Vingt-sept.
Je ne connaissais pas le goût amer du regret. Chacun de mes actes étaient réfléchis, calculés, et parfaitement prévus. Les rares qui ont échappé à la règle ne m'ont pas apporté ce dégoût de ma personne et cette envie de créer une machine à voyager dans le temps pour revenir sur la bêtise que j'avais faite. Les remords m'ont soulevé l'estomac si fort que je mettais enfuie pour me cacher dans les toilettes, cherchant à vomir car je me dégoûtais. Tout mon être. Toute ma personne. J'avais envie de prendre un couteau et gratté le corps qui cachait le monstre que j'étais. La sensation était inconnue, comme si un gros caillou reposait dans ma gorge. Plus féroce encore, le mal qui me rongeait m'a donné les pires idées. C'était comme si j'avais en face de moi, de l'autre côté du miroir, le meurtrier qui avait pris la vie de ceux qui comptait pour moi. J'étais sidérée car en fait, j'étais ce monstre et je voulais sa mort, c'est-à-dire la mienne.
J'avais perdu le contrôle. Je n'étais plus parfaite, je n'étais plus mauvaise. Entre mes deux identités il y avait une fissure devenue fossé, j'étais entrain de tomber dedans. Qui allait me rattraper sans risquer de chuter avec moi sans se relever ?
— Ne raconte pas des bêtises ! a crié Kana en me tournant autour dans la minuscule cabine. Relève-toi et va affronter le monde !
— Je me déteste tellement, ai-je murmuré en fermant les yeux, mais l'expression trahie de Thimoé m'a poignardé.
J'ai gémi en me penchant sur la cuvette.
— Oh s'il te plaît. Arrête de te comporter comme une pauvre petite princesse ! Tu n'es même pas arrivée jusqu'au bout du plan et tout ça à cause du stupide rouquin.
Je n'ai pas osé répondre, écoutant telle la sotte que j'étais devenue ses remontrances. Je ne m'étais jamais sentie aussi faible de ma vie, et ça, c'était parce que j'avais laissé Thimoé m'atteindre. J'avais réagi bêtement en constatant la grandeur des sentiments que j'avais pour lui et j'avais écouté Kana. J'avais... j'avais embrassé Arte. Ou du moins la commissure de ses lèvres, en sachant pertinemment que Thimoé nous voyait. Je voulais le blesser, prouver à Kana qu'elle avait tort, je voulais agir comme je le faisais avec Zayne.
Une secousse a ébranlé mon corps, et j'ai serré fort ma poitrine en essayant de réprimer les sanglots qui commençaient à remplir ma gorge. Vouloir pleurer et se retenir me donnait l'impression de cesser de respirer. J'étouffais. Je suffoquais. La voix geignarde de Kana a cassé mes tympans tout en griffant mon cœur. Ce n'était pas normal de souffrir autant. La souffrance de Thimoé était la mienne et savoir que je l'avais trahi, que je l'avait fait souffrir, j'ai eu envie de vomir et de me tuer. J'étais une horrible personne. Pour la première fois, ce constat m'a glacé le sang.
— Yanaëlle ? Tu es dans les toilettes ?
— Pas cette gamine écervelée ! a gémi Kana en passant une main sur son visage parfait.
Les bruits de pas se sont rapprochés et je me suis mise débout, puisant dans un puit inconnu, la force d'affronter Debby. Elle m'a vite retrouvée et son visage montrait qu'elle avait vu ma piètre tentative de méchanceté.
— Ça va ? m'a-t-elle demandé.
— Oui. (Ma voix était trop rauque.) Pourquoi ça n'irait pas ?
— T'as une sale tête.
— C'est sympa, ai-je marmonné en partant vers les lavabos.
Mon trouble intérieur a commencé à prendre de l'ampleur, me dévorant jusqu'à ne rien laisser. Si j'avais eu une part de lumière, elle venait d'être avalée. Je me suis lavée les mains en épiant Debby dans les miroirs avant de me reconcentrer sur mon propre visage. J'avais une sale tête, une mine désastreuse. Des cernes en forme de soucoupe étaient dessinées sous mes yeux. Ma peau bronzée était anormalement pâle, et mes cheveux étaient en pagaille. Clairement, ils n'étaient plus parfaits. Cheveux parfaits. Thimoé. Merde.
Je me suis aspergée la tête, essayant de redevenir belle, c'était raté.
— Tu veux quoi ?
— Rien. En fait, je t'ai vu tout à l'heure et je me suis dit...
— Est-ce qu'on peut parler d'autre chose s'il te plaît ?
— D-d'accord.
— Est-ce que tu peux partir aussi ? J'ai besoin d'être seule.
Elle m'a examinée avec beaucoup d'insistance. J'ai espéré qu'elle ne voyait pas l'étendue de mes tourments avec son regard rayon X. Mais si Debby avait vu quelque chose, elle ne me l'a pas montré et s'est contentée de tourner les talons. C'est alors qu'elle était sur le pas de la porte que j'ai pris conscience de l'énorme tache de sang qu'elle avait sur le derrière.
— Debby ? Par pitié, dis moi que tu savais que tu avais tes règles !
Elle s'est retournée, blanche.
— Mes quoi ?!
— Tes règles !
Ses yeux se sont embués de larmes.
— Je n'ai jamais eu mes règles, Yanaëlle.
Kana a soufflé d'exaspération et j'ai failli éclater de rire face à la situation avant de me rendre compte que c'était moi qui allait gérer les premières règles de Debby O'Brien. La journée ne pouvait pas être pire.
☆☆
Ce n'était pas si grave. Sa robe jaune avait été trop salie, ainsi que sa culotte et elles avaient fini à la décharge. J'ai du lui donner ses premières serviettes hygiéniques et lui expliquer comment les utiliser. Elle avait pleuré en comprenant l'humiliation de la situation. (La plus part des campeurs avait vu l'énorme tâche rouge sur ses fesses.) Pour rajouter du piment, elle souffrait de douleurs menstruelles, et ça ne l'avait même pas alarmée au début. Ah, et elle avait du prendre une douche froide. Le meilleur était que les péripéties de Debby avaient occupé mon esprit. J'avais pensé à Thimoé vingt-neuf fois, à mon coup d'éclat trente quatre fois et avais failli vomir trente fois. C'était un bon signe.
— J'ai fini, a déclaré Debby en sortant de la cabine de douche, habillée. (Elle ne voulait pas le faire dans la chambre.)
— Du coup ça va ?
— Non ! J'ai tellement honte ! C'est normal d'avoir ses règles à quinze ans ?
— Tu n'as pas encore eu quinze ans, non ?
Elle a haussé les épaules et m'a rejoint sur le rebord des lavabos alignés.
— Ça dépend de comment tu vois les choses.
— Foutaise. Bref, maintenant que tu as tes règles, c'est le moment pas vraiment gênant où nous aurons une discussion sur le sexe. Je suis sûre que tes parents t'ont rien dit dessus.
Le principal mot de ma phrase l'a fait rougir comme une tomate.
— S-sexe ?!
Elle était horrifiée.
— Oui, sexe. Baiser, faire l'amour, niquer, copuler, acte sexuel, coucher, faire crac-crac boum boum, forniquer...
— Est-ce que je dois m'inquiéter que tu connaisses autant de synonymes ?
J'ai arqué un sourcil.
— C'est bon, c'était une question rhétorique, a-t-elle marmonné.
— Du coup, tu es prête ?
— On est obligées ? On peut bien laisser la situation telle qu'elle est...
Sa gêne m'a fait sourire, réchauffant mon cœur. J'avais besoin d'une distraction pour m'éviter de me jeter d'un pont.
— Non, ai-je refusé en prenant ses mains. Le sexe est important, Debby. Il fait partie de ta vie, et crois moi, plus tu en sauras, mieux tu seras à l'aise. Et puis, c'est avec moi que tu vas en parler, pas d'inquiétude.
Ma propre bienveillance m'a fait tiquer. Debby n'a pas eu l'air surprise.
— D'accord, je veux bien avoir cette conversation.
— Super ! Je pense que tu le sais déjà, mais avoir tes règles te rend " femme ". Ça veut plus ou moins dire que tu es capable de faire des enfants si tu as des relations sexuelles non protégés avec un homme. Maintenant on vient au sujet, le sexe c'est le moyen reproducteur parfait entre deux personnes hétérosexuelles. Bien sûr, les hommes ont détourné cette pratique pour pouvoir profiter du plaisir sans les désagréments comme un bébé ou une maladie. Je ne connais que le sexe hétérosexuel, je ne sais pas vraiment comment ça fonctionne entre filles, mais si tu le désires, on pourra faire des recherches.
— Sur le sexe entre filles ? s'est-elle étonnée.
— Bah oui. Je suis hétéro, mais peut-être que toi tu aimes les filles, ou les deux. D'ailleurs tu le sais, non ?
— Je crois que j'aime les garçons, mais en fait, je n'ai jamais vraiment réfléchi à ça.
Alors quelqu'un d'aussi innocent que Thimoé existait. Thimoé. Merde.
— D'accord, alors on parlera pour le sexe entre une fille et un mec. Si tu veux après, on fera des recherches sur le reste, ça te va ? Ne te mets pas de pressions, okay ?
— OK.
— Bien. Alooors, le rapport sexuel consiste à une pénétration. C'est-à-dire que la femme a un vagin et que le... euh le mec a euh... un sexe masculin. (Elle avait les joues rouges.) Donc, si le mec et la fille le veulent, qu'ils sont excités, le gars fait entrer son zizi dans le vagin de la femme. Et il commence à se mouvoir à l'intérieur de la femme. En temps normal, tu y prends du plaisir, beaucoup grâce ce petit organe appelé clitoris.
— Beurk ! C'est dégoûtant ça !
— Quoi en particulier ?
— Tout ! Mais comment on peut mettre un... un zizi dans le vagin de quelqu'un et en tirer du plaisir ?
Petite naïve.
— Essaye avant de critiquer. La première fois fait mal car tu seras vierge, mais avec un mec qui sait s'y faire et beaucoup d'amour, ça passe très bien.
Elle eu l'air choqué et j'ai souri en continuant mes explications. Je lui ai parlé de comment se manifeste, normalement, les signes d'excitation chez la femme et chez l'homme, les différentes méthodes de contraception, les préliminaires. La base, je lui avais dit. Je ne l'avais jamais vu rougir autant. Debby était adorable à découvrir le sexe, elle avait l'air surpris et dégoûté, comme une enfant. J'ai adoré lui en parler, oubliant qui j'étais, mes problèmes, Kana. Le fossé était présent, mais Debby était mon parachute. Je chutais avec la conviction que je n'allais pas finir en mille morceaux.
— La dernière chose à dire, ai-je terminé, c'est le consentement. Debby, je suis affreusement sérieuse, ne force jamais un mec à coucher avec toi ou à te faire des choses. Jamais. D'ailleurs, ne force personne. Le sexe est tellement bien quand il est désiré de tous les côtés. Ne te laisse pas faire aussi si quelqu'un te force, te mets la pression ou te menace pour un truc sexuel. Jamais. Au pire, appelle moi, j'ai une haine viscéral pour ce genre de personnes, et je saurais comment leur faire regretter leur comportement inhumain.
Elle a hoché la tête en bonne élève.
— J'ai compris parfaitement ce que tu m'as dit. J'ai des questions.
— Je t'écoute.
— J'ai pas envie d'avoir des relations sexuelles, a-t-elle dit en grimaçant. Tu sais, je suis pour l'égalité des sexes, malgré ça, j'ai le droit de vouloir être vierge jusqu'au mariage, et ne pas me masturber ? Ça fait de moi quelqu'un de ringard ou qui vit au Moyen-âge ?
— Non. Le sexe, pour la plus part c'est le plaisir, si ce n'est pas ton cas, ne te force pas. Et ne t'inquiète pas, le fait de ne pas avoir une sexualité disons libre, ne te rend pas moins apte à prôner l'égalité des genres. Debby, dans ce monde, soit juste toi-même. Venant de moi, c'est ironique je sais, mais soit toi. N'ai jamais honte de ne pas avoir beaucoup d'expériences sexuelles, jamais. C'est ton corps, ta décision. Mais ne critique pas la façon qu'on les gens de vivre leurs vies. Okay ?
— Oui, parfaitement. Ouf, j'ai eu peur parce que wow, je suis pas prête !
J'ai ri.
— Faut vraiment pas que tu te prennes la tête. Il n'a jamais été dit qu'à vingt ans fallait ne plus être vierge ou un truc du genre. Ce n'est pas un concours.
— Chef, compris, Chef ! C'était comment ta première fois ? Tu l'as regretté ? Tu avais confiance en la personne ?
Le visage de Zayne s'est imposé à mon esprit. Notre première fois avait quelque chose de particulier. Nous étions remplis de désirs, des bombes à retardement qui avaient explosé dans sa chambre, un soir de nouvel an. Depuis, il avait eu toutes mes premières fois et moi les siennes. Si au début nous avions été un peu maladroits, nous avions très vite appris, après. Repenser à lui m'a rappelé Thimoé Davinson. En fait, tout me rappelait Thimoé, même la respiration de Debby. Mon monde tournait, tournait, tournait, tournait autour de lui. Mon mal-être s'est amplifié.
— Ma première fois était plutôt super. J'ai adoré. Je ne regrette jamais rien. (Presque.) Et oui, j'avais confiance en lui.
— Tu n'as pas eu mal ?
— Oh si ! Mais le plaisir a pris le dessus.
J'ai essayé de faire une danse des sourcils et elle a ri.
— Merci, Yanaëlle. Te parler, même de sexe, a été génial ! J'ai appris beaucoup de choses que tous ce que me racontait Rufus pour m'embêter. Est-ce que tu te rends compte que tu es extraordinaire au moins ? Je suis une piètre amie en comparaison.
Mon cœur a fait un salto avec vrille. Si les mots pouvaient guérir, les siens auraient mis un gros pansement sur mon âme, malheureusement les suppositions n'atténuaient pas ma détresse. Néanmoins, voir la mine épanouie et un peu rougie de Debby m'a fait légèrement du bien, m'a rassurée. J'étais capable de faire du bien, même si j'avais sciemment blessé Thimoé. Thimoé qui n'avait rien fait et qui avait essayé de me comprendre. J'ai eu la nausée.
— Tu n'es pas une aussi mauvaise amie que moi, ai-je murmuré en souriant légèrement. Dois-je te rappeler qui je suis ?
— Tu es la fille qui m'a grondée et réconforter, malgré tes mots durs, tu as été honnête. Tu es celle qui m'a aidée avec mes premières règles et qui m'a fait un cours sur le sexe pour ne pas que je sois dépaysée. Et qui essaye de me rassurer. Tu ne vois pas encore qui tu es ?
J'aurais pu la croire tant cela semblait vrai. Mais ce n'était pas tout. Elle ne pouvait pas prendre mes bonnes actions et oublier ce que j'avais fait. Comment aurait-elle réagi en sachant que mon ex petit-ami avait été harcelé à cause de moi ? Elle ne voyait pas que ses paroles étaient entrain de détruire ma muraille ? Que les morceaux de murs me tombaient dessus, m'ensevelaient, me brisaient et construisaient mon propre tombeau ? Je n'avais pas besoin d'entendre que j'avais une partie lumineuse, j'avais besoin de souffrir pour mieux regretter et me le relever. Sa bonté m'a dégoûtée.
— Parfaitement, je vois. N'empêche que toi, tu es amie avec Thimoé et Rufus, ces mecs ne peuvent pas être amis avec n'importe qui.
— Ce sont tes amis aussi.
— Après ce qu'il s'est passé ?
Elle a mordu sa lèvre.
— Tu n'es pas en couple avec Thim, ce n'est pas comme si tu avais des comptes à lui rendre.
— Ce n'est pas le fait que j'ai embrassé Arte qui soit un problème, c'est le plan machiavélique que j'avais derrière tout ça.
— En quoi consistait-il ?
— Je voulais le faire souffrir.
Elle n'a pas détourné le regard.
— Tu as réussi.
— Et je suis tombée dans le piège en prime ! D'une pierre deux coups !
— Yanaëlle...
— Tu devrais partir, je vais prendre une douche.
— Mais il est 14 heures !
— J'ai chaud. Tu m'envoies ma serviette ?
Debby était beaucoup trop bien éduquée car elle a obéi rapidement. Pendant qu'elle refermait la lourde porte de la douche, le silence et la solitude m'ont ligotée. J'avais froid, j'avais l'esprit embrouillé.
D'un pas raide, je me suis mise sous la colonne d'eau avant de l'activité. La fraîcheur de l'eau a soulagé ma peau tandis que je me suis frottée fort, espérant enlevé la trace de mes actes. Le visage de Thimoé revenait en rafale, me frappant au cœur, bombardant un point fragile de mon âme, déchirant mes conviction, me mettant à nue. Les larmes tant réfrénées ont brûlé la barrière de mes yeux avant d'être finalement libérées. Sans aucun sanglot, elles ont dévalé mes joues mouillées. Je n'ai pas eu le sentiment de liberté que je voulais ressentir, mon cœur pesait trop dans ma poitrine, il avait besoin de sortir de sa cage, d'être arrosé afin de se soulager. Je me suis mise à pleurer fort en criant, en frappant le mur. Le bruit était étouffé par la cacophonie du rideau d'eau qui tombait sur le carrelage. Kana est apparue, aussi nue que moi. Sa chevelure ébène tombait sur son corps à découvert et a semblé l'habiller. Elle est venue sous le jet d'eau avec moi, et m'a pris dans ses bras. Peut-être était-ce à cause du froid mordant, mais j'ai cru ressentir physiquement Kana. Elle n'avait pas la chaleur des joues de Thimoé, ou de sa main, elle était froide et morbide à l'instar de la mort, ou d'une journée enneigée. J'ai frissonné, mettenant mes paupières closes, me laissant aller sur son épaule sans chercher à dissocier le réel de l'imaginaire.
— Je te l'avais dit, a susurré Kana à mon oreille. Personne ne te comprend mieux que moi. Je sais que tu te sens coupable, c'est juste parce que tu t'es attachée à Thimoé, mais ne t'oublie pas, Yanaëlle. Tu es forte, indifférente à la stupidité et la cupidité humaine. Ne laisse pas ce garçon prendre l'ascendant sur toi. Il t'abandonnera, moi je serais toujours là, après tout, ne suis-je pas ta meilleure amie ?
Ses mots étaient du poison qui s'infiltrait sous les pores de ma peau. La souffrance qu'elle m'a procurée était ce qu'il me fallait. Le coeur qui cognait fort, fort, fort, était le tempo sur lequel elle me mitraillait.
— Je suis la seule à te comprendre, tu sais. Allez regarde-moi, Yanaëlle et dis-moi qui tu es.
J'ai docilement obéi. Nos yeux se sont croisés. Les siens étaient comme dans mes souvenirs, si noirs que j'ai cru m'y perdre, totalement noyée dans sa noirceur, pourtant, j'ai réussi à immerger, car quelque part, j'y ai vu mon reflet. Le coup était si brutal qu'il m'a remise à ma place sans douceur. Je ne voulais plus lui ressembler finalement, mais il y avait un moment où Kana et moi étions la même personne, et c'était horrible comme sensation. Si certains se mutilaient physiquement, j'aimais ressentir la douleur psychologique pour me sentir vivante, m'abreuver de ma souffrance comme une droguée sur de la cocaïne. Les conséquences étaient pareilles, au fond j'avais plus de blessures cachées, mais je savais aussi que je pouvais me relever, devenir forte et faire comme si de rien était. Comme si je ne tirais pas un plaisir malsain à être incendiée par une amie imaginaire, comme si, véritablement, je n'avais pas de problèmes.
— Yanaëlle, a insisté Kana en fronçant les sourcils.
— Je suis toi, et tu es moi, ai-je reniflé.
— Voilà, c'est ça.
Mes larmes ont séché tandis que j'ai éteint la colonne d'eau. Mes muscles étaient engourdis, un marteau piqueur était sûrement dans mon crâne pour que j'ai autant mal. J'ai senti mes jambes tremblées alors que je m'approchais du banc où reposait ma serviette. Debby avait du entendre mes cris, elle avait du voir ce moment de faiblesse. Je n'ai pas réagi tant j'ai eu l'impression d'avoir été privé de mon humanité et mes sentiments. J'étais vidée psychologiquement et physiquement, j'avais besoin de repos, ou de Thimoé Davinson. J'avais commis une erreur, et pour me punir, je m'étais autoflagellée mentalement, maintenant, je me remettais lentement. Ce soir, j'avais l'espoir d'avoir assez de force pour parler à Thimoé. Malgré ce que j'avais dit à Kana, j'ai vu qu'elle avait compris à ma déterminée. Son regard s'est embrasé de fureur. Je ne voulais plus lui ressembler, je ne la croyais plus, je n'étais plus elle. J'étais moi, celle que j'étais lorsque j'étais avec Thimoé, et c'était pour ça qu'il fallait que nous parlions.
De la fenêtre de ma chambre, j'ai vu son regard. Les mèches noirs de ses cheveux tombaient sur son front, cachant un peu son expression tandis que le policier le menottait pour le conduire dans la voiture de patrouille. Il ne s'est pas débattu, il n'était pas triste, un peu choqué tout de même. Parmi la cohue, Salut cher journal, Zayne était serein, mais le plus effrayant était le dernier sourire qu'il m'a adressée avant de disparaître. Il n'était pas plein de rancoeur, c'était quelque chose que je n'ai pu nommé. Je sais qu'il va revenir pour se venger, car Zayne Storm est comme moi, ce n'est pas un perdant et la guerre ne fait que commencer.
Yanaëlle Cox, 16ans.
☪︎⋆ ⊹
Heeeeeeey mes constellations du Sagittaire !
Vous allez biennn ???
Oh mais est-ce que je viens de poster deux chapitres dans la même semaine ?😏
Ne suis-je pas géniale ????
(Dites le, juré je prends pas la grosse tête.)
Sinooon, il vous a plu mon chapitre ?😏
Perso, j'ai bien aimé le moment Debby&Yanaëlle, j'ai trouvé ça importante de parler de la sexualité puisque c'est un truc assez important et qu'en étant adolescent, on devrait mieux nous instruire dessus.
Qu'en avez-vous pensé ?
Et Yanaëlle en fait ? Vous la comprenez ?
(J'ai l'impression de ne pas avoir été assez compréhensible, n'hésitez pas à me dire si vous n'avez pas compris, je vais essayer d'être plus explicite dans les prochains chapitres.)
Vous voyez commen le prochain chapitre d'ailleurs ? Prêt à rentrer dans la tête de Thimoé 😔 ?
Vous la sentez l'odeur d'embrouille dans l'air ? (Toute manière, il n'a pas le droit de bouder puisque que c'est pas sa copine ! (Et oui😈))
Hihihi, hâte que vous découvrez la suite😏 !
QUESTION POUR APPRENDRE À SE CONNAÎTRE :
Votre signe astrologique ? (C'est bien comme ça qu'on dit, non ?)
Passez une bonne journée !
Bisous étoilé,
Avec passion
Phanou ⭐❤
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