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Sans Nom #5

Avant, 21 ans


- Salut !

Aizawa regarda l'homme en face de lui. Un jeune blond, l'air d'avoir entre 16 et 22 ans, un large sourire traversant son visage enfantin et auréolé de cheveux dorés se tenait sur le pas de sa porte. Ses yeux rieurs brillaient d'une couleur verte derrière ses lunettes à la forme indéfinissable. Le ton enjoué adopté par le visiteur inattendu semblait un encouragement à lui répondre de la même manière, mais Shota Aizawa ne suivit pas :

- . . . Qu'est ce que tu me veux ? lâcha le brun dans un soupir.

- Eh bah, tu respires la joie de vivre toi ! renchérit l'homme dans un éclat de rire.

Blasé, le héro effaceur fixa son interlocuteur sans lui répondre. Le sourire de ce dernier ne fit que s'agrandir.

- Franchement, j'ai connu meilleur accueil. Tu aurais au moins pu répondre à ma salutation ! Un peu de politesse, que diable !

Aizawa haussa les épaules.

- Franchement Hizashi, je suis pas prêt à supporter autant d'énergie si tôt le matin, alors calme toi.

- Mais il est plus de 10h !

- Si tu ne baisses pas d'un octave, je ferme cette porte.

Le dénommé Hizashi scella aussitôt ses lèvres, mimant une fermeture éclair sur sa bouche. Le brun le toisa d'un regard blasé, puis s'écarta d'un pas pour permettre au joyeux blond d'entrer.
L'invité inattendu s'engouffra dans le petit appartement et retira ses souliers ainsi que sa veste. Il observa le lieu en s'extasiant, bien que ce ne soit pas sa première visite.

- Arrête de feindre la surprise à chaque fois que tu vois un truc, c'est exaspérant.

- Qu'est ce que tu es rabat-joie ! J'ai pas le droit d'être de super bonne humeur ?

- Non, pas chez moi.

Hizashi ricana ; il savait parfaitement que son ami était sarcastique. Sans gêne car habitué de l'endroit, il ouvrit le frigo et se servit un verre de jus de fruits. Il sourit en lisant "hypervitaminé" sur la brique ; Shota avait effectivement besoin de cet apport d'énergie.

- Bon, tu m'explique ce que tu me veux ?

- J'ai besoin d'une raison spécifique pour aller voir mon meilleur ami ?

L'invité inattendu sourit, l'hôte improvisé soupira.

- T'as pas l'air heureux de me voir, Shota.

Ledit Shota s'affala sur son canapé, une tasse de café fumant dans les mains. Après avoir bu une longue gorgée, il posa l'objet sur la table basse et son regard sur le blond.

- T'as pas d'autres gens à embêter ?

- Si, mais c'est toi ma victime préférée. Et puis, j'ai encore rien fait !

L'hyperactif se leva pour s'asseoir aux côtés de son ami.

- Hey Shota, t'as l'air déprimé... Ça va ?

Le brun leva les yeux au ciel. Il ne put s'empêcher d'être sarcastique.

- Ça allait pas mal, ouais, jusqu'à ce que t'arrive.

Le blond aux lunettes grimaça à l'entente de cette pique.

- T'es vraiment pas cool avec moi . . .

- C'est pas comme si toi tu me ménageais de tes conneries....

- Tu t'es pris un râteau ou quoi ? T'as le cœur brisé c'est ça ?

Aizawa tourna lentement la tête vers son ami, gardant une expression tellement neutre qu'on pouvait se demandait s'il y avait une âme humaine qui faisait vivre ce corps. Les paupières mi-closes, les pupilles dénuées de tout sentiment et les iris noires de l'homme semblaient être une lance bien aiguisée qui allait transpercer toute personne croisant son regard. Cette réaction signifiait clairement que le question était si absurde que la réponse n'existait pas.
Hizashi frissonna face à ce regard froid, mais ne se laissa pas abattre pour autant. Retrouvant son sourire, il reprit avec le même ton enjoué, bien qu'un peu déstabilisé par le facial de son interlocuteur :

- T'inquiètes pas mec, tu vas t'en remettre ! Et puis, ton meilleur ami est là pour toi, je vais te faire oublier ce cœur brisé. Alors, dis moi tout : fille ou garçon ?

Le regard de Shota ne changea pas le moins du monde. Ses pupilles restèrent fixées sur celles du blond, et il ne clignait pas des yeux.
Flippant, pensa Hizashi. Mais il n'en démordit pas pour autant et continua de taquiner l'ébène.

- Tu sais que tu peux tout me dire hein, je te jugerais pas. T'inquiètes pas, je suis hyper doué pour guérir les chagrins d'amours ! Mais quand même, je sais que t'es pas bien bavard mais t'aurais pu me prévenir que t'avais quelqu'un dans le cœur . . .

Encore une fois, le brun ne répondit pas, son regard parlait pour lui. Mais ce regard était absolument indéchiffrable... Malgré tout ses efforts pour scruter les yeux de son interlocuteur, Hizashi ne parvenait pas à savoir ce que pensait son ami. Alors il décida de forcer dans son délire, espérant faire réagir le blasé.

- Tu sais, si tu le ou la regardais comme tu me regardes actuellement, pas étonnant qu'il ou elle n'ait pas voulu de toi ! Tu fais flipper franchement Shota, faut que tu changes ça sinon tu resteras celib et puceau toute ta vie !

Toujours aucune réaction.

- Mais bon, si elle n'a pas su voir à travers ce regard ténébreux et reconnaître à quel point t'es un mec merveilleux, ça ne devait pas être la bonne personne . . .

Yamada se leva du canapé, et remarqua avec satisfaction –et frayeur– que les yeux noirs et froids d'Aizawa suivirent le mouvement. Mais juste les yeux, car sa tête restait dirigée vers l'endroit où il était assis précédemment.
On se croirait dans un film d'horreur... La prochaine étape c'est une coupure d'électricité. Shit.
Yamada Hizashi prit une profonde respiration et reprit la parole :

- Je sais que je suis un beau gosse mondial dont la génialitude est reconnue par tous, mais sérieusement, arrête de me fixer comme ça. T'as vraiment une tête de zombie, c'est très moche à voir et super effrayant.

A ce moment, Shota tourna entièrement la tête vers le blond afin de ne pas se faire mal au cou. Ce mouvement ne fit que confirmer à Hizashi l'idée qu'il se trouvait dans un thriller sanglant.

- Est ce que ça t'arrives d'avoir des émotions ? Je crois que oui, vu que t'as un chagrin d'amour. Ça signifie donc que t'as pas un cœur de pierre, c'est une bonne nouvelle. Mais tu vois, ça sert à rien de ressentir de trucs si on ne le montre pas, alors aie d'autres réactions que celles-ci.

En réponse, le brun fronça légèrement les sourcils, ce qui eut pour effet de durcir son regard.

- Ah tu vois quand tu veux ! Mais bon, moi ce que j'attendais, c'était un sourire, pas des yeux de mitraillettes. Peut être que je t'en demande trop ?

Aizawa cligna simplement des yeux, et aucune ombre de sourire n'était visible sur son visage. Pas même un retroussement de lèvres.

- C'est pourtant pas compliqué de sourire. Après avoir traîné avec moi tout le lycée, tu devrais être pro en la matière !

Celui qui parlait offrit une vue éclatante sur ses dents. Mais la blancheur éblouissante de ces dents ne fit aucunement réagir celui qui l'écoutait parler. Enfin, qui était supposé l'écouter parler, car Hizashi n'était sûr de rien.
Le blond s'avança vers son ami et se pencha au dessus de lui.

- Vraiment, à quoi tu penses . . . J'arrive pas à lire en toi et ça m'énerve, j'essaie de te faire réagir mais tu ne bouges pas d'un pouce ! Est ce que tu m'écoutes au moins ? Est ce que t'es là ? Est ce que tu peux me montrer un autre signe de vie qu'un clignement des yeux ?

L'invité commençait à perdre patience, ce qui détendit légèrement le visage du brun. Il ne semblait plus effrayant à présent, seulement profondément blasé.
Le blond soupira pour la première fois de la journée. Il posa sa main gauche sur la tête brune de son ami, et la fit lentement glisser vers le bas.

- Tu sais, t'es plus agréable à regarder quand tu ne me dardes pas d'un regard noir. Les gens tomberaient à tes genoux comme des mouches si tu leur montrais une plus belle part de toi...

Les deux hommes se fixaient sans se lancer des éclairs. Hizashi s'était calmé, Shota n'avait jamais été énervé. Le premier se remit à sourire, tandis que le second continuait de le regardait avec flegme et nonchalance.

- Je vais t'apprendre à sourire, moi. Appelle moi Yamada-sensei !

Les yeux du brun s'ouvrir un peu plus, mais restèrent dénués de sentiments. L'hyperactif posa alors sa deuxième main sur le visage du blasé, chaque pouce aux commissures des lèvres de ce dernier.

- Il suffit d'étirer un peu cet organe qui se nomme "lèvre". Ce n'est pas bien compliqué, tu verras...

Et il joignit geste à la parole en tirant vers le haut ce qu'il avait sous les pouces. Mais le résultat ne ressemblait strictement à rien, car les joues du brun demeuraient aussi molles qu'un poulpe.

- Faut que tu m'aides un peu pour ça, alors fait un petit effort s'il te plaît !

Aizawa se retint de sourire à cette remarque, et respira bruyamment pour ce calmer. Le spectacle qu'il avait sous les yeux était amusant, mais il ne devait pas céder, pas maintenant. Il reprit le contrôle de ses émotions et replongea son regard dans les yeux verts de son ami. Ami quelque peu déstabilisé par la profondeur de ce regard. Mais il n'avait pas dit son dernier mot. Il réessaya de manipuler les lèvres du brun afin de le faire sourire, en vain.

- Je vais y arriver, n'en doute pas. J'ai tout mon temps, et toute mon énergie.

Après un petit silence de réflexion, il ajouta :

- En fait j'ai un peu mal au dos dans cette position.

En effet, le blond était penché en avant depuis quelques minutes, ce qui n'était pas très agréable. Il avisa rapidement son hôte et s'installa tranquillement sur ses cuisses. Posant ses genoux sur le canapé, de part et d'autre de sa chaise improvisée, il était à présent à la bonne hauteur du visage d'Aizawa ; et ne risquait plus de se blesser.
Shota ne réagit toujours pas. Il releva simplement ses mains pour les reposer sur les jambes de l'anglais afin de lui permettre de s'asseoir ; et peut-être aussi pour le stabiliser.

Le jeune Present Mic reprit son activité : manipuler le visage blasé du brun afin de lui faire prendre une expression plus joyeuse. Ce petit manège dura dix minutes –décorées de blagues plus ou moins dôles– durant lesquelles Eraser Head se laissa entièrement faire sans une once d'émotion. Désespéré, le blond finit par secouer son ami par les épaules.

- Mais réagis bon sang, réagis ! Souris, tire la langue, soupire, j'en sais rien mais fait quelque chose ! T'es super relou Shota, tu veux pas faire preuve d'un peu d'humanité ?

Mais cette supplication n'eut aucun effet sur la situation. Le visage d'Aizawa restait impassible, alors Yamada se mit à bouder. Le brun arqua légèrement un sourcil en voyant cette réaction enfantine, mais l'anglais le remarqua.

- Ah bah voilà ! Enfin un signe ! Bon, maintenant que tu m'as prouvé que t'es pas juste une poupée de chair, tu peux sourire, non ?

Le brun reprit immédiatement une expression blasé. Il avait cru gagner, mais il s'était fait avoir... C'était une véritable guerre émotionnelle qui se déroulait entre eux, et il ne fallait pas perdre.

- Qu'est ce que je dois faire pour que tu me souris ?

Comme on pouvait s'y attendre, Shota ne répondit pas. Il se contenta de fixer les iris envoûtantes du blond. Blond qui prit une grande inspiration et étira grandement ses lèvres ; il venait de trouver une idée.

- Tu ne peux pas me résister Shota, tu ne peux pas m'échapper. J'obtiens toujours ce que je veux, et j'ai dit que j'allais faire naître un sourire sur ton visage. Même minuscule, même s'il ne peut être observable qu'à la loupe, tu souriras.

L'interpellé ne dit rien, patient. Il attendait que le blond lui montre son plan.
Present Mic posa ses mains sur les joues du brun et retenta sa première technique : étirer de force les lèvres du blasé. Encore une fois ce fut un échec, mais ce n'était pas fini. Eraser était affalé sur le canapé, le dos contre le dossier mou, tandis que le blond s'efforçait de se tenir droit. Mais ce dernier décida que ces vingt-cinq centimètres qui les séparaient allaient à l'encontre de son plan. Il se rapprocha donc de sa pauvre victime insensible qui, par instinct, monta ses mains vers les hanches du jeune homme sur ses genoux.
Jeune homme qui posa son front contre celui de son meilleur ami.

- A cette distance tes yeux ne peuvent ni mentir, ni se cacher. Tu ne peux pas ne rien ressentir. Je vais te faire sourire Shota, je vais te faire réagir.

Malgré tout, les émotions du brun restèrent impénétrables. L'anglais tiqua mais ne se laissa pas abattre. Front contre front, yeux dans les yeux, souffles mélangés, ils ne disaient rien et ne pensaient pas grand chose non plus. Hizashi s'éloigna un peu, mais resta suffisamment proche pour sentir la respiration d'Aizawa contre ses lèvres.

- Je vais y arriver tu sais. . .

Ce doux murmure caressa le visage impassible du japonais. Le blond s'humidifia inconsciemment les lèvres en faisant glisser son pouce gauche du blond sur celles scellées de son interlocuteur. En quelques secondes, il parvint à les séparer. Les paupières du brun étaient à présent entièrement ouvertes, et ses pupilles restaient accrochées à leurs jumelles. Il ne disait toujours rien, et ne montrait pas ce qu'il pensait, ce qu'il ressentait. Il semblait juste attendre. Attendre quoi ? Hizashi ne le fit pas patienter plus longtemps pour donner une réponse à cette question.

L'anglais finit de réduire les derniers centimètres pour joindre leurs bouches. Doucement, tendrement, il se mouva contre le visage de sa chaise humaine. Cette dernière ferma immédiatement les yeux et resserra sa prise sur les hanches de son invité. Le brun se redressa pour se rapprocher un peu plus de l'anglais, bien que plus rien de les séparait.
Hizashi, lui, avait un peu gardé les yeux ouverts, et en voyant l'expression du brun, il sourit contre ses lèvres. Quand Shota l'approcha un peu plus de lui, il ferma les yeux, profitant de ce moment unique. Les lunettes du blond se cognèrent contre le visage du jeune héros effaceur. Ce dernier se recula légèrement et ouvrit les yeux. Dans un soupir amusé, un sourire déforma ses lèvres, pour la plus grande joie de l'anglais.

- J'ai réussi, chuchota le jeune homme les yeux pétillants.

Le japonais ne dit rien, d'abord surpris de sa propre réaction, puis étonné par l'expression du blond. Il offrit alors un simple sourire bienveillant à celui qui l'avait fait céder. Son regard était à présent parfaitement lisible, mais pas traduisible avec des mots. Mais Hizashi en fut plus que satisfait ; il avait gagné, il n'avait pas besoin de réponse. Il se pencha en avant dans l'espoir d'obtenir un second baiser.

- Après tous ces efforts, je mérite bien une petite récompense, non ?

Pour la première fois en quinze longues minutes, Eraser prit la parole.

- La victoire est ta récompense. Mon sourire ne te suffit pas ?

Hizashi pouffa de rire. Il enroula ses doigts dans les cheveux du brun, sans le quitter des yeux.

- Bien sûr que si. Tu n'as pas compris que c'est juste une excuse pour goûter une nouvelle fois à tes lèvres ?

Le sourire du japonais s'agrandit alors qu'il attirait le blond vers lui. D'un même mouvement, leurs lèvres s'entrouvrirent et leurs yeux se fermèrent. Délicatement, leurs visages se rencontrèrent. Durant trente secondes qui parurent une éternité, les deux hommes de 21 ans s'aimèrent d'une passion calme et infinie. Le baiser était tendre, presque amoureux. Cette fois, Shota avait pensé à retirer les lunettes du blond avant de l'embrasser, si bien que seuls leurs vêtements séparaient les deux corps. Mais cela ne les gênait pas, ils n'avaient pas envie de penser à ce genre de choses maintenant. Leurs lèvres se mouvant contre les autres leur suffisaient amplement.

Ils se séparèrent aussi doucement qu'ils s'étaient trouvés.

- T'as gagné cette fois Hizashi, mais avoue que je t'ai mené la vie dure.

- Et après c'est moi le gamin . . .

- . . . Et sinon, tu comptes descendre un jour ou bien tu as décidé d'élire domicile sur mes jambes ?

- Mais je suis super bien là, lança le blond en riant, pourquoi je descendrais ?

Shota qualifia l'anglophone d'un regard blasé, l'intimant silencieusement de ne pas faire d'histoires.

- Tu sais, T'es beaucoup plus mignon quand tu souris, tu devrais faire ça plus souvent . . .

Shota détourna la tête suite à cette remarque.

- Comme je t'ai dis tout à l'heure, continua le héro vocal, si tu montrais aux gens un visage un peu plus amical, t'aurais le monde à tes pieds !

Hizashi était à moitié sérieux, Shota le sentait. Ce dernier marmonna pour lui même :

- Je ne pense pas que tu aies vraiment envie que le monde soit à mes pieds.

-... Quoi ?

- Non, rien, oublie.

Mais Hizashi avait parfaitement entendu, et il ne pouvait pas oublier ça. Les sous-entendus qu'il devinait dans cette phrase firent s'accélérer les battements de son cœur. Est ce que Shota avait vraiment voulu dire ce qu'il avait compris ? L'anglais avait du mal à s'imaginer le brun sentimental, mais après le baiser qu'ils venaient de s'échanger, rien n'était impossible. Mais cette phrase pouvait tout et rien signifier !
Present Mic baissa la tête et tenta de calmer sa respiration tout en remettant de l'ordre dans ses idées. Aizawa lui avait demandé d'oublier, il avait une bonne raison. La discussion ne doit pas être plus approfondie. Pourtant . . . Pourtant le blond hyperactif ne put s'empêcher d'y réfléchir. Il avait la fâcheuse habitude de passer outre les conseils du brun, bien que ce dernier ait souvent raison. Aizawa voyait encore juste, sur toute la ligne.

- Non, c'est vrai, commença l'anglophone dans un murmure. Tu as raison, je ne veux pas que les gens tombent à tes pieds comme des mouches.

- Hiza...

- Je ne veux pas que tu sois entouré de prétendants, coupa le blond. Je ne veux pas qu'ils voient cette part de toi que je suis le seul à remarquer. Je ne veux pas qu'une fille qui n'en avait rien à faire de toi te tombe tout à coup dans les bras en voyant ce sourire si rare sur ton visage. Je ne veux pas que les gens se rendent compte d'à quel point tu es génial.

- Arrête . . .

- Il n'est pas question que ce sourire que j'ai mis tant de temps et d'efforts à obtenir soit offert à d'autres, continua Hizashi sans prendre en compte l'avertissement du brun. Je n'ai pas envie que ce sourire soit destiné à quelqu'un d'autre que moi. Je retire ce que j'ai dit Shota : ne souris pas, ne montre cette expression à personne, réserve moi le plaisant honneur d'être le seul à pouvoir profiter de cette vision. Je veux...

Le jeune homme fut coupé par deux lèvres qui s'écrasèrent contre les siennes. Ça le calma aussitôt. Le baiser était cette fois beaucoup plus brutal, mais pas moins passionné. Même s'il était celui qui avait amorcé le mouvement, Shota s'éloigna rapidement de son ami. N'ayant pas envie de soutenir le regard de ce dernier, il baissa la tête et soupira.

- Excuse moi, je-j'ai pas réfléchi... C'était le seul moyen que j'ai trouvé pour te faire taire . . .

L'anglais écarquilla les yeux de surprise : ça ne ressemblait pas au brun  de paniquer ainsi. Mais Hizashi devina dans le comportement du brun qu'il y avait un problème, et avait des soupçons sur ce dont il s'agissait. Il avait un mauvais pressentiment ; le regard fuyant du brun ne signifiait rien de bon. Pourtant. . . Pourtant Hizashi voulait croire qu'il avait tord, il espérait que tout cela n'était qu'une simple impression. Il chercha les yeux sombres du japonais pour se rassurer mais ne les trouva pas.

- Shota . . .

- On ne devrait pas faire ça.

Ce bas chuchotement stoppa Hizashi. Cette phrase pouvait signifier tant de choses ! Bien sûr que l'anglais comprenait ce qu'elle voulait dire, et sûrement qu'il était responsable de cette remarque, mais il ne voulait pas. Alors il ne dit rien, faisant mine de ne pas comprendre. Aizawa comprit qu'il fallait le lui faire entendre. Il prit donc une profonde inspiration avant de plonger son regard dans celui de son interlocuteur.

- On ne devrait pas faire ça Hizashi. S'embrasser tranquillement comme si c'était normal puis reprendre nos vies comme si de rien n'était. Vraiment, on doit arrêter parce que c'est malsain. On n'est plus de gamins ! Si t'es en manque d'affection, trouve toi un mec, mais ne profite pas de moi !

- Je...

- Ne me contredis pas, parce que tu sais très bien que j'ai raison. Tu pourrais te contenter de n'importe qui... Toi t'es tranquillement assis sur mes genoux, les mains dans mes cheveux et le sourire mesquin, comme si c'était une situation normale pour des meilleurs amis. Je t'ai dit qu'on devrait arrêter Hizashi, et je suis désolé pour tout à l'heure, mais je ne pouvais pas te laisser finir ta phrase.

Les yeux du blonds brillaient d'indignation, mais ce regard ne fit pas peur à celui qui venait de parler. Les deux se fixèrent jusqu'à ce que l'anglais prit la parole.

- C'est une blague ? C'est toi qui ne devrais pas faire ça ! T'as pas le droit de faire ça ! M'embrasser comme tu l'as fait, puis t'excuser avant de dire qu'on devrait arrêter... C'est carrément du foutage de gueule ! J'en ai rien à foutre que t'aies paniqué, que tu ne voyais pas d'autres options, personne t'oblige à te comporter comme un salaud ! C'est toi qui profite de moi actuellement, si tu voulais pas t'avais qu'à m'envoyer bouler. Mais tu ne peux pas prendre ton petit plaisir, me sourire comme tu l'as fait et puis m'engueuler parce que je t'ai embrassé. Je te signale que c'est de ta faute, que tu l'as voulu, que tu m'as encouragé... Alors ne vient pas me reprocher un fait dont tu es responsable. C'est toi le gamin capricieux !

- . . .

- Sûrement qu'on n'aurait pas dû Shota, mais t'as pas à me dire "il faut qu'on arrête" après avoir écrasé tes lèvres contre les miennes. Ce qui est malsain, c'est que t'approuves à 100% mon comportement tout en le décrédibilisant et en me critiquant à fond. Alors ouais on a une relation ambiguë, mais soit t'assumes, soit tu changes. Parce que t'as pas le droit de me dire ce que je dois faire si toi-même tu sais parce que tu veux. Je m'en fous des autres Shota, je suis là avec toi et j'adore ça. Je veux pas me trouver de copain, je veux pas non plus juste coucher avec toi. Je... J'apprécie simplement le temps qu'on passe ensemble, j'essaie de les vivre à fond, c'est tout. Pourquoi est-ce qu'il faut toujours que tu compliques tout ? Arrête de réfléchir, arrête de culpabiliser, en quoi ça serait mal de profiter des petits plaisirs qui s'offrent à nous ?

Hizashi se leva, quittant ainsi les jambes du japonais et mettant de la distance entre eux. Assurément, il était en colère. Objectivement, c'était justifié. Il avait raison, c'était indéniable, mais il avait tord aussi. Il se trompait dans son attitude, il se trompait parce qu'ils ne pouvaient vraiment pas continuer.

- Ouais, commença le brun. Ouais OK, j'avoue, j'ai pas eu le meilleur comportement. Pardonne moi.

- Non, répondit froidement l'anglais. Ça serait trop facile. Ça t'amuse d'être méchant avec moi ?

- Non. J'essaie de rationaliser, d'être réaliste. Je dis juste ce que je pense : on ne peut...

- Faux et archi faux, l'interrompit le blond. You're a liar Shota ! C'est pas ça du tout, tu me prends pour un imbécile ou quoi ? Tu vas me faire croire que tu penses entièrement et sincèrement ce discours briseur de cœur que t'as dit tout à l'heure ? I can't believe you ! Rationaliser, c'est pas être honnête Shota ; parce que la réalité est objective, mais tes sentiments sont subjectifs. S'il te plaît, une fois, rien qu'une fois, juste pour cette fois, dis moi ce que tu penses vraiment. Aller Shota, laisse moi savoir ce que tu veux...

Au début, l'interpellé ne répondit pas. Il détourna juste le regard de façon à ne plus voir le visage suppliant d'Hizashi. Après deux minutes de silence, Eraser Head se leva du canapé avec sa tasse pour se diriger vers la cuisine. Cette dernière étant ouverte sur le salon, le blond hyperactif put suivre son ami du regard sans avoir à bouger. Toujours enfermé dans son mutisme, il se resservit du café. Le liquide devait être brûlant au vu de la fumée qui s'échappait de l'objet en porcelaine. Malgré tout, le japonais le but entièrement en longues gorgées, sans ménagement pour son œsophage enflammé et sa langue embrasée.
Son expression faciale restait neutre ; rien sur son visage ne permettait de deviner la douleur à l'intérieur de son corps. Les seuls bruits audibles dans l'appartement étaient ceux des respirations et celui de la tasse en porcelaine reposée sur la table.

Yamada patientait, il savait qu'il n'obtiendrait rien en brusquant le brun. Alors il ne faisait rien, il l'observait juste, attendant une réponse, un regard, un sourire peut-être ? Mais l'autre jeune homme demeurait dos à lui, silencieux, immobile.

Plus personne ne bougeait, plus personne ne parlait.

Le temps semblait figé dans la modeste demeure du héro effaceur. Mais les cœurs continuaient de battre. Ils étaient vivants, ils avaient des sentiments. C'était pourtant évident... Pourquoi le blasé mettait-il tant de temps à le comprendre ? Le monde n'est pas binaire, il n'y a pas que les amis et les amants. C'est bien plus compliqué que ça. Ils étaient bien plus compliqués que ça.

Enfin, le garçon aux cheveux de jais se tourna vers celui qui attendait une quelconque réaction. D'abord les yeux cachés par ses mèches noires, il finit par lever la tête pour rencontrer un regard vert derrières des lunettes argentées. C'était au tour d'Hizashi d'avoir une expression impassible et des iris impénétrables. Shota soutint ce regard dur en souriant légèrement, les yeux tristes : il l'avait peut-être mérité. Scrutant les pupilles du blond, il n'y trouva qu'une froide colère et calme curiosité.
Intérieurement, il rit. Après tout ce temps à traîner ensemble, à supporter les caprices de l'autre, à se réprimander les conneries, il venait de se rendre compte que c'était Yamada Hizashi le plus patient d'entre eux ! Quelle ironie . . . Alors qu'il était persuadé d'être celui qui souffrait de la personnalité excentrique de l'anglophone, le japonais comprit à présent à quel point il avait été cruel avec lui.

Present Mic n'avait pas arrêter de lui courir après, de venir le voir sans raisons, juste par plaisir et par amitié, de lui sourire et d'essayer de le faire sourire. Bien qu'il soit orgueilleux, hyperactif, infatigable, immature, bruyant, idiot, et épuisant mentalement, il s'était toujours bien comporté envers le brun.
Tandis que Shota... Eraser Head avait aussi été égoïste, prétentieux, froid, égocentrique et paresseux. Il laissait le blond tourner autour de lui sans s'y intéresser, il l'ignorait, l'évitait même. Il n'avait aucun n'égard pour lui et le prenait de haut en le jugeant puéril. Il passait son temps à le repousser, pensant qu'il respirerait mieux sans ce pot de colle alors qu'il s'était depuis longtemps habitué à sa présence, et même attaché à lui.
Shota appréciait Hizashi, mais durant leurs cinq années d'amitié, il n'avait fait que le rabaisser, le critiquer, le juger, le repousser... Il avait prit pour acquis ce "parasite" qui orbitait autour de lui, et n'avait pas imaginé une seconde qu'il puisse un jour réellement arrêter. Il n'avait pas non plus réfléchit vraiment à ce qu'il en pensait. Il avait été hypocrite avec lui-même. Il avait maltraité cet homme auquel il tenait.

Mic avait été là pour lui... Il était là pour lui. Il venait s'assurer qu'il était en vie, lui apportait des nouvelles ou à manger, l'emmenait se promener dehors . . . Il le faisait vivre, il lui permettait d'avoir une existence équilibrée et saine, et Shota s'exaspérait à chaque fois de ce comportement.

Hizashi prenait soin de lui.

Eraser fit un bilan de sa vie et se rendit compte qu'il n'aurait pas fait grand chose sans les grandes entreprises du blond qu'il était forcé de suivre. Il avait été aveugle, et osait à présent rejeter sur Hizashi. Une faute qui non seulement n'en était pas une, mais qu'il avait en plus lui-même commise. Il soupira. Le plus idiot des deux n'était pas celui que l'on croyait . . .

Dis moi ce que tu penses vraiment.

La demande du blond lui revint en mémoire, et il se décida à lui répondre. De quel droit se permettait-il de lui cacher cette vérité ?

Yamada continuait de fixer le brun qui cogitait silencieusement. Il vit son regard changer et comprit qu'il allait obtenir sa réponse. Enfin, Shota avait enfin comprit. Comprit son égocentrisme aveugle et blessant dont il se satisfaisait pourtant. Pour se donner un peu plus de prestance, le blond croisa les bras sur sa poitrine et leva le menton. Il semblait à présent prendre de haut le pur japonais et eut un instant peur que cette posture découragea le blasé de parlé, mais il fut rassuré en voyant que son regard ne perdait pas sa détermination.

Alors, sans préavis, sans longue et profonde inspiration, sans toussotement, sans aucune préparation physique, Aizawa Shota balança de but en blanc :

- Je pense que je t'aime.

Malgré tout le temps qu'il avait eu pour se préparer à entendre cette phrase, même si il s'attendait vachement à une telle déclaration, alors qu'il avait de maintes fois espéré un pareil scénario, Yamada Hizashi ne put s'empêcher d'être surpris. Le brun avait largué une véritable bombe, et le blond bugga complètement. Il ne parvint même pas à maintenir la posture qu'il avait préparé spécialement pour cette annonce : ses bras tombèrent le long de son torse, complètement relâchés, sa mâchoire se décrocha presque et ses yeux s'ouvrir en grand. Son cerveau s'était littéralement mis en pause, si bien qu'il avait cessé de respirer. Il n'arrivait même plus à penser. Ses lunettes glissèrent légèrement sur son nez. Il avait l'air d'un personnage de film ou de dessin animé ; il était la caricature même du mec étonné. Il ne manquait plus que le bruitage de bug Windows pour illustrer la scène, ainsi que la fenêtre "Hizashi.exe a cessé de fonctionné. Veuillez redémarrer le programme."

- Respire Hizashi.

L'interpellé se réveilla à l'entente de cette phrase. Son cerveau redémarra et il se remit à respirer, à penser, à exister. Le blond tenta de reprendre un peu contenance, mais il avait vraiment été secoué par la déclaration du blasé. Il remit ses idées en ordre, et regarda le japonais dans les yeux. Il ne trouva aucune once d'ironie dans le regard sombre de l'homme, il était entièrement sérieux.
Hizashi était figé et ne savait comment réagir ; il avait pourtant là ce dont il rêvait depuis... Depuis quand ? Depuis combien de temps attendait il cette réplique ? A quel moment a-t-il commencé à désirer cet instant ? Quand a-t-il voulu pour la première fois posséder pleinement l'autre garçon ? Et surtout, qu'attendait il exactement de ce dernier ?

Le cœur du blond s'arrêta de battre pendant une demi-seconde. Le jeune homme ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Quel était ce sentiment en lui ? Les idées fusaient dans tous les sens dans la petite tête blonde, il eut l'impression de se noyer sous ses pensées.
Encore une fois, ce fut Aizawa qui le ramena dans le monde des mortels.

- T'as raison, j'ai pas le droit de t'interdire de faire une chose qui nous plaît à tous les deux. Je ne dois pas critiquer ton attitude alors que je t'encourage silencieusement à continuer. Le fait est que j'apprécie, que je t'apprécie toi. Alors excuse mon égoïsme et mon arrogance...

Pendant qu'il parlait, il s'approcha doucement de celui à qui il s'adressait. Ce dernier restait immobile tandis que son interlocuteur réduisait les mètres entre eux. Ils ne se lâchaient pas des yeux.
Ayant diminué de moitié la distance qui les séparaient, Shota continua :

- C'est peut-être idiot ce qu'on fait, peut-être malsain ou irréfléchi. Peut-être qu'on ne va nulle part, peut-être qu'on fonce droit dans un mur et qu'on va s'écraser et se faire vraiment mal. Je...

- Ou peut-être pas. Peut-être que tout sera cool et amusant, qu'on va s'aimer et être heureux et qu'il n'y aura pas de problèmes. T'es pas obligé d'être pessimiste Shota, tout comme tu n'es pas obligé de t'étaler sur des possibles futurs qui ne sont que des faibles probabilités. Va droit au but, ne divague pas sur des "peut-être" qui pourraient ne jamais arriver.

- . . . Les probabilités sont des futurs possib-

- Abrège ! J'ai été patient trop longtemps.

Le brun dévisagea un instant son vis-à-vis, puis fit deux pas rapides vers lui. L'autre avait raison : Hizashi avait déjà beaucoup trop attendu. Alors Shota fixa son regard sur les iris vertes indescriptibles de celui qui s'était auto-qualifié de "meilleur ami".

- Nous sommes jeunes, prétentieux et inconscients Hizashi. Je pense qu'on a le droit de faire quelques conneries à notre âge, il n'y a rien de plus sain. De toute façon on finira forcément par regretter pleins de trucs plus tard, alors autant profiter à fond de petits plaisirs idiots de la vie . . .

- C'est moi le plaisir idiot ?

Le regard du japonais fit ricaner celui qui venait de prendre la parole. Reprenant un peu son sérieux, mais ne perdant pas son sourire, il s'approcha à son tour du brun, prenant ses mains.

- C'est marrant que tu dises ça, d'habitude t'es plutôt du genre à affirmer qu'on ne peut pas faire de généralités et que chacun a sa propre maturité... Mais bon, t'as raison : soyons jeunes, soyons cons ! On a tout le reste de nos vies pour être réfléchis . . .


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Honnêtement, j'adore ce chapitre, il est adorable ! Bien sûr, les autres aussi l'étaient, mais celui-ci fait vraiment battre mon coeur ; surtout la scène du baiser. Et j'adore la reflexion de Shota qui lui fait prendre conscience des choses, j'adore le fait qu'il change d'avis.

Ce n'est pas moi qui invente ces histoires, je ne fais que retranscrire à l'écrit ce que je vis dans l'imaginaire des personnages. Ce sont eux qui sont adorablement géniaux, moi je mets juste des mots à ces moments d'amours...

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