šesnaest - seize
« J'recherche du bonheur j'm'enfonce dans le vide » - N.O.S, Blanka.
Mardi 04 avril 2017.
— Très bien vous pouvez y aller.
Les élèves quittent la classe après la sonnerie qui annonce la fin des cours. Il est 15h30 lorsque la sonnerie retentit ce qui veut dire que ma journée vient de se terminer pour mon plus grand bonheur. La journée a été mouvementée aujourd'hui. D'abord parce qu'à neuf heure une fille est accidentellement tombée devant la porte de la classe. J'ai dû calmer tous les élèves qui riaient de sa chute. Heureusement, ils se sont vite calmer quand ils ont vu qu'elle avait une sacrée bosse qui se formait sur son crâne qui lui a valut un détour à l'infirmerie. Ensuite, les classes se sont enchainées à une vitesse affollante même si les élèves n'étaient pas très motivés, loin de là, ils étaient mêmes difficiles à gérer. Le temps actuel n'arrange rien les choses. Le printemps pointe le bout de son nez emmenant avec lui le soleil. Les élèves sont donc plus intéressés par les rayons du soleil dehors que par ce qu'on peut leur raconter. Sans compter que leur seule envie se résume à attendre la récréation.
Je vérifie une dernière fois que les chaises soient bien enfoncées vers les tables, que l'ordinateur est éteint et qu'aucun déchet ne traîne par terre avant de fermer la porte à clef derrière moi et de m'engouffrer dans le long couloir du lycée. J'ai toujours mis un point d'honneur à ce que la salle soit propre. J'essaie de faire en sorte que les élèves respectent les femmes de ménage le plus possible. Quand ils viennent au lycée, les salles sont propres pour eux alors la moindre des choses c'est de rendre une salle le moins sale possible. Au bout de quelques pas à peine une petite silhouette me fait de grands signes au bout du couloir, Lina se retrouve bien vite à ma hauteur le visage lumineux comme à son habitude.
— Salut Iva. Elle m'adresse un chaleureux sourire. Je ne t'ai pas encore vu aujourd'hui tu vas bien ?
— Oui ça va. Louis avait un rendez-vous chez son ostéo du coup j'ai pris le relais le reste de l'après-midi, je dis avant de marcher en direction de la sortie à ses côtés.
— Les élèves étaient insupportables aujourd'hui, ça a été avec toi ?
— Bof ils étaient presque ingérables. Lina pousse la porte.
Nous sortons du lycée et automatiquement le soleil vient réchauffer nos visages.
— Je sais pas du tout ce qu'ils avaient mais franchement j'ai pas signé pour ça. Elle rit comme toujours suite à ce qu'elle vient de dire.
— Moi non plus. Je soupire.
Je sens l'air chaud s'abattre sur mon visage, ça me fait tellement de bien que je prends le temps de fermer les yeux et de sentir le léger vent qui se lève s'insérer dans mes poumons. Je peux sentir mes poumons se remplir et respirer ne m'a jamais fait autant de bien.
— Tu vas faire quoi comme tu as fini tôt aujourd'hui ?
Le moment intense que je passe prend fin lorsque l'asiatique à ma gauche m'interrompt. Mes yeux s'ouvrent presque brutalement, me ramener à la réalité. Pendant quelques secondes, j'étais de retour en Croatie, à Sukošan dans le village de ma grand mère près de Zadar. Je n'ai pas pu y retourner depuis que j'ai eu mon cancer et je ne sais pas si je vais y retourner. J'ai honte d'être la cause de l'exil de mes parents. Je sais qu'ils ont dû retourner de force là bas pour pouvoir travailler plus qu'en France et rembourser la greffe et je me sens coupable. C'est à cause de moi qu'ils sont partis rejoindre l'entreprise familiale qu'ils ont justement quitté pour la France. Mon père avait plus d'ambition qu'être un pêcheur ce que son père lui même n'acceptait pas alors il a dû quitter la Croatie car jamais son père n'aurait accepté qu'il fasse autre chose que la pêche. C'est pour ça que je me sens coupable. J'ai l'impression de l'avoir forcé à aller dans son enfer personnel, le métier qu'il ne voulait pas exercer. Je reviens sur Terre après la question de Lina. À vrai dire, je sais exactement ce que je vais faire.
J'ai décidé de mon programme hier soir pendant que j'ai lancé un film. J'y ai réfléchis pendant toute la durée du film d'hier soir, m'empêchant presque de me concentrer. Je me dis qu'il faut que je me lance, j'ai aussi pris la décision d'aller parler à ma soeur ce soir, alors si j'ai le courage et la force de faire ça, je peux bien aller là où je compte me rendre. Puis, mon but de ce soir est que je réussisse à convaincre Angela de me laisser de l'autonomie en me laissant tranquille. Si elle voit que j'y vais, elle sera peut être plus enclin à me laisser respirer. Alors j'ai pris ma décision ce matin en me levant : après les cours je vais y aller.
— Je pense que je vais rentrer chez moi et me détendre.
Elle n'a pas besoin de savoir où je vais, personne n'a besoin de savoir à vrai dire. Je le garde pour moi et ma conscience. Puis elle ferait sûrement le rapprochement entre Karim et moi et demanderait à coup sûr des informations à Karim. Je n'ai aucun doute quant à la parole de Karim car il sait que si jamais il parle à qui que ce soit de ce qu'il s'est passé là-bas ou même le simple fait que j'y suis, j'informerais par accident ses amis que lui aussi se rend là-bas pour sa meuf. Sans compter que si il parle de ma présence à l'association, il se tirera lui même une balle dans le pied car beaucoup vont se demander comment il peut savoir ça. Alors je suis persuadée qu'il saura garder sa langue dans sa poche mais je me laisse une marge d'erreur. Après tout Lina est sa copine et je ne serais pas étonnée d'apprendre qu'il a vendu la mèche. Beaucoup de couple se disent tout et ne garde aucun secret, c'est le concept de la confiance je pense.
— C'est clairement une bonne idée je pense que je vais faire la même chose, elle dit enjouée.
— Ton copain t'attend ?
— Karim ? J'acquiesce, elle poursuit. Je sais pas trop soit il est au studio, soit il est à l'appart avec ses potes et à ce moment là je peux dire adieu à ma détente.
— Ça fait longtemps que vous êtes ensemble ?
Depuis que je la connais ce n'est pas la première fois que je me surprends à vouloir en savoir plus sur elle. Lina est une fille rayonnante qui nous donne envie d'apprendre à la connaître. Elle mérite qu'on s'interesse à elle.
— Ça va faire deux ans. Elle sourit sûrement en se remémorant des souvenirs avec lui.
Elle est amoureuse, il n'y a aucun doute là dessus. Ils forment un beau couple. Pour ma part, j'ai beaucoup plus de mal avec l'amour. Depuis peu ma vision a changé. Avant j'idéalisais l'amour, j'ai longtemps pensé que pour être pleinement heureuse il fallait connaître l'amour. Pour beaucoup le but d'une vie est de fonder une famille, trouver un mari, quelqu'un qui nous aime et que l'on aime en retour et avec qui on peut fonder une famille. Je dirais même que c'est la logique d'une vie. Mais maintenant, ma vision des choses est différente. Certes, je pense toujours que l'amour est une partie importante de notre vie mais je ne l'idéalise plus. Je sais à quel point l'amour peut rendre aveugle et peut nous faire faire des choses complètement absurdes qui peuvent mettre en danger la vie de certains. Ça, je le sais de source sûre, je dirais même que je l'ai vécu indirectement. La vérité est qu'il faut aimer mais pas trop, parce que passer un certain seuil, nos décisions sont indéniablement affectées par l'être aimé et parfois, c'est loin d'être positif.
— Tu n'as pas de copain toi c'est ça ?
— C'est ça, je n'ai personne.
— Et tu as bien raison ! Je ris. Non mais sérieux quoi j'aime Karim hein mais vivre avec un homme c'est clairement pas tous les jours facile. Sa mine lassée me fait rire à nouveau.
— T'exagères !
— Je peux t'assurer ma petite Iva que pas du tout. Elle fait une pause et me jette un regard en coin. En plus, j'ai parfois l'impression de passer en second plan.
— Comment ça ?
— Avec tous ces trucs de QLF, j'ai peur de passer en deuxième. Après tu me diras on est pas ensemble depuis des lustres bien que deux ans c'est déjà beaucoup mais ça fait au moins bien dix ans qu'il connait ses potes alors c'est peut être normal qu'il les fasse passer avant moi. Elle sourit tristement en me regardant. Le fait qu'elle se confie à moi me touche énormément même si son concept de « QLF » m'échappe.
— Je pense que tu te trompes. Enfin peut être que tu as raison au début mais quand ça commencera à vraiment être sérieux et que vous parlerez de fonder une famille, il te fera passer en premier. C'est pas avec ses potes qu'il va construire sa vie, c'est avec toi. Puis, j'hésite un instant avant de continuer, tu fais partie de ces trucs de QLF toi aussi non ? Je demande perplexe.
— Tu ne sais pas ce que c'est QLF hein ? Elle devine en riant.
— Je plaide coupable, je grimace.
— En gros ça veut dire « que la famille ». C'est un concept créé par les deux frères. Ça veut dire que tu fais partie de leur famille.
— Bah voilà t'es « que la famille » toi aussi.
— Oui, elle rit. Tu as raison. Sinon hier j'ai vu Nabil.
— Il va bien ? Je demande bêtement pour continuer la conversation.
— Oui il va bien. Elle sourit. Il a apprécié votre petite sortie de dimanche. Elle se pince les lèvres.
— Ah et bien... Contente qu'il ait aimé. Je me sens tellement bête que je ne sais même pas quoi répondre.
— Et sinon toi et Nabil vo...
— Il n'y a rien. Je la coupe bien vite avant qu'elle ne s'imagine des choses fausses.
— Oh non bien sûr mais il avait l'air vraiment ravi de cette expédition. Après je dis ça.... elle dit d'un air innocent.
— Je suis contente que ça lui ai plu mais Lina il n'y a rien entre Nabil et moi, pour être honnête je ne le connais même pas.
— Vous pouvez apprendre à vous connaître non ?
— Non. Je réponds un peu trop sèchement.
Bon, peut être que je mens un peu. Il est vrai qu'on apprend à se connaître et que j'apprécie un peu trop ces moments passés avec lui mais c'est simplement dans un but amical. Il est hors de question d'envisager quelque chose de plus avec Nabil, je ne me sens pas prête et je n'ai honnêtement pas envie de m'engager dans une relation amoureuse. L'amour n'est pas dans mes objectifs proches. Et en ce moment, la dernière chose dont j'ai besoin c'est que quelqu'un joue les cupidons entre lui et moi. J'ai assez de choses à gérer comme ça alors je préfère l'arrêter tout de suite.
— De toute façon vous êtes grands vous faites ce que vous voulez.
— Lina tes bêtises me donnent mal au crâne. Je dis en massant mes tempes tandis que ma collègue rit.
— Bon Ivana je vais devoir te laisser, mon chauffeur m'attend. Déclare-t-elle d'un air sérieux avant de me désigner une Renault du doigt dans laquelle je peux apercevoir Karim à qui j'adresse un signe de tête. À demain Iva.
— À demain.
Un dernier petit sourire et un signe de main et elle monte dans la voiture de son copain et disparaît de mon champ de vision quelques instants plus tard. Je suis donc seule sur le trottoir du lycée à réfléchir à ce qui m'attend. Je n'avais pas peur ce matin quand j'ai pris la décision d'y aller, mais maintenant plus je me rapproche de l'instant plus une boule de stress se forme dans mon estomac. Je ne vais pas renoncer, j'ai peut-être un peu peur de leur réaction certes mais je vais y aller. Je me rends donc au RER où je prends une ligne direction l'arrêt Saint-Michel - Notre Dame. J'arrive quelque temps plus tard et entre le plus discrètement possible.
— Les efforts ça paient je vous l'ai toujours dit.
La séance a déjà commencée lorsque j'arrive. Je dirais même qu'elle est presque terminée. Je ne sais pas pourquoi j'y vais encore. Mon long discours aurait dû clore mon mini stage ici mais pourtant je ressens l'envie de retourner m'asseoir à l'intérieur de ce cercle. Ils sont tous assis sur une chaise et forme un cercle aux côtés d'Aurore qui les écoute attentivement comme d'habitude. Les séances se sont toujours déroulés en comité restreint mais aujourd'hui il semble y avoir encore moins de monde que d'habitude. Je compte seulement sept personnes. Mes pas résonnent sur le sol de l'association ce qui attire le regard de tous. Ils se retournent tous pour me regarder. Certaines personnes m'ignorent et soupirent lorsqu'ils me voient. Ils n'ont peut-être pas envie de me voir, ils sont sûrement déçus ou écœurés et je peux les comprendre. La dernière fois que je suis venue, on peut dire que je me suis donnée en spectacle à déballer tout ce que j'avais sur le coeur, les blessants au passage. Certains étaient choqués, ce que je peux comprendre. Ce n'est pas anodin qu'une jeune femme qui a techniquement toute la vie devant elle déballe une partie de sa vie et ses émotions, passant pour une suicidaire, devant une sorte d'association qui logiquement est faite pour aller de l'avant, pas se morfondre sur soi-même. Je n'ai pas été très sympa, je leur ai clairement dit que je m'en foutais d'eux, ce qui n'a pas changé depuis mais là n'est pas le problème. Le problème est que j'aurai dû le garder pour moi. Aurore ainsi que les personnes qui ne m'ignorent pas m'offrent un sourire agréable, ils ne m'en veulent peut-être pas ou alors ce n'est qu'une technique pour pouvoir m'éjecter plus facilement. L'envie de m'installer avec eux est présente mais après la dernière fois ça ne m'étonnerais pas qu'ils me foutent dehors une bonne fois pour toute.
— Bonjour Ivana. Me salue Aurore de manière chaleureuse.
— Bonjour. Je dis presque dans un murmure.
— Prends une chaise, tu es la bienvenue.
Un tas de chaises se trouvent dans le fond de la salle. Je m'y dirige dans un calme oppressant avec pour seul fond sonore le bruit de mes pas qui résonnent. Je peux sentir le regard des autres dans mon dos et je n'aime pas ça du tout. Je ne dis rien, je ne veux pas à nouveau éclater, une fois m'a suffit. Je prends cette foutue chaise en m'abstenant d'envoyer balader les regards curieux et vais m'asseoir sans attendre une seconde de plus auprès d'eux.
— Comment tu vas Ivana ?
Je les regarde tous un par un. Ces personnes sont brisées autant que moi, leur visage est fermée et triste. Alors c'est à ça que je ressemble moi aussi ? J'ai vraiment un teint blafard et des yeux qui ne reflètent rien si ce n'est le néant ? Plus personne ne me regarde, leur tête est penchée vers le bas.
— Ça va.
— Bien. Tu peux nous raconter ce que tu as fais depuis la dernière fois ? Elle demande calmement.
— Tu peux continuer avec les autres, je passe en dernière si tu veux bien.
— La séance allait se finir quand tu es arrivée, tout le monde a déjà pris la parole. Alors vas-y lance toi. Elle m'encourage.
J'ai l'impression d'être prise au piège. Quelques regards sont à nouveaux relevés et attendent une réponse de ma part. Ma vie est nulle, elle est sans intérêt, il ne s'y passe rien d'intéressant. Je dors très peu la nuit à cause de mes cauchemars incessants qui me valent des courbatures chaque matin, je dois prendre des putains de cachets, je peux à peine avaler un fruit, je suis devenue laide et blafarde. Ma vie est triste, je suis triste et c'est maintenant que je m'en rends compte. En regardant les personnes devant moi qui se révèlent être comme un miroir et en ayant rien à raconter. Avant j'avais toujours une anecdote à raconter, toujours une connerie à conter. J'ai tout de même un travail qui commence à me plaire, je suis attachée à mes élèves et puis j'ai rencontré Lina qui, même si elle se révèle une véritable pile électrique qui peut m'épuiser en cinq secondes, m'apporte un peu de fraîcheur si je puis dire. Et puis il y a Nabil avec qui j'ai apprécié passer un peu de temps ce dimanche.
— Il ne s'est rien passé d'intéressant, la routine quoi. Je lève les épaules.
— Ta semaine s'est bien passée ?
— En partie oui, j'ai enseigné seule pour la première fois aujourd'hui et ils ont eu l'air d'apprécier même si ils étaient un peu plus difficile. Je souris faiblement.
— C'est tout de même positif non ? Tu leur as appris des choses qu'ils ignoraient, vous en pensez quoi ?
Elle se tourne vers le reste des membres de l'association, ils hochent la tête et murmure un « oui » ou un « c'est vrai » .
— Et ton week-end s'est passé comment ?
— Il ne faisait pas très beau. Je débute, peu avare de détails.
— Oh oui ça c'est vrai. Ils rigolent tous légèrement.
— J'ai appelé un...une connaissance et on a été boire un café tranquillement.
— Mais ça c'est très bien Ivana, ça veut en partie dire que tu avances dans ta vie. Tu t'ouvres au monde extérieur autre que professionnel et ça c'est positif. Ça t'as servi à toi ? Qu'est ce que t'en tires ?
— Ça m'a fait du bien je pense. Je réfléchis. On a discuté de choses banales et grâce à lui j'ai pu oublier que je n'allais pas bien. Et il m'a fait aussi réfléchir sur certains points de ma vie et m'a fait peut-être ouvrir les yeux.
— Alors je pense que tu devrais garder cette personne près de toi. Dans la vie nous avons tous besoin d'une personne pour nous épauler, pour nous aiguiller, une personne sur qui on peut compter. Elle ne s'adresse plus à moi mais à toutes les personnes présentes. J'ai prévu un programme pour l'association. C'est un peu sur le modèle de l'association des Alcooliques Anonymes mais sans le côté religieux. J'aimerai créer un programme ou des petites activités à faire à chaque séance pour essayer de vous faire avancer dans votre volonté d'arrêter de fumer. Du coup on a commencé aujourd'hui. J'ai demandé à chacun de se remémorer la fois où vous avez commencé à fumer et à me dire ce que vous pouvez tirer de ce souvenir. C'est pas forcement quelque chose de négatif. Je veux savoir ce que la clope vous a apporté sur le moment. Est ce que tu acceptes de jouer le jeu ?
Je regarde le sol quelque instant en essayant de me remémorer la fois où j'ai tiré la première taffe de cigarette. Bien que ce soit des années en arrière, je m'en souviens comme si c'était hier. J'étais au lycée à l'époque, en première littéraire. J'avais un petit rituel avec ma bande, on allait souvent trente minutes avant les cours de poser devant le lycée pour parler, et parfois choper aussi. Vers le fin de l'année, en décembre, j'étais la seule qui n'avait pas touché à la cigarette, ayant encore en mémoire le souvenir de mon grand père qui m'avait invoqué les méfaits de l'objet cylindrique. Mais ce jour là j'ai craqué sous la pression de mes amis.
— Sérieux Iva, c'est rien c'est qu'une cigarette, ça ne va rien te faire, m'avait dit Lucie.
— Non c'est vrai, ça peut seulement causer des cancers mais ça ne va rien me faire, je déclarais d'un ton sarcastique.
— La mal bouffe tue deux fois plus que la cigarette, Amanda roule des yeux en expirant la fumée dans ma direction. T'es vraiment pas drôle.
— Il serait temps que tu retires ton balai dans le cul et que t'arrêtes de jouer la Sainte ni touche Iva, avait renchéri Lucie.
— Parce que je ne veux pas toucher votre merde j'ai un balai dans le cul ?
— Une taffe chérie, Lucie me tend sa clope. Une seule.
J'ai soupiré et avait pris d'un geste brusque sa cigarette que j'ai porté à mes lèvres la seconde d'après. Je me souviens encore de la sensation que j'ai ressenti. Un sentiment d'étouffement et de picotement au fond de la gorge. Rien d'agréable. C'était même pas une taffe digne de ce nom, c'était simplement ce qu'on appelle du « crapotage ». Mais même avec ça, le peu de nicotine qui s'est infiltré dans mes poumons a suffit à me faire tousser pendant dix minutes comme un boeuf sous les rires de ceux qui étaient mes amis. Au final, il n'y a rien de positif dans ce souvenir. J'ai fait ça sous la pression des gens avec qui je trainais, pour les satisfaire, pour ne pas paraitre ridicule. Sur le moment, sous leurs jugements incessants, j'avais l'impression d'être une coincée, une rabat joie alors j'ai fait cette action débile qui s'est relevée être le début de ma descente aux Enfers. Après ça, prise d'une curiosité et d'un sentiment d'échec j'ai recommencé jusqu'à fumer comme un pompier. Ouais, rien de positif.
Une fois mon récit terminé, les personnes présentes dans la pièce me regardent d'une manière différente. Je sais ce qu'ils pensent. Que je ne suis qu'une idiote qui s'est elle-même condamné. Et c'est vrai. J'ai commencé cette merde sans raison valable, ceux qui sont ici sont des gens qui ont commencé la cigarette pour compenser quelque chose, comme l'addiction à la drogue ou encore parce que rien allait dans leur vie alors ils devaient trouver un moyen de décompresser. Moi, j'ai commencé bêtement alors que je n'avais aucun problème. Ma vie était parfaite. Littéralement parfaite. Aurore me demande si je n'ai plus rien a ajouté et je lui réponds par la négative. Elle lève alors la séance nous invitant à prendre un café pour ceux qui le souhaite. Tout le monde se lève et part remettre sa chaise à place. Je vois Aurore qui attrape son sac à main.
— Tu m'en veux ? Je demande en m'approchant.
— De quoi tu parles ?
— De... de la dernière fois ?
Elle me regarde dans les yeux un instant sans rien dire, on dirait qu'elle essaye de décrypter quelque chose que je ne saurais expliquer.
— Non Ivana je ne t'en veux pas, personne ne t'en veut.
— Mais j...
— Ivana ça arrive d'accord ? C'est normal de craquer ne te fais pas de soucis avec ça tu as sans doute d'autres choses à penser. Pour être honnête, tu es la personne la plus complexe que j'ai rencontré. Ce que tu nous as dis nous a tous touché et j'espère que tu iras mieux et qu'en venant ici on t'apporte quelque chose de positif. N'ai jamais peur de t'exprimer ici.
J'acquiesce en silence. Elle hoche la tête et me sourit.
— Tu sais que tu es la bienvenue ici, tu auras toujours ta place.
— Merci.
Elle passe sa main sur mon épaule avant de m'offrir un dernier sourire et de tourner les talons pour aller boire un café avec ceux qui le veulent. Pour ma part, je décline son invitation et prends la direction pour RER pour rentrer chez moi.
Lorsque je passe le pas de la porte, le calme qui règle dans le logement me frappe. L'appartement est silencieux mais pourtant je sais que ma soeur est là puisque ses clefs sont posées sur le meuble dans l'entrée. D'habitude, il y a toujours du bruit que ce soit la télé, la gazière ou même la douche, il y a toujours un son pour venir perturber le silence. Angela déteste le silence, encore plus quand elle est seule, alors elle fait tout pour le combler. Je pose ma veste et mon sac à l'entrée puis m'avance d'un pas assuré jusqu'à la cuisine mais elle n'est pas là ce qui rend cette situation encore plus bizarre. Ma soeur est très souvent dans la cuisine, voire toujours. Elle adore cuisiner, tout comme moi. Son endroit préférée est la cuisine, cette pièce qui fait vivre un appartement. La cuisine est la coeur d'un logement selon moi car il se passe toujours des choses très interessante. La cuisine a le don de rapprocher les gens et mine de rien, en soirée il s'y déroule toujours une contre soirée. Un sourire prend place sur mon visage en me rappelant le temps où nous cuisinions pendant des heures dans la cuisine. On a pris cette habitude avec notre grand-mère. Baka avait un discours plutôt arriéré sur le fait qu'une femme doit savoir cuisiner. Elle nous répétait sans cesse que pour séduire un homme, il faut séduire son estomac et donc en conséquence, bien cuisiner et lui concocter de bons plats. Et d'un côté je suis en partie d'accord. Pas sur la partie qu'une femme doit savoir cuisiner et qu'elle doit faire à manger à son mari loin de là. De nos jours, la place de la femme n'est plus dans la cuisine ou dans la buanderie. Là où je suis en partie en accord avec Baka c'est sur le fait que pour séduire un homme il faut séduire son estomac. Je crois qu'un homme tire toujours une certaine fierté de savoir que sa femme sait cuisiner et que quand il rentrera il pourra manger quelque chose de délicieux fait maison. J'ai conscience que ce que je dis là peut être complètement misogyne mais j'ai l'intime conviction que cette opinion est en partie vraie. Bien sûr, ce n'est en autant cas un critère de séduction aujourd'hui mais je pense que ça peut faire une différence entre une femme et une autre. Bien sûr, le fait de savoir cuisiner ne veut pas dire qu'une femme est moins bien qu'une autre non plus. Toutes les femmes sont belles.
Je quitte la cuisine et mes souvenirs avec pour me diriger vers sa chambre. Je toque légèrement et entre directement. Lorsque je pousse sa porte blanche, je la trouve allongée dans son lit, son téléphone entre les mains et ses écouteurs dans les oreilles. La musique est tellement forte que je peux l'entendre de là. J'aurai pu pensé qu'elle ne m'a pas remarqué si je n'avais pas été littéralement au milieu de sa chambre face à son lit et donc face à elle. Elle m'a forcement vu et pourtant, ses yeux ne quittent pas l'écran de son téléphone. Elle fait semblant de bouger la tête au rythme de la musique pour faire comme si elle était vraiment concentrée mais cette technique je la connais que trop bien. Je l'ai fait bien trop de fois pour qu'on puisse me la faire à moi. Je la regarde un moment pensant qu'à un moment ou un autre elle va relever la tête et planter son foutu regard dans le mien mais elle ne fait rien. Elle reste là à fixer son écran de téléphone tout en bougeant son pied et sa tête au rythme de la musique qui passe dans ses oreilles.
— Angela ? Je l'interpelle.
Elle ne m'offre aucune réponse, pas même un regard. Je sais qu'elle ne m'a pas entendu, c'est impossible avec la musique dans ses oreilles mais je sais qu'elle a vu que je lui parle. Elle a décidé de m'ignorer comme je le fais avec elle depuis quelques jours. Un pincement au coeur me prend et j'ai soudainement l'envie de pleurer. Pour la première fois je me rends compte du mal que j'ai pu lui faire en l'ignorant et je me sens coupable. Je ne pensais pas qu'être ignorer de la sorte par les gens qu'on aime pouvait faire si mal. Je ferme les yeux pour ravaler mes larmes convenablement. J'en ai marre d'être émotive comme ça. J'ai toujours été très émotive en ce qui concerne Angela, une seule remarque banale de sa part peut me vexer alors que si c'est quelqu'un d'autre qui me le dit, je n'aurai aucun scrupule à répondre mais pas avec Angela. J'ai toujours eu une relation très fusionnelle avec elle, comme si on était des jumelles mais tout s'est dégradé sans même que l'on ne s'en aperçoive. Je le reconnais, tout a été de ma faute. Ici encore, je n'ai pas été tendre avec elle mais cette fois-ci elle la cherché. Ce qu'elle m'a dit, elle n'aurait jamais dû le dire, ses mots n'auraient jamais dû passer la barrière de ses lèvres. J'étais en colère, j'étais blessée, mon ignorance et mon indifférence envers elle ces derniers jours sont justifiées. Mais aujourd'hui j'ai compris que je devais faire des efforts, on ne peut pas se faire la gueule éternellement après tout. Il faut avancer dans la vie non ? Alors je vais prendre sur moi et essayer d'avoir une conversation calme et posée avec ma soeur. Peut être sur si je commence à avancer avec elle, j'avancerai seule plus tard. Un peu comme un bébé qui pour apprendre à marcher a besoin d'aide puis quand il sait, il se lance seul et réussi à tenir sur ses deux pieds sans tomber. Certes, il tombe encore pendant quelque temps, mais il y a toujours des gens pour l'aider à se relever. Angela est la personne qui m'a toujours aidé à me relever. Je ne peux pas lui tourner le dos comme je l'ai fait. Je ne veux plus tourner le dos aux gens qui veulent mon bien, je ne suis plus ce genre de fille. Cette Ivana est censée être derrière moi depuis deux ans, je me le suis jurée.
— Angie ? Je répète en tapotant son pied.
— Quoi ? Elle crache, le regard sombre.
— J'aimerais te parler. Je m'adosse contre son bureau.
— Ah c'est bon t'es calmée là ? Elle pose son regard le plus impassible sur moi et pour la première fois depuis longtemps, je ne peux rien décrypter. Tu te décides enfin à vouloir me parler alors que ça fait des jours que j'essaye et que tu m'envoies balader?
— Angela ne commence pas s'il te plaît. Je fais déjà de gros efforts pour te parler alors estimes toi heureuse.
— M'estimer heureuse ? Tu veux que je m'estime heureuse de quoi au juste ? Elle se relève en posant son téléphone sur sa table de chevet. Ça fait des jours que je veux avoir une discussion et toi la seule chose que tu as su faire c'est m'ignorer. Tu crois qu'il suffise que tu viennes me parler pour que je le fasse alors qu'à chaque fois que j'ai tenté une approche tu m'as envoyé chier ? Rien ne t'ai dû Ivana, elle crache énervée.
Je décide d'ignorer son dernier pique. Je sais que j'ai agis comme une garce. Pendant quelques jours je suis redevenue la fille qui me faisait vomir après avoir pris conscience de mon comportement. Je n'ai pas toujours été comme aujourd'hui. Autrefois j'étais une enfant pourrie gâtée, capricieuse, insupportable, prétentieuse qui pensait que tout lui était dû parce qu'elle avait quelques amis cool et qu'elle était considérée comme « populaire ». Mais j'ai changé. Mais comme on dit, « le naturel revient toujours au galop ».
— Angela zaustavlja (arrête) ! Je place ma main devant moi pour l'arrêter. À ton avis pourquoi je t'ai ignoré ? Est-ce-que tu as essayé de comprendre au moins ?
Elle me regarde perdue et ne répond rien. Elle s'en veut, je peux le sentir. Aucune de nous n'a essayé de se mettre à la place de l'autre et c'est peut-être ça la raison de toute cette situation. Notre orgueil. L'envie d'avoir raison, de ne pas plier devant l'autre. Aujourd'hui, je n'ai pas envie de m'énerver, je ne veux pas crier, je n'en ai pas la force et nous nous sommes assez déchirée comme ça. Aujourd'hui je veux avancer, ranger notre ego, notre fierté, notre orgueil, mettre au placard tout ce qui a pu nous divisé. Tout ce que je veux c'est discuté, que l'on règle ça une bonne fois pour toute. C'est ma soeur après tout et il est vrai qu'avant que je tombe malade nous étions proches elle et moi. Les temps ont bel et bien changé mais ça n'excuse en rien le mal que l'on se fait réciproquement. Le mieux maintenant serait qu'on vive notre vie chacune de notre côté sans qu'aucune ne s'immisce dans la vie de l'autre.
— Tu sais quoi ? J'ai pas envie de me disputer une fois de plus avec toi alors est-ce que tu veux bien qu'on discute calmement, comme deux adultes ? Je demande doucement, sur la réserve.
— Oui bien sûr, viens.
Elle se décale légèrement de son lit pour me laisser une place. Je prends place à ses pieds tandis qu'Angela rabat ses genoux contre sa poitrine. Elle enroule ses bras autour de ses jambes et pose son menton dessus. Son regard se perd dans l'écran noir de sa télévision. Quant à moi, je garde la tête tournée vers elle. Je replace doucement une mèche de cheveux derrière son oreille pour que je puisse voir son visage. Ma soeur a toujours été d'une beauté assez époustouflante et j'ai souvent été jalouse d'elle pour ça. Sa mâchoire parfaitement dessiné, sa peau bronzé m'ont filé plusieurs complexes plus jeune. Mais elle a su être là pour moi et me montrer que je n'avais pas à être jalouse d'elle que j'étais belle à ma manière. Mais aujourd'hui nous sommes revenues au temps où je la jalousais. La seule chose qui change c'est que je la jalouse pour être une âme saine, pure et impeccable. Rien chez elle n'est brisée, elle ne respire pas le malheur. Elle n'a jamais eu cette noirceur en elle, elle n'a jamais fait les erreurs que j'ai fait à part ça. Mais encore une fois, elle l'a fait pour essayer de sauver quelqu'un, elle l'a fait par amour, pour un acte généreux et plein de bonté même si cela aurait pu me couter la vie. Est-ce que je peux la blâmer pour ça ? Pour avoir un si grand coeur que parfois elle ne réfléchit pas aux conséquences ? Je veux qu'elle me serre contre elle et qu'elle me dise que tout ira bien, comme elle l'a fait au début. Mais elle ne le fera pas, parce que jamais je ne lui dirais qu'au fond je suis effrayée par le monde extérieur. Je suis effrayée de réussir à prendre du plaisir à vivre et que ce bonheur soit possiblement gâché. Parce que c'est ce qu'il se passe. Tout ce qui me rend heureuse, je finis par le briser. Alors je me tais. Aujourd'hui, la seule chose qui nous rapproche est ce grain de beauté sur la joue que nous partageons.
— Je sais que je t'ai déçue. Elle débute et baisse le regard. Tu sais bien que je n'ai jamais voulu dire ça. Elle souffle.
— Je sais. Je souffle à mon tour. Mais ce que tu m'as dit m'a blessé au plus haut point. Jamais tu n'aurais dû dire une chose pareille. Jamais. Je ne t'aurai jamais sorti ça moi.
— Excuse-moi Iva. Sa voix tremble. Je sais que j'ai été loin.
— Oui, c'est sûr ça.
— Iva tu es ma petite soeur, je ne veux qu'une seule chose c'est que tu sois heureuse. Elle relève sa tête et me regarde dans les yeux.
— Je sais mais ce n'est pas une raison pour être trop sur mon dos et m'inciter à me suicider. Ce n'est surtout pas le bonne méthode.
— Je suis désolée, je te jure que je ne le pensais pas. Elle passe une main sur son visage. Une larme glisse le long de sa joue, je m'empresse de l'essuyer avec mon pouce.
— Je te pardonne. Elle relève la tête vers moi et me regarde au bord des larmes. Pour cette fois. Je signale. Mais je n'oublie pas ce que tu as dit et je ne veux plus jamais que tu ne me redise une chose pareille. Je dis d'un ton calme mais sérieux tout de même. Je voulais te parler d'autre chose aussi.
— Oui ? Elle me regarde et je constate que ses yeux brillent. Demande moi ce que tu veux.
— Je veux que tu arrêtes de me regarder avec de la pitié parce que depuis que j'ai eu cette putain de maladie, je ne vois plus que ça dans ton regard et je ne veux pas voir ça, je ne veux plus.
— Je n'ai jamais fais attention. J'ai pas l'impression de te regarder comme ça.
— Et bien je te le dis maintenant, je sais que ça été difficile pour toi et on n'en a jamais vraiment parlé mais j'ai trop de fois vu de la pitié pour que ça continue. Tu me regardes tristement et je hais ça tu comprends ? Je la regarde. J'ai pas besoin que tu sois triste pour moi.
— Je me fais du soucis pour toi Iva.
— Je sais. Mais c'est pas pour ça que tu dois m'étouffer tout le temps comme tu le fais Angie. Tu me surprotèges trop, tu m'étouffes. J'ai l'impression d'être piégée dans une piscine où tu m'enfonces sans arrêt la tête dans l'eau. Si tu veux vraiment que je sortes de la piscine, laisses moi le faire à ma manière.
— Et si tu sors jamais ?
— Ne pense pas à ça d'accord ? Juste laisse-moi respirer.
J'esquive sa question un peu brutalement mais la vérité est que je pense ne jamais sortir. J'aimerai sortir, mais je ne m'en sens pas capable. Je vais essayer mais j'ai peur de m'accrocher à un seul petit espoir. Je ne sais pas ce que je vais faire si je ne m'en sors pas. Je n'y ai pas réfléchis. Alors je préfère ne pas tenter.
— Tu as raison. Elle baisse à nouveau la tête. Excuse-moi, pour tout.
Je ne dis rien, je me contente simplement de la regarder. Je sais que quand je suis tombée malade elle a eu très peur, tout le monde a eu très peur et moi la première, mais aujourd'hui je veux juste qu'on me laisse tranquille. Je ne veux plus qu'Angela soit sur mes côtes comme elle le fait. Elle se fait du soucis pour moi et j'entends bien mais elle m'étouffe beaucoup trop. On apprend pas à un enfant à manger de manière autonome en lui tenant le couvert. Ici c'est pareil. Angela ne peut pas prétendre me sauver en me tirant comme un boulet dans ses situations dans lesquelles je pourrais être heureuse. Cela ne servirai à rien car je n'apprendrai pas de moi même à être heureuse, à me sortir de la noirceur.
— C'est bon.
Je passe ma main sur ses bras qui sont posés sur ses genoux. Elle les défait et prend ma main dans la sienne. Elle me regarde à nouveau et renifle grossièrement, elle m'offre un petit sourire avant de se pencher et de m'embrasser le haut du crâne.
— J'aimerai moi aussi te présenter mes excuses. Je n'ai pas été très gentille.
— C'est oublié déjà, elle balaye mes excuses d'une main. Un film ça te dit ? Elle chuchote presque me faisant ricaner, je me contente d'hocher la tête.
— Seulement si c'est moi qui choisit alors.
— C'est d'accord.
Je choisis donc le film, Dirty dancing, mon film préféré et le lance en me couchant pleinement dans le lit de ma soeur. Nous passons le reste de la soirée à parler, enfin Angela tente de parler mais elle abandonne sous mes réprimandes incessantes. Une fois le film finit, je vais dans ma chambre pour commencer la courte nuit qui m'attend.
🧸
Hello les filles 💛
Alors vous avez aimé le chapitre 16 ?
Sa petite discussion avec Lina ? L'association et le flashback avec Lucie ?
Ensuite, la réconciliation avec Angela ? On sait que nous ne l'aimez pas vraiment Angie 😬
Des théories pour le prochain chapitre ? Dites nous tout on vous écoute 🥰
À très vite 😘
S & C
insta: @nivanapnl
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