son attention.

— Hum ?

— Ben t’en penses quoi ?

L’alpha haussa les épaules.

— N’importe tant qu’on est avec les enfants.

— Donc c’est réglé ! s’exclama madame Han. Vous restez manger là.

— Mamie ! Je peux t’aider à préparer ? Je veux montrer à mes papas ce que tu m’as appris, fit Dahyun en la suivant dans la cuisine.

— Oui, on va leur préparer un bon petit repas.

Jisung s’approcha de son lié et lui pressa l'épaule.

— Et en plus d'être parfaite, maintenant elle sait cuisiner.

— Encore plus parfaite, plaisanta le dominant.

Renjun se mit à chouiner, visiblement lui aussi impatient de pouvoir manger.

— Je crois qu’on a besoin de moi, dit Jisung en tendant les bras pour récupérer le nourrisson. 

Il se tourna vers son père.

— Je peux prendre la chambre ?

— Oui bien sûr, vas t’installer tranquillement, lui répondit celui-ci.

Jisung se pencha vers Minho pour lui embrasser la joue.

— Je reviens vite.

— À tout à l'heure.

L’oméga disparut au détour d'un couloir, laissant ainsi son lié seul en compagnie du chef de maison. Et c'était sans doute la situation qui angoissait le plus l’alpha : la confrontation avec son beau-père. Ils avaient déjà eu l’occasion de discuter, mais ils ne s'étaient jamais retrouvés juste tous les deux. Minho craignait de ne pas être vu comme étant à la hauteur et ce malgré le fait qu’il partageait sa vie avec Jisung depuis plus de trois ans. Il ne se sentait toujours pas légitime, pas assez bien, du moins aux yeux du père de son lié.

— Ça a dû vous faire bizarre, commença l’homme, quatre jours sans les enfants, vous avez dû vous ennuyer. Whisky ?

— Oui merci, accepta poliment Minho, et pour le reste non, je dois avouer qu’on n’a pas vraiment eu le temps de s’ennuyer.

— C’est sûr que les ruts ça doit être prenant.

Minho manqua de s'étouffer avec sa salive et cela fit beaucoup rire monsieur Han.

— C’est bon calme toi, il n’y a pas de honte à avoir, c’est naturel.

Il lui tendit un verre de whisky et lui indiqua de s’asseoir dans l’un des fauteuils.

— On n’a pas souvent l’occasion de discuter toi et moi.

— Hum, c’est vrai.

— Je voulais te remercier pour tout ce que tu as fait pour Jisung.

Minho leva les yeux de son verre, surpris par la tournure que prenait la conversation.

— Je vous demande pardon ?

Monsieur Han prit une gorgée de whisky.

— Maintenant que tu as un enfant à toi, je pense que tu vas certainement comprendre ce que nous nous avons pu vivre avec Jisung. Ça n'a pas été évident et je suis heureux que tu sois entré dans sa vie. Grâce à toi il a su retrouver une certaine stabilité. Je sais que lui et Dahyun sont entre de bonnes mains maintenant. Tu prends soin d’eux comme il faut et ils sont heureux. Alors je suis soulagé.

Minho battait lentement des cils. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi son beau-père lui tenait ce genre de discours à cet instant mais il était ravi d’entendre ce genre de compliments.

— Euh, merci. Mais je… je n'ai rien fait d’exceptionnel pourtant.

— Tu as été une bonne influence pour Jisung, c’est déjà bien assez.

— Qu’est-ce que j’ai encore fait ? s’exclama l’oméga en revenant dans la pièce.

— Rien, je disais justement du bien de toi, lui dit son père. Pas d’alcool pour toi alors tu veux un jus de fruits ?

— Merci…

Monsieur Han se leva pour rejoindre la cuisine.

— Qu'est-ce qu’il t’a dit ? demanda aussitôt Jisung a son compagnon.

— Qu’il était content que je partage ta vie.

— Quoi ? Vraiment ?

— Oui, c'est gentil non ?

— Oui mais… un peu inattendu je dois dire…

Ce fut Dahyun qui revint dans le salon avec un verre pour elle et son père.

— Tu as deja fini de faire la cuisine ? lui demanda-t-il en confiant Renjun à Minho.

— On attend que ça cuise, dit-elle en glissant son index entre les petits doigts de son frère. Pourquoi ta marque elle est fort rouge dans ton cou ? Elle a saigné ?

— C’est rien Dada, c’est… un cadeau de Minho.

— Faire mal, c'est un cadeau ? demanda-t-elle dubitative.

— Mais ça fait pas mal justement, tu comprendras quand tu seras plus grande.

— Ok.

Elle se décala pour poser sa tête sur l'épaule de Minho puis soupira.

— J’suis contente que vous ayez pu passer du temps ensemble.

— Et c’est très gentil à toi de t'être occupée de Renren pour qu’on puisse le faire, lui dit l’alpha en lui embrassant le dessus de la tête.

— C’est normal, vous êtes tout le temps en train de vous occuper de nous, vous avez bien le droit de vous reposer un peu de temps en temps. 

Jisung gloussa, ces quatre jours n’avaient rien eu de reposant mais c'était le geste qui comptait.

— Tu sais, reprit Minho, vous m’avez tous les deux manqué.

Dahyun leva la tête pour le regarder.

— Tu m'as manqué aussi Papa, dit-elle en le serrant dans ses bras. Papa il est venu de temps en temps, mais toi ça fait vraiment quatre jours qu'on s'est pas vus et c'était long quand même. J'suis contente de te revoir.

Minho se libéra un bras pour la serrer contre lui.

— Je t'aime ma puce, et t'en fais pas, on va bientôt rentrer tous les quatre à la maison.

Jisung les observait avec tendresse, les larmes aux yeux, ce qui amusa beaucoup Dahyun.

— Papa, faut que t'arrêtes de pleurer à chaque fois qu'on se fait des câlins.

— C'est pas ma faute si vous êtes trop mignons… Je vous aime alors ça m'émeut de vous voir comme ça.

— C'est vrai qu'à cet âge-là ils sont mignons, dit monsieur Han en revenant de la cuisine, vous verrez quand ils auront quinze ans, ça sera une autre histoire.

— J'ai pas l'intention de laisser mes enfants faire les mêmes erreurs que moi, rétorqua Jisung, alors tout ira bien.

— Et quand bien même, intervint Minho, on sera là pour les soutenir et les guider dans leurs choix.

Jisung se pencha pour l'embrasser tendrement avant de déposer un baiser sur la joue de Dahyun.

— Oui, exactement… on sera là pour eux. Peu importe leurs choix.

× FIN ×

Merci à tous d'avoir suivi cette histoire et tous ses bonus.
J'espère vous retrouver dans quelques mois lorsque le Tome 2 sortira 💙
À bientôt 🍎