Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 19

Paris, 28 juillet 2020

- Catherine ! appela Mme Locho. Dépêche-toi ! On va être en retard !

Cathie posa son pinceau en soupirant. Elle n'avait pas du tout envie d'aller à ce fichu cours d'Histoire car ce n'était malheureusement plus Mme Mortez qui lui donnait des cours... Mais un certain M. Dubriez, un vieil homme grognon et sévère.

Mme Mortez n'était plus là. En effet, comme Mme de Lamanche était partie, elle n'avait plus aucune emprise sur sa sœur Mme de Lagare (celle-ci se faisant passer pour une vieille femme se nommant Mme Mortez et qui donnait des cours d'Histoire) ni sur son neveu Arthur, ils avaient donc pu repartir en 1865.

Cathie regrettait le temps où c'était Mme Mortez qui lui donnait des cours. La jeune fille se souvient des nombreuses fois où elle avait ronchonné à l'idée d'aller voir cette dame qui vivait enfermée chez elle et que tout le monde croyait folle.

Mais, en y réfléchissant bien, Cathie se rendit compte que, d'une certaine façon, c'était grâce à Mme de Lagare-Mortez qu'elle avait appris l'existence de cette boule dorée et du voyage dans le temps. Que c'était grâce à elle qu'elle avait fait la connaissance de Camille. Cathie se demanda ce qui aurait bien pu se passer si elle s'était contentée de rester sur le canapé de Mme de Lagare-Mortez à réviser au lieu de l'espionner et de la voir en train de discuter avec Mme de Lamanche, ou si, comme tous les adolescents de son âge, elle n'était pas allée à son cours et qu'elle serait restée chez elle, dans son lit... Mme de Lamanche aurait à coup sûr réussit à tuer les du Beau Lac... Et Cathie et les siens avec...

La jeune fille repoussa cette idée. Tout s'était passé autrement et s'était plutôt bien terminé... Il n'y avait plus de soucis à se faire, maintenant... Tout était rentré dans l'ordre...

Enfin, ça, c'est ce qu'elle pensait...

La voix de sa mère la tira de ses pensées :

- Catherine ! Je ne le répèterais pas cinquante mille fois !

La jeune fille soupira, elle était en train de peindre les scènes de son voyage dans le temps. Elle voulait toute sa vie se souvenir des moindres détails de son aventure. Quand sa mère était tombée sur les peintures que sa fille avaient faite, elle avait levé les yeux au ciel en s'exclamant :

- Mon Dieu ! Mais où vas-tu chercher toutes ces bêtises ? Tu ferais mieux de te concentrer sur tes études...

La jeune fille enfila rapidement un t-shirt propre et sortit de sa chambre.

Elle alla dans la voiture pour rejoindre Mme Locho.

- Tu as bien rangé ta robe ? demanda-t-elle.

- Quelle robe ?

- Mais tu sais bien, la robe que tu as choisie pour ce soir...

- Ah oui, la robe que tu as choisie..., protesta Cathie.

À chaque grande occasion, Mme Locho avait l'habitude de choisir elle-même les tenues de toute la famille... Même celle de son mari, c'est dire !

Le problème, était que Mme Locho n'avait pas les mêmes goûts vestimentaires que sa fille, et celle-ci fit la moue quand elle comprit que la tenue pour ce soir-là était une affreuse robe noire moulante.

- Moi je trouve qu'elle est très chic, avait répondu sa mère.

- Et moi je trouve qu'elle est moche et très inconfortable à porter, répondit Cathie. Je ne peux pas mettre un short, plutôt ?

- Je te rappelle que ce soir, il y aura de grands historiens renommés, de nombreuses célébrités et des journalistes...

- Oui, enfin, célébrités, célébrités... Il n'y aura pas la Reine d'Angleterre, tout de même ! Ce sont plutôt des célébrités connues de tous les historiens... Mais pas du grand public...

Cet évènement qui se passait ce soir-là, était une soirée qui se déroulait en l'honneur de la grande sœur de Cathie ; Jeanne. Elle avait trouvé un objet historique que personne ne connaissait « qui allait révolutionner le monde », disait Jeanne.

Elle avait été interviewée à de nombreuses reprises et avait suscité la curiosité parmi les historiens et scientifiques.

Cathie, elle, n'y croyait pas trop à cet « objet historique qui allait révolutionner le monde » et se disait que ça allait être encore quelque chose que seuls les scientifiques comprendraient. « Je ferais mieux de rester devant un bon film... » S'était-elle dit. Mais, elle était tout de même intriguée, car, personne ne savait à quoi ressemblait le soi-disant objet qui allait révolutionner le monde. Personne. Jeanne avait refusé de le montrer, hormis ce soir.

Donc, pour l'occasion, M. et Mme Locho avaient aménagé leur garage en une salle pour accueillir du monde, avaient distribué des invitations à leur amis, à tous les gens du quartier et à tous leurs collègues de travail.

Cathie et sa mère arrivèrent bientôt chez le professeur d'Histoire.

- Quelle idée de faire travailler son enfant en pleine vacances d'été ! soupira Cathie.

- Quand tu auras de bonnes notes, tu n'auras plus besoin de tous ces rendez-vous et, qui sais, tu deviendras peut-être comme ta sœur...

Cathie allait répliquer mais elle se retint. Elle savait que ça ne mènerait à rien et qu'elle allait avoir la même conversation que d'habitude : dès qu'elle parlait de son avenir, ses parents la voyaient déjà en train de passer son diplôme d'historienne à New-York ou à Tokyo alors qu'elle, elle se voyait en train de sculpter un objet ou de peindre un paysage en pleine campagne.

Mme Locho déposa sa fille à son cours d'Histoire et partit faire des courses.

La jeune fille eu l'impression que le cours ne se terminerait jamais.

Deux longues et pénibles heures plus tard, Cathie rentra chez elle.

Le soir arriva. La jeune fille avait revêtu bien malgré elle la robe moulante. Elle alla ensuite dans le garage qui avait été transformé en salle pour accueillir les invités.

Cathie avait proposé à ses parents de la décorer mais ils avaient refusé en prétendant que c'était « une soirée sérieuse avec de grandes célébrités importantes et non une fête d'anniversaire que l'on organise quand on a dix ans » avait lâché sa mère.

M. et Mme Locho avaient donc sorti les deux voitures et la moto qu'ils possédaient, rangé et nettoyé le garage.

Ils avaient disposé une grande table sur laquelle il y avait du champagne, des toasts au foie gras et au caviar.

Au fond du garage, il y avait une estrade. Cathie supposa que c'est là que sa grande sœur allait dévoiler l'objet « révolutionnaire ».

Cathie remonta dans sa chambre.

Elle reçut sur son téléphone portable une photo de Lora et Lizzie qui étaient en train de bronzer sur la plage.

Les parents de Lizzie avaient offert à leurs enfants un voyage à Miami dans un hôtel de luxe. Comme les parents ne pouvaient pas venir à cause d'une réunion importante, la jeune fille avait donc invité Lora et Cathie.

Cette dernière n'avait pas pu venir car le séjour tombait juste quand la sœur de Cathie présentait son fameux « objet qui allait révolutionner le monde ».

Cathie avait insisté auprès de ses parents pour qu'elle puisse venir mais ils avaient refusé catégoriquement.

- Cette soirée est importante ! avait déclaré son père.

La jeune fille a donc dû refuser à regret la proposition de Lizzie.

- On t'enverra souvent des photos, lui avait dit cette dernière pour la consoler.

- Et on te téléphonera tous les jours, avait ajouté Lora.

Et voilà comment Lizzie et Lora étaient en train de se prélasser au soleil alors que Cathie était assise à son bureau, en train d'attendre la soirée la plus ennuyeuse de sa vie.

Elle était super contente pour sa sœur, bien qu'elle ne croyait pas trop que à part les smartphones, quel autre objet pouvait révolutionner le monde ?... C'était peut-être un peu trop exagéré...

Mais, Cathie savait que ce genre de soirée se déroulait généralement avec des scientifiques ou des historiens qui parlaient pendant d'interminables heures en disant des mots que personne ne comprenait ou faisait des tournures de phrases très compliquées.

Vers dix-neuf heures trente, Jeanne arriva.

Cathie descendit donc.

Pour descendre les escaliers, elle passa près de la pièce qui servait de stockage à cartons.

Depuis le retour de son passage au XIXème siècle, à chaque fois qu'elle passait devant cette pièce, elle ressentait un vide... Comme si cette pièce appartenait à quelqu'un qui n'était plus là... Pourtant, Cathie avait beau fouiller dans sa mémoire, cette pièce avait toujours été un entrepôt de carton ou de meubles inutilisables. Et aucun membre de sa famille n'avait disparu.

Elle descendit en se disant pour la millième fois qu'elle se faisait des histoires dans sa tête.

Jeanne était à l'entrée, accompagnée de Marie, l'aînée. Elles étaient entourées de leurs parents et de sa petite sœur Eliza.

C'était très rare que les Locho soient tous réunis. Mais, Cathie eut tout à coup l'étrange impression qu'il manquait quelqu'un. Qui ? Elle ne sut pas mais ce « quelqu'un » lui manquait terriblement.

- Cathie ! Tu n'embrasses pas ta sœur ? lui dit Jeanne en la tirant de sa rêverie.

Elle s'exécuta.

- Vous voulez boire ou manger quelque chose ? proposa ensuite Mme Locho à Jeanne et à Marie.

- Non merci maman, répondit Jeanne. Je vais d'abord déballer mes affaires... Tu veux m'aider, Cathie ?

La jeune fille hocha vivement la tête.

- Cool, tu viens Cathie ?

Elle emboîta le pas de sa grande sœur.

Elle trouvait que le comportement de Jeanne était étrange ; non seulement elle l'appelait « Cathie » (alors que personne de sa famille ne l'appelait ainsi) mais en plus elle appuyait sur chaque syllabes de son nom.

- Toujours aussi en désordre, cette pièce, fit remarquer Jeanne en jetant un œil dans la pièce où étaient entreposés des cartons.

Cathie voulut tout à coup lui avouer que, depuis six mois, elle avait la nette impression qu'il manquait quelqu'un et que cette pièce avait été autre chose qu'un entrepôt. Mais, elle se retint juste à temps. Que penserait Jeanne ? Ne trouverait-elle pas que sa sœur est complétement demeurée ? Déjà que j'avais dû mal à comprendre moi-même...

La jeune fille décida de laisser tomber, puis elle suivit sa sœur dans son ancienne chambre.

- Mon Dieu ! Ca fait tellement longtemps que je ne suis plus venue ici ! s'écria Jeanne en entrant dans la chambre.

Elle posa alors la valise sur le lit, l'ouvrit et les deux jeunes filles s'afférèrent à mettre les vêtements dans l'armoire. Cathie observa sa sœur. Plus elle la regardait, plus elle était convaincue, que, lorsqu'elle était au XIXème siècle, toutes les fois où elle avait cru voir Jeanne... c'était vraiment elle.

Cathie se demandait si sa sœur connaissait l'existence de la boule dorée et du voyage dans le temps.

Si oui, connaissait-elle Camille ?

Et savait-elle que Cathie avait découvert qu'elle aussi pouvait voyager dans le temps ?

La jeune fille s'assit sur le bord du lit et massa son front.

« Il faut que je me calme... De toute façon, si Jeanne connaissait l'existence de la boule dorée, la Terre entière serait déjà au courant... »

- Ça va, tu te sens bien ? s'enquit Jeanne.

Avant que Cathie eut le temps de répondre, une horrible idée lui vint à l'esprit.

Et si la boule dorée était l'objet « extraordinaire » que Jeanne allait présenter ce soir-là ?

Cette pensée glaça le sang de Cathie. Il ne fallait surtout pas que cette boule dorée soit commercialisée ni même en possession de scientifiques.

Elle s'effondra sur le lit.

- Cathie, Cathie ! Qu'est-ce que tu as ? s'écria sa grande sœur.

La jeune fille regarda cette dernière.

« Non, Jeanne ne ferait jamais une chose pareille » pensa Cathie.

Et puis, de tout façon, la jeune fille se rassura en se disant qu'il était impossible que la boule dorée soit en possession de quiconque car Lizzie, Lora et elle-même l'avaient détruite après leur retour en 2020.

Cathie se souvint alors de la veille de leur départ pour le XXIème siècle. Lizzie, Lora et elle avaient demandé au médecin comment Camille allait et il leur avait répondu qu'elle n'avait pas survécu... Comme elles avaient pleuré ! M. et Mme du Beau Lac (qui s'étaient vite rétablis) étaient effondrés, ainsi que Louise et Arthur.

Le jour de leur départ, ce fut le plus mauvais jour de toute leur vie pour les jeunes filles.

Et, bien qu'elles aient changé d'époque, leur tristesse était tout aussi grande.

Cathie n'avait plus envie de peindre, Lizzie ne travaillait plus en cours et Lora était très insupportable, autant au lycée qu'en dehors. Elle faisait plus de bêtises qu'elle n'en n'avait jamais faites. Ce qui désespérai son père.

Mais, un jour après les cours, Cathie, comme à son habitude alla à son bureau et elle trouva une lettre. Elle l'ouvrit et vit que c'était de Camille. La lettre était accompagnée de la boule dorée. Camille avait réussi à l'envoyer à Cathie grâce à celle-ci.

Elle expliqua tout ce que Cathie, Lora et Lizzie ne savait pas.

Camille avait feinds sa mort. Le soir où les hommes de Mme de Lamanche et Sophie étaient entrés pour kidnapper les du Beau Lac et enfumer la maison, Camille avait réussi à leur échapper et avait prévenu les gendarmes. Par la suite, il y eut un procès contre Mme de Lamanche. Les articles de Fransisco Sómez furent une belle preuve pour dénoncer la cruauté de Mme de Lamanche, mais, ils ne suffirent pas à ce qu'elle ait une peine comme elle le méritait. Mme de Lamanche eut donc juste une amende à payer et, au lieu d'être emprisonnée pour meurtre, elle fut condamnée à quitter la France. Camille était certaine, que, quel que soit le pays où Mme de Lamanche était, elle vivait des jours heureux, ce qu'elle trouva injuste après le mal qu'elle avait affligé à son entourage et aux enfants qu'elle avait insulté, maltraité et tué. Mais, le côté positif est que Camille n'a plus jamais revu Mme de Lamanche et pu donc vivre bien tranquillement.

À la fin de la lettre, Camille leur recommanda de se débarrasser de la boule dorée ; jugeant que le voyage dans le temps était bien trop dangereux et que plus personne à présent, ne devait connaître l'existence du voyage dans le temps.

Cathie avait ressenti un gros soulagement, après avoir lu la lettre de Camille. Depuis son retour au XXIème siècle, elle se demandait chaque jour si Camille avait survécu... La jeune fille guettait sans cesse pour voir si quelqu'un de sa famille se comportait anormalement ou avait disparu. Mais, non, rien. La vie de Cathie, la lycéenne, avait repris son cours.

Et en plus de cela, quelques temps après avoir lu la lettre de Camille, les Locho s'étaient rendus à l'enterrement d'un collègue des parents de Cathie. Ils s'étaient rendus au cimetière. Là, soudain, le regard de Cathie fut attiré par une très vieille tombe. Elle a alors réussi à déchiffrer l'inscription suivante :

Ici reposent :

Camille du Beau Lac

1849-1939

Arthur du Beau Lac né de Lamanche

1848-1937

Cathie n'avait jamais été aussi joyeuse en étant devant une tombe. Camille avait mené une vie heureuse, et c'était tout ce qui comptait !

Pour revenir à la boule dorée, Lizzie et Cathie voulaient la brûler, mais Lora tenait absolument à la faire disparaître dans la mer lors de leur voyage à Miami.

- Pourquoi ? l'avait interrogée Lizzie.

- Pour le fun ! Et en plus c'est poétique ! Ca fait comme la fin d'un film ou d'un roman à l'eau de rose ; ça se termine toujours sur une plage avec un coucher de soleil...

- Je ne savais pas que tu avais l'âme d'une poète, remarqua Lizzie.

- Je pense que c'est une idée originale de la jeter dans la mer... Au lieu de la brûler bêtement...fit Lora en ignorant la remarque de Lizzie.

- Et si des pêcheurs la trouvent et qu'elle tombe entre de mauvaises mains, qu'est-ce qu'on fait ? dit Cathie.

- « Et si par par-ci » « Et si par-là »... Arrête donc de t'inquiéter, Cathie !

- Lora a raison, intervint Lizzie. C'est plus prudent de la brûler...

Mais, têtue comme elle était, Lora ne lâcha pas l'affaire et ses amies finirent par céder.

Et c'est comme ça que, Lizzie et Lora partirent pour Miami, la boule dorée dans leurs bagages. Elles avaient dit à Cathie qu'elles jetteraient la boule dorée à la mer le 29 juillet, le lendemain de la soirée en l'honneur de « l'objet » inventé par Jeanne.

- Cathie ! Réponds-moi ! Tu me fais peur ! Qu'est-ce qui ne va pas ? Dis-moi ! fit Jeanne en secouant sa sœur ce qui fit sortir cette dernière de ses pensées.

- Heu... Rien... murmura Cathie en se levant.

Elle sortit un jean de la valise et le rangea dans l'armoire.

La jeune fille prit ensuite un sweat-shirt. En le rangeant, trois enveloppes tombèrent du sweat.

- Oh, il y a quelque chose qui est tombé, fit Cathie en ramassant les enveloppes.

Elle s'aperçu que, au dos d'une d'entre elle était écrit « Lizzie ». La jeune fille retourna les deux autres. Elles étaient toute deux adressées respectivement à Lora et à Cathie. Les enveloppes étaient très vieilles.

- Ah oui, j'ai oublié de te donner ça, marmonna Jeanne qui paraissait soudainement nerveuse.

- Qui envoie ce genre de chose de nos jours ? demanda Cathie en s'empressant d'ouvrir l'enveloppe qui lui était adressée :

Marseille, le 28 juillet 1865

Chère Cathie,

Je t'ai déjà écrit dans une précédente lettre mais je me suis rendue compte que je ne t'ai pas tout dit et je voulais te donner de mes nouvelles... Ces derniers temps ont été bien chargés... Grâce à Lora, Lizzie (je leur ai aussi écris) et toi, ma vie a réellement changé. Je n'habite plus l'appartement où mes parents et moi logions mais dans une jolie et grande demeure, à la campagne, dans un petit village reculé ; à St Joseph sur-champs, je ne pense pas que tu connaisses... Je suis certaine qu'il est détruit depuis fort longtemps, à ton époque... C'est bien dommage, car on est vraiment bien là-bas. Tout est beau peu importe le temps qu'il fasse. Grâce aux tableaux que ma mère peint et vend, nous avons gagné assez d'argent pour nous payer deux autres maisons mais moins grandes que celle de St Joseph sur-champs car elles se trouvent en ville : à Lyon et à Bordeaux. A l'heure où je t'écris, je me trouve à Marseille, chez Louise. En effet, celle-ci vient de s'installer chez son fiancé (ils se sont rencontrés après votre retour au XXIème siècle). Elle nous a invités, mes parents, Arthur et moi, à rester deux semaines à Marseille, dans sa nouvelle maison. En parlant de fiançailles, Arthur a aussi demandé ma main (à croire que c'est la fête des demandes en mariage !) j'ai dit « oui » bien sûr, mais il nous faut le consentement de mes parents... Mais je suis sûre qu'ils seront d'accord ! Le seul point négatif dans tout ça est que ma mère est souvent absente. En effet, grâce à son talent de peintre reconnue, elle est demandée partout à travers le monde. J'espère que, de ton côté aussi, tu coules des jours heureux. Je ne sais pas comment je vais faire pour vous faire parvenir les lettres que je vous ai écrites, à toi, Lora et Lizzie car je me vois pas écrire : «Destination : XXIème siècle ». Si elles ne vous parviennent pas, tant pis ! Je les garderais précieusement comme ça, je suis sûre que je n'oublierais jamais ce que vous avez fait, même si un jour, il m'arrive un malheur (Que Dieu m'en garde) ! Enfin, si vous la recevez (par je-ne-sais quel moyen pour l'instant), sachez toutes les trois, que je vous serais, toujours reconnaissante pour ce que vous avez fait pour moi. Toujours.

Camille du Beau Lac

Quand elle eut terminé ; elle leva les yeux vers sa sœur, et lui demanda, livide :

- Où... Où est-ce que tu as trouvé ces lettres ?

- Dans mon sac, à la sortie des cours... répondit Jeanne qui finissait de ranger les derniers vêtements qui se trouvaient dans la valise.

- Et, heu... Tu les as lues ?

- Oui, toutes.

- Ah..., répondit Cathie le visage tendu.

La jeune fille pâlit de plus en plus ; Jeanne avait découvert son secret ! Allait-elle la prendre au sérieux, ou pour une folle ?

- C'est sûrement une des stupides blagues que m'ont faites les gars qui sont dans mon université... Qu'est-ce qu'ils peuvent être débiles et immature ! reprit Jeanne.

- Oui... Bon... Je vais dans ma chambre..., répondit Cathie qui fut soulagée que Jeanne ne pose pas plus de questions sur ces lettres.

Cathie ouvrit la porte mais sa grande sœur s'exclama :

- Qu'est-ce que tu peux être naïve...

- Quoi ?

Jeanne s'approcha de Cathie et lui dit :

- Tu ne crois tout de même pas que c'est une blague d'étudiants...

- Alors tu savais ? Tu étais aussi au courant pour la boule dorée ? Pour Camille ? Toutes ces fois où j'ai cru te voir... C'était vraiment toi !?

- Pour répondre à ta première question, oui, je le savais bien avant toi et tes amies... Depuis toujours même.

- Depuis toujours ?

- Oui. Dans ma famille, au moins, on n'a pas de secrets...

- Ta Famille ? Mais... Qu'est-ce que tu racontes ?

- Ma pauvre ! Il y a tant de choses que tu ne sais pas... Il y a temps de chose que le monde ne sait pas... Si on réfléchit bien, la vie elle-même est un grand secret... C'est vrai, on ne sait pas ce qu'on était avant de naître, ni ce que l'on deviendra après la mort... On ne sait pas pourquoi on est une fille ou un garçon, pourquoi on vit dans tel pays, pourquoi on a telle couleur de cheveux, telle couleur de peau, pourquoi on vit comme ceci ou comme cela... Mais on vit, sans trop se poser de questions...

- Si c'est pour un cours de philo, ça ne m'intéresse pas, fit Cathie sèchement.

- Mais, les secrets, tôt ou tard, on finit par les découvrir... Enfin, pas tous... Mais, celui que je porte, tu finiras par le découvrir tôt ou tard, de toute façon...

Cathie s'impatienta.

- Mon vrai prénom, continua Jeanne, celui que l'on m'a donné à ma naissance est Olivia. Mes parents biologiques sont morts d'un banal accident de voiture quand je n'étais qu'un bébé. Un couple a été témoin du drame. Comme j'étais la seule survivante et la seule qui n'avait aucune blessures, ils ont alors décidé de me nourrir et me loger le temps de me placer dans un foyer. Mais, à force, ils se sont pris d'affection pour moi et ont fini par m'adopter. Afin que je sois vraiment comme leur fille, ils ont décidé de ne rien dire à personne et de faire croire à tout le monde que j'étais leur vrai enfant. Désormais, j'étais une Locho aux yeux de tous.

- Tu mens ! Papa et maman ne cacheraient jamais une chose pareille ! s'écria Cathie les larmes aux yeux.

Elle n'arrivait pas à avaler une telle chose.

- Libre à toi de croire cela... Cependant, sache que je n'ai pas toujours été Jeanne Locho... Mais Olivia... Olivia de Lamanche...

- Quoi ? s'écria de nouveau Cathie.

- Olivia de Lamanche... Hé oui ! La descendante d'Henriette de Lamanche...

Cathie sentit sa gorge se nouer.

- Elle n'a pas eu qu'Arthur... Après avoir passé quleques années sous les barreaux, elle s'est mise à traîner dans les rues et à coucher avec n'importe qui... Si bien qu'elle est tombée enceinte et à mit au monde un petit garçon... Qui lui a eu des enfants qui ont eu des enfants et ainsi de suite... Et me voilà !

Cathie n'eut plus la force de parler tellement elle était choquée par ce qu'elle venait d'apprendre.

Mais, elle venait de se souvenir de la fois où Lora, Lizzie, Camille, Sophie, Louise et elle-même étaient dans le salon de Louise en train d'espionner Mme de Lamanche. Cette dernière parlait avec une certaine Olivia.

« C'était donc ma sœur... Enfin, ma sœur adoptive » pensa Cathie.

- Dès que j'ai découvert l'existence du voyage dans le temps, reprit Jeanne, et que j'ai appris que mon aïeul voulait se venger de celui qui lui a brisé le cœur et de celle qui lui a volé sa vie, je l'ai immédiatement aidée. Cependant, je savais que je ne pouvais pas lui venir en aide toute seule... Alors, dès que j'ai compris que tu étais au courant de l'existence du voyage dans le temps, j'ai essayé de te prévenir par tous les moyens... Mais tu étais tellement obstinée à aider Camille que tu n'as même pas vu que j'essayais d'attirer ton attention... Mme de Lamanche, jugeant que toi, Lora et Lizzie protégiez trop Camille, elle menaçait de vous tuer. Moi, je lui conseillais d'attendre, car je pensais qu'un jour ou l'autre, tu allais te placer de notre côté et nous aider à faire payer ceux qui ont fait souffert mon aïeul, mais, non. J'avais tort. Camille a vécu une belle vie calme et paisible et est morte très vieille et sans souffrances... Pendant que Mme de Lamanche menait une vie dure en prison et dans la rue... À cause de toi et de tes amies. J'ai eu tort de te faire confiance !

Cathie trouva la force de répondre :

- Mais... Si j'avais aidé Mme de Lamanche, je serais morte à l'heure qu'il est ! Et je n'ai pas l'intention de tuer qui que ce soit !

- On aurait pu trouver un arrangement pour que tu puisses vivre ta vie et que Camille meurt.

- C'est impossible ! Sans Arthur ni Camille je n'existerais pas ! Et puis, je n'aurais pas pu supporter d'avoir participé au meurtre de quelqu'un...

- Tout est possible avec Mme de Lamanche ! Et, en plus de ça elle a toujours raison... Elle savait que tu serais toujours du côté de Camille...

Elle sortit de l'une des poches de sa valise ses écouteurs, des livres et tout un tas de magazines sur des reportages d'archéologie.

Elle brandis ensuite un revolver en direction de Cathie qui pousse un cri de surprise.

- Qu'est-ce qui te prend ? D'où sors-tu cela ? demanda-elle terrifiée.

- Ne pose pas de questions !

Quelques instants plus tôt, Cathie se croyait elle-même folle. Mais, elle se rendit compte que ce n'était plus elle la dingue, mais cette prétendue sœur qui pointait le revoler dans sa direction. Celle que tout le monde croyait brave et intelligent. Celle que tout le monde croyait innocente.

- Qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu vas faire ? bredouilla Cathie pleurant à moitié.

- Venger Mme de Lamanche ; faire ce qu'elle a toujours voulu faire... Bon, certes, tu n'es pas Camille, mais tu es une des celles qui l'a aidée à échapper à Mme de Lamanche... Et tu vas devoir payer..., dit-elle en s'avançant vers Cathie tout en braquant le revolver sur cette dernière.

La jeune fille eut envie de crier, d'avertir ses parents et les premiers invités qui arrivaient, mais elle ne pouvait pas car sa gorge était nouée.

- S'il te plaît..., dit Cathie entre deux sanglots. Arrête, nous ne sommes pas dans un Western Américain ! Ne fais pas n'importe quoi !

Jeanne s'arrêta quelques instants, abaisssa son arme et dit :

- C'est vrai... Tu peux peut-être faire quelque chose si tu ne veux pas que toi et ta famille finissiez au cimetière...

Elle sortit de sa valise une petite boîte et l'ouvrit.

Cathie dû cligner plusieurs fois les yeux pour vérifier qu'elle ne rêvait pas.

Sa sœur tenait entre ses mains la boule dorée !

- Ce n'est pas possible... hoqueta Cathie. Lora et Lizzie l'ont !

- Il se trouve que tes amies ne sont pas très malines... Si tu les revois un jour, dis-leur de faire plus attention à leurs affaires... Tout le monde peut filer avec leur valise... Moi, par exemple !

- Comment as-tu su qu'elles avaient la boule dorée ?

- Ça n'a pas été difficile de leur faire avouer..., répondit Jeanne.

Cathie poussa un cri et dit le visage pâle :

- Tu ne leur a rien fait, n'est-ce pas ? Dis-moi que tu ne leur a rien fait !

- Je ne les ai pas encore tuées... J'ai tapé le nom de famille de ta copine Lizzie sur Internet j'ai pu trouver l'adresse de l'hôtel où elle allait se rendre... Maintenant, avec les magazines People et compagnie, on trouve tout ! J'ai alors engagé un pote pour qu'il fasse semblant d'être le gardien d'hôtel où elles logent... Pendant qu'elles croient être fouillées, mon ami leur vole la boule dorée...

- Il est aussi au courant ton ami pour le voyage dans le temps ? Il est complice de Mme de Lamanche ?

Jeanne éclata de rire.

- Lui ? Non ! Il n'a rien à voir la-dedans... C'est un gars de l'université... J'ai inventé une excuse banale pour aller là-bas et je lui ai donné cent euros en échange de la boule dorée. Bon, au final, je ne lui ai jamais donné cet argent... Il s'est bien fait avoir, le pauvre !

- Tu es vraiment nulle, murmura Cathie. Mais, je te préviens que si tu oses tuer Lora et Lizzie tu...

- Une menace ? coupa Jeanne.

- ...Tu me tues aussi !

- Pas si tu fais ce que je demande...

- Et qu'est-ce que je dois faire ?

Jeanne tripota le revolver.

- Tu retournes au XIXème siècle et cette fois tu te mets du côté de Mme de Lamanche... On trouvera un moyen pour que tu puisses vivre sans Camille et Arthur...

- Non ! Je ne vous fais pas confiance ! Et je ne laisserais pas mourir Camille et Arthur !

- Cathie... Mme de Lamanche fait aussi partie de ta famille.... C'est la mère d'Arthur...

- Merci, je le savais déjà, fit Cathie ironique. Mais, tu oublies qu'Arthur a coupé les ponts avec sa mère et a pris le nom de famille de Camille... Donc, d'une certaine manière, elle n'est pas de ma famille...

- Donc, tu refuses ?

- Je refuse d'être une meurtrière !

- OK, tu as gagné...

Elle brandit son revolver et mit son index sur la détente.

- Tue-moi mais ne touches ni à ma famille, ni à Lora ni à Lizzie ! dit Cathie toujours en sanglotant.

- Oh ! Comme c'est mignon ! La petite Cathie qui veut sauver ses proches... Sauf qu'elle ne sait pas que ça fait des mois que quelqu'un de sa famille a disparu...

- De quoi est-ce que tu parles ?

- Tu ne sens pas qu'il manque quelqu'un depuis quelques temps ?

Cathie savait que Jeanne avait raison. Elle ressentait un vide depuis des mois mais n'eut pas le courage de répondre.

- Tu te rappelles d'Olympe ? La fille préférée des parents ? La fille parfaite ?

Cathie eut un flash... Olympe... Ce nom lui disait quelque chose... Et puis tout lui revint subitement en mémoire ; Olympe était sa sœur celle qui était parfaite en tout celle que Cathie détestait.

La jeune fille cligna plusieurs fois des yeux comme si elle venait de se réveiller.

- Olympe ! Oui ! Olympe ! Elle est où ?

- Il se trouve que cette idiote a joué avec la boule dorée et est partie dans une autre époque... On ne sait où ! Ce qui fait que c'est comme si elle n'avait jamais existé aujourd'hui ! C'est pour ça que tout le monde l'a oubliée !

- Ne la traite pas d'idiote ! fit Cathie.

- Du calme ! Tu oublies que ta vie va s'arrêter dans quelques instants..., dit Jeanne en plaçant le revolver sur le front de Cathie.

- Jeanne ! appela soudainement la mère du bas de l'escalier. Viens vite ! Les journalistes commencent à arriver ! Et il y a déjà beaucoup de monde qui est là !

- J'arrive ! répondit-elle.

Elle baissa l'arme.

- Tu as de la chance pour cette fois ! dit-elle à Cathie. Je ne vais pas commettre un meurtre lors de mon jour de gloire.

Elle couvrit le revolver de mouchoirs et le plaça dans la poche de sa robe de soirée. Elle mit au-dessus son smartphone et ses écouteurs. Elle prit ensuite la boule dorée et la plaça dans la boîte.

- Attends, c'est la boule dorée que tu vas présenter à tout le monde ? s'inquiéta Cathie.

- Oui... J'ai oublié de t'en parler... Je vais lancer mon business ; la boule dorée va cartonner, j'en suis sûre ! Je vais la commercialiser ; tout le monde voudra l'avoir ! Pleins de gens rêvent de voyager dans le temps ! Je deviendrais alors multimilliardaire et, après avoir vengé Mme de Lamanche, je partirais sur une île paradisiaque !

- Mais tu ne te rends pas compte des conséquences qui va y avoir ? Il y a des gens pas très malins qui peuvent faire des choses dangereuses... Comme par exemple modifier le passé ; introduire l'électricité chez les Hommes Préhistoriques ou encore introduire Internet au Moyen-Âge... Ça peut avoir des conséquences très graves sur le présent ! d'autres personnes mal-intentionnées qui, par mégarde ou même en faisant exprès, iront se voir dans le passé... Et là aussi, il va y avoir des conséquences très graves !

- Cathie.... Arrête de voir le mal partout ! Imagine un monde où on saura tout sur tout, où on ne sera plus obligé de s'interroger sur son passé et sur son futur.... Plus personne n'aura de secrets à garder ou à découvrir... Si la boule dorée avait été commercialisée plus tôt, tu n'aurais pas découvert à dix-sept ans que je ne suis pas vraiment ta sœur...

- Mais, il y a certaines choses qu'il ne vaut mieux pas savoir...

- Arrête de t'inquiéter et laisse-moi faire ! Je sais ce que je fais !

Et, sur ces mots, Jeanne descendit pour accueillir ses invités et les journalistes.

- Non, tu ne sais pas ce que tu fais... Tu es bien plus que folle..., murmura Cathie.

Une idée lui vint à l'esprit. Elle pourrait prévenir tout le monde que Jeanne était complètement folle et qu'elle était une meurtrière... Mais, Cathie savait que si elle le faisait, ça serait catastrophique. Elle était sûre que sa soi-disant « grande sœur » sortirait le revolver et tirerait sur la foule. Ou un truc du genre. Et puis, personne ne l'écouterait... Alors, une fois de plus, elle était seule.

Cathie resta quelques instants, là, assise au beau milieu de la chambre de Jeanne. Soudain, elle se leva. Elle venait d'avoir l'idée qui lui permettrait à la fois d'empêcher Jeanne de commercialiser la boule dorée et de se sauver elle et sa famille de cette folle. Par la même occasion elle ramènerait Olympe au XXIème siècle. Ça faisait beaucoup de choses, certes, mais elle avait un plan. Cathie ne savait pas s'il serait efficace ou pas, mais elle avait un plan. C'était déjà bien !

Elle prit son téléphone ; elle avait besoin de Lora et de Lizzie.

- Désolée les filles, murmura Cathie. Les vacances sont terminées... L'aventure reprend...

FIN


Merci beaucoup d'avoir lu mon tout premier roman, commencé il y a bien longtemps et terminé que très récemment.

Même s'il n'est pas parfait, je suis très heureuse de l'avoir écrit !

J'espère que ça vous a plu  ! :)

A bientôt dans le tome 2...

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro