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treize - trinaest

« Putain qu'est-ce-qu'il m'arrive ? Pourquoi j'men sors sans vivre ? » - N.O.S, comme pas deux.

Le drap qui recouvre ma peau glisse sur mon corps lorsque je me retourne. Mes yeux fixent les rideaux de la fenêtre de ma chambre. Aucun rayon de soleil ne passe au travers de la fenêtre. Le mal de crâne que j'ai trainé toute la nuit est toujours là, cette douleur incessante tape dans toute ma tête. Elle compresse mon crâne, et joue avec de manière malsaine. Elle me laisse quelques secondes de répit pour revenir compresser l'arrière de mon crâne plus fort à chaque fois. J'ai l'impression que l'on m'enfonce un clou dans le crâne à l'aide d'un marteau. Ma tête va exploser. L'heure sur mon réveil indique qu'il est 08h16. La nuit a été courte, je l'ai passée à me retourner dans mon lit, à cauchemarder et à sans cesse ruminer mes démons. Ce putain de cancer ne me lâchera donc jamais. Je pense que je suis condamnée, même guérie ce cancer est là et il me torture toujours autant. C'est donc ça ma vie ? Ce sera toujours comme ça ? Est-ce-qu'à chaque fois que j'arriverai à oublier, ne serait-ce qu'un instant, cette foutue souffrance et à me sentir bien, elle reviendra au galop et me fouettera en plein visage ? La chute est bien plus dure que les petits moments de paix que j'ai. Autrement dit, les moments de paix que je peux avoir ne valent pas la peine quand je sais la douleur qui m'attend. Je préfère souffrir constamment. J'ai mal, ce cancer n'est plus là et pourtant j'ai mal chaque jour. Quand est-ce-que ça va s'arrêter ? Est-ce-que seulement ça s'arrêtera un jour ? Toutes ces questions sont sans réponses et me hantent. C'est ça, c'est cette douleur là qui me fait souffrir le plus, je me pose des questions auxquelles je ne pourrais jamais répondre. Je me noie dans mes interrogations, et personne n'a de réponse à m'apporter. Bordel qu'est-ce-que j'en ai marre, je veux en finir, je veux que ça s'arrête. Je veux que cette douleur parte, que cette voix qui me murmure que je ne vais pas m'en sortir parte. La souffrance physique, je peux l'encaisser aisément, mais quand il s'agit d'une douleur interne, psychologique, qui envahit ta tête et qui encercle ton coeur de manière oppressante, rien ne peut la soulager. D'un côté ma vie a peut-être un sens, j'ai un travail qui semble pour l'instant me convenir malgré les élèves qui me mettent des bâtons dans les roues, on peut considérer que Lina est devenue ce qui se rapproche le plus d'une amie sans pour autant l'être, je revois Alex, je me suis même ouverte à Nabil ce qui lui accorde le même tire que Lina. Mais à quoi bon être satisfaite de ces choses si je continue de souffrir ? La nuit a été courte, la journée sera longue. C'est dimanche aujourd'hui ce qui signifie que Angela est à l'appartement. Il est hors de question que je lui adresse la parole ou même un regard. Notre dispute est bien trop récente et je sens que sur ce coup là, je serais rancunière et sans pitié. Je n'ai pas envie de lui parler, je n'ai pas envie de la voir, je n'ai envie de rien. Si je lui adresse la parole, cela risque d'aggraver mon mal de crâne que je n'arrive pas à calmer. Je n'ai pas pris de doliprane cette nuit pour ma tête n'étant pas très fan des médicaments et même si cela peut m'aider, elle ne va pas faire disparaître la douleur pour toujours. La douleur est là et même si elle repartait elle reviendrait aussi vite, comme à chaque fois. Je décide de me redresser et d'étirer mes bras. Je vais me lever même si je n'en ai pas envie.

Putain. Je souffle.

Mes jambes touchent le sol froid de la chambre me provoquant ainsi des frissons dans tout le corps. Je traîne des pieds jusqu'à ma fenêtre pour ouvrir les rideaux. Comme à l'image de la journée qui m'attend et surtout à l'image de mon état d'esprit, le ciel est gris et de petites gouttes de pluies tombent. Je fixe la rue et regarde le peu de gens défiler sous mes yeux lorsqu'ils s'arrêtent soudainement sur une petite fille. Elle doit être âgée de quatre ou cinq ans, elle a de longs cheveux blonds tressés, un k-way rose qui contraste parfaitement bien avec le ciel grisâtre qui donne l'impression d'être dans un film en noir et blanc. Elle avance devant sa mère qui ne la regarde pas, trop concentrée sur son téléphone. La petite fille court sur le trottoir devant sa mère mais toujours à proximité quand même pour ne pas trop s'éloigner. Elle saute dans des petites flaques d'eau et rit aux éclats, elle se retourne vers sa mère pour lui montrer mais celle-ci l'ignore, secontentant de hocher vaguement la tête tout en gardant les yeux rivés sur l'écran de son téléphone. La blondinette perd son sourire mais le récupère lorsqu'elle se retourne et reprend ses sauts. Elle rit, elle rit tellement fort que je peux presque l'entendre. Elle est tellement innocente, tellement fragile. Je l'envie, j'aimerai tellement être comme elle, j'aimerai moi aussi courir dans la rue et rire tellement fort que j'aurai du mal à m'arrêter et que j'en aurai mal au ventre. J'aimerai aussi pouvoir passer d'une déception à de la joie car au fond c'est ce qu'il s'est passé. La petite fille a été déçue que sa mère ne prête aucune attention à elle mais elle ne s'en ai pas formalisé. Elle s'est retournée et a continué à jouer, créant son propre bonheur et se fichant de sa mère qui était la source de son malheur il y a à peine quelque secondes. J'aimerai aussi avoir cette faculté. Celle de me foutre de mes déceptions, d'être ma propre source de bonheur.

Malheureusement cela fait des années que je ne le suis plus, j'ai perdu toute trace d'insouciance qui m'habitait encore lorsque ce putain de cancer est apparu. Cette petite fille a de la chance, elle ne sait pas à quel point la vie est difficile, à quel point elle peut être brutale et égoïste, elle ne sait pas les épreuves qui l'attendent. Elle devra affronter les épreuves de la vie seule, sans personne, elle ne pourra compter que sur elle-même car à la moindre épreuve difficile, les personnes autour d'elle l'abandonneront. C'est inévitable, tôt ou tard elle se retrouvera seule, elle souffrira comme moi et à son tour elle verra une petite qui lui rappellera qu'elle a perdu sa fragilité. Elle n'aura peut être pas comme moi un cancer et je ne lui souhaite pas d'en avoir mais au fond, on a tous dans notre vie eu un petit cancer. Cet événement, cette personne qui vient tout gâcher, quelque soit sa taille ou même son importance, elle vient plomber notre moral et on a beau se dire qu'on doit avancer, elle reste là à nous regarder essayer d'avancer avec un boulet au pieds.

Elle et sa mère disparaissent de mon champ de vision lorsqu'elles empruntent une autre rue. Une larme coule le long de ma joue, je la balaie d'un revers de la main et quitte ma chambre. L'appartement est calme, Angela doit encore dormir et c'est tant mieux. Je file dans la cuisine et prends mes médicaments. Je ne prends pas la peine d'ouvrir le frigo ou de fouiller dans les armoires pour trouver quelque chose à manger, je vais en jeter la moitié ou je vais le vomir dans les toilettes, ce serait plus du gaspillage qu'autre chose. Je me sers uniquement un verre d'eau. La journée vient à peine de commencée que j'en ai déjà marre. Je file dans la salle de bain pour me préparer. Je retire pour mon short et le t-shirt que j'ai porté cette nuit avant de les mettre dans le panier de linges sales. Lorsque je baisse les yeux sur mon corps je ne peux m'empêcher de retenir un relent acide que je crache dans les toilettes. Mon corps me dégoûte, je n'ai aucune forme, ma peau est terne et mon torse est charcuté. Je fixe mes deux cicatrices. D'abord celle dont j'ai hérité à cause de ma greffe de poumons qui se trouve entre mes seins et continue jusqu'en dessous de ceux-ci, puis celle qui se trouve sur mon abdomen, là où j'ai été opérée du foie. Encore une fois ce cancer ne s'est pas contenté de m'atteindre à un seul endroit, comme si ça ne lui suffisait pas j'ai eu des métastases au foie ce qui m'a couté une opération et une nouvelle cicatrice. Celle que j'ai au foie ne m'atteint pas autant que celle entre les seins, peut être parce qu'elle est plus discrète et qu'elle ne se trouve pas à un endroit qui atteint l'essence même de ma féminité. Les seins sont propres aux femmes et on y tient aussi fort qu'à notre intimité. Quand les femmes sont atteintes d'un cancer du sein, c'est beaucoup plus dur psychologiquement qu'un autre cancer parce que les seins font partis de notre identité physique en tant que femme. On se sent désirée à travers eux alors le fait d'avoir une cicatrice immonde qui entoure les seins me répugne plus qu'une simple petite cicatrice au foie. Je ne prends pas la peine de faire un effort vestimentaire, un simple legging Nike gris fera l'affaire avec un vieux sweat noir. Je brosse, à la vitesse grand V, mes dents et quitte la pièce froide.

Je m'installe dans mon canapé gris au milieu du salon et fixe l'écran de télévision qui est éteint. Je rabats mes genoux contre ma poitrine et pose ma tête sur ceux-ci. Il n'y a aucun bruit, pas même celui des voitures ou du monde extérieur qui s'active. Je suis encore une fois seule avec moi-même et mes démons qui m'accompagnent. La solitude fait partie de moi, depuis quelques années déjà. On peut définir Picasso avec sa peinture ou encore Zola par son naturalisme, moi on peut me définir par ma solitude. Je pense que ça a d'abord commencé à l'annonce de mon cancer. À partir du moment où j'ai été diagnostiquée, mes amis de l'époque ont été vite mis au courant et m'ont rapidement abandonné. Il faut dire aussi que je n'ai pas cherché à les retenir et c'est ainsi que petit à petit j'ai fait le vide autour de moi, je me suis éloignée des gens qui comptait pour moi et que j'aimais. Je me suis retrouvée seule dans une course contre la vie ou la mort je ne sais pas. Je dirais plus une courte contre la mort puisqu'à ce moment là de ma vie, là seule issue possible était la mort. La vie n'était pas une possibilité et la seule chose qui comptait était de ralentir le moment où je quitterais ce monde. Avoir un cancer du stade quatre ne pardonne pas, il est quasiment impossible de s'en sortir et pourtant j'en suis la preuve même. Après de longues minutes de réflexion au sujet de ma propre vie, je saisis la télécommande et allume la télévision histoire de combler le silence de l'appartement. Je tombe sur une chaîne sur laquelle un dessin-animé est diffusé, il s'agit des « ratz ». Je ne cherche pas un autre programme et laisse les deux rats. Parfois, j'aime regardé des choses qui n'ont strictement aucun sens,  ça me détend.

Je reste plusieurs heures à regarder les dessins animés puisque quand la porte de la chambre de ma sœur claque, l'écran de mon IPhone indique 12:06. Il est rare qu'Angela fasse la grasse matinée, elle a sans doute dû sortir hier soir avec ses soi-disant amis exceptionnels ou son parfait petit copain Adil. Je n'ai rien contre Adil, au contraire j'ai discuté avec lui la dernière fois et il m'a l'air tout à fait adorable mais le principe d'une relation parfaite, toute rose me rend dingue. Ma sœur idolâtre beaucoup trop Adil et rien que de penser à leurs mimiques de couple exemplaire me donne la gerbe. Ses pieds qui traînent sur le parquet se font de plus en plus proche jusqu'à ce qu'elle s'arrête à coté du canapé dans lequel je suis affalée. Son regard sur moi est insistant mais je ne tourne pas la tête pour autant, mon regard reste fixée sur l'écran de la télé. Ces derniers jours j'ai tout fait pour l'éviter et elle aussi. Elle n'est pas du genre à venir vous reparler à la moindre occasion et moi non plus, on est aussi têtue l'une que l'autre. Ce n'est pas demain la veille qu'une de nous deux fera un effort pour reparler à l'autre surtout après les atrocités que l'on s'est dit.

Iva ?

Je fixe toujours l'écran sans prêter attention à ma sœur.

Iva s'il te plaît. Elle Insiste.

Je ne réagis toujours, je reste plongée dans mon mutisme car c'est là où je me sens le mieux. Finalement, tout intérioriser est plus simple. Plus simple pour moi et pour les gens qui m'entourent. Lors de ma dispute avec Angela, j'ai extériorisé un quart de ma peine, de ma douleur et cela ne m'a servi à rien. On dit souvent qu'extérioriser nous aide à nous sentir mieux car on ne peut pas porter éternellement le poids de notre douleur seul à bout de bras mais pour ma part c'est l'inverse. J'ai l'impression d'être encore plus mal depuis que j'ai parlé. D'un côté, j'ai mis des mots sur ce que je ressentais et mettre des mots sur ça, c'est prendre conscience qu'on va mal. Je le sais déjà que je vais mal, qu'il y a des milliers de choses qui ne tournent pas rond chez moi et l'avoir dit à haute voix me fait plus mal qu'autre chose. C'est comme si on venait d'alourdir les poids que je porte en permanence car crier toutes ces choses au visage de ma soeur me remplie de honte. Je me suis montrée faible, j'ai admis que j'allais mal et elle en a profité pour l'utiliser contre moi. Un lion ne se montre jamais faible car si il le fait, il met sa place de chef en jeu, tous les autres lions voudront le défier, l'écraser, l'abaisser plus bas que terre, le briser afin de prendre sa place. C'est instinctif, on appelle ça l'instinct de survie. Et nous, les hommes avons aussi cet instinct de survie. Au fond nous sommes comme les lions. On ne doit pas se montrer faible au risque de se faire piétiner. Et c'est exactement ce que j'ai fait. J'ai laissé ma douleur prendre le dessus et Angela en a profité. Et bordel j'ai honte. J'ai honte d'avoir été aussi faible, aussi vulnérable sur le moment. On pourrait apparenter ce sentiment à de la pudeur, quand on montre une partie intime de notre corps qui fait l'objet de complexes on a honte, honte au point de vouloir se cacher ou se taper la tête contre le mur. Ici, c'est pareil. J'ai envie de me taper le tête contre le mur pour avoir été si faible et pour avoir dit toutes ces choses.

Elle finit par abandonner face à mon manque de réaction et va vers la cuisine en soufflant pour que je l'entende. J'entends un paquet de plastique qui se déchire, elle doit sans doute se préparer quelque chose à manger contrairement à moi qui n'ai pas pris la peine de manger ce matin.

Ivana parle moi. Un couvert est jeté sur le plan de travail et au vu du bruit, j'en déduis que c'est un couteau.

Tu vois pas que je n'ai pas envie de t'adresser la parole ? Je crache.

Tu ne pourras pas me faire la gueule bien longtemps Ivana.

Si j'étais toi, je serais pas si sûre de ce point.

Tu as besoin de moi Iva, je suis ta sœur et on a toujours besoin de sa soeur. Sa voix tremble un peu, elle est au bord des larmes.

Je ne me suis jamais disputée avec Angela, du moins pas si longtemps, même après ce qu'elle a fait et pourtant Dieu sait qu'après avoir appris ça, j'aurai du la rayer de ma vie.

Putain mais tu ne comprends pas en fait.Je ricane nerveusement.J'ai besoin de personne et encore moins de toi, alors ferme là.

Arrête un peu ton cinéma tu veux, je te l'ai déjà dit je veux seulement que tu sois heureuse et...

Et quoi hein ? Je me lève du fauteuil en lui coupant la parole et me dirige vers elle. Tu vas encore me dire que tu veux m'aider et après quoi ? Tu vas encore me mettre un couteau sous les yeux pour que je me suicide c'est ça ? C'est de l'aide ça ? Dire à sa soeur d'aller se tailler les veines c'est de l'aide ?

Arrête je ne le pensais pas et tu le sais. Elle baisse ses yeux remplis de larmes.

C'est ça ouais. Si tu voulais vraiment m'aider tu me laisserais tranquille parce que j'ai besoin de tout sauf que tu me colles au cul à longueur de journée. Tu sais quoi ? Je me dirige vers le meuble de l'entrée et prends mes clefs. Je me casse, ainsi je ne te ferai pas chier et tu pourras peut être réfléchir à ce que t'as fait parce que pour une fois, c'est pas moi qui ai merdé. Je m'avance vers la porte.

Ivana, attend. Elle me suit jusqu'à l'entrée.

Encore une chose. Je me tourne, lève mon doigt en l'air et plante mon regard sombre dans le sien. Arrête de croire que parce que tu es ma sœur tu peux tout te permettre parce que pour l'instant, tu as perdu ce titre quand tu as voulu que je me foute en l'air, je dirais même quand tu as voulu me foutre en l'air.

J'ouvre la porte et sors en la claquant. J'entends les cris d'Angela derrière la porte mais je n'y prête plus attention lorsque je dévale enfin mes escaliers pour me retrouver dehors. Les larmes menacent de couler mais je ne pleurerais pas, je n'en ai pas envie. J'en ai marre de pleurer pour Angela. Et j'ai toujours trouvé ça particulièrement triste de voir quelqu'un pleurer seul dans la rue car forcement on image que la personne n'a personne sur qui compter et ici, dans mon cas, c'est la vérité. Enfin, j'ai Alex à coup sûr qui m'accueillerait les bras ouverts, Lina aussi je crois et l'espace d'une seconde, je pense à Nabil. Je pense que si j'appelais Nabil, il viendrait. Du moins j'en ai l'intuition. Mais je chasse vite cette idée car de toute manière, il n'y a aucune raison pourque je l'appelle, et encore moins pour aller pleurer dans ses bras. Le vent frappe sur mon visage et la fine pluie s'écrase sur mes cheveux. Je ramène ma capuche sur le haut de ma tête et enfonce mes écouteurs dans mes oreilles. Love yourself de Justin Bieber débute et ma marche dans la ville commence. J'erre dans la nuit seule, sans même savoir où je vais et je crois que j'aime ça. Marcher sans avoir de but, de direction fixe. J'ai l'impression que c'est exactement ce qu'il se passe dans ma vie. Je vis mais pourquoi ? Dans quel but ? Je n'en ai aucune idée, chaque jour je me lève en me demandant pourquoi je vais travailler. Pourquoi je vais dans ce lycée, qui ne m'apporte rien ? Dans la vie on fait logiquement les choses par plaisir, on essaie de se trouver un travail qui nous plait, qui nous motive, du moins c'est la logique des choses. Mais moi, je ne sais même pas si j'aime ce travail. Enfin, c'est évident que se lever et aider des jeunes à réussir c'est plaisant mais quand je vois par exemple Yanis qui s'entête à gâcher tous les efforts qu'on — lui et moi — fournit pour des raisons que Dieu seul sait, je suis vite découragée. Les enseignants sont les premiers à dire que les efforts paient mais n'est-ce pas paradoxal de tenir un tel discours quand les propres efforts des professeurs à essayer d'élever un élève au dessus de ce qu'il pense être sont eux réduits à néant par l'élève en question ? Mes pensées sont coupées par l'arrêt de ma musique et le début de la sonnerie indiquant un appel. Je regarde en vitesse la personne à l'origine de l'appel et décroche.

Mama ?

Ivana moj draga. (ma chérie)

Tu vas bien maman ?

Je vais bien oui mais... Elle hésite.

Viens en au fait maman s'il-te-plaît.

Ta sœur m'a appelé.

Je le savais. Je souffle.

Ecoute Ivana, c'est difficile pour elle tu sais.

Non maman, c'est difficile pour moi pas pour elle. Vous ne savez pas ce que je vis et vous vous entêtez à vouloir m'aider mais vous ne me comprenez pas. Je veux que vous me laissiez tranquille. Ça fait plus de deux ans qu'elle me colle au cul constamment. J'ai besoin d'air.

Ivana ça suffit. Son ton est ferme et me fait me taire instantanément. Angela est ta sœur, elle ne veut que ton bien tu comprends ? C'est toi qui t'entête à ne pas comprendre ça et à rejeter le monde entier.

Non maman parce que quand je vous regarde je sais ce que vous pensez de moi, vous me haïssez pour être devenu ce que je suis, je vous dégoute.

Ne dis pas ça. On t'aime Ivana, ça a été difficile pour nous quand tu es tombée malade mais jamais on a pensé ça de toi d'accord ? Jamais.

Va dire ça à ta fille parce qu'elle n'a pas l'air d'avoir bien compris le principe.

Je sais qu'Angela peut être bornée et énervante quand elle s'y met mais je t'assure qu'elle t'aime plus que tout. Vos relations sont tendues en ce moment, je l'entends bien mais jamais au grand jamais ta soeur ne t'a hais ou même éprouvée du dégoût pour toi. Tu es sa sœur bon dieu et crois moi quand je te disqu'elle ne veut que ton bien car c'est la vérité.

Hm.

Je te demande juste de faire un effort avec elle.

Je ne réponds rien à ma mère attendant qu'elle poursuive. Pour la première fois depuis deux ans, ce qu'on me demande me semble impossible. Pardonner tout ce qu'Angela m'a dit semble être bien hors de portée de tout ce que je peux endurer car j'ai l'impression d'avoir été trahis. Ce n'est pas tellement dans mes gènes de prendre sur moi quand on m'a déçu mais pour ma mère je vais le faire du moins je vais essayer.

Ivana ?

Oui ?

Fais-le pour moi.

Je ne peux rien te promettre Mama. Mais je vais essayer.

C'est bien. Je vais te laisser.

D'accord. Embrasse papa pour moi.

Compte sur moi moja kći (mafille).

Je raccroche et relance ma musique. Je continue à errer pendant deux heures dans la ville jusqu'à retourner chez moi. Je file directement dans ma chambre et m'assoir sur l'espère de balcon en dessus de ma fenêtre. J'allume une cigarette et la laisse de consumer seule dans un cendrier. J'ai tout sauf envie d'être ici. Ce lieu m'oppresse, comme si tout me rappelle Angela. Mes pensées fusent et je me demande ce que je peux bien faire. Qui serait assez apte à me changer les idées ? Un prénom me vient en tête presque immédiatement mais cela m'étonnerait qu'il réponde. Même si je ne supporte pas son air arrogant, je dois bien avouer que notre conversation de la dernière fois m'a bien plu alors sans réfléchir à ce que mon acte pourrait engendrer comme conséquence, je compose un message que j'envoie immédiatement pour ne pas avoir à faire marche arrière.

À Nabil :

« T'es dispo ? »

De Nabil :

« Pourquoi ? »

À Nabil :

« Envie de parler. »

À Nabil :

« Passe ton adresse. J'arrive. »

🧸

Coucou les filles 💛

Tout d'abord comment allez vous ? On espère que le confinement n'est pas trop dur pour vous ainsi que pour vos proches.

Nous revoilà avec un chapitre un peu plus sombre que les précédents mais aussi plus court.

Qu'est-ce-que vous en avez pensé ?
-Ses idées sombres ?
-Sa « discussion » avec Angela ainsi que sa mère ?
- Et enfin le petit sms à Nabil ?

Faites nous part de toutes vos pensées sur ce chapitre, comme d'hab les filles !!

Des idées pour le chapitre suivant ? 🤔

On se retrouve au plus vite pour un nouveau chapitre et d'ici là prenez soin de vous ! 😘

S & C

insta:@nivanapnl

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