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Chapitre 14

Paris, 2 janvier 2020

Lora regagnait sa maison sous le ciel gris. Après le départ de Cathie, Lizzie est rentrée chez elle à métro. Lora ne l'avait pas suivie car, peu importe le temps qu'il faisait, elle aimait rester dehors.

Lora avait hâte d'arriver chez elle, car son père et sa maison lui manquaient. Elle voulait aussi savoir comment allait sa mère, car celle-ci étant gravement malade depuis quelques mois, Lora prenait des nouvelles d'elle tous les jours. Enfin, ça, c'était avant qu'elle aille au XIXème siècle.

Plongée dans ses pensées, elle fonça dans quelqu'un.

- Oups... Pardon, s'excusa-t-elle.

Elle leva la tête, un couple la dévisageait sévèrement.

- Anna, venez donc ! On va être en retard ! dit l'homme.

- Je ne m'appelle pas Anna et je ne...

Lora s'interrompit car elle venait de comprendre que le couple ne s'adressait pas à elle mais à une petite fille au boucles blondes d'environ cinq ans qui venait de devancer Lora.

- Oh, désolée, je ne savais pas que... commença la jeune fille.

Mais le couple l'ignora royalement et continua à marcher rapidement.

La petite fille la fixa intensément.

Lora, gênée, détourna le regard

Elle croisa un peu plus loin une femme coiffée d'un grand chapeau qui était assise sur un banc, le regard perdu dans le vide. Quand Lora passa devant elle, la femme lui dit :

- Si tu m'aides, je pourrai être la réponse à tous tes problèmes...

- Comment ça ?

La femme se contenta de se lever et de partir comme si de rien n'était.

- Ils sont cinglés ici ! murmura Lora.

Elle accéléra le pas.

- Enfin, pas plus que moi qui porte une robe démodée, déchirée et sale !

Elle se dépêcha de rentrer chez elle.

Son père n'était pas là, à sa plus grande déception.

La jeune fille alla dans sa chambre. Elle s'écroula sur son lit. Elle repensa à ce que lui avait dit la femme dans la rue : « Si tu m'aides, je pourrai être la réponse à tous tes problèmes... » Qu'est-ce que la dame voulait dire par-là ?

- Bah ! N'y pensons plus, se dit Lora.

Elle se frotta les yeux. Ce voyage dans le temps l'avait énormément fatiguée.

La jeune fille avait envie d'aller prendre une douche et de se débarrasser de cette vieille robe mais elle était tellement épuisée qu'elle finit par s'endormir.

***

De son côté, Lizzie, elle, avait pris le métro. Les quais comme à l'habitude étaient plein à craquer. Elle observa ce que les gens faisaient ; une vieille dame caressait son chien, un petit garçon était sur sa console, une femme était en train de lire, une petite fille était occupée à grignoter des bonbons... Mais la plupart des gens étaient plongés sur leur téléphone ou écoutaient de la musique.

Le regard de Lizzie se porta sur le quai d'en face. Quelque chose retint son attention. Une dizaine de personnes étaient assises par terre, blottis dans des couvertures. Des tableaux les entouraient.

« Sans doute des SDF qui vendent des tableaux, » supposa Lizzie.

Soudain, le regard de Lizzie se posa sur deux mendiantes. Ces dernières lui semblaient familier. Mais la jeune fille ne sut plus où elles les avaient déjà vu. Une mendiante avait des boucles blondes et des yeux bleus, quant à l'autre elle était brune et avait des yeux verts.

Le métro du quai d'en face arriva. Puis, il repartit après s'être arrêté.

Lizzie vit que le quai d'en face était désert ; Les SDF avaient disparu. Comment ces derniers avaient-ils pu remballer leurs nombreux tableaux aussi vite ? Certes, ils étaient à plusieurs, mais cela paraissait bien étrange...

La jeune fille se dépêcha de rentrer chez elle. Elle fut accueillie par les cris de ses frères qui se disputaient toujours :

- Rends-moi ma peluche !

- Non, je l'ai, je la garde !

Lizzie alla à la cuisine où Noémie, la cuisinière, femme de ménage et nounou des enfants préparait à manger.

- Ah, tu es rentrée ! Aide-moi à mettre la table, veux-tu, dit Noémie en guise de bonjour.

La jeune fille s'exécuta.

- Tu ne t'es pas demandé où j'étais ? demanda Lizzie.

Elle était surprise que, comme d'habitude à chaque fois qu'elle sortait, Noémie ne lui pose pas mille questions pour savoir où elle était, ce qu'elle faisait...

- Eh bien, je suppose que tu étais avec tes deux copines...

Lizzie resta silencieuse, toujours troublée par ce qu'elle venait de vivre dans le métro.

- Pourquoi ? Ce n'est pas vrai ? Tu n'as pas fait de bêtises, j'espère, dit Noémie soudain inquiète face au silence de la jeune fille.

- Non, non ! T'inquiètes ! J'étais bien avec mes amies...

- Tiens... Comment es-tu habillée ? demanda Noémie en apercevant la robe que portait Lizzie.

- Heu... ben... je voulais m'habiller de façon « originale »..., improvisa la jeune fille.

- Ah ça, pour être original... ! C'est limite si on ne te confondrait pas avec une fille des années 1800 ! dit Noémie avant de rire aux éclats.

La jeune fille faillit lui raconter son aventure au XIXème siècle mais elle parvient à se taire. Noémie la prendrait surement pour une folle...

- Papa et maman ne viennent pas, je suppose, reprit Lizzie en changeant de sujet.

- Oh, ma chérie ! Ils travaillent dur, tu sais ! Ils voulaient venir mais il y a eu un empêchement... Il y avait un rendez-vous important à Londres qui les attendaient... A moins que ce soit à New-York ? Ou alors à Tokyo ? Enfin bref, ils sont très occupés, mais ils viendront bientôt...

- Noémie, je n'ai plus quatre ans ! Je sais très bien que pour mes parents le travail passe avant la famille et que la prochaine fois qu'ils viendront ici ça sera dans six mois ! Ils nous rendront visite pendant dix minutes et repartiront aussi vite qu'ils seront venus !

Noémie quitta ses casseroles et entoura Lizzie d'un bras protecteur. La nounou était très affectée que les enfants ne puissent pas voir leurs parents aussi souvent qu'ils le souhaitent. Ayant perdu ses parents très jeunes, elle comprenait le vide que ressentait Lizzie.

- Certes, mais tu as la chance d'être née dans une famille très aisée, d'avoir des villas aux quatre coins du monde et plein de jouets...

- Je préfère avoir mes parents plutôt que d'être gâtée de jouets dont on utilise que deux ou trois jours pour les laisser au fin fond d'un placard...

- Dis donc, je ne sais pas ce qui t'arrives, mais tu t'assagis... Oh ! Crotte ! Mon gratin ! s'écria la gouvernante en se précipitant vers le four.

- Qu'est-ce qu'on mange ? demanda Lizzie.

- Eh bien, du gratin de pâte... cramé ! dit-elle en posant le plat sur la table.

- Peu importe ! Ça changera de l'horrible soupe de Mme du Beau Lac... ! laissa échapper Lizzie.

- Qu'est-ce que tu racontes ? dit Noémie en se tournant vers la jeune fille.

Heureusement, ses petits frères vinrent la sauver ; ils débarquèrent dans la cuisine.

- Qu'est-ce qu'on mange ? J'ai faim ! crièrent-ils en cœur.

- Allez-vous laver les mains, d'abord ! dit la gouvernante.

Les garçons sortirent de la cuisine en se bousculant.

La soirée fut longue pour Lizzie. Elle ne cessa de penser à ce qui venait de lui arriver dans le métro. Elle repensa à ces deux femmes qui vendaient les tableaux.

« Allons, Lizzie, reprend-toi ! se dit-elle. Ce sont juste des SDF... Qu'est-ce qu'elles ont de plus que les autres ? Arrête d'y penser ! » se dit la jeune fille.

Elle se blottit sous sa couette et essaya de s'endormir. En vain. Elle regarda son réveil ; il était une heure trente du matin.

Son regard se porta inconsciemment sur le dossier de sa chaise. Sa robe était posée dessus. Quelque chose brillait dans sa poche.

Curieuse, Lizzie se leva et fouilla dans la poche et en ressortit... la boule dorée de Camille !

« Comment est-elle arrivée là ? » se demanda Lizzie.

Elle la prit entre ses mains. Une forte chaleur envahissait ses mains. Une lumière éblouissante envahit la pièce. Lizzie ferma les yeux. Quand elle les ouvrit, elle se trouva assise par terre, dans une rue déserte.

La jeune fille poussa un cri de surprise. Elle lâcha la boule dorée ; Lizzie se retrouva immédiatement dans sa chambre.

Le cœur battant à toute allure, elle mit quelque temps à retrouver ses esprits.

La boule dorée se trouvait près d'elle ; Lizzie donna un coup de pied. Elle roula sous le lit. La jeune fille se recoucha mais, elle ne dormit qu'une heure.

***

Pendant ce temps, Cathie elle aussi se préparait à se coucher. Elle descendit pour aller chercher à boire. La jeune fille entendit ses parents rentrer. A l'heure du dîner, sa mère s'était absentée à cause d'une réunion. Cathie avait donc mangé avec ses deux sœurs. La jeune fille avait joué à la baby-sitter : elle les avait aidées à se mettre en pyjama, avait surveillé qu'elles se brossaient bien les dents, leur avait raconté une histoire et les avaient couchées.

Se rappelant de sa mère qui lui avait dit qu'elle mettrait au courant son père de son mauvais bulletin, la jeune fille se précipita dans la cuisine pour aller chercher de l'eau car elle avait peur que ses deux parents lui passent un savon. Mais, malheureusement, ils étaient déjà arrivés dans le couloir qui séparait le salon de la cuisine.

M. et Mme Locho parlaient à voix basse.

Cathie croisa les doigts pour que ses parents ne choisissent pas la cuisine pour discuter. Heureusement, les parents allèrent dans le salon. Cathie put sortir discrètement de la cuisine. Elle passa devant le salon. Les parents avaient entrouvert la porte.

Cathie hésita à les espionner ou à monter se coucher. Elle était très fatiguée, mais sa curiosité l'emporta : elle décida d'espionner discrètement.

- ... Regarde ce bulletin... chuchota la mère.

Cathie jura discrètement. Mme Locho avait tenu sa promesse. La jeune fille allait être (encore) privée de sortie pendant deux semaines ! Elle ne pourrait donc pas retourner dans le passé car ses parents trouveraient ça bizarre qu'elle disparaisse sans passer par la porte d'entrée ni par la fenêtre... Et elle serait vraiment dans le pétrin !

- ... Et 2 en Histoire ! continua sa mère. Non mais franchement... Je ne sais vraiment plus quoi faire... !

- Il faudra juste la gronder, la priver de sortie, de peinture et de photographie... elle finira bien par travailler !

- Non, Julien, ça ne suffira pas ! Catherine n'est pas comme ses sœurs... Elle est... têtue et veut absolument être peintre ou je-ne-sais quoi de! Mais, il faut lui faire comprendre que, dans la vie, on n'a pas toujours ce que l'on veut et qu'être artiste n'est pas forcément un métier bien payé... Et ce sont les gens qui ont raté leur vie, qui font ce métier-là ! Moi, je veux que ma fille réussisse comme nous ! Qu'elle devienne une historienne réputée ! Qu'elle prenne exemple sur ses sœurs !

- Je sais Helen, je sais... Mais je crains qu'elle soit comme...

- Ne prononce pas son nom ! Il m'horripile !

- Mais je crains bien que Catherine ne prenne exemple sur elle...

- Comment veux-tu qu'elle la connaisse ? Tout le monde ignore son existence... Mis à part les grands historiens comme nous !

- Qui est cette étrange personne dont vous ne prononcez pas le nom ? demanda Cathie en entrant dans la pièce.

- Heu... Personne ! mentit Mme Locho. Je ne vois pas du tout de quoi tu parles ma chérie ! Allez, hop, au lit !

- Non ! Tu sais très bien de quoi je parle ! Vous me cachez des choses... Que je devrais sans doute savoir !

Elle s'assit dans un fauteuil en face de ses parents.

- Je vous écoute !

- Catherine... tenta son père.

- Non, je ne bougerais pas d'ici tant que vous ne m'aurez pas dit la personne, qui, soi-disant me ressemble tant et qui a une tellement mauvaise réputation que vous avez honte de prononcer son nom...

- Je t'avais pourtant dit de bien fermer la porte du salon ! chuchota Mme Locho à son mari.

- Gabrielle Muguet, lâcha celui-ci.

Cathie sursauta tellement qu'elle lâcha son verre qui se brisa sur le sol.

- Ah ! Mais fais attention ! grogna Mme Locho.

- Tu as bien dis Gabrielle Muguet ? dit Cathie en ignorant la remarque de sa mère.

- Oui, pourquoi tu la connais ? répondit M. Locho

- Non, mentit Catherine.

- Tu lui ressembles tellement...

- Tu as un portrait d'elle, genre pour voir comment elle était ?

- Non, Gabrielle Muguet se montrait toujours avec un grand chapeau de sorte qu'on ne distinguait pas vraiment son visage ; cela lui donnait un côté un peu mystérieux... Mais, dans les années 1980, un jeune étudiant a essayé de reproduire le visage de cette Gabrielle Muguet mais le résultat n'a pas vraiment été convaincant... Mais, il y a environ cinq ou six ans, avec quelques collègues, ta mère et moi (celle-ci soupira bruyamment), avions repris le travail de ce jeune étudiant, et, grâce à des ordinateurs plus perfectionnés, nous avions pu reproduire son vrai visage...

- Oh ! C'est vrai ? Je peux le voir ? On doit faire un exposé sur une personne historique... Et comme Gabrielle Muguet n'est pas vraiment connue, je suis sûre que personne ne travaillera sur la même personne que moi !

- Très bien... Mais, malheureusement, j'ai laissé le portrait dans un dossier, au bureau mais je pourrai te l'apporter demain...

- Merci papa !

- Julien ! Tu ne vas tout de même pas lui donner ce portrait, quand même ! s'écria la mère.

- Si c'est pour un devoir d'école... répondit M. Locho.

Cathie se sentit un peu coupable de mentir à son père, mais si elle voulait découvrir qui était Gabrielle Muguet, il le fallait !

- File au lit, maintenant ! ordonna M. Locho

La jeune fille s'exécuta, heureuse d'avoir au moins trouvé un indice.

Le lendemain, à midi, M. Locho revenait avec le portrait. Il était emballé dans une enveloppe.

- Tu restes manger à midi ? demanda Cathie.

- Non, je n'ai pas le temps ! Je suis juste passé pour récupérer des dossiers et pour te donner le portrait... Allez, travaille-bien !

Il allait ouvrir la porte d'entrée quand il se retourna vers sa fille et lui dit :

- Ah, et pour ta punition, ta mère et moi avons décidé de te laisser une chance : si tu as minimum 18 à ton exposé, tu n'auras pas de punition, en revanche, si tu as en dessous de 18, tu seras privée de sortie et de peinture jusqu'à nouvel ordre !

La tête de Cathie se décomposa. Aïe ! Voilà qu'elle était prise au piège par son propre mensonge!

- Ne fais pas cette tête ! la rassura son père. Avec tous les renseignements que je t'ai donnés, tu vas pouvoir y arriver ! Et n'hésite pas à me demander si tu as besoin d'aide ! Allez, à ce soir !

M. Locho partit.

Cathie sortit le portrait de l'enveloppe. C'était une photographie faite à l'ordinateur. Elle représentait une femme aux boucles blondes, aux yeux bleus et à la peau blanche.

Cathie eut l'étrange impression d'avoir déjà vu cette femme quelque part mais elle ne savait plus où...

Elle se précipita pour appeler ses amies.

- Alors, c'est quoi cette photo ? demanda Lizzie.

Les trois jeunes filles s'étaient donné rendez-vous au parc.

Cathie sortit la photo de l'enveloppe et leur montra.

Lora poussa une exclamation de surprise :

- C'est le portrait craché de la femme que j'ai vu sur le banc, hier...

La jeune fille raconta ce qu'elle avait vu dans la rue la veille.

- C'est bizarre... J'ai aussi vécu une aventure de ce genre-là... murmura Lizzie une fois le récit de Lora terminé.

Lizzie revint alors sur les deux étranges femmes qu'elle avait vues sur les quais du métro.

- Et vous croyez que la femme de la photo a un rapport avec celles que vous avez croisées dans la rue ? demanda Cathie.

- Je ne crois pas parce que, d'après ton père, la femme de la photo, serait Gabrielle Muguet... Et, il se trouve qu'elle a vécu il y a plus de deux cent ans... Alors que les femmes qu'ont a croisé étaient là, sous notre nez...

- Peut-être que Gabrielle Muguet a voyagé dans le temps ? suggéra Lizzie.

- Que tu es bête ! lui dit Lora. Personne ne connait l'existence de la boule dorée...

- Peut-être qu'il y a pleins de façons de voyager dans le temps...

- Et comment tu expliques le fait qu'on ait vu la même personne, au même moment mais pas au même endroit ?

- Et surtout qu'on ait une impression de déjà-vu en regardant cette femme... murmura Cathie.

- Ben, ça, répondit Lora, c'est normal, on a tous eu, au moins une fois dans notre vie, une impression de « déjà-vu » quelque part...

- Moi je crois surtout qu'on n'aurait jamais dû revenir au XXIème siècle... dit Cathie.

- Quoi ? s'exclamèrent ses amies d'une seul voix.

- On croyait que tout rentrait dans l'ordre, que tout s'était arrangé... Eh bien, on se trompait ! Il y a encore pleins de questions qu'on se pose et...

- Ah non ! s'écria Lora en se levant du banc où elles étaient assises. Il est hors de question que je retourne dans cette époque paumée... Et je suis contente d'avoir retrouvé mon père et ma mère....

- Je suis d'accord avec Lora, dit Lizzie. Moi non plus je ne veux pas retourner au XIXème... Ce n'est pas que j'ai oublié Camille, mais, je suis contente d'avoir retrouvé mes frères et Noémie...

- Allons, les filles... Lora, je mettrais ma main au feu que ton père n'est pas rentré hier et que ta mère est toujours aussi malade...

Lora fixa ses pieds. C'était vrai. Le soir, elle avait appelé cinq fois son père mais était à chaque fois tombé sur son répondeur. Elle avait appris par sa tante qu'il était resté travaillé toute la nuit. Quant à sa mère, une infirmière lui avait répondu qu'elle avait besoin de se reposer et ne pouvait recevoir personne.

- Allez... S'il vous plaît, supplia Cathie. Ce sera la dernière fois...

- Cathie a raison ! dit une voix derrière les jeunes filles.

Elles se retournèrent ; quelle furent leur surprise quand elles virent Arthur qui se tenait derrière elles.

- Arthur... Que fais-tu là ? Tu n'as pas rejoint Camille ? demanda Lora.

- Non... dit le jeune homme. Je suis toujours là, comme vous pouvez le constater...

- Mais tu ne retournes pas au XIXème siècle ? interrogea Lizzie.

Il la regarde, perplexe.

- Ben... A cause de ma mère... ! Vous avez oublié... ?

- T'inquiète ! Tu peux retourner toi et ta tante en 1865... Mme de Lamanche est partie... annonça fièrement Lizzie.

Arthur regarda les trois jeunes filles, sans comprendre.

- Comment ça, « partie » ?

- Elle n'est, malheureusement pas sous les barreaux, mais, on a réussi à faire en sorte qu'elle ne tue pas Camille, expliqua Cathie.

- Mme de Lamanche a abandonné son idée horrible et j'espère qu'elle est partie très loin... ajouta Lizzie.

- Cela m'étonnerait... dit Arthur. Elle est venue nous voir pas plus tard qu'hier...

Les jeunes filles poussèrent une exclamation de surprise.

- Et je ne pense pas qu'elle ait renoncé à tuer Camille...

- Donc, si je comprends bien, on est bonne pour un retour dans le passé... supposa Lora en faisant la moue.

- Je vous le conseille si vous ne voulez pas que ma mère ne réussisse son coup... J'en suis navré si cela vous embête ; j'aurais aimé pouvoir régler ça moi-même mais... ma mère a bloqué toute les issues pour revenir au XIXème siècle.

- Je vous l'avais bien dit qu'il faut absolument qu'on retourne dans le passé, lança Cathie à ses deux amies.

- Oui, mais on a juste un petit problème : comment va-t-on faire puisque nous n'avons plus la boule dorée ? questionna Lora.

Lizzie hésita à dire qu'elle avait emporté la boule dorée avec elle. Elle finit par raconter son aventure nocturne.

- Tu as eu une « vision-voyage », lui informa Arthur après que Lizzie ait terminé son récit.

- C'est quoi ? demanda Lizzie.

- C'est un court voyage dans le temps qui peut durer pas plus de trente secondes ; elle peut aussi signaler un danger..., expliqua Arthur.

- Et qu'est-ce qu'une rue a de dangereux ? Tout avait l'air calme ! s'exclama Lizzie.

- Eh bien, peut-être pas ! lui répondit Cathie. Est-ce que tu as vu la maison de Camille ?

- Non... Enfin, je ne sais pas trop... bredouilla Lizzie. Il faisait sombre et ma... heu... mon « voyage-vision » n'a duré que deux secondes !

- Tu as la boule dorée sur toi ? demanda Cathie.

- Non ! Je ne veux plus jamais la toucher après avoir vécu ça ! s'écria Lizzie.

- Tu as juste vécu un mini-voyage dans le temps ! Tu n'as pas failli mourir, quand même ! lui dit Lora.

- Eh bien, j'ai eu la peur de ma vie figure-toi !

- Et si on repartait au XIXème siècle ? intervint soudainement Cathie.

- Non ! crièrent en cœur Lora et Lizzie.

- Allez, les filles s'il vous plaît ! supplia Cathie.

- Bon... D'accord ! céda Lora après avoir longuement réfléchi.

Lizzie, elle, resta inflexible.

- J'ai dit que je ne toucherai plus jamais la boule dorée !

- Tu es sûre ? Même si Camille est en danger ? lui dit Cathie.

- Bon, OK... accepta Lizzie. Mais ce sera la dernière fois !

Les jeunes filles allèrent donc chez Lizzie pendant qu'Arthur était allé à son cours de violon.

Lizzie conduisit ses amies dans sa chambre.

- Elle est en dessous..., dit Lizzie en désignant son lit.

Cathie se mit à genoux et regarda sous le lit.

- On ne voit rien ! soupira Cathie. Tu as une lampe de poche ?

- Non, mais j'ai mon téléphone, dit Lizzie en sortant ce dernier de sa poche.

Cathie le prit et éclaira en dessous du lit.

- Il n'y a rien ! déclara-t-elle.

- Quoi ? s'écria Lizzie.

La jeune fille se baissa et examina attentivement.

- C'est vrai ! Il n'y a rien ! constata Lizzie.

- Sois tu as rêvé, sois la boule dorée et repartie à l'époque de Camille ! dit Lora.

- Génial ! bougonna Cathie. Comment qu'allons-nous faire, maintenant ?

- Reprendre notre petite vie tranquille ! dit Lizzie.

- Et Arthur ? Il compte sur nous, je te rappelle ! lui dit Lora.

- On lui dira la vérité ; qu'on est désolées mais que nous ne possédons plus la boule dorée !

- Non, je ne suis pas d'accord, on doit trouver une solution, dit Cathie.

***

Le lendemain, la mère de Cathie lui avait ordonné de faire le ménage dans toute la maison.

La jeune fille alla donc chercher l'aspirateur. Elle commença par la chambre la plus proche ; c'était celle de sa sœur, Jeanne.

Cathie n'y allait pas souvent. Les rares fois où elle fréquentait la chambre de Jeanne c'était pour faire le lit quand sa sœur venait dormir à la maison.

La jeune fille aspira dans tous les recoins de la chambre, puis, elle prit un chiffon et nettoya tous les meubles. En ouvrant les tiroirs d'une commode Cathie s'aperçut qu'un bazar monstre régnait. Elle y trouva des crayons, des morceaux de gommes, de vieilles pages de cahiers et même une photo de classe qui datait de l'époque où sa sœur était en CP.

Mais, étrangement, un des tiroirs était vide. Cathie le nettoya. Soudain elle vit un flash doré illuminer le tiroir. Le cœur battant, Cathie plongea sa main au fond du tiroir. Elle en ressortit... la boule dorée !

- Qu'est-ce que ce truc fait dans la chambre de ma sœur ? se demanda à haute voix Cathie.

Elle retourna la question mille fois dans sa tête sans y trouver de réponse.

- Il faut absolument que j'en parle à Lora et Lizzie, se dit Cathie.

La jeune fille abandonna son ménage.

Elle se précipita sur son téléphone pour appeler ses amies.

Lora et Lizzie arrivèrent chez elles quelques minutes plus tard.

Cathie leur expliqua en quelques mots la découverte de la boule dorée dans la chambre de Jeanne.

- Et que faisait-elle dans la chambre de ta sœur ? demanda Lora.

- C'est la question que je n'arrête pas de me poser ! lui répondit Cathie.

Soudain, une lumière dorée envahissait la pièce. Aveuglées, les trois jeunes filles fermèrent les yeux. Elles sentirent leurs mains qui devenaient subitement brûlante.

Quand elles ouvrirent les yeux, Cathie, Lora et Lizzie découvrirent qu'elles étaient assises sur une route enneigée.

- C'est... c'est le même endroit que dans ma vision... murmura Lizzie.

- On est donc revenues en 1865 ? demanda Lora.

- Oui, je pense... répondit Cathie.

Un homme et une femme passèrent près des trois jeunes filles.

Lizzie les interpella :

- Bonjour ! Pourriez-vous nous dire quel jour sommes-nous ?

- Le mardi 2 janvier, répondit l'homme.

- Année 1865 ?

- Quelle insolence... ! murmura la femme après l'avoir dévisagé longuement.

- Il se moque de nous ! Partons ! lui répondit l'homme.

Le couple s'éloigna rapidement.

- Vous... Vous avez vu ! s'écria Lizzie à ses amies. Il a dit « il » ! Je ressemble vraiment à un garçon?

- C'est peut-être ton jean qui fait que ce type t'as confondue avec un homme... En tout cas, ça nous confirme que nous sommes bien retournées dans le passé..., dit Lora.

- Exact... et ce n'est pas la rue où habite Camille, observa Cathie.

- Peut-être que je ressemble vraiment à un garçon ? Vous croyez que je devrais me laisser pousser les cheveux ? demanda Lizzie.

- On s'en moque de tes cheveux ! s'écria Lora. Tu ne vois pas qu'on est perdues ?

Un homme chargé de journaux, passa près des jeunes filles en braillant :

- Un corps a été retrouvé dans la Seine ! Demandez le journal Petite France ! Demandez ! Demandez !

- Allons bon ! Qu'est-ce qu'il veut lui ? bougonna Lora.

- C'est un marchand de journaux..., expliqua Cathie. Je ne sais plus trop comment on appelle ça... Mais c'est pile ce qu'il nous faut !

Cathie s'approcha et demanda :

- Puis-je regarder ?

- Bien sûr ma p'tite dame ! Mais juste la première page, hein ! Sinon c'est 2 francs...

- Oh mon Dieu... ! murmura Cathie en jetant un coup d'œil sur le journal.

- C'est horrible, hein ? commenta le vendeur. Y paraît que c'est l'corps du p'tit Charles qui a été coulé, vous savez, l'fils du vicomte du Maroy...

- « Mercredi 3 janvier 1848... » lu Cathie en haut de la page.

- Hé ouais ! L'temps passe bien vite, n'est-ce pas ? J'ai l'impression que c'est hier qu'j'ai quitté ma campagne alors qu'ça fait vingt ans ! L'21 mars 1828 précisément ! J'avais quatorze ans... Mes parents ne pouvaient pas nourrir dix bouches... Alors j'suis parti à Paris...

- Oh non ! gémit Cathie sans prêter attention à l'homme. Ce n'est pas possible ! On s'est trompées d'époque !

- De mieux en mieux ! grogna Lora qui s'était approchée de Cathie.

D'abord interloqué, l'homme éclata de rire.

- Ah là, là ! s'exclama-t-il. Vous m'avez l'air de p'tites drôles, vous ! Tenez, j'vous l'donne si vous voulez ! Ce n'est pas tous les jours qu'on voit des gens comme vous... !

Il tendit le journal à Cathie qui le prit.

L'homme partit en s'esclaffant de plus belle :

- Quand je raconterais ça aux copains ! Des femmes habillées en homme qui racontent des drôleries ! Ah là, là ... !

Lizzie s'approcha de ses deux amies et leur demanda pourquoi elles avaient pris le journal.

- On est en 1848... ! lui informa Cathie.

- Oh non... ! s'écria Lizzie. C'est une blague ? Il doit bien y avoir une raison pourquoi on a atterri ici, non ?

- Oui, répondit Cathie. Lisez-en bas...

Lora et Lizzie s'exécutèrent :

« La Galerie des Tableaux » fait fureur auprès du peuple parisien. En effet, cette galerie fondée par une certaine Gabrielle Muguet a un gros succès auprès des parisiens.

Personne ne sait qui est vraiment Mlle Gabrielle Muguet ; Un de ses amis qui vient visiter la galerie toutes les semaines (et qui a voulu rester anonyme) témoigne : « C'est quelqu'un de très étrange, elle porte toujours de grands chapeaux qui couvrent une partie de son visage et j'ai beau venir toutes les semaines je sais très peu de choses sur elle ; juste qu'elle vient de la campagne... et qu'elle a beaucoup de talent en peinture... »

Des riches bourgeois commencent même à venir voir les tableaux de Gabrielle Muguet.

Si cette dernière a un succès fou auprès du peuple, on s'attend à en avoir un plus gros dans la haute société dans les semaines à venir... »

- Ça nous fait une belle jambe ! grogna Lizzie.

- Oui, ça ne nous explique pas ce qu'on fait ici ! approuva Lora. Ça n'a rien à voir avec Camille !

- Moi je pense que si ! protesta Cathie. Ecoutez ça : « Les tableaux les plus célèbres qu'a peint Gabrielle Muguet sont : « Le bel homme inconnu » et « La Galerie Merveilleuse »

Ne voyant pas où Cathie voulait en venir, Lora et Lizzie restèrent silencieuse.

- Ce sont les mêmes tableaux que chez Camille..., expliqua Cathie.

- Et quel est le rapport ? interrogea Lora.

- Mais ce n'est pas compliqué, enfin ! s'énerva Cathie. Si Camille possède les tableaux de Gabrielle Muguet, c'est qu'il y a un lien entre les deux...

- Et qu'est-ce que tu en sais ? intervient Lizzie. Si ça se trouve, les tableaux qu'on a vus chez Camille sont des faux... Ou ils portent les mêmes noms mais ce ne sont pas les tableaux de Gabrielle Muguet... Mais quoiqu'il en soit, on perd notre temps ; cette femme n'a rien à voir avec Camille ! On rentre !

- Si on a été transportées en 1848, c'est qu'il y a une raison, répondit Cathie.

Et, sur ces mots, elle s'en alla.

- Tu vas où ? demanda Lora.

- A la galerie de Gabrielle Muguet ! Je veux en savoir plus sur cette femme et ces tableaux !

- Non, viens ! On retourne à notre époque ! J'en ai assez de ces voyages dans le temps !

- Je suis d'accord avec toi, fit Lizzie à Lora.

- Eh bien, rentrez ! Moi, je reste ! répondit Cathie qui ne cessait de marcher.

Lora et Lizzie se consultèrent du regard. Elles ne pouvaient pas laisser leur amie au XIXème siècle... La connaissant, elles étaient certaines que Cathie serait bien capable de décider de rester en 1848... Et ça, il n'en était pas question !

Lora et Lizzie rattrapèrent Cathie.

- Tu sais, au moins, où se situe la galerie de Gabrielle Muguet ?

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