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8 : (not) delicate

JADE

— Putain, sifflé-je entre mes dents en m'immobilisant, les paupières closes.

Cette fois encore, j'ai vu les étoiles. Je ne sais pas si Livia a un super-pouvoir ou si elle a simplement beaucoup d'entraînement – je ne suis pas sûr de vouloir le savoir – mais le fait est que c'était incroyable.

Une fois de plus.

— Tu m'ôtes les mots de la bouche, dit la brune tandis que je me laisse aller sur sa poitrine, transpirant.

Elle passe une main dans mes cheveux tandis que je hume son parfum, parfaitement détendu. J'entends son cœur battre à travers sa peau fine juste sous ses côtes. Il bat fort.

Lorsque je me redresse sur un coude au bout d'un moment, je plonge mon regard dans celui de Livia. La brune me fixe un instant puis sourit d'un air amusé en m'essuyant la joue.

— T'as du rouge à lèvres partout, commente-t-elle.

Je secoue la tête.

— Je crois que tu m'as flingué toutes mes housses de couette, rétorqué-je.

— Désolée. Je ne sors jamais sans rouge à lèvres.

— Pourquoi ?

Elle hausse une épaule tout me lançant un regard charmeur qui me coupe la respiration pendant une seconde.

— Pour laisser ma trace.

Sur ce, elle pose ses mains sur mes épaules pour me faire reculer doucement. J'en profite pour me retirer et enlever le préservatif usagé, que je jette dans la poubelle la plus proche. Le temps que je me rallonge et reprenne mes esprits, Livia est en train d'enfiler sa culotte.

— Tu t'en vas déjà ? dis-je alors.

Je la regarde passer son t-shirt, ébouriffant encore plus ses cheveux au passage. Ils doivent être complètement emmêlés à force que je passe mes doigts dedans à chaque fois. Je me demande si ça l'énerve ou si au contraire, elle aime bien.

— Quoi, tu voulais remettre ça ?

J'esquisse un sourire. Elle est drôle, Livia. C'est l'une des choses qui m'avait déjà plu chez-elle au lycée.

— Non. Je voulais te proposer si tu voulais prendre une douche avant de te rhabiller, ou si tu voulais rester dormir...

Je jette un coup d'œil à mes oreillers tâchés de rose, puis ajoute :

— ... Une fois que j'aurais changé les draps.

Livia secoue la tête, un petit rictus accroché aux lèvres.

— C'est gentil, mais ça ira.

— Comme tu voudras.

Je ne suis pas vexé. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle accepte, en réalité.

Une fois habillée, Livia reste plantée quelques secondes au milieu de la pièce de mon studio. Elle pivote sur elle-même pour embrasser tous les recoins du regard, puis déclare :

— Faudrait vraiment que tu décores cet appart'. Sérieux, on dirait un squat.

J'étouffe un rire dans ma main.

— J'ai aucun goût décoratif, désolé.

— Trouve quelqu'un pour t'accompagner faire les magasins, alors.

Nous échangeons un drôle de regard et je sais instantanément que nous pensons à la même chose.

Pourquoi pas elle ?

— T'as pas une petite-amie ? rétorque-t-elle au bout d'un moment en me défiant du regard.

— Non, pas vraiment. J'ai une femme, par contre.

Un sourire moqueur éclaire son visage. Visiblement, ma blague a touché juste.

— Oh, je vois... Tu devrais l'inviter la prochaine fois, histoire qu'on tente de nouvelles choses.

J'arque un sourcil.

— Parce qu'il y aura une prochaine fois ?

Livia ouvre la bouche, surprise, puis la referme. Je pars alors d'un grand rire et elle pointe son index sur moi en disant :

— OK, il est fort.

Quand mon rire se tarit, elle vient s'asseoir sur le bord du lit. Sans trop réfléchir, je passe un bras autour de sa taille et l'attire plus près de moi, ce qui la fait frissonner.

— Tu voudras qu'on se revoie la semaine prochaine, alors ? dis-je à voix basse.

Elle souffle doucement pour dégager une mèche brune de son front. Celle-ci volette quelques secondes avant de retomber près de son œil, fixé sur moi.

— Pourquoi pas. Il faut que je fasse ma séance de cardio'.

Je ris tout bas.

— Moi aussi. L'escalade, c'est pas aussi efficace.

Nous échangeons un sourire, puis elle dit doucement :

— Je guetterai mes messages, alors.

Je resserre légèrement mes doigts autour de sa hanche.

— Vendredi ?

Elle secoue la tête de gauche à droite avant de se lever pour se diriger vers son sac.

— Non, pas vendredi. Tout sauf vendredi.

Son ton est catégorique, alors je comprends que c'est non négociable. Je me demande ce qu'elle a de prévu d'important, mais je n'ose pas demander.

— OK, quand tu voudras alors.

Elle hausse les épaules et dépose son sac sur le lit, juste à côté de moi. Ensuite, elle fouille à l'intérieur de celui-ci pendant cinq minutes mais ne trouvant pas ce qu'elle souhaite, elle pousse un grognement rageur et le retourne sur mes draps.

— Stresse pas, je vais tout ramasser, dit-elle en voyant mon air dépité.

Elle attrape enfin son précieux tube de rouge à lèvres, qu'elle applique doucement grâce à la caméra avant de son téléphone. De mon côté, je fixe tout le fouillis qu'elle a vidé sur mes draps d'un œil curieux : casque audio, petit tube de crème solaire, appareil photo jetable, cigarettes – évidemment –, deux briquets, un portefeuille et une feuille pliée en deux, complètement froissé.

Intrigué, je tends nonchalamment le bras pour l'attraper. Dès que mes yeux se posent dessus, je siffle d'un air surpris en m'exclamant :

— 97 % ? Eh beh, excuse-nous l'intello.

En me voyant avec sa copie dans la main, les pommettes de Livia prennent une teinte rosée et elle tente de la récupérer en moins de deux. Heureusement, je suis plus rapide qu'elle et me recule à temps pour pouvoir lire à voix haute le commentaire laissé par le prof :

— « Encore un travail admirable, vous êtes décidément une élève exceptionnelle ». Waouh, t'es passée sous le bureau ou quoi ?

Cette fois, la brune réussit à m'arracher le feuillet des mains... et elle ne rigole pas du tout. Ses yeux noisette lancent des éclairs et elle fourre sa copie dans son sac sans attendre une seconde de plus.

— Je ne sais pas ce que tu crois mais je ne suis pas non plus la pute du quartier, Jade.

Son ton est cassant à en mourir. Complètement refroidi, je m'assieds dans le lit en disant doucement :

— C'était une blague.

— Hyper drôle, merci, rétorque-t-elle sèchement en rassemblant ses affaires.

Démuni, je la regarde passer son casque audio autour de son cou dans un geste rageur et enfiler ses baskets en moins de deux, facilitée par les lacets qu'elle ne défait quasiment jamais.

— Livia, dis-je en attrapant son poignet en voyant qu'elle s'apprête à partir. Je suis désolé, je ne voulais vraiment pas être blessant. Bravo pour ton contrôle, t'as eu une super note.

La brune passe une main dans son carré en fermant les paupières une seconde.

— C'est... Je l'ai pas...

Elle s'interrompt à mi-chemin pour simplement dire :

— Ouais, merci.

Il y a une drôle de lueur dans ses yeux que je n'arrive pas à comprendre mais avant que je n'ai le temps de dire quoi que ce soit de plus, la brune rétorque :

— Bon, ben, à plus.

Je force un sourire en disant :

— La semaine prochaine, alors ?

Elle ne me lance même pas un regard, la main sur la poignée de la porte.

— On verra.

Puis elle s'enfuit sans jeter un seul regard en arrière, me laissant seul dans mes draps tâchés de son rouge à lèvres.

— Et ça, t'aimes bien ?

Je jette un œil au vase orange que ma sœur brandit dans sa main gauche. La droite est prise par les huit crayon de papier qu'elle vient de piquer.

— Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans « je veux une déco sobre » ? rétorqué-je, excédé.

Irène pousse un soupir profond en reposant le vase, exténuée. Je ne sais pas qui est le plus désespéré de nous deux.

— Pitié laisse-la tout choisir et ferme-la, qu'on en finisse, me glisse Pablo.

Il a un look de dépravé qui, s'il n'était pas mon frère et que je n'y étais pas habitué depuis vingt-deux ans, me ferait franchement honte. C'est le seul mec de la Terre qui trouve ça normal d'associer un jean élimé jusqu'à la moelle à un gros sweat jaune qui pue la weed, sans parler de sa casquette à l'envers par-dessus ses cheveux en bordel et de sa clope sur l'oreille.

— T'as pas le droit à la parole, t'es encore trop bourré, répliqué-je en m'accoudant au caddie.

Pour se venger, Pablo recule le chariot et je manque de m'étaler au milieu de l'allée du IKEA, le faisant ricaner.

— Vous pouvez vous tenir cinq minutes ? grogne Irène entre ses dents. Même le gosse de cinq ans juste-là se gère mieux que vous.

Mon frère étouffe un rire.

— C'est un nain, mais OK.

Irène secoue la tête, désespérée.

Qui de mieux que ma sœur pour m'accompagner acheter de la décoration ? Honnêtement, c'est la seule qui semblait à la hauteur de cette mission et c'est pour cela que je l'ai appelé hier soir en lui demandant de m'accompagner aujourd'hui. Elle a tout de suite accepté puis, sans que je m'y attende, proposé aux garçons de se joindre à nous. Lorys devait bosser aujourd'hui mais Pablo a accepté « seulement si on y va pas avant quinze heures, le temps que je me lève ». Finalement, on est arrivés à dix-sept heures trente et il s'est endormi deux fois dans le métro sur le chemin.

Pour être honnête, j'en ai un peu voulu à Irène d'avoir proposé aux autres. C'est con, parce que je savais tout au fond de moi qu'elle enverrait aussitôt un message sur notre groupe à quatre.

Je ne sais pas pourquoi je continue de la tester comme ça. Les triplés marchent toujours ensemble et moi, je suis la pièce rapportée du puzzle.

— Et puis merde, Pabs' a raison, c'est moi qui choisit le reste, rétorque finalement Irène. Maintenant vous marchez, vous portez, vous payez et surtout vous vous taisez.

Pablo ricane et je lui tape l'arrière de la tête, manquant de faire tomber sa casquette. Celui-ci réplique en essayant de me rouler sur les pieds avec le caddie, ce qui mérite clairement la palme de l'acte le plus puéril de l'année. Mais en attendant, une heure plus tard, nous sortons du magasin avec trois gigantesques sacs bleus remplis d'affaires – et ma carte bleue bien allégée, ce qui me réjouit un peu moins.

— Mission accomplie ! dit ma sœur d'un air satisfait. Tu vas enfin avoir un intérieur digne de ce nom.

— Il était temps, ajoute Pablo.

Je plisse les yeux.

— Si t'avais pas de colocs qui s'occupaient de tout pour toi ta chambre serait plus proche d'une porcherie que d'un endroit pour dormir, alors je ne pense pas que tu sois le mieux placé pour me faire de commentaires.

Mon frère me coule un regard blasé.

— Peut-être mais en attendant je ne recouche pas avec mon ex, moi.

Sa phrase me heurte de plein fouet.

Au départ, ce n'est même pas pour les raisons les plus évidentes, à savoir parce qu'il vient de me dire quelque chose d'assez violent... Simplement parce que je réalise que je n'avais pas pensé à Jeanne depuis plusieurs jours.

Aussitôt, les souvenirs se remettent à valser dans ma tête comme un pissenlit sur lequel on aurait soufflé. Les fragments d'elle, d'un ancien moi fou amoureux et de ce que nous avons un jour été se cognent dans tous les coins, étourdissants.

Puis, comme à chaque fois que je repense à elle, je la revois me dire que tout est terminé entre nous au milieu de l'appartement qu'on avait mis tant de temps à choisir puis à décorer ensemble et dans lequel nous avons vécu pendant plusieurs années. Les larmes qu'il y avait dans ses yeux ce soir-là me hantent chaque fois que j'y repense.

— Quoi ?

C'est le seul mot que j'arrive à articuler. Le reste de tout ce que j'aimerais dire ne sort pas.

Et puis de toute façon, je ne sais même pas ce que j'aimerais dire.

— Je suis passé chez-toi nourrir les grenouilles avant-hier, Lorys pouvait pas alors j'y suis allé à sa place, dit-il. La première chose qu'il m'a dit en rentrant c'est que tes draps puaient le sexe et qu'ils étaient plein de sang. Je savais pas que tu kiffais quand c'est violent.

Je reste bouche-bée. C'est la dernière fois de ma vie que je demande à mes frères de me rendre service, vous pouvez me croire.

— C'était du rouge à lèvres, pas du sang, et c'est pas ce que...

— Ouais ouais, c'est ça ouais, dit-il en levant les deux mains en l'air. T'as raison de t'éclater, en vrai. Et c'est normal d'avoir des moments de faiblesse et de retourner vers Jeanne ; après tout, vous avez été ensemble pendant longtemps.

Je fixe mon frère, les lèvres serrées. Je n'ai absolument aucune envie qu'il pense que je revois Jeanne mais d'un autre côté, je préférerais mourir plutôt que de lui parler de Livia. C'est bête, mais j'ai envie de garder tout ça pour moi. Peut-être parce que c'est pas grand-chose, peut-être parce que c'est que du sexe ou tout simplement parce que quand elle est avec moi je me sens bien et que je n'ai pas envie de gâcher ça en en parlant autour de moi.

— Qu'est-ce que tu fais ? demande Irène en me voyant sortir mon portable.

— J'appelle Lorys pour lui demander de me rendre mes clés.

— Sérieux, t'abuse... grogne Pablo en levant les yeux au ciel.

— Il a raison, Jade, ça sert à rien, rétorque ma sœur en me prenant mon téléphone. On est contents pour toi, OK ?

Je lui arrache mon portable des mains, encore plus énervé.

— Y'a aucune raison d'être content et je veux plus jamais qu'on en parle. Foutez-moi la paix, d'accord ?!

Mon frère et ma sœur échangent un regard l'air de dire « mais quel susceptible ». J'ai envie de leur en coller une.

— Très bien, très bien, finit par dire Pablo en levant les deux mains en l'air. Mais si c'est pour me faire crier dessus j'aurais préféré ne pas venir. Tu te débrouilleras tout seul pour faire tes petites courses de meuf la prochaine fois.

— Sauf que je ne t'ai jamais demandé de venir, en fait.

Pablo s'arrête une seconde comme s'il réfléchissait intensément, puis répond d'une voix nonchalante :

— Ah ouais, c'est vrai.

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