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petnaest - quinze

« Quand toute ma vie devient trop sombre, bloqué dans mon lit; La lune a ses nuages, ma réflexion a ses défauts, elle peut être mirage dans mes nuits quand j'me lève tôt » - Georgio, brûle.

Lundi 03 avril 2017.

Appuyée sur l'ilot de la cuisine, mon regard est perdu dans le vide depuis au moins cinq bonnes minutes. Le temps d'aujourd'hui contraste avec celui d'hier, il fait plutôt beau dehors. Le soleil rayonne et réchauffe la terre, l'air est frais et le chant des oiseaux vient perturber le calme de la rue. Mon réveil a sonné sur les coups de 6h30. Je suis passée en vitesse par la case douche avant d'enfiler une blouse rose poudré ainsi qu'un jean bleu ciel. Lorsque je me suis réveillée ce matin, j'étais étonnement bien même après m'être réveillée en sueur avec plein de courbatures. Peut-être que c'est à cause du beau temps ? Ou alors il n'y a peut-être pas de raison particulière à ma bonne humeur. Parfois ça change, j'ai toujours été instable émotionnellement parlant alors être de bonne humeur le matin sans raison n'est pas vraiment une surprise. Et je ne serais pas non plus surprise si je change d'humeur en cours de journée sans aucune explication plausible à ce changement. En y réfléchissant bien c'est depuis ma sortie avec Nabil hier que je me sens mieux. En effet, il a su me distraire et me faire oublier le temps d'un instant mes démons et je l'en remercie d'ailleurs. Il m'a prouvé encore une fois qu'il pouvait être sérieux quand il le fallait et que nous pouvons avoir une conversation banale à propos de n'importe quel sujet, même si il a évoqué le fait qu'il ait emballé sa monitrice d'auto-école. Mais hier j'avais besoin d'une conversation ainsi, calme, posée, sans taquineries. En repensant à la journée d'hier, qui avait plutôt mal débutée, un sourire se forme sur mon visage lorsque je repense à l'accident de voiture que nous avons frôlés lui et moi. Certes c'est loin d'être drôle mais ce qui est drôle en revanche c'est que Nabil Andrieu n'a pas pu résister à l'envie d'insulter l'autre chauffard alors que lui-même était en tord. En bref, cet homme est complètement malade et c'est assez drôle même si nous avons faillis y laisser notre peau. Mais en repensant à hier, mes pensées se tournent directement vers une personne que j'avais complètement rayé de ma vie et que je ne comptais jamais revoir. Lucie. Mon ancienne meilleure amie avec qui je passais énormément de temps entourée d'autres amis à nous. Leur comportement m'a profondément déçu, et je suis certaines qu'ils me croient morte. Du moins qu'ils me croyaient morte car je me dote que Lucie va les informer de mon existence. Nabil a raison, ce sont tous de beaux enfoirés et Lucie est une belle salope. Chassant ses mauvais souvenirs de mon esprit, mes yeux quittent le vide et se concentre sur le verre d'eau ainsi que mes cachets derrière moi. Je les ingurgite quand ma soeur apparait derrière moi.

Bonjour. Elle dit doucement comme si elle était réticente.

Je ne lui réponds pas, je n'en ai pas envie. Alors je l'ignore comme chaque jour depuis notre dispute et ne traîne pas plus longtemps pour attraper mon sac et quitter cet appartement au plus vite pour me rendre sur mon lieu de travail, le seul échappatoire que j'ai en ce moment.

— Tu veux que je te dépose ?

— Pas la peine.

— Laisse moi juste deux minutes, je mets mes chaussures, je prends mon sac et....

— Non, je claque sèchement.

Je ne lui laisse pas le temps d'ajouter quoi que ce soit que je claque la porte derrière moi prenant la direction du lycée. J'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles et me dirige vers la gare de ma ville. Le chemin jusqu'au lycée me semble assez rapide et je rejoins très vite mon collègue, Louis, dans la classe.

La semaine dernière j'ai fait travaillé Yanis et ses copains pour le petit rattrapage que je prévoie pour tous les élèves ayant eu en dessous de la moyenne. J'espère les voir ce midi devant leur copie plus motivés qu'à la première tentative. La dernière fois m'a permis d'intégrer le fait que si je veux faire réagir les garçons je dois employer la manière forte. C'est pourquoi, je ne vais pas perdre de temps et appeler l'ainé de Yanis pour qu'il les fasse réagir et ce dès aujourd'hui. J'ai envie que ces gamins sortent de leur tête cette idée surfaite qu'irrémédiablement si l'on vient de cité, toutes nos chances de réussir dans la vie sont balayés par les clichés de la rue. Les élèves sont attendus pour 12h15 dans ma classe. Ils n'ont qu'un quart d'heure pour pouvoir manger ce qui, certes, n'est pas beaucoup mais ça en vaut la peine puisque je leur laisse l'opportunité de rattraper leur échec. J'espère du plus profond de mon coeur que mon plan va fonctionner.

— Tu es sûr que ça ira Ivana ?

— Oui Louis ne t'inquiète pas ça va bien se passer, je le rassure.

— Si il y a un soucis tu m'appelles d'accord ?

— Oui d'accord.

Un dernier signe de tête et Louis disparaît dans le couloir pour aller déjeuner. Il est exactement 11h30 ce qui me laisse du temps pour mettre le plan que j'ai en tête à exécution. Je chope un bout de papier et un crayon dans ma trousse et file trouver la seule personne qui pourra m'aider. Longeant les longs couloirs sombres de l'établissement, je parviens rapidement au bureau de Lina et à mon plus grand soulagement, elle s'y trouve.

—  Lina. Je toque en rentrant tandis qu'elle relève sa tête.

Oh salut Iva ça va ? Elle s'approche de moi, pose sa main sur mon épaule tout en me claquant la bise.

— Oui je vais bien merci. Hm dis moi... J'aurai un service à te demander.

Je t'écoute. Dit-elle avec son éternel grand sourire.

— Je sais que ma demande va te paraître bizarre mais Yanis et ses potes repassent leur contrôle sur le temps de midi.

— Ah oui tu m'en avais parlé c'est vrai.

— Du coup j'aimerais leur mettre un coup de pression pour leur faire comprendre qu'ils doivent bouger leurs fesses et aussi être sûre qu'ils ne fassent pas comme la dernière fois à ne rien écrire. Du coup, je voulais savoir si tu pouvais me filer le numéro de Tarik pour le faire venir.

— Ouais carrément c'est une super bonne idée. En plus si je me souviens bien il n'avait rien de prévu aujourd'hui.

Je lui tends le bout de papier ainsi que le crayon que j'ai emmené avec moi pour qu'elle puisse l'écrire. Elle l'attrape et recopie le numero du plus grand des frères de Yanis.

— En plus ça  va leur faire du bien un petit coup de pression de Tarik. Lina poursuit.

— J'ai directement pensé à lui, je sais qu'il leur faire peur alors j'en profite. Je dis.

— Tu as bien fait. Parfois il faut combattre le mal par le mal. Et voila ! Elle se redresse et me tend le papier que j'attrape.

— Merci Lina, c'est gentil.

— Avec plaisir.

Je lui souris sincèrement et rebrousse chemin jusqu'à ma classe. Je chope mon téléphone au plus vite dans ma veste en jean et compose en deux temps trois mouvements le numéro de Tarik. Je colle le téléphone à mon oreille en m'essayant sur une table. Au bout de la troisième sonnerie, il décroche.

Ouais ? Il décroche d'une voix réticente.

— Bonjour Tarik c'est Ivana.

— Ah ouais, salut Ivana. Y'a un problème avec mon reuf ? Il demande directement d'une voix stricte.

— Non ne t'inquiète pas. Enfin, je tripote le bout de papier entre mes doigts distraitement, ce n'est pas vraiment un problème mais je voulais savoir si tu pouvais venir au lycée pour 12h15 ?

— Euh ouais mais pourquoi ?

— Je ne sais pas si Yanis te l'a dit mais il a eu un gros échec à un contrôle lui et ses potes et je leur donne l'opportunité de le repasser ce midi.

— C'es gentil de ta part. Il répond maladroitement.

— C'est tout à fait normal Tarik, seulement je me demandais si tu pouvais passer au lycée pour surveiller avec moi le contrôle ? J'ai peur qu'ils ne le prennent pas au sérieux et quand bien même je suis leur professeur, mon autorité sur eux à des limites alors que toi... Je veux juste leur faire comprendre que dans la vie pour avoir ce qu'on veut faut bosser. Et je pense que si ça vient de toi ils t'écouteront plus.

— Ouais en gros tu veux que je les démonte quoi ? Il ricane.

— Bah ouais. Je pouffe. Mais je ne veux pas qu'ils aient trop peur non plus tu vois ?

— Ouais je vois mais t'inquiète je vais gérer. Donne moi 20 minutes et je suis là ok ?

— Oui pas de soucis tu as encore le temps devant toi, tant que tu es là pour 12h15 c'est parfait.

— Je serais là à l'heure.

Je raccroche et souffle lourdement. Je remarque que durant ce coup de fil j'étais assez stressée puisque le bout de papier avec le numero de Tarik se retrouve en piteux état. Tarik m'impressionne c'est certain mais ce n'est pas la même sensation qu'avec Nabil. Enfin si, ils ont tous les deux ce charisme qui te fait les admirer en secret et qui te fait bégayer quand ils t'adressent la parole. Mais quand je parle avec Tarik je suis plus impressionnée dans le sens où cet homme inspire le respect directement. Nabil aussi évidemment inspire le respect mais Tarik est plus du genre à avoir le vécu et avoir la prestance d'un père de famille alors qu'avec Nabil je suis plus impressionnée par le regard qu'il porte sur moi. Certaines personnes te font te sentir toutes petites rien qu'en un regard, Nabil en fait parti. J'attrape ma pomme et commence à la manger en attendant l'arrivée de Tarik. Une heure plus tard, il frappe à la porte de ma classe à 12h13. Il est à l'heure c'est parfait, il ne reste plus qu'à attendre les élèves . Il s'avance vers moi et me tend son poing pour me tcheker.

— Ça va ?

— Bien et toi ? Je te dérangeais pas ? Je demande à mon tour en percutant son poing.

— Tranquille et non t'inquiètes. Alors dis moi tu veux que je leur dise quoi ?

— Honnêtement j'ai pas de speech particulier que je voudrais que tu leur dises. Je veux juste qu'ils essaient de se rendre compte de la dure réalité de la vie. Je sais que sur le moment ils peuvent me trouver casse couilles mais je sais qu'inconsciemment quand ils auront réussi à avoir leur bac et qu'ils entreront peut être dans le supérieur ils me remercieront. J'ai juste pas envie qu'ils pensent plus tard « putain madame Horvat avait raison ». Rien n'est jamais acquis dans la vie alors ils doivent travailler surtout qu'ils en sont capables.

— Je suis d'accord, je vois ce que tu veux dire. J'vais leur dire.

Alors que j'allais répliquer quelques coups se font entendre sur la porte. Tarik et moi nous retournons et apercevons la jeune Léna suivie par deux autres élèves mais aucune trace de Yanis, Sabri et Joris.

Et les autres ? Je demande à mes élèves.

— Je sais pas où ils sont madame, me répond calmement Léna en s'installant.

— Bon on va attendre un petit peu alors, en attendant profitez-en pour relire vos feuilles avant le contrôle. Je me retourne vers Tarik dont le visage s'est assombri. Je sais pas ce qu'ils font, je les avais prévenu en plus.

— T'inquiète je vais leur faire comprendre qu'ils auraient dû être à l'heure.

Après cinq bonnes grosses minutes à attendre dans le calme, les trois acolytes débarquent dans une démarche complètement je m'en foutiste tout en ricanant comme à leur habitude. Mais lorsque leur regard tombe sur le regard sombre de Tarik, tous se taisent et semblent ralentir considérablement leur avancée.

— Vous êtes en retard.

— Ouais ça va de deux minutes.

— Répond encore à ta prof et tu vas manger mon poing. Tarik répond sèchement en lui lançant un regard noir.

Les trois adolescents se taisent et entrent en vitesse dans la salle.

— Yanis tu vas devant, Joris devant à gauche et Sabri devant à droite. Je les place en commençant à placer devant eux les contrôles de façon à ce qu'ils ne les voient pas.

— Quoi ? Non mais j'suis plus productif derrière, répond Yanis.

— Toi ou ton tel ? Une nouvelle fois, Tarik lui lance un regard qui produit le même effet que tout à l'heure : Yanis ne bronche pas et obéit à mes ordres.

— Bien, donc comme prévu vous avez une partie grammaire, une partie compréhension de texte et une expression écrite qui se résume à une critique. Vous disposez d'une heure. Je vous souhaite bon courage. Vous pouvez retourner les copies.

— Sah pourquoi on fait c'truc, râle Sabri.

— Parce que t'as pas l'choix. Tu crois qu'on a fait comment pour arriver jusqu'ici ? Que c'est venu d'un coup en claquant des doigts ? Tu crois que c'est une fierté d'avoir été dans la bibi pour nourrir ma diff ? Tu crois que j'suis fier d'avoir été en prison pour ces merdes ? Tu crois qu'on sera toujours derrière vous ? Non donc construisez vous un avenir. Vous avez intérêt à me remplir ça correctement où je vous fais bouffer votre feuille et le sol. Il claque d'une voix menaçante en l'accompagnant d'un regard noir envers son frère et ses deux amis.

Les adolescents ne disent plus rien et se concentrent sur leur feuille. Je souris doucement et murmure un merci à Tarik. Je m'assieds derrière le bureau et Tarik fait de même. Nous commençons tranquillement à surveiller les élèves. Au bout de dix minutes Tarik m'interpelle.

— Eh, il chuchote. J'suppose que j'peux pas fumer de teh ?

— On est dans un lycée Tarik, je réponds sur le même ton.

Il ronchonne et retourne naviguer sur les réseaux sociaux. L'heure se passe bien, les élèves rendent leur copie et s'éclipsent pour aller en cours. Quant à moi, je raccompagne Tarik à la sortie du lycée.

— Merci encore, je dis. C'est super sympa c'que t'as fait.

— T'inquiète, c'est normal. Si t'as encore d'autre problème avec mon frère, n'hésites pas à m'appeler.

— C'est pas un garçon méchant. Il est juste découragé et c'est mon rôle de le pousser à reprendre confiance en lui et à se motiver. Il peut y arriver je le sais. Il est intelligent.

— Ouais mais tous ne le font pas.

— Alors ça sert à rien d'être prof, je hausse les épaules.

Tarik approuve en hochant la tête. On se salue et chacun part de son coté, lui surement chez lui et moi vers le lycée. Le reste de la journée se passe bien. Je rentre chez moi vers dix huit heure. Lorsque je franchis le pas de la porte, une bonne odeur de lasagnes vient à moi. Angela semble essayer toutes les techniques pour se faire pardonner dont celle ci : me concocter mon plat préféré. Mais ça ne marchera pas, je ne cederai pas. Je file dans ma chambre sans lui adresser la parole et me change pour enfiler mon pyjama afin d'être plus à l'aise. Vers dix neuf heure, mon téléphone sonne. Je l'attrape et décroche en me redressant sur mon lit.

Salut. Me dit mon ami visiblement de bonne humeur.

— Salut toi. Je souris inconsciemment.

Comment ça va aujourd'hui ?

— Ça va.

Sûr ?

— Hm.

Iva tu...

Et toi comment tu vas ? Je demande directement pour changer de sujet.

Je n'ai pas envie de m'attarder sur mon humeur car clairement, je ne sais pas dans quelle humeur je me trouve. Je suis quand même satisfaite de ma journée, les garçons ont l'air d'avoir travaillé mais je n'arrive pas à me réjouir correctement. Comme si je n'en avais pas l'energie, comme si je n'avais pas de raison. Et ça m'agace fortement. Car même quand une journée se passe bien, je n'arrive pas à être un minimum heureuse, et je ne sais pas pourquoi.

— Oh bah ça va écoute. Je t'appelais pour prendre des nouvelles.

— Des nouvelles ?

Bah ouais comme à l'époque où tu m'appelais pour me raconter les dernières nouvelles de ta journée.

Tu perds pas le nord toi hein. Je ris doucement.

— Du coup c'est quand tu veux j'ai toute la soirée.

Alex je n'ai quasiment pas de vie sociale, aucun ami, je ne sors pas. Comment tu veux que j'ai des choses à te raconter ?

Merde c'est vrai, on va devoir remédier à ça alors. Il semble réfléchir. Mais du coup tu n'as rien à me raconter ?

Non Alex, rien du tout.

Sûre ?

Alex !

— Roh ça va si on ne peut même plus rigoler.

— T'es incroyable.

— Je sais mes conquêtes me le disent souvent au lit.

— Alex ! Je le gronde gentiment.

— Quoi ? Il rit de sa voix grave. Bon je veux bien que tu n'ai pas de nouvelles mais raconte moi au moins ce que t'as fait de ton week-end.

— Pas grand chose. Je suis allée boire un café et..

Je n'ai pas le temps de continuer ma phrase qu'il me coupe déjà pour m'assaillir de questions.

— T'as été avec qui ?

Euh bah personne.... Enfin c'e...

Iva tu ne vas quand même pas me faire croire que t'as été de ton plein gré boire un café un dimanche après-midi toute seule. Il insite bien sur le mot « seule ». Alors c'était qui ?

— Personne Alex.

Il est beau au moins ?

— Alex c'est personne.

Tu l'as rencontré comment ?

Alex s'il te pl..

Attends. Il crie presque dans le téléphone ce qui me fait sursauter. Me dit pas que tu sors avec une femme ? Note que je n'y vois pas d'inconvénients au contraire, c'est juste que ça me surprendrait quoi j'aurai jamais cru que tu étais de ce bord là.

Alexandre. Je reprends fermement.

— Oui pardon.

Donc je disais que j'ai été boire un café hier, ne cherche pas à savoir avec qui, et j'ai revu Lucie. Je marmonne.

Attends quoi ? Lucie Kojn ? Ta pote pétasse de ton ancien lycée ? Il semble ahuri.

Oui c'est elle. Je souffle.

Je regarde autour de moi et cherche de quoi me détendre. Je n'aime pas du tout penser à la possibilité du retour de Lucie dans ma vie. Elle a été quelqu'un de très important dans ma vie même si son influence n'était pas forcement la plus positive qu'il soit. C'est tout le contraire, elle ne m'a apporté que des ennuies et m'a forcé à faire des choses que je ne voulais pas faire sur le coup. Elle avait une emprise sur moi qui a fait que je n'ai pas eu le recul nécessaire pour avoir un avis objectif sur certaines situations de ma vie. Mais au final je n'en ai tiré que des morales et je suppose que ça m'a fait grandir. La rayer de ma vie a été un vrai déchirement pour moi même après tout le mal qu'elle m'a fait. De toute maniere ceux qui nous blessent le plus sont toujours les gens à qui on tient le plus. Alors comme on dit ce fut un mal pour un bien. La revoir après tant de temps passé m'a fait comme un choc, m'a ramené des années en arrière, ces années pendant lesquelles j'ai été délaissée pour par elle. Et peut être que c'est à cause d'elle que je ne veux plus me lier d'amitié avec personne. Pourquoi entretenir des relations amicales pour finir par souffrir ? Est ce que tout ce qu'on fait dans la vie vaut le coup ? Est ce qu'avoir l'amour du risque est bien ? Le risque d'aimer pour à la fin être possiblement blesser ? Car aucune amitié au monde n'est parfaite, il y a toujours des moments où l'un merde et l'autre finit par souffrir. Et après tout ça, je ne suis pas sûre d'être prête à m'impliquer pleinement émotionnellement parlant dans des amitiés qui pourront me faire du mal. Finalement, je décide de me poser sur l'espèce de banc devant ma fenêtre et d'allumer une cigarette que je laisse comme d'habitude se consommer seule. J'ouvre la fenêtre pour atténuer l'autre nauséabonde de la nicotine.

Elle voulait quoi celle là ? Il crache.

Bah enfaite, elle travaille dans le café où je suis allée et c'est elle qui m'a servi. Du coup elle m'a parlé un peu mais j'en avais pas du tout envie après tu sais quoi.

— C'est normal ! J'espère pour elle qu'elle ne me croise jamais dans la rue parce que je ne me retiendrais pas de lui dire c'que je pense d'elle. Il rit amèrement.

T'inquiète Alex tu n'auras pas à le faire parce que je ne compte de toute façon pas la revoir.

J'espère bien ! Bref parlons d'autres choses parce que je commence à avoir des pulsions. T'as parlé à ta soeur ?

C'est moi qui vais palpiter là Alex. Je soupire. Non je n'ai pas été lui parler.

Ivana écoute moi, il commence calmement d'une manière bien trop sérieuse. Angela n'aurait jamais dû te dire ce qu'elle a dit d'accord ? Je ne cautionne pas du tout ce qu'elle a dit mais tu sais, elle était en colère et je suis sûr qu'elle s'est emportée sans se rendre compte de ce qu'elle disait.

C'est pas une raison Alex.

Je sais Iva et tu as raison, mais ce que je veux dire par là c'est qu'elle n'a peut-être pas fait attention à ce qu'elle disait et je mets ma main à couper qu'elle ne le pensait pas et qu'elle s'en mord les doigts depuis que c'est sorti de sa bouche.

Elle m'a blessée Alex.

— Pardon Iva, ne le prend pas mal mais ça fait combien de temps que tu la blesses par ton comportement ? Bien sûr ça n'excuse pas ses paroles parce que c'est pas « oeil pour oeil dent pour dent » mais ce que je veux dire c'est qu'elle est aussi blessée que toi. Et peut être que ce jour là c'est la goutte d'eau qui a fait débordé le vase. Vous avez besoin l'une de l'autre, essaye d'aller lui parler. Ce n'est pas bon de rester sur vos deux positions, mettez de l'eau dans votre vin chacune et peut-être que ça s'arrangera.

— C'est pas aussi facile Alex. Tu ne sais pas tout.

— Dis moi alors.

— Je ne peux pas, je marmonne. Elle a fait quelque chose d'impardonnable pendant que j'avais le cancer.

— Sauf que tu ne peux pas lui reprocher. Si tu as décidé de lui parler même après ça, ça veut dire que tu lui pardonnes donc tu ne peux pas lui balancer ça à la gueule maintenant parce que vous êtes fâchées. Ce serait bas de ta part. Si tu veux vraiment parler de ça, détache cet événement de votre embrouille.

— Je sais pas si j'en suis capable.

— Tu déconnes ou quoi ? Si il y a bien une personne qui peut tout supporter, c'est bien toi. Il suffit juste de te donner les moyens de rendre les choses plus faciles Iva.

Hm.

Ça ne te coûte rien de lui parler.

Je sais, je vais y réfléchir Alex.

Oui réfléchis-y.

Je vais te laisser. Merci.

Merci pourquoi ?

— D'être là.

— Dis pas de conneries c'est normal. See you little bee.

Da.

Je raccroche et écrase la cigarette dans le cendrier. Je ferme la fenêtre et vais me servir une petite part de lasagnes en ignorant Angela. Quand je passe près d'elle, elle me lance un petit regard mais décide de m'ignorer également ce qui me fait froncer les sourcils. C'est à moi de l'ignorer pas à elle. Ne devrait-elle pas essayer de me parler ? Elle croit peut être qu'en m'ignorant je vais céder mais c'est tout le contraire. Pendant près d'un an j'ai vécu seul, enfermée dans ma chambre avec quasiment aucun contact alors je peux très bien revivre cette période. J'étais d'ailleurs beaucoup plus sereine, plus apaisée si on peut dire ça. Certes je n'étais pas en dispute avec ma soeur je n'avais pas charge émotionnelle sur le dos mais je suis sûre de pouvoir le supporter. Je repars donc dans ma chambre pour aller me poser à nouveau sur le banc sous ma fenêtre. Je pose mon assiette sur le rebord de la fenêtre et attrape mon sac. J'extirpe les copies de celui-ci et commence à corriger les contrôles de mes élèves. Je serais intransigente sur cette correction. C'est déjà une très grande opportunité que je leur accorde alors ils ont intérêt à ne pas avoir raté ce test. Je terminerai ma correction par les copies de Yanis et ses amis, appréhendent dès à present le moment où je devrais les corriger. Mes premières corrections me mettent plutôt de bonne humeur, la plupart sont entre 10 et 15. J'attrape les copies de Joris, Yanis et Sabri et commence par celle de Yanis. Après ma correction, il a obtenu un 10 ce qui pour moi n'est tout de même pas négligeable. C'est pile la moyenne et j'ai été extrêmement dure sur la notation. Je pense qu'avec une notation normale il aurait pu obtenir un 11 voir un 12.  Au final ce qui me satisfait le plus c'est de voir qu'il en est capable et j'espère que lui aussi le verra à travers cette note. Je m'apprête à attraper la copie de Joris lorsque mon téléphone sonne indiquant un message. Je l'attrape et découvre non sans surprise un message de Nabil.

De Nabil :

Alors ? Comment s'est passé ce contrôle ?

A Nabil :

On dirait bien que c'est toi qui m'harcèle.

De Nabil :

Je sais que la seule chose que tu attends le soir c'est mon message.

A Nabil :

Si tu savais... J'en dors quasiment pas de la nuit quand j'ai pas ton message.

Trop indispensable à ma vie.

De Nabil :

Je note. T'en auras un tous les soirs maintenant.

A Nabil :

Tu m'en vois ravie.

De Nabil :

Alors cette note ? Bonne ou mauvaise ?

A Nabil :

Tu ne m'extirperas aucune information.

De Nabil :

On verra ça vendredi.

A Nabil :

Comment ça vendredi ?

J'attends une réponse de sa part mais elle n'arrive pas. Je regarde mon téléphone toutes les minutes et aucune réponse ne vient. Pourtant il a lu le message puisqu'il y a l'indication « lu » qui s'inscrit en bas du message mais les trois petits points n'apparaissent jamais.  C'est avec une boule au ventre que je termine de corriger les deux dernières copies et que je vais me coucher.

🧸

Coucou les filles 💛

Chapitre posté plus tôt que d'habitude ! Ça change des 03h du matin vous ne trouvez pas ? 🤣

Chapitre un peu plus « lent » et notre Nabil national était un peu absent, mais on espère que vous avez quand même aimé ?

Comme d'hab donnez nous votre ressenti les filles. On prend les commentaires positifs et négatifs (tant que c'est constructif bien sûr ) alors allez-y !

À bientôt pour la suite qui s'annonce mouvementée 🤭

Des bisous S&C 🥰

insta: @nivanapnl

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