Trente-quatre.
Il y avait trop de bruits dans cette chambre silencieuse. Le martèlement des voix discrépances résonnaient dans mon crâne. Les remords seraient ma gorge, les excuses étaient y étaient coincées mais je savais qu'elles ne changeraient rien à la situation. J'avais blessé Yanaëlle, et sa colère, sa déception m'avaient poignardé si profondément que j'aurais pu sentir le sang tacher mon pull. J'avais merdé. Merde. Pourquoi avais-je fait ça ? Pourquoi avais-je parlé de Kana à Debby ? Putain. Fait chier. Merde de merde de putain. J'avais foiré. Tout gâcher. Yanaëlle me détestait. Elle me détestait et ça faisait si mal. Mal. Mal. Très mal. Au coeur. À l'âme. Comme une balle. Une putains de balle. La balle que le Papa de Rufus a pris. Une balle fatale. Foutue ball ! Foutue Yanaëlle ! Foutus sentiments, merde !
Mais c'est elle ! C'était pour la protéger ! C'est elle qui devait mourir, c'est elle qui devait souffrir ! Tu ne vois pas qu'elle te manipule comme elle l'a fait avec cette Sally ? C'est elle la méchante pas toi. Pas toi. Pas toi. Pas toi. Toi, tu es le gentil. Va la voir, vas-y, tu n'as pas besoin d'elle. Elle te mentait, elle te fait mal. Et si tu lui cassais le cou ? C'est elle la fautive ne t'inquiète pas. Tu es le gentil, pas elle. Okay ? Ok ? OK ?
Non, c'était moi, pas elle ! Bien sûr que c'est elle, elle t'a blessé. J'ai été mauvais d'abord, je ne devais pas lui faire du mal. C'était pour la protéger, pour l'aider. Et elle ? Elle te chasse de sa vie en retour ! Non, je... elle est coupable. Frappe la ! Vas-y, vas-y ! Je ne vou... regarde comme tu souffres, casse lui le coup ! Oui... ? Non ! Non ! Si ! Si !
— Non, non ce n'est pas vrai, ai-je chuchoté en me balançant sur le lit de la chambre. C'est pas vrai, c'est pas vrai.
J'ai fixé le mur blanc pour calmer mes pensées, pour dompter les voix, pour éteindre la douleur. Mais le mur blanc était pire, j'aurais pu jurer que les mots des voix étaient sur le mur, des mots tout en noir. Des mots horribles que je ne voulais pas lire, ni entendre, ni penser.
— Thimoé ?
Ce n'était pas la faute de Yanaëlle. C'était moi. Moi. Moi. Moi. Non, pas Yanaëlle. C'était moi qui avait dévoilé son secret. C'était ma faute. N'est-ce pas ?
— Mec !
— Je ne voulais pas lui faire du mal ! ai-je crié en me relevant. Je voulais l'aider ! Pas qu'elle me déteste.
— Oula, calmes-toi, Thim. Respire profondément en fermant les yeux.
— Mais...
— Fais ce que je dis !
Nerveusement, je me suis exécuté. La première n'avait pas marché alors je l'ai répété plusieurs fois jusqu'à devenir un peu calme. Les voix n'étant qu'un vague chuchotement.
— Tu te sens mieux ? a demandé Rufus en me faisant m'asseoir près de lui.
— J'ai plus trop envie de mourir.
— Je vais prendre ça pour un oui. Maintenant dis-moi ce que tu ressens et vas-y doucement, t'es pas pressé et j'vais pas mourir soudainement.
— Imagine que tu meurs soudainement.
— On imagine pas des trucs comme ça.
— Je m'en veux, tu sais. Je sais que l'idée de base c'était pour aider Yanaëlle, pas qu'elle se sente blessée ou trahie, elle était déçue, je l'ai vu dans son regard. Et maintenant qu'est-ce que je fais ?
— J'étais là et je comprends. Laisse lui du temps, pour que sa colère s'apaise et tu pourras enfin lui expliquer. C'est normal aussi que tu t'en veuilles, mais tu dois pas te laisser abattre. Dorénavant, tu feras plus attention à ce que tu fais.
— Mais je l'ai fait pour elle ! m'agacé-je en me grattant les avants-bras. Pourquoi elle peut pas comprendre ça ?!
Une lueur bizarre est passée dans les yeux de Rufus, avant qu'il se détourne, or Ruf ne faisait jamais ça.
— Souvent on pose des actes pour protéger ceux qu'on aime. Très souvent, ceux qu'on aime ne les comprennent pas vraiment, même si c'est pour leur bien.
— Pourquoi tu dis ça ? Pourquoi tu fais cette fête ?
— J'ai toujours eu une tête de beau gosse, mec !
Sa plaisanterie ne m'a pas fait rire, au contraire. Il me mentait. Il n'y avait pas de signe visible, mais je le savais. Je le voyais. Et c'était incompréhensible, Rufus ne me mentait pas, la réciproque était vrai aussi. Pourquoi l'aurait-il fait aujourd'hui ?
Tu vois ? Elle pousse ton meilleur pote contre toi. C'est un monstre. Elle est horrible. C'est de sa faute. Sa faute !
— Ah... euh, je crois que je suis malade, ai-je finalement dit.
Il a froncé les sourcils.
— Tu as pris tes médicaments ?
Des médicaments ?
— Pas le temps.
— Pas étonnant que tu sois malade. Prend ces putains de cachets, Thim ! Ça risque d'empirer.
J'allais bien. Très bien. Parfaitement bien. Bien, bien, bien !
Et tu iras mieux si tu la rayes de ta vie !
— Non, non. En fait, j'avais jamais ressenti ça. Des chatouilles dans le ventre, l'impression de planer, sourire rien qu'en pensant à elle, être apaisé avec elle, vouloir la protéger, vouloir devenir meilleure, avoir la nausée quand elle va mal, et tout un genre de symptôme dur à décrire. Tu crois que c'est grave ?
Rufus m'a regardé comme si j'étais la personne la plus stupide de tout le globe terrestre.
— Et ce "elle", c'est Yanaëlle, non ?
— Ouais, exactement. J'ai à peu près tout ça lorsqu'elle est dans les parages, ou quand je pense à elle, ou quand je rêve d'elle, quand je la dessine...
— C'est bon, j'ai compris ! Tu penses que t'es malade, c'est ça ?
— Ouaip.
— T'es sérieux ? s'est-il étonné. T'es vraiment sérieux ?!
— Euuh, ouais ?
— Non, non. Je refuse de croire que t'es tellement nul en relation humaine que tu comprends pas ce que tu as. Je refuse ! Réfléchis plus attentivement, mec et je parie que tu vas comprendre ton problème.
Réfléchir ? Pourquoi ? C'était clair pourtant. Lorsque Yanaëlle souriait, mon ventre me chatouillait. Son parfum arrivait à rendre fous tous mes sens. Son rire était ma chanson préférée, j'avais envie de l'enregistrer et l'écouter jusqu'à l'épuisement. Mon cœur battait si fort quand nos lèvres se touchaient et je me sentais à ma place dans le confort de ses bras. Et c'était étrange, parce que je ne comprenais pas pourquoi. Je savais juste, comme une évidence, que c'était parce que c'était elle. Et même si elle me détestait actuellement, même si je souffrais, je savais que j'allais continuer, continuer de l'aimer. Même les côtés sombres de sa personnalité, ceux qu'elle voulait cacher. Même ses défauts qui semblaient si parfaits à mes yeux. Même son sarcasme et son mépris. Parce que puisque je l'aimais, j'aimais tout son être. Parce que... hein ?
— À en voir ton visage, je crois que tu as compris, a ri Ruf.
— Je... je suis entrain de tomber amoureux de Yanaëlle ?
— Non, mec, t'es déjà amoureux.
J'ai senti le sol s'ouvrir sous mes pieds. Et comme si un chargeur de fusil se vidait sur moi avec des sentiments, des sensations, tout ce que j'avais refoulé. Je comprenais mieux à présent. Mon cœur battait fort, fort, fort, il martelait ma poitrine, il criait Yanaëlle, Yanaëlle, Yanaëlle à chaque fois. Il se liguait contre moi. La pièce où était enfermée toutes mes peurs, mes angoisses, les terribles voix, mon impuissance s'est brusquement ouverte les relâchant à mes trousses. Je me sentais couler, couler, couler. Comme dans l'eau. L'eau qui me comprenait. J'étais amoureux de Yanaëlle.
— Et la silhouette ?! Je l'aimais, elle !
— Non, non, a-t-il fait en secouant sa queue de cheval. Elle t'attirait, tu aimais juste les courbes que tu avais vu, tu n'étais pas amoureux. L'amour c'est tellement plus qu'aimer un simple physique, c'est comme un feu qui brûle à l'intérieur de toi, c'est chaud et doux. Et ça enveloppe tout ton être, et tu le sens partout en toi car tous tes organes se mettent d'accord que tu aimes.
Mes intestins se sont noués maintenant que j'y repensais. Ses explications étaient logiques, pourtant je me sentais toujours prisonnier. Peut-être était-ce le feu de l'amour qui me brûlait ? Il avait trop grandi, et je n'étais pas assez apte à contenir un tel brasier.
— Mais c'est pire ! me suis-je lamenté en faisant mille pas sur le plancher. On ne blesse pas quelqu'un et encore moins la fille dont on est amoureux !
— Arrête de paniquer, Thim, ça ne va rien changer ! C'est normal que deux personnes qui apprennent à s'aimer faites des erreurs, tout le monde le fait.
J'ai remué la tête en soufflant pour me calmer, en vain. Je voulais que les mots de Rufus me soignent, mais ils sont passés sur moi, m'effleurant à peine, contrairement à d'autres pensées qui me bouffaient de l'intérieur. C'était comme si j'étais dans un étang gluant, et que des mains toutes noirs me tiraient vers le bas. Elles étaient si fortes, et malgré que je me débattais, elles arrivaient à me traîner avec elles, à me faire plonger. Je ne savais pas ce qui m'attendais sous cette marre gluante et noir, et je ne voulais pas le savoir. Je devais rester à la surface, je le devais ! Or, je sombrais, je sombrais réellement.
— Il faut que tu prennes tes médicaments, mec. Il reste quelques minutes avant la fin du déjeuner, on devrait partir manger.
— Oui, ai-je répondu avec l'intention ferme de ne pas prendre mes médocs.
Ils m'embrouillaient le cerveau; et j'avais cette sensation d'être bâillonné à l'intérieur de moi. Je ne devais pas le dire à mon meilleur pote car il s'inquiétait pour moi. Un peu trop. J'allais bien, je devais aller bien. En dépit du début de journée compliquée, de ma dispute avec Yanaëlle, de ma prise de conscience de mes sentiments, je devais aller bien. Sinon, ça sera comme écouter les voix, leur donner raison. C'était ma faute.
— Okay, a dit Rufus en étirant la dernière syllabe. On y va ?
J'ai acquiescé pour le suivre dans le couloir. Je n'avais pas vu Yanaëlle depuis la petit-déjeuner puisque l'activité du matin a été annulée et je stressais beaucoup. Énormément. Comment pourrais-je la regarder sachant que je l'avais blessé ? Et c'était pire maintenant que je savais que je l'aimais.
La cafétéria était plus bruyante qu'à l'ordinaire, les noms d'Emma et Yanaëlle étaient sur toutes les lèvres. En repensant à ce matin, des frissons ont dévalé mon dos couvert de sueur. Yanaëlle m'avait prévenu qu'Emma était gênante, mais je ne pouvais pas me douter qu'elle irait si loin pour se débarrasser d'elle. J'ai compris que je ne devais pas l'avoir pour ennemie... seulement, n'était-ce pas ce que j'étais devenu à présent ? L'ennemi de la fille que j'aimais.
Tu es tellement stupide ! Pas étonnant qu'elle ne t'aime pas !
J'ai secoué ma tête pour me débarrasser de ces idées. Si je l'aimais, il y avait des chances pour que ce soit réciproque, non ?
Autant que celles que tu guérisses ! Cette fille te fera souffrir plus que nous et tu le sais.
Mon nez a rencontré douloureusement le dos de Rufus. J'ai reculé en me le massant, perdu face à cette brusque interruption.
— Pourquoi tu t'arrêtes soudain...
Le reste des mots a été coincé dans ma gorge nouée. Devant nous se tenait la table où mangeaient les amis du mec artistique et lui-même. Mais au lieu de manger comme tous les autres, ce dernier avait la main— grande et fine sur la cuisse de Yanaëlle qui était assise sur la table. La cuisse de ma petite amie. Elle devait raconter quelque chose de drôle car le mec artistique a plongé dans le creux de son cou, mon endroit presque préféré, pour rire. Il riait là, elle aussi alors que moi, moi je plongeais dans les abîmes. Alors que moi j'essayais de garder mon calme, que je découvrais mes sentiments... Yanaëlle laissait le mec artistique rire en toute légèreté dans cet endroit où j'aimais tant sentir son parfum ? Dans cet endroit où la veille encore j'avais les lèvres posé dessus ?
S'il y avait eu un moment où tout avait basculé dans mon existence, je crois que ça aurait été cet instant. Ces quelques secondes de lucidité avant d'être attiré dans cette marre noirâtre et gluante. Ces quelques secondes où j'ai pensé à celui que j'étais, celui que j'aurai pu devenir si je n'étais pas malade. En ces quelques secondes, j'ai aperçu le vrai visage de ma schizophrène, cette maladie où sombrer dans les abysses transforme la personne que nous sommes. J'ai vu les yeux du monstre, ils étaient dénués de lueur, froids et fous. J'ai voulu crier, alerter Rufus que le monstre se préparait à sortir... cependant mon temps s'était écoulé, les quelques secondes avaient disparu et le monstre soumis aux voix, aux délires... à la folie venait de faire son entrée.
Non, non, non, ai-je pensé en essayant en vain de me contrôler, de sortir de la marre.
Reste où tu es, incapable ! Tu ne nous écoutes jamais après tout, tu ne fais que lécher le cul de cette fille qui se fout de toi !
J'veux plus être comme ça, ai-je pleuré intérieurement lorsque j'ai senti mes forces me quitter.
Tu es mieux que tout ce que tu as déjà été à présent.
Le monstre qui avait mon apparence a commencé par confronter Rufus, il disait que c'était de sa faute s'il était blessé. Que c'était de sa faute. Il voulait l'éliminer, le prendre, lui casser tous les doigts et retirer tous les ongles de son meilleur pote factice. Rufus s'est débattu pour le calmer, il essayait de raisonner la bête, mais c'était trop tard, elle était trop déchaînée, en colère, possédée... folle. Donc elle a hurlé pour manifester son désaccord, elle a hurlé en se jetant sur lui, le griffant et le mordant, donnant des coups, plus de coups, toujours plus de violence. Elle se voyait lui briser les os de la mâchoire en lui cassant des dents, laisser la trace de ses points sur son visage et le défoncer jusqu'à qu'il ne reste que de la puré de cet homme qui avait été autrefois un frère. Même si ce dernier ne se laissait pas faire car il frappait plus fort, avec ses pieds aussi. En regardant ses phalanges abîmées et recouvertes de sang, la bête en a eu marre. Elle voulait s'en aller et faire sa vengeance, comme lui chuchotait les voix. Ces amies. C'était elles les vraies amies. Elles étaient gentilles, elles l'aidaient à trouver le coupable de sa souffrance. Haha. Comme elles étaient gentilles. Elle devait préparer sa vengeance contre eux. Les gens qui la regardaient de travers méritaient de finir broyer. Broyer. Broyer. Broyer ! Elle n'était pas folle, elle se le jurait, c'était les autres qui ne la comprenaient pas. Pas du tout. Surtout cette fille. Yanaëlle. Elle l'avait manipulé, utilisé puis jeter. La bête la haïssait si fort. Elle désirait lui péter le crâne avec une crosse. L'étrangler. Lui faire si mal. Mal. Mal. Mal. Si mal !
Et si tu l'attachais ? Tu pourrais aussi la noyer dans le lac, a susurré une voix en lui prenant la gorge.
Oui, oui, oui ! Elle comprendra enfin qui tu es !
Et qui étais-je ? Pourquoi je n'arrivais pas à m'en rappeler ? Pourquoi avais-je obéi à des voix qui me faisaient toujours du mal ? Car elles étaient mes amies, elles me comprenaient. Je n'étais pas fou. Haha. Non, non. J'étais moi. Pas fou. Pourquoi le serai-je ?! Je n'étais pas un psychopathe, ni un malade. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Qui m'entendais ?! Pourquoi elles ne me répondent plus ?! Pourquoi ma main et mon coeur me faisaient si mal ?!
Qui étais-je déjà ?
Un coup sur la mâchoire du monstre et j'ai senti la douleur jusqu'à dans mes os. Déstabilisé, nous — le monstre qui partageait mon corps et moi — sommes tombés à terre. Il était déboussolé, sans repère, perdu. Moi aussi.
Ne te laisse pas faire ! Ce sont eux les monstres. Allez, écoute-nous, on va te faire du bien...
C'est à cause de Yanaëlle que tout le monde te déteste. Tu dois te débarrasser d'elle. Fait nous confiance, on ne t'a jamais abandonné.
Relève-toi.
Vous ne venez que maintenant ? Qui étais-je ?! Thimoé ou le monstre ? Le monstre ou Thimoé ? Je ressentais sa douleur alors j'étais lui. J'étais sa conscience peut-être. Alors pourquoi je ne l'arrêtais pas pendant qu'il rependait le mal ?
Parce que tu es d'accord. Tu aimes ça.
Oui. Oui. Oui. J'aimais ? Véritablement ? Était-ce suffisant pour fermer le trou dans mon cœur. Le coeur que Yanaëlle avait brisé. Elle méritait de finir briser aussi. Oui, oui, oui ! ont approuvé mes amies. Elle méritait d'être brisée aussi.
— Arrête, Thim, s'il te plaît arrête, a gémi Rufus en serrant contre lui le monstre, croyant naïvement pouvoir l'atteindre.
Spectateur, j'ai regardé le monstre le repousser fort, le bruit de son crâne contre le sol a résonné fort. Et tandis qu'il se débattait avec d'autres campeurs, il l'a vu. Yanaëlle. La cause de ta déchéance, ai-je entendu les voix chuchoter. La colère dans son sang a commencé à bouillir. Le feu de l'amour le consumait de l'intérieur, et il en souffrait, malgré ses actes horribles, malgré nos actes horribles. Car j'étais lui, et il était moi. Et c'était nous, dans un accès de rage avons commis le geste irréparable, la gouttelette de trop. C'était nous, pendant que Yanaëlle s'approchait, naïvement pour supposer apaiser, c'était notre poing, nos phalanges qui ont heurté violemment sa mâchoire. Oh, ce n'était pas le seul coup donné durant ces quelques secondes, mais c'était le seul coup dont la marque semblait perdurer jusqu'à présent. Le seul unique coup qui fit tout basculer. Si le monstre riait de l'avoir frappé, elle et tous ceux qui l'entouraient, le peu de lucidité qu'il me restait pleurait. Il pleurait le regard que Yanaëlle a lancé, la bouche ensanglantée, l'énorme bleu sur son teint laiteux. Bleu. Bleu comme l'eau. Bleu. C'était la couleur de mon péché.
Cependant ma déchéance ne s'était pas arrêtée à ces actes abominables. Nous étions apaisés, satisfaits d'avoir cassé car nous étions cassés. Il fallait partir, s'en aller et ne plus revenir, oui il nous devait de partir. Donc, qu'est-ce qui nous retenait sur place à regarder les larmes de Yanaëlle ? Pourquoi la plaie dans notre cœur ne guérissait-elle pas ? Au contraire, elle grandissait, elle rongeait tout et c'était devenu si difficile d'écouter les voix sous les pleurs de notre cœur, de notre âme. La douleur avait dépassé la vengeance et la colère. Nous nous sommes mis à pleurer aussi, de grosses gouttes d'eau salées de désespoir. Rampant au sol comme un esclave de l'amour, implorant celle que nous détestions il y a quelques secondes.
J'ai entendu des cris, j'ai entendu des lamentations, j'ai entendu une série de milles pardons venant de ma voix brisée, j'ai entendu le bruit de mon monde qui s'écroule. Les yeux trop humides pour voir le chaos que j'avais engendré, je me suis battu cette fois ci contre moi-même. De toutes mes forces, en hurlant, en suppliant, en essayant de revenir à la surface et ne plus jamais, plus jamais couler. J'ai goûtée à ce sentiment de perte d'espoir, il avait la saveur d'un chagrin d'amour.
Dans cette bulle où je pleurais en me battant contre moi-même, j'ai senti des bras qui m'ont encerclé. J'ai entendu une voix venant de la lumière et je n'ai pas osé répondre, moi enfant des ténèbres. Elle avait une tonalité éclatante, comme les étoiles d'espoir. Elle m'a dit dans cette étouffante accolade : « t'inquiète pas mec ». Or j'avais toutes les cartes en mains pour paniquer.
Les articulations blessées. La goutte de sang sur la croûte de papier. J'ai laissé tomber le crayon. Parce que je le savais, il m'était impossible de dessiner. La main qui pouvait créer ne devait pas détruire.
❁ೋ
Heeeeeeey...
C'est moi, votre autrice préférée de la terre entière ! (Vous m'aimez toujours hein ?)
Mais sinon, vous allez bien ?
Même après mon chapitre :') ? (j'fais genre or je suis à peu près sûre de m'être ratée cette fois ci)
Donc je vous le demande : comment avez-vous trouvé ce chapitre ? Sérieusement, parce qu'il m'a été difficile à écrire, je voulais vraiment que vous voyez l'ampleur de la maladie de Thim, des trucs que ça le pousse à commettre et je voulais aussi placer ce dilemme :
Thimoé a frappé Yanaëlle.
Je veux vraiment vraiment vraiment avoir votre avis là-dessus. Qu'en avez vous pensé ? Comment réagiriez vous si vous étiez à la place de Yanaëlle ?
Et surtout Thimoé, vous le voyez comment maintenant ?
On parle de Rufus ? Je veux aussi faire ressortir à quel point ce que Thimoé fait ne l'affecte pas seulement lui, mais tout son entourage, que ça fait souffrir sa famille(surtout mon p'tit Ruf) et qu'il devrait plus prendre conscience de son irresponsabilité. Véritablement.
Le chapitre est un peu bizarre, pas du tout léger mais c'était mon clou du spectacle !
Vous vous y étiez attendu ?
La fin de l'histoire approche à grands pas donc c'est le moment de me dire ce que vous avez le plus aimé, ce que vous avez détesté, des points que je devrais régler et autres conseils, je suis preneuse !
J'espère que vous avez aimé lire ce chapitre et que comme moi vous avez hâte pour la suite !
QUESTION POUR APPRENDRE À SE CONNAÎTRE :
Si vous deviez avoir un super pouvoir, lequel ça sera ?
On se revoit vite je l'espère, prenez soins de vous
Bisous esquimaux
Gentiment
Phanuelle 💚
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