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Chapitre 3

Paris, 10 décembre 1864

Camille n'osait pas lever les yeux. Elle marchait, les yeux vers le sol. Les flocons de neige se posèrent sur ses cheveux blonds pour fondre une seconde après.

- Je rentre d'une longue et épuisante journée de travail et qu'est-ce que je vois ? Ma fille traînant dans une taverne remplie d'hommes saouls ! s'écria l'homme qui tenait fermement Camille par le poignet.

- Mais père... Ce n'est pas ce que vous croyez ! Je...

Camille s'interrompit.

- Vous quoi ? Terminez votre phrase, je vous prie ! dit sévèrement le père de Camille.

Celle-ci cligna les paupières comme si elle venait de se réveiller.

- J'ai perdu les clés de la maison... En me voyant en train de les chercher dans ce froid, le patron de cette taverne m'a proposé de venir me réchauffer dedans... Je vous rassure, je n'ai pas bu un seul verre d'alcool ! ajouta Camille

- J'espère bien ! répliqua son père le plus sèchement possible

Un long silence suivit.

Ce qu'avait dit Camille n'était pas tout à fait vrai. Certes, après le départ d'Arthur, Camille avait essayé de chercher sa clé. Le propriétaire de la taverne l'avait effectivement trouvée assise sur le trottoir en train d'enlever la neige à mains nues. Comme elle avait froid, le patron l'avait invitée à venir dans sa taverne et il lui avait offert à boire. C'est comme ça que son père qui rentrait du travail l'avait vue dans cette taverne remplie d'hommes saouls. Bien sûr, Camille n'avait pas raconté à son père la mésaventure avec la comtesse de Lamanche et sa fille. Elle savait que c'était la dernière chose qu'il voulait entendre. Ses parents étaient harcelés cent fois plus que leur fille... Alors, Camille évitait souvent de parler de ses problèmes et préférait les garder pour elle. Elle n'avait pas non plus parlé d'Arthur... Et elle ne voulait pas en parler. Pas maintenant.

Au bout d'un moment, M. du Beau Lac sortit quelque chose de sa poche.

- A l'avenir, évitez de les perdre ! dit-il en tendant à sa fille la clé de leur logis.

Camille les prit et sourit timidement à son père. Mais celui-ci détourna vivement la tête. Après une vingtaine de minutes, le pauvre et sa fille arrivèrent au pied de l'immeuble à moitié détruit. M. du Beau Lac grimaça. Peut-être aurait-il préféré revoir son ancien château en marbre blanc et ses domestiques se pressant pour leur ouvrir. Quant à Camille, les jardins lui manquaient. Elle aimait aussi traîner dans les écuries avec son amie Sophie. Mais, à la place du château de marbre, ils durent se contenter d'un immeuble qui menaçait de s'écrouler. A la place des domestiques, des pigeons et les jardins laissaient place à un champ de terre.

Camille et son père arrivèrent devant la porte de leur logement. La jeune fille déverrouilla la porte s'ouvrit en grinçant. L'appartement de la famille du Beau Lac contenait trois pièces. La plus grande pièce était la pièce principale. Elle était meublée d'une table, d'une petite cheminée et, dans un coin de la pièce, il y avait un petit seau d'eau où, le matin, toute la famille se lavait le visage. Les deux autres pièces étaient plus petites. L'une était la chambre des parents. Elle ne contenait qu'un lit à deux places. L'autre pièce (la plus petite de l'appartement) était la chambre de Camille. Elle était meublée d'un petit lit et d'une petite table de chevet. La jeune fille s'écroula sur son lit bancal. Pendant quelques minutes, elle regarda le plafond tout fissuré. Soudain Camille se mit debout sur son lit et elle regarda plus attentivement le plafond. Une partie n'était pas du tout fissurée. Elle toucha du bout des doigts la partie neuve. C'était tout doux alors que la partie fissurée était humide. Soudain, la partie neuve disparut et la neige entra dans la chambre de Camille. Une échelle de corde pendouillait au plafond. La jeune fille demeura un instant interdite, et puis, revenant de sa stupeur, elle monta sur son lit et se faufila dans le trou. La jeune fille découvrit qu'elle était sur le toit. Là, elle avait une vue magnifique sur Paris. Elle resta là, à contempler le beau panorama qui s'offrait à elle.

- Camille ! cria une voix qui provenait de la maison.

La jeune fille fut prise de panique. Comment allait-elle descendre ? L'échelle avait disparu ! Si ses parents la voyaient sur le toit ! Tant pis, la jeune fille plongea sur son lit qui craqua sous son poids.

- Camille ? répéta la voix.

La porte s'ouvrit sur sa mère. Celle-ci fronça les sourcils.

- Je suis rentrée... Qu'est-ce que c'était ce craquement ? Je vous ai déjà dit ne pas sauter sur le lit ! Ce n'est pas solide !

Camille fixa le plafond ; la trappe s'était refermée ! Comment était-ce possible ?

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Mme du Beau Lac qui voyait que sa fille fixait le plafond.

- Heu... Rien... J'ai senti une goutte d'eau ; je crois qu'il y a une fuite dans le toit !

- Il faudra vous y faire ! Répondit sa mère d'une voix cassante. On n'a pas les moyens de la réparer, vous le savez bien !

Et, comme si ça allait rassurer la jeune fille, Mme du Beau Lac ajouta :

- De toute façon, il y a une fuite dans notre chambre et quatre dans la pièce principale.

La maman allait sortir, mais quand elle vit l'état piteux de la robe de sa fille, elle s'exclama :

- Mon Dieu ! Vous avez encore traîné dans de mauvais endroits... Regardez votre robe ! Toute sale et toute déchirée... Souvenez-vous que vous possédez deux robes... Et encore, l'autre est pour l'été !

Camille baissa la tête.

- Je ne vais pas m'amuser à laver votre robe tous les jours quand même ! Déjà que je lave à longueur de journée... continua la mère.

Camille demeura silencieuse.

- Tant pis mademoiselle ! Vous resterez comme ça ! lui dit sévèrement Mme du Beau Lac.

Et, la mère sortit. Camille poussa un long soupir. Mme du Beau Lac avait du mal à assumer qu'elle était à présent pauvre et vivait dans une misérable maison donc elle garda ses manières de noble. La mère sortit de la chambre et Camille se coucha sur son lit en fixant le plafond.

« J'ai rêvé où... Je suis vraiment montée sur le toit ? » pensa la jeune fille.

Elle toucha la partie non fissurée, celle-ci disparu et les flocons de neige envahirent la pièce.

« C'est vrai ! Je ne rêve pas ! » pensa-t-elle avec stupeur.

Elle grimpa sur le toit et observa une seconde fois la vue magnifique. Là, elle pensa à Arthur. En ce moment, il devait être en grande conversation avec sa mère. Camille eu soudain un gros pressentiment qu'ils parlaient d'elle.

A huit heures du soir, Mme du Beau Lac appela sa fille pour l'heure du souper. Camille retomba avec plus de douceur sur son lit. Elle leva la tête vers le plafond ; la trappe s'était refermée !

« C'est vraiment incroyable ! pensa la jeune fille. Et si j'en parlai à papa et maman ? Non, non ! Ils risquent de trouver ça dangereux et condamneraient la trappe. Ça serait dommage de ne pas profiter d'une aussi magnifique vue sur Paris. Je parie que même dans la maison la plus belle et la plus luxueuse de la Terre, on n'a pas un aussi beau panorama ! Non, je vais le garder pour moi ! Et puis, pour une fois que j'ai un secret ! »

- Allons Camille ! Dépêchez-vous : ça va être froid ! cria sa mère depuis la pièce principale.

La jeune fille se dépêcha d'aller rejoindre ses parents. Elle se mit à table et sa mère lui servit un bouillon. Depuis que la famille de Camille était ruinée, ils devaient se contenter été comme hiver de manger à chaque repas un bouillon... Enfin, ce n'était pas vraiment un bouillon ; c'était plutôt des légumes moisis dilués dans de l'eau très chaude. Tout au long du repas, Camille ne cessa de penser à Arthur. Elle repensa aussi à la douce et chaude main du jeune homme, à la promenade qu'ils avaient faite, main dans la main. La jeune fille sentit son cœur faire des bonds dans sa poitrine. Que se passait-il ? Pourquoi ses joues devenaient toutes rouges ? Était-elle... amoureuse ?

« Alors comme ça, on traîne avec des hommes saouls ?

Camille sursauta. C'était sa mère que venait de parler. Cette dernière la fixait d'un air sévère.

- Pardon ? bredouilla la jeune fille.

- Ne faites pas l'ignorante, Camille. Vous savez très bien que je vous ai trouvée dans une taverne en train de boire de l'alcool... lui lança froidement son père.

- Je ne buvais de l'alcool ; je buvais de l'eau et...

- Ne répondez pas ! dit la mère d'un ton sec.

Un silence suivit. M. du Beau Lac murmura quelque chose dans l'oreille de sa femme. Celle-ci le regarda d'un air inquiet ; et reporta son attention sur sa fille.

- Allez-vous coucher ! dit la mère froidement.

Camille se leva et rejoignit sa petite chambre. Elle se déshabilla, et elle se coucha. Le matelas était dur comme de la pierre. Camille ferma les yeux. Elle n'arriva pas à dormir. La jeune fille pensait trop aux événements de la journée. Soudain, elle entendit sa mère pleurer. Elle courut à la porte pour entendre ce qui se passait. Comme sa chambre n'était pas très bien isolée, elle put saisir quelques phrases de la discussion de ses parents.

« ... Donc, je crains... risque de se retrouver à la rue... »

Camille entendit sa mère sangloter. La jeune fille pâlit. Ses parents allaient se retrouver à la rue ? Sans toit sur leurs têtes ? Et ils allaient devoir mendier leur pain à longueur de journée ? Camille se concentra pour en savoir plus sur la conversation de ses parents. Mais elle ne put entendre un mot de ce que disait son père car les sanglots de Mme du Beau Lac couvraient les paroles de son mari. La jeune fille pensa à ses parents heureux autrefois. Depuis que la famille de Camille était ruinée, ses parents ne lui parlaient plus que sur un ton froid. La jeune fille pensa à Arthur et sa cousine, aux moqueries de la comtesse de Lamanche... Et à Sophie ! Cette dernière manquait terrible à Camille. Ça devait faire un an ou deux qu'elle n'avait plus eu de nouvelle de son amie. Camille se rappela alors les parties de cache-cache qu'elle faisait avec Sophie, quand elles étaient petites. Elle se rappela aussi les poupées qu'elles habillaient et les soirées où elles passaient à se raconter des histoires. Camille s'endormit en pensant à ses parents autrefois heureux, à la campagne, à son ancienne demeure et surtout à Sophie.




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