Les sorties du soir entre les deux garçons étaient devenues rares, très rares, même carrément inexistantes

Nathaniel et Gabin, complément extérieur à la situation, ne voulaient pas vraiment de mêler à ça qui pouvait bien se passer dans la tête des deux autres garçons. Même s'ils sentaient la tension invisible et froide entre le blond et le brun ils ne pouvaient pas y faire grand chose.

Les tensions entre eux venaient surtout de non-dit en réalité. Julien ne comprenait pas pourquoi Théo l'éviter et Théo ne voulait pas dire à Julien qu'il l'évitait pour ne plus recevoir d'attention de sa part pendant son questionnement sur sa vie.

Gabin et Théo avaient eu une discussion sérieuse sur le sujet mais Théo, catégorique,ne voulait rien entendre. Il était ami avec Julien,ne voulait rien de plus, et ne ressentait rien, il était juste perdu et rien d'autre. Du côté de Julien et  Nathaniel,aucun des deux n'avaient voulu aborder le sujet une nouvelle fois pour le moment.

Julien fixait le plafond depuis son lit avec ses écouteurs, écoutant depuis le weekend d'avant la même musique en boucle :Falling in love de Cigarette after sex

Il revoyait en fermant ses paupières le regard qu'ils avaient eux avec Théo, ce moment hors du temps qu'il voulait incontiament revivre encore et encore

Le blondinet sentais encore les piques qu'il avait ressenti à l'intérieur de lui puis le grand vide intérieur quand Théo avait détourner les yeux.

Il savait, il avait deja ressenti ça auparavant mais il ne voulait pas. Il ne voulait pas avoir mal, subir la tristesse indescriptible d'un amour impossible.

Theo venait de se séparer de sa copine et à l'évidence il resterait bloqué là dessus encore pendant longtemps et puis dans tous les cas, dans l'esprit de Julien, jamais,au grand jamais de la vie Théo ne sera intéressé une seule micro seconde par lui

"La terre appel Julien ! "

Nathaniel venait de retirer l'écouteur de l'oreille de son ami.

"J'en ai marre que tu sois dans la lune tout le temps. Ça commence à me gaver réellement.

- Qu'est ce que ça peut te faire ? Je suis fatigué c'est tout laisse moi.Dit-il en fronçant les sourcils alors que son accent du sud ressortait,Nath soupire puis se remet sur son lit.

- Reste tout seul dans ton coin si ça te fait plaisir."

Cette fois c'est Julien qui soupire. Il savait que son humeur embetait la terre entière autour de lui.

- Tu te rappelles de notre discussion de l'autre fois ? Fit le blond, son ami hoche la tête. Eh bien je suis un peu...un peu

- Perdu ?

- Ouais j'imagine.

- Ta vie est une mauvaise romance débile de meuf.

- Eh !

- Bah quoi c'est vrai. Va le voir et règle ça comme un homme c'est tout,il n'y a pas 36000 solutions.

- Tu es marrant toi aussi !

- Tu veux quoi avec lui exactement.

- J'en sais strictement rien. Je sais pas je me suis senti bien avec lui et c'est tout.

- Si c'était juste ça tu ruminerais pas autant.

- Bah alors pourquoi tu demandes si tu connais déjà la réponse ! Mais je vais pas aller le voir en mode " Hey mon pote j'ai grave envie de te pécho là maintenant tout de suite parce que je suis une énorme pédale" !

Julien n'avait même pas remarqué que a) il parlait fort et b) que Gabin était rentré dans la pièce . Le blond devint rouge à la seconde où son regard croisa celui de Gabin

"Laisse j'étais déjà au courant.

- Comment ça tu étais déjà au courant ? Nath' tu abuses !

- Putain Gabin je t'avais dit de faire comme si tu étais pas au courant ! Et puis qu'est ce que tu fais là

- De 1 c'est ma chambre de 2 je voulais vous demander de venir avec Théo et moi en bas pour la soirée."

L'internat organise une ou deux soirées par trimestre le mercredi soir pour que les élèves décompresse et s'amuse avec de la musique. Le foyer qui était habilement un espace de travail le jour se transformer en piste de danse ces nuits là avant de redevenir normal le lendemain matin.

"Théo est avec toi là ? Julien avait peur que le concerné est entendu ses derniers paroles

- Nan il est en bas. Vous venez ou pas ?

- J'arrive. Nathaniel enfile ses chaussures et regarde Julien. Viens au lieu de nous faire le mec qui veut être seul dans le noir pour réfléchir à sa vie.

Les trois partent de la chambre et descendent.

***

Comme l'intégralité des garçons présent, Julien et ses amis s'installent sur l'un des canapés et discuter avec la musique à fond et les vielles lumières multicolore qui traversent la salle.

Les quatres étaient surpris de voir des gens calme habituellement danser et hurler des chansons françaises mythiques.

"Vous pensez que si je descends en bas du lycée fumer ça va se voir ? Fit Théo en triturant son briquet

- Je pense pas, mais faut que tu sois remonter avant que le CPE décidé que la soirée est fini. Répond Gabin

- Parfait, qui vient avec moi ?

Les deux frères se tournent vers Julien et trouvent des excuses débiles pour ne pas accompagné leur pauvre ami. Julien se lève et les deux descendent en bas dans un silence aussi glacial que le temps dehors, l'automne étai bel et bien là

Ils arrivent en bas et Théo allume sa cigarette et en propose une à Julien qui refuse gentiment l'offre.

Après quelques instants gênant où aucun des deux ne parlent Théo prend enfin la parole.

- J'ai fait quelques choses de mal ? Demande Julien

- Non pas du tout ! Pourquoi tu demandes ça ? Répond Théo, vraiment étonné de sa question,il avait honnêtement rien contre lui et il ne comprenait pas pourquoi il pensait cela

- C'est froid entre nous tu trouves pas ?

- Je...si un peu oui j'imagine.

- Pourquoi on est comme ça, c'est trop bizarre.

Les deux rigoles un peu nerveusement.

- J'avoue pourquoi on est coincé comme ça.

Les deux recommencent à discuter comme si la situation gênante des derniers jours n'avait jamais existé. Ils étaient redevenus très à l'aise l'un avec l'autre quand Théo pose une autre question

- Si je te disais que...que depuis la dernière fois quand la forêt je le sens étrange. J'ai ressenti...je ne sais même pas comment décrire ça.

- Je comprends. Mais je pense que toi et moi on n'a peut-être pas ressenti la même chose.

- Ah bon ? En faite moi j'ai deja ressenti cette sensation mais avec des meufs.

- Tu t'es jamais posé la question que peut-être tu n'étais pas intéressé que par les filles.

- Hein ?  Pourquoi toi..."

Julien hoche la tête avant un long silence. Théo avait compris qu'il n'avait pas besoin d'en dire plus.

"Je devrais peut-être j'imagine mais peu importe la réponse c'est les filles que j'aimerais. Mais tu sais Claire vient de me quitter alors je pense que je suis un peu secoué alors c'est sûrement pour ça que je me suis sentie étrange après ça.

- Peut-être oui après je pense qu'il faut pas que tu te prennes la tête, fait les choses comme tu le penses,on est pas obligé de toujours réfléchir à ce qu'on fait et à ce qu'on dit."

Théo prends une dernière bouffée de sa cigarette avant de l'écraser et de se lever. Julien le suis et le regard.

" Tu as raison, on n'as peut pas besoin de toujours réfléchir"

Théo s'approche et dépose un léger baiser sur les lèvres de son ami. Une énorme bouffée de chaleur s'empare des deux hommes qui perdent leur moyen,ne sachant plus quoi faire maintenant. Le brun recule d'un pas et reste silencieux. Ses yeux brun croisèrent les iris du blond qui n'était éclairé que par le lampadaire au dessus d'eux

Que venait-il de se passer ?

Julien balbuta puis fini par se taire,ne voulant finalement pas gâcher ce moment en parlant. Il sentait encore sur ses lèvres la sensation de celle de l'homme devant lui. Il posa délicatement ses doigts sur sa bouche. Il en voulait encore.

Dans le grand silence le téléphone de Julien sonna, sans même regarder il répondu

" Quoi !

- Putain Julien vous êtes où là ! "

Certains Nathaniel à l'autre bout du fil.

"On est encore en bas pourquoi

- Le CPE est là, il veux qu'on remonte tous dans nos chambres pour l'appel .

- Et tu aurais pas pu appeler avant ! On est mort là !"

Il raccroche et regarde Théo, les deux garçons devaient maintenant courir s'il ne voulait pas passer un sale quart d'heure

Même en courant les deux garçons réfléchissaient et s'avaient que désormais leur relation avait atteint un point de non retour. Rien ne sera plus jamais comme avant