Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Sans Nom #6

Aujourd'hui, 31 ans

Temporalité : après l'Arc des Huit Preceptes.

[Le livre qui est lu par Eri se nomme Le jeune Loup qui n'avait pas de Nom, écrit par Jean-Claude Mourlevat et illustré par Jean-Luc Bénazet. Le texte n'est pas littéralement retranscrit parce que je ne m'en souvenais plus exactement. L'histoire en soi n'a pas beaucoup d'importance, mais je résume quand même : un jeune loup ne possédant pas de nom rencontre un vieillard qui lui promet de lui en donner un. Après une longue journée au cours de laquelle ils rencontrent d'autres animaux sans noms, ils finissent dans la maison du vieil homme qui leur en donne un à chacun, sauf au loup, à qui il offre son titre : Celui qui donne les noms, et son métier]

🛌🛌🛌🛌🛌🛌🛌🛌🛌🛌🛌🛌🛌

Aujourd'hui, 31 ans

Deux mois plus tôt

- Donc, Eraser, ça ne te dérange pas de occuper d'elle ?

-De toute façon ce n'est pas comme si j'avais le choix.

- C'est vrai, c'est plutôt un ordre qui t'es imposé. Tu comprends, j'espère, que tu es le mieux placé pour le faire ? Je ne peux pas le demander à quelqu'un d'autre, tu es le seul à pouvoir gérer en cas de problème avec son alter, de plus tu es suffisamment responsable pour prendre soin de cette enfant. Simplement, je tiens à m'assurer que ce travail ne te surcharge pas trop, tu as déjà assez d'éléments perturbateurs dans la classe 1-A . . .

- Ne vous inquiétez pas, c'est mon travail, mon devoir. Vous pouvez compter sur moi.

- Merci Eraser Head. N'hésite pas à demander de l'aide à d'autres héros . . .

- Je vais gérer. Au revoir.

*******************

Mais le proviseur avait raison, c'était un lourd travail épuisant, et Aizawa était fatigué de le supporter. Supporter la classe 1-A qui n'en fait qu'à sa tête, supporter ses collègues de travail un peu trop excités, supporter les attentes des autres par rapport à son titre de héro ; et en plus de cela s'occuper de la jeune Eri-chan. Car on pouvait penser qu'elle n'était qu'une enfant, mais c'était beaucoup plus que cela.

En tant que petite fille, elle était très calme et sage, et ne demandait pas trop d'effort à s'occuper ; mais elle était surtout et avant tout un enfant dangereux à l'alter incontrôlé. Aizawa devait toujours être sur ses gardes lorsqu'il était avec elle, car n'importe quoi pouvait déclencher une catastrophe. Il devait garder les yeux bien ouverts et rester concentré sur les gestes de sa protégée ; aucun relâchement ne lui était permis, n'était acceptable. Ses moments de repos étaient de plus en plus rares, et sa charge de travail de plus en plus élevée. Ses cernes devenaient plus foncées et sa fatigue plus visible.

Et cela, Present Mic l'avait bien remarqué. Il s'inquiétait pour son amant, et cela se reflétait dans son comportement : l'anglophone était moins excité, moins bruyant, et proposait tous les jours son aide au brun. Il lui apportait du café, lui faisait des massages, lui préparait à manger et occupait Eri-chan. Yamada insistait pour que le blasé se repose un peu lorsqu'il jouait avec la petite fille, et Aizawa refusait toujours de se laisser aller, mais parfois son corps ne suivait pas sa parole.

Ce soir là, ils étaient dans la chambre du brun. Eri-chan essayait de lire un livre sous les indications bienveillantes du blond et le regard endormi du brun. Eraser Head avait passé une longue journée, et remerciait intérieurement Mic de prendre le relais sur cette mission là. Ayant une nièce presque du même âge, Yamada savait s'y prendre avec les enfants. Il lui apprenait patiemment à lire et l'observait avec satisfaction progresser pendant que Shota somnolait.

- Et le loup . . .

- Le loup devient l-le disssstt . . . Distribo... Distribote, euh nan, distributeur des-de, de noms. Le loup devient le distributeur de noms !

- Voilà, bravo Eri-chan !

- Du coup, le gentil loup il va se faire pleins de nouveaux amis aussi ?

- Bien sur ! Mais il a déjà de nouveaux amis : les animaux sans noms qui en ont trouvé un, et le vieux monsieur auquel il a succédé !

- Succédé ? interrogea la fille, ne comprenant pas le sens du mot.

- Prit la place, remplacé, expliqua le héro vocal.

- D'accord . . . Mais il est devenu quoi le vieux monsieur ?

- Il a prit sa retraite, il est sûrement parti se reposer dans la forêt ou a la plage . . . Parce que maintenant, c'est le loup qui fait son travail, alors il peut arrêter.

- Il y a beaucoup d'animaux sans noms quand même . . .

- C'est pour ça que les distributeurs de noms existent. Pour que tout le monde puisse en avoir un et être heureux ! Chacun d'entre eux, peut importe sa race ou son espèce, a le droit à un nom, au bonheur, et à la chance. Parce qu'on ne choisit ni où l'on naît, ni comment on est, tu comprends ?

Après quelques secondes de réflexion, la petite hocha positivement la tête. Yamada et Aizawa sourirent. Ce dernier se demanda si l'autre avait fait exprès de choisir ce livre pour Eri-chan : c'était une petite leçon pour lui apprendre à s'accepter et à s'aimer, et que chacun avait sa place. L'histoire du loup sans nom était touchante et enrichissante.

- Tu es comme ce petit loup, toi.

- Mais, j'ai un nom !

- Je sais Eri-chan, rit Yamada. Je voulais dire que tu étais malheureuse et mise de côté, mais qu'un jour quelqu'un t'as tendu la main et t'as dit que tu avais ta place, que tu pouvais avoir les mêmes qualités et caractéristiques que les autres. Et tu verras que tu n'es pas la seule dans ce cas, sweetheart, pleins de gens attendent qu'on leur dise "tu peux être heureux".

- . . . Et mon vieux monsieur à moi, c'est Deku-san ? Ou Lemillion-san ?

- Peut être, qu'est ce que t'en penses ?

- Et tu crois que je pourrais devenir comme eux un jour ? Que je leur sucouiderai ?

- Succéderai, rectifia rapidement le blond dans un sourire. Il n'en dépend que de toi.

L'enfant ouvrit grand les yeux, laissant ainsi les étoiles de l'univers s'y implanter, et sa bouche s'ouvrit en rond, donnant ainsi une expression enfantine d'admiration incroyablement mignonne. Les poings serrés sur sa poitrine, les iris brillants d'espoir, la petite fille inspirait l'amour et le bonheur.

- Aller, maintenant au lit !

L'enfant obéit sans faire d'histoire, elle grimpa sur le lit d'Aizawa et se cacha sous la couette. Après avoir rangé le livre, Yamada la rejoignit. Ils étaient trois à s'entasser dans le large lit du héro effaceur, mais ils ne s'y sentaient pas serrés.
Malgré l'excitation, Eri-chan s'endormit rapidement. Les bras de Present Mic l'entourèrent délicatement et elle s'y réfugia inconsciemment. Un sourire bienveillant décorait le visage du blond, tandis qu'il couvait la jeune endormie d'un regard doux.

- On dirait son père.

Hizashi leva la tête vers celui qui avait murmuré cette courte phrase. Son adorable sourire toujours collé aux lèvres, il qualifia son interlocuteur d'un regard interrogateur. Ce dernier ne put s'empêcher de le trouver beau avec cette expression, dans cette position. Il en retomberait presque amoureux.

- La manière dont tu t'occupes d'elle, poursuivit le brun, dont tu la regardes, c'est comme si elle était ta fille. Sérieux, si je te prends en photo là maintenant tout de suite tu verrais ce que je veux dire.

Hizashi laissa s'échapper un petit rire.
Adorable, pensa Shota.

- Mais regarde là aussi, répondit le professeur d'anglais à voix basse, elle est juste trop mignonne ! Bien sûr que je la regarde comme une perle rare, comme la prunelle de mes yeux ; qui ne voudrait pas prendre soin d'elle et la faire sourire ?

- Tu comptes l'adopter aussi ?

- C'est clairement l'enfant que je rêverais d'avoir.

- Mais tu s toujours dis que tu ne veux pas d'enfants...

- Tu sais quoi ? Elle est tellement cute qu'elle a réussi à ébranlé ce désir pourtant bien fixé. J'en suis venu à douté de ma volonté de ne jamais devenir parent, alors rien n'avait encore réussi à me faire changé d'avis !

- T'as changé d'avis ?

- Toujours pas, mais dans ces moments là, où elle est aussi mignonne, j'y réfléchi sérieusement.

- Alors que t'as toujours été fermement décidé . . .

- Yep, cette gamine est magique.

Aizawa ne répondit rien, il se contenta d'observer son petit-ami. A cet instant, c'était ce dernier qui était incroyablement mignon et beau, ajoutons à cela l'ange qui dormait dans ses bras, et Eraser Head avait une vision absolument divine sous ses yeux. Il était ébloui par le tableau vivant devant lui : deux créatures célestes enlacées se souriaient ; et malgré la lumière éclatante qui se dégageait d'eux, l'observateur était incapable d'en détacher le regard.
Et quand Hizashi releva à nouveau les yeux vers lui, et que l'expression de protecteur bienveillant adressé à Eri-chan se transforma en sourire amoureusement heureux ayant pour destinataire Shota, et que l'eclat dans les yeux du blond se mirent à briller encore plus qu'il ne le croyait possible, Aizawa sentit son corps se consumer sur place. Il était devenu un brasier entier, même plus sûr d'être encore vivant, il se sentait transpercé par la lumière divine émanant de son amant.
Et il ne savait pas si c'était son propre amour ou bien celui d'Hizashi qui lui faisait aussi mal, mais cette douleur était tellement plaisante qu'il n'arrivait pas à y réfléchir ; il ne voulait pas y réfléchir. Il voulait juste baigner dans cet halo de bien-être dans lequel il se sentait gracié et récompensé, comme si toute sa vie il avait tendu vers cet instant ; comme si toute son existence avait pour unique but de finir ainsi. Il était juste tellement satisfait.
Et il crut en mourir.
Et il ne s'était jamais senti autant en vie.
Et il voulait que cet instant ne s'arrête jamais.

Mic ouvrit sa main, et celle de son compagnon s'y retrouva tout naturellement. Il se regardaient dans les yeux et l'anglophone, même s'il ne comprenait pas bien l'ensemble des sentiments qui brillaient dans le regard brun de son petit copain, put lire tout l'amour du monde à l'intérieur. Il se sentait aimé et admiré, et cette sensation ne fit qu'agrandir son sourire –au grand bonheur et dam de Shota, car il n'y survécut pas.

Aizawa se sentait gâté par les dieux auxquels il ne croyait pas, mais s'il avait pu prendre un peu de recul, s'il avait eu la capacité de sortir de son corps et d'observer la scène en entier d'un point de vue externe, il aurait été encore plus ébloui et aurait comprit qu'ils étaient tous les trois beaux, angéliques, et que lui faisait entièrement parti du tableau.

Le regard de l'anglophone allait et revenait entre son amour et son petit ange, tandis que les yeux du héro effaceur englobait Hizashi et Eri-chan. L'enfant, elle, dormait paisiblement à poing fermée, le visage tourné vers le torse de Morphée incarné par un blond hyperactif. Un hyperactif qui n'avait jamais été aussi calme et qui, tel un père qui découvrait pour la première fois son enfant, l'embrassait de son regard rempli d'amour. Le bras qui entourait le corps de la petite finissait dans la main d'un rationaliste aux yeux cernés, qui osa se rapprocher des deux blonds pour les enlasser.

Et c'est ainsi que ces trois-là s'endormirent, calmement, paisiblement, heureux.

La famille parfaite, aurait-on dit. Deux parents aimants et leur fille.

Si seulement le brun n'avait pas cet aversion repoussante contre le mariage.
Si seulement l'anglais n'avait pas juré qu'il ne prendrait jamais la responsabilité parentale.
Si seulement l'enfant n'avait pas été considérée comme un dangereux monstre.

🌑🌘🌗🌖🌕🌔🌓🌒🌑

La nuit était déjà bien entamée lorsque le fameux "dangereux monstre" commença à s'agiter. En proie à un cauchemar, elle s'agrippa au tee-shirt de Présent Mic encore endormi. Elle aussi encore dans le monde des rêves, elle paniquait, murmurait des appels à l'aide et des sanglots, secouait la tête dans tous les sens.
Tout ce bruit et tous ces mouvements eurent pour conséquence de réveiller le héro vocal. D'abord à moitié endormi, il marmonna des paroles incompréhensibles et serra la jeune enfant un peu plus fort. Quand elle se mit à se débattre, il ouvrit un œil et comprit de quoi il s'agissait.

- Oy, Eri-chan, ça va ?

Elle pleurait dans son sommeil.

- Hé, calme toi, réveille toi, je suis là

Mais la petite continuait de s'agiter en sanglotant.
Hizashi respira un coup, ça n'était qu'un mauvais rêve, il était bien capable de gérer ça. Shota dormait encore, insensible à l'agitation.

- Eri-chan, Eri-chan ! Respire, tout va bien

Il chuchotait et criait en même temps. Il ne voulait pas réveiller son petit copain, mais devait se faire entendre de l'enfant. Enfant qui ne se réveillait toujours pas. Elle se mit à donner des coups de pieds à Mic, et soudain, s'illumina.

- What the hel- ARGH bordel de m . . . !!!

Il ne put même pas finir son insulter tellement la douleur était forte. Il la lâcha immédiatement. L'alter de la petite fille s'était activé, et la couverture commençait lentement à redevenir du coton.

- Eri-chan réveille toi ! Arrête !

Cette fois il ne contenait pas sa voix, Hizashi criait.
Elle est en plein cauchemar, il faut juste la rassurer. Suite à cette pensée, malgré les risques,le blond serra la fille dans ses bras. Calme toi, calme toi, s'il te plaît calme toi ! Fuck ça brûle !
Il avait l'impression que son corps entier se consumait, il savait qu'il devait agir vite, avant que l'alter d'Eri ne devienne trop puissant.

- Shota !!

L'interpellé ne se réveilla pas immédiatement.
Bordel bordel bordel bordel bordel
Hizashi paniquait, il n'arrivait pas à formuler une pensée correcte. Si cela continuait, il allait mourir.
Il faut que je la lâche.

L'instinct de survie prenant le dessus, il tenta de repousser la petite fille. Mais Eri s'accrochait fermement au tee-shirt, et ses pleurs redoublèrent. Present Mic eut une révélation : elle n'était qu'une enfant en quête de réconfort, il ne pouvait pas l'abandonner pour la simple raison qu'il était en danger. Il était un héro après tout !
Les idées enfin en place, il serra la petite dans ses bras malgré l'alter de cette dernière toujours actif. Il devait la calmer.

- Tout va bien Eri-chan, murmura-t-il à son oreille. C'est juste... Juste un cauchemar, je-je suis là, tout va bieEENnnnNNRGH

La douleur l'empêcher de parler correctement, mais il sentit Eri se détendre dans ses bras.

- Shota, j'ai besoin de toi là, debout !

Aizawa grommela et se retourna dans son sommeil. Eri pleurait toujours dans les bras du professeur d'anglais dont la peau fumait.
Bordel, mais comment peut-il ne pas se réveiller ?? Il doit être sacrément fatigué...

Hizashi doutait qu'il parviendrait à gérer la situation seul. Il continuait de bercer la fille tout en supportant l'effet de l'alter, et en même temps il essayait de réveiller son collègue. Il ocillait entre les cris de douleurs, les chuchotements rassurants et les appels à l'aide.
Et alors que Eri commençait doucement à se calmer, elle se réveilla en sursaut. La première chose qu'elle vit dans ses yeux écarquillés fut ses mains agrippées au torse en sueur de Présent Mic. Alors elle leva la tête et aperçu son visage tordu par la douleur. Aussitôt, elle comprit qu'elle était la responsable de cela. Elle ouvrit la bouche mais aucun son n'en sorti, elle avait peur, très peur.

- Shota bouge ton cul putain !

Il tenta de lui donner un coup de pied mais ne fit que s'enchevêtrer dans la couverture.
Eri eut un hoquet de surprise à l'entente des mots du blond ; il n'était jamais vulgaire habituellement. Il avait mal. Et c'était de sa faute. Paniquant, elle se mit à crier ; mais la culpabilité ne fit qu'augmenter l'effet de son pouvoir. Elle n'avait plus aucun contrôle.

Ayant aperçu que la fille s'était réveillée, Hizashi approfondit son étreinte.

- C'est bon Eri-chan, ça va aller !

Il criait maintenant. A cause de la douleur, à cause de la panique, ou pour surmonter les pleurs de l'enfant, il n'en savait rien.
Le troisième coup de pied atteint enfin sa cible, qui ouvrit les yeux rapidement après avoir compris que les cris et les pleurs ne provenaient pas de son rêve.

- Merde Hizashi !

Shota croisa enfin le regard paniqué de son amant. Il n'eut pas besoin de demander ce qu'il se passait, il activa immédiatement son alter et d'un coup, la douleur s'évapora du corps de l'anglophone. Ce dernier soupira de soulagement et tomba en arrière ; toutes ses forces l'ayant abandonné. Il s'effondra sur le sol en serrant la petite fille dans ses bras et, allongé sur le dos ; alors que des étoiles dansaient au dessus de ses yeux, que le plafond tanguait, que son cœur tentait de s'échapper de sa cage thoracique et que sa respiration était saccadée ; il sourit en caressant doucement les cheveux de la petite fille apeurée.

- C'est bon c'est fini maintenant... Tu vois ? Tout va bien.

Il lui offrit un sourire réconfortant lorsqu'elle leva ses yeux humides vers lui. Les larmes n'avaient pas cessé de couler ; elle se sentait terriblement coupable. Mais, en voyant que Présent Mic allait bien et qu'il ne lui reprochait rien, elle fut soulagée. Alors elle s'effondra dans ses bras, pleurant à chaudes larmes. Hizashi osa un petit rire et continua de réconforter l'enfant en lui chuchotant des paroles rassurantes et en caressant son dos. Il jeta un coup d'œil à Shota, à présent pleinement éveillé, assis sur le lit, et le gratifia d'un regard reconnaissant.

Aizawa respirait fortement, comme s'il venait de courir un marathon. Il se retenait de cligner des yeux car la menace n'était pas complètement écartée. Hébété par ce qu'il venait de se passer, il fixait Hizashi comme s'il était un fantôme. Il se sentait horriblement mal : c'était son travail d'empêcher que ce genre de choses arrive ! Pourquoi, pourquoi Mic s'était-il mis en danger ainsi ? Pourquoi lui-même avait mis du temps à réagir ? Shota s'en voulait, Hizashi avait failli mourir.

Les coups frappés à la porte le sortirent de ses pensées. Une voix sourde se fit entendre.

- Aizawa-kun ? J'ai entendu crier, est ce que tout va bien ?

L'interpellé, encore sous le choc, ne parvint pas à reconnaître le propriétaire de cette voix, mais parvint à répondre avec un peu d'assurance :

- Ou-oui, ça va . . .

Il posa les yeux sur son petit-ami, qui lui répondit d'un regard rassurant et de quelques mots silencieux, que Shota lisait sur ses lèvres.

- . . . Eri-chan faisait juste un cauchemar, mais tout est sous contrôle, répéta mécaniquement le brun sans savoir si ces mots étaient censés le rassurer lui ou bien la personne derrière la porte.

- Tu es sûr ?

- Oui, pardon de vous avoir inquiété, dit Aizawa juste suffisamment fort pour que son interlocuteur l'entende.

- D'accord, bonne nuit alors, dit la voix étouffée par l'épaisseur de la porte.

Des bruits de pas s'éloignèrent, et à leur entente les deux héros se rendirent compte qu'il y avait plusieurs personnes qui s'étaient levées les voir ; bien qu'une seule ait parlé. Le silence de la nuit leur permit d'entendre les portes se refermer, signe que les professeurs étaient repartis se coucher. À présent, seuls les sanglots étouffés d'Eri-chan étaient audibles. Étouffés par le haut de Yamada qui serrait toujours l'enfant dans ses bras.

Aizawa se leva afin de les rejoindre et, alors que sa mission était de s'occuper de la petite, la seule personne pour laquelle il exprimait son inquiétude était Hizashi. Il leva doucement sa main vers son amant, comme s'il avait peur qu'il n'était qu'une illusion qui disparaîtrait au moindre contact.

- Je suis désolé, dit le brun dans un murmure presque imperceptible.

Le héro vocal tenta un sourire, mais ça ne donna rien de concret. Son corps tremblait, et ça n'était pas à cause des sanglots de l'enfant. D'ailleurs, les soubresauts d'Eri avaient presque arrêté ; la petite se rendormait.
La main de Shota toucha la joue brûlante du professeur d'anglais. Les murs des appartements étaient épais, pourtant les autres professeurs avaient entendus tout le bruit qu'ils faisaient, ils s'en étaient même inquiétés ; alors pourquoi lui, qui dormait juste à côté, n'avait pas su se réveiller lorsqu'ils ont commencé à crier ?

- Je suis désolé, repeta-t-il un peu plus fort. Tu n'as rien ?

- A-à priori, rien de cassé . . !

Le ton semi-enjoué de son amant détendit un peu le japonais. Ils restèrent quelques instants assis ainsi, l'un en face de l'autre, Eri somnolant entre eux. Shota n'avait pas retiré sa main du visage de son amant. Ses doigts caressaient doucement et lentement la joue gauche de l'homme.

- Je... J'aurais du me réveiller, c'est de ma faute...

Sa lèvre tremblait, et sa voix aussi. Comme s'il allait pleurer.

- Je suis tellement désolé...

-Je . . .

Je vais bien.

C'était ce que voulait répondre Hizashi, mais les mots se coincèrent dans sa gorge. Sa respiration ne se calmait pas, et son coeur non plus. Après coup, il était en train de paniquer : l'alter d'Eri s'était activé. Sur lui. Son corps. C'était comme si la réalité le frappait d'un coup si fort qu'il en eut le tournis.

- Est ce que ça va, s'empressa de demander Aizawa. Tu es blessé ? Tu as mal ? Tu ressens quelque chose de différent ?

L'alter de la fille pouvait s'exprimer de différentes manières, et ils ne connaissaient donc pas les conséquences de cet incident. Shota devait s'assurer au plus vite des dégâts. Il voulu prendre la jeune fille afin d'avoir une meilleure vue du corps, et s'aperçut que son compagnon restait immobile, le regard vague.

- Hizashi ?

L'interpellé sursauta et parvint à articuler, le souffle court :

- Je... J'en sais rien Sho' je suis juste fatigué . . .

Le héro effaceur hocha la tête et prit l'enfant des bras de son amant. Il vérifia qu'elle dormait bien, la recoucha dans le lit et lui jeta un dernier coup d'œil, maintenant son alter sur elle. Ensuite il retourna s'asseoir auprès de son petit ami et tata les membres de son corps pour estimer les conséquences du pouvoir d'Eri. Il n'arrivait pas à avoir des pensées claires, tout était flou dans sa tête. Comme s'il était encore dans un rêve. Il n'arrivait pas à contrôler sa respiration, ni à maintenir son regard sur un point. Ses doigts tapotaient les bras de l'anglophone comme s'ils menaient leur propre vie.

Yamada, lui, essayait de calmer son corps qui réagissait à un attaque pour le moins originale. Il se sentait à la fois épuisé et plein d'énergie. Il croisa le regard perdu de Shota et se détendit un peu.

- C'est bon, Shota, je ne sens rien, allons dormir...

- NON ! Ça n'est pas rien Hizashi, il aurait pu t'arriver n'importe quoi . . .

Il était vraiment rare que le héro underground perde son sang froid ainsi. En parallèle, plus Eraser Head paniquait, et plus Present Mic se calmait.

- Enlève ton T-shirt.

- Hein ?

Le présentateur radio avait bien entendu. Il rougit d'un coup et essaya de repousser l'homme un peu trop intrusif qui tentait de lui retirer son vêtement

- M-mais attends, pas maintenant quand même, la petite est juste...

- Enlève le, je vais voir si tout va bien la dessous.

Les rougeurs sur les joues du blond s'adoucirent, mais ne disparurent pas. Il comprit que Shota parlait d'examiner son corps en terme de santé physique, alors il le laissa faire. Bien qu'il était habitué à se présenter en tenue légère devant le professeur principal des Secondes A, Hizashi fut gêné de cette inspection. Il détourna la tête.

Aizawa connaissait par cœur le corps de son copain ; depuis le temps qu'ils sortaient ensemble... Il l'avait parcouru en long, en large et en travers ; avec les yeux, avec les mains, avec les lèvres (et avec la langue). Alors il remarqua immédiatement que certaines cicatrices avaient disparu, des marques qu'il s'était fait en combattant une bande de vilains deux jours auparavant, ainsi qu'un bleu que Shota lui avait fait le matin même. Il fut soulagé en constatant que ça n'allait pas plus loin que cela : la petite brulure au poignet datant d'une soirée cuisine la semaine passée était toujours présente.

- Cinq jours... Elle a reculé de cinq jours

- Cinq jours ? C'est génial, je suis encore plus jeune ! Devrais-je aussi reculer mon anniversaire alors ?

Mic parlait un peu trop dans les aigus, preuve qu'il était encore un peu tendu, mais l'humour qu'il utilisait prouvait qu'il allait psychologiquement bien.

- Je suis vraiment nul, marmonna le brun en baissant les yeux.

- Quoi ? Bien sûr que non !

Il baissa d'un ton en se rappelant la présence d'une jeune endormie dans la pièce

- T'es génial Shota, tu m'as sauvé la vie !

- Justement Hizashi, ta vie n'aurait jamais du être en danger. Je suis censé éviter ce genre d'accidents...

- T'es intervenu à temps, c'est tout ce qui compte, dit-il en prenant en coupe le visage de son amant.

- Mais c'est moi qui suis censé te rassurer et vous mettre en sécurité, pourtant je panique et je fais n'importe quoi. Alors que tu as failli... il avala sa salive. Tu as réussi à garder ton sang froid et tu es le plus calme de nous deux.

Hizashi ne sut que répondre à cela. Lui-même ne savait pas comment il pouvait régir comme ça. En réalité, il oscillait entre phases de panique et phases de calme assez aléatoirement. Alors il prit Shota dans ses bras pour le réconforter. Ce dernier versa quelques larmes en se remémorant les cris et les pleurs des deux personnes dont il devait s'occuper. Après quelques minutes, ils retournèrent se coucher ; Aizawa au milieu, Eri à sa droite et Mic à gauche. Le héro effaceur serra fort la main de son petit ami, et ne lâcha pas l'enfant de 6 ans du regard. Jusqu'au lever du soleil, il s'efforça de se maintenir éveillé.

Pendant ce temps, dans le dos d'Eraser Head, un professeur d'anglais ne disait rien, mais avait les yeux grands ouverts fixant le mur en face de lui. Maintenant que toute la pression était retombée, il prenait conscience de ce qu'il venait de se passer. Shota l'avait assuré qu'il n'y avait rien mais. . . Mais il avait peur. Hizashi avait eu vraiment peur, et il ne se sentait pas serein. Shota dormait . . . Il était en train de dormir profondément, bienheureux dans le monde des songes, pendant que lui avait senti son corps s'embraser comme s'il supportait les feux de l'Enfer. Il ne voulait pas lui en vouloir, il n'avait vraiment pas envie d'être en colère contre son copain pour ça... mais... Il dormait alors que c'était son travail. Mic ne pouvait pas nier la responsabilité d'Aizawa dans ce qu'il venait de se passer. Il aimait énormément son petit ami, et n'était vraiment pas quelqu'un de rancunier, pourtant il ne put s'empêcher d'en vouloir à l'homme à côté de lui et d'avoir peur de se rendormir.

Il ne voulait pas avoir peur d'Eri non plus. Elle n'était qu'une adorable enfant qui était née au mauvais endroit, elle n'était pas méchante, elle ne contrôlait juste rien. Ne pas contrôler... C'était justement ça qui effrayait le blond. Elle n'avait pas fait exprès, et n'avait pas réussi à s'arrêter ; pourtant elle l'avait voulu. Elle ne peut absolument rien faire, seul Shota peut agir, et il DORMAIT. Eraser avait de plus en plus de travail et était de plus en plus épuisé. Eri ne savait toujours pas contrôler son alter. Et lui... Ne savait rien faire d'autre que crier et amuser la galerie, il était incapable de l'arrêter et avait eu du mal à réveiller son partenaire. La prochaine fois, qui me sauvera ? Il espérait fortement qu'il n'y aurait pas de prochaine fois, mais après ce qui venait d'arriver, il n'était pas sûr de pouvoir compter sur qui que ce soit. Alors la solution la plus sensée et la moins risquée était de s'éloigner de la fille. Il devrait prendre ses distance avec cette enfant dangereuse...

Il se battait vraiment contre ces sentiments, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Pas s'empêcher de trembler, pas s'empêcher d'appréhender, pas s'empêcher de pleurer.

Malgré tout l'amour qu'il portait à son petit ami ; malgré toute la bienveillance qu'il portait à la petite fille ; Hizashi Yamada avait perdu confiance en les deux seules personnes avec qui il s'autorisait à partager un lit.

Et ça le faisait terriblement souffrir.



source : https://www.pinterest.fr/pin/312366924151847237/

JE SAIS !!!

C'est horrible, oui je sais ! Le chapitre commence merveilleusement bien, il est mielleux à en dégouliner d'amour, et la fin est super douloureuse ! J'avais trop envie de pleurer en l'écrivant, trop envie de hurler "NON ! Ne leur en veux pas..." C'est super brutal, les derniers paragraphes m'ont brisé le coeur... (mais pourquoi j'écris des trucs qui me font souffrir moi T_T idiote!)

Chapitre très long (presque 5000 mots) que j'ai adoré écrire. Je crois que je suis partie un peu loin dans mes envolées lyriques, mais je pouvais pas m'empêcher de mettre tous ces adverbes synonymes et ces métaphores étoilées. D'ailleurs j'ai remarqué quelque chose dont de n'avais même pas conscience : << malgré la lumière éclatante qui se dégageait d'eux, l'observateur était incapable d'en détacher le regard>> j'ai utilisé des dérivées de cette phrase dans les deux premiers chapitres de cette fanfiction. Ce n'était pas exactement les mêmes mots, mais le sens et l'idée était pareils. Ca m'a amusé de le relever.

Eri est juste... absolument adorable. Mic est complètement parfait, et Shota est totalement amoureux.

C'est merveilleux, la vie est merveilleuse, alors aimez vous et ne vous posez pas trop de question ; un jour tout basculera et rien ne sera jamais pareil. Tant que vous pouvez voir la beauté du monde avec des yeux d'enfants, faites-le, ça en vaut réellement la peine ; les choses sont tellement belles jusqu'au jour où elles nous déçoivent...

CŒUR SUR VOUS MES POTATOES

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro