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deset - dix

« La misère est si belle. » - Ademo, La misère est si belle.

Rien n'a changé, tout est exactement comme avant. La pièce est pareille que lorsque je l'ai quitté il y a deux ans pour la dernière fois. Elle est composée de ce même canapé gris, qui esthétiquement parlant n'a rien pour lui mais qui niveau confort n'a rien à envier aux autres, où nous passions des heures à discuter et déconner. Il y a toujours cette tête de mort accrochée au mur en signe de décoration au dessus de la télé datant de l'époque de sa rébellion avec ses parents, la petite table basse en verre est toujours sur le tapis en poil blanc et la tasse dans laquelle je bois mon café est la même depuis la dernière fois. Non rien n'a changé ou presque et cela me réconforte. J'ai l'impression que ces deux horribles années ne sont pas passées, que je suis toujours en 2014, période où ma vie n'était pas qu'un ramassis d'emmerde et dans laquelle je pouvois me considérer encore comme une personne normale, heureuse. Cela fait des années que je n'étais plus revenue dans cet appartement parisien dans lequel je passais une grande partie de mon temps à l'époque. Je n'ai pas mis beaucoup de temps à arriver ici, je me souviens parfaitement du chemin. Pour y arriver je suis passée devant le café « Le harper's » qui est un incontournable du quartier et où nous nous arrêtions en fin de journée au moins une fois par semaine, c'était notre petit rituel. Ensuite il faut descendre la rue du Passeur pendant au moins cinq bonnes minutes pour après bifurquer à l'angle de la rue, continuer tout doit, tourner à gauche dans la rue de sa résidence passer devant l'épicerie dite de Dino avant d'arriver enfin devant la porte de son bâtiment. J'ai appuyé sur la sonnette, il n'a pas tardé à décrocher et m'avait lâché un « ok monte » après lui avoir dit que c'était moi. J'ai grimpé à toute vitesse ses escaliers afin d'arriver à l'appartement 24 du troisième étage. Son expression en m'ouvrant la porte n'est pas surprise. C'est comme s'il m'attendait, comme s'il savait que j'allais venir le voir tôt ou tard. Après tout il me connaît plutôt bien, il sait comment je fonctionne, il sait déceler chacune de mes pensées et lit en moi comme dans un livre ouvert. Au début de notre amitié, cela m'avait un peu dérouté, j'étais pas vraiment habitué à ce qu'un être me ressemble autant et me comprenne aussi bien. On s'est connu à dix huit ans et notre relation est rapidement devenu comme aucune autre, si bien que je ne saurais mettre un mot sur celle-ci. Ce n'est ni mon meilleur ami, ni mon ami. C'est entre les deux. Je crois que c'est un peu comme un frère jumeau, on pense les mêmes choses aux mêmes moments, en un regard on se comprend, parfois il me fait la morale, parfois il me réconforte, parfois il fait les deux. Je suis rapidement arrivée devant son palier, il m'attend la porte ouverte. Je m'arrête devant, comme honteuse de venir ici après deux ans de silence radio de ma part.

— T'as pleuré ? Il demande. Je hoche la tête. Viens.

Après avoir posé à peine un pied dans son appartement je me jette littéralement dans ses bras pour fondre en larme. Une fois de plus j'en ai besoin, j'ai besoin de faire évacuer cette eau salée. Et en pleurant, je ne peux m'empêcher de ressentir un sentiment de honte. De honte de l'avoir abandonner, de m'avoir abandonner, de pleurer dans ses bras en me sentant faible. Aucun de nous deux ne parle. Il se contente de me prendre dans ses bras et de frotter sa main contre mon dos en signe de réconfort, son pouce fait des cercles sur ma nuque, jouant avec mes cheveux. J'évacue toutes les larmes que je retiens depuis le début de la journée.

— Pleurs, ça va te faire du bien. Tu vas moins pisser après.

Je lâche un rire et me détache de lui en essuyant mes joues une fois ma crise finie.

— T'as prévu de chialer une nouvelle fois dans la soirée ? Que j'aille pas me changer pour rien, comme ça tu me niques qu'un pull au lieu de deux.

— T'es pas drôle, je dis en riant entre deux suffoquements.

— Pourquoi tu ris alors ?

— Seulement parce que j'ai pitié de toi et ton humour foireux.

Il me dit de m'installer au salon en partant dans sa chambre se changeant sans oublier de me faire un doigt d'honneur au passage. Je m'installe donc sur ce canapé gris et encore une fois, en m'affalant dessus, j'ai l'impression de revenir deux ans en arrière. J'ai l'impression dans cet appartement, d'être un peu comme la Madeleine de Proust qui quand il goute une madeleine, lui rappelle exactement la même que celle de sa tante. Ici j'ai l'impression de retrouver la même sensation qu'il y a deux ans et c'est assez con car c'est exactement le même canapé et pourtant j'ai l'impression qu'il est différent, peut-être que c'est parce je suis différente ? Il revient avec ma tasse et s'assieds à mes côtés.

— Raconte moi.

— Je ne sais même pas par quoi commencer. Cette journée ? Ces deux dernières années.

— Parce qu'elles sont différentes ?

— Non, tu as raison. C'est la merde Alex. Je te jure il y a rien qui va depuis ça. Tu sais ce qu'a fait Angie ? Elle a appelé une psy qui est venue chez nous en prétextant vouloir m'aider. Mais tu sais bien ce que j'en pense hein ? Tu me connais, tu sais que j'en ai rien à foutre. Alors j'ai renvoyé cette psy illico presto chez elle. Et ensuite j'ai explosé. Je te jure, j'ai déversé deux ans de haine sur elle. Je me suis disputée avec elle. C'était horrible on s'est crachée des choses en pleine gueule et putain je pensais que j'allais jamais être capable de lui dire ce que je lui ai dit. Et tu sais ce qui est le pire ? C'est que toutes ces choses ignobles qu'on s'est balancé dans le but de blesser l'autre étaient vraies. Tout. Puis je suis allée me donner en spectacle dans une putain d'association de merde à coté de l'hôpital. Je ne voulais pas rentrer à l'appart alors j'y suis allée et j'ai parlé comme si j'étais seule alors que pas du tout. Dix inconnus me fixaient, ahuris que je puisse tenir de tels propos. Après ça j'avais toujours pas envie de renter à l'appartement alors je suis venue ici parce que je me suis rappelée tous les bons moments passés, dis-je en baissant la tête.

— Tu as bien fait. Tu sais bien que quand tu vas mal tu pourras toujours venir me voir.

— Merci. Je sais que tu me comprends toi.

Et c'est vrai, Alex est l'une des seules personnes de mon micro-entourage capable de me comprendre. Avant que je ne sombre et que tout devienne compliqué pour moi, je passais le plus clair de mon temps avec lui, on ne faisait pas grand-chose si ce n'est que quelques sorties comme un ciné ou un resto et bien entendu, des beuveries à n'en plus finir. Et croyez moi, un américain et une croate dans un bar, ça fait beaucoup de bière et de rajika*. Dès le début il a su me cerner, rien ne pouvait lui échapper et j'ai l'impression que c'est encore le cas aujourd'hui, même après deux ans de séparation. C'est bête et cliché, mais Alexandre est le genre d'ami avec qui, même après dix ans sans se voir, la relation et le lien restent les mêmes. C'est toujours lui que je venais voir quand je n'étais pas bien, lui qui m'écoutait et me conseillait sans me juger péjorativement. Mais lorsque mon cancer a frappé, tout a changé. Ma vie a littéralement pris fin. Plus rien ne comptait pour moi sauf l'envie de quitter ce monde à tout prix et j'ai alors cessé toute activité comme mes cours ou encore le job à la boîte de nuit pour ensuite faire petit à petit le vide autour de moi en me séparant de mes amis y compris Alex.

— Pourquoi tu m'as laissé entrer ?

— Comment ça ?

— Je t'ai traité, jeté comme une merde. Tu devrais être furieux contre moi.

— Si je l'étais ça ne changerait rien au fait que tu l'ai fait. Et est ce que ça te ferait te sentir mieux ?

— Pas vraiment.

— Alors je n'ai aucune raison de l'être. Il répond en buvant une gorgée de son café noir.

— Et pourquoi t'es jamais revenu ?

— Comme tu l'as si bien dis, tu m'as jeté. J'attendais seulement ton appel dans lequel tu m'implorerais de revenir car tu ne peux pas vivre sans moi.

— Tu peux encore attendre pour cet appel, je ris.

— Tu aurais aimé que je revienne ?

— J'en sais rien. Sûrement oui. Je t'ai pas jeté de plein gré, enfin si. C'est juste que quand je t'ai jeté, je venais moi même de me faire jeter par mes meilleurs amis alors que je me suis dit qu'ils avaient raison, que c'était égoïste de te demander de m'accompagner alors que chaque jour, je perdais une partie de moi. Mais je crois que si j'étais venue à mourir, j'aurai aimé être accompagnée jusqu'au bout, au moins d'un ami, même si ce n'est pas celui auquel je pensais quand je quitterais ce monde.

Je sais que même si c'est un très bon ami à moi et qu'il est le seul à savoir qui je suis réellement, rien ne pouvait me sauver pas même lui et ses paroles rassurantes à ce moment là.

— Tu penses vraiment être l'égoïste dans l'histoire ? Les égoïstes sont les ploucs qui t'ont laissé tomber au moment où tu en avais le plus besoin. C'est normal de faire cette demande, et c'est même légitime. Alors certes c'est égoïste de nous demander de te voir mourir sous nos yeux, mais c'est encore plus égoïste de refuser de t'accompagner jusqu'à ce que tu partes. Car ta douleur dépasse la notre. Alors bien sur que j'aurai accepté. Et si par malheur je devrais avoir à prendre cette décision, je t'accompagnerai à chaque fois.

Lorsque je l'ai revu le week-end dernier ça m'a fait penser à tous ces moments que l'on a passé ensemble, dont ceux où je pouvais avoir des conversations comme celles-ci. Aujourd'hui plus que d'habitude je ressens le besoin de me confier à nouveau à lui au lieu de le faire à une psy qui ne me connaît ni d'Ève ni d'Adam.

— T'as pris tes cachets ?

— Comment tu sais que j'en ai ?

— Pas besoin d'avoir un doctorat en médecine pour savoir que chaque greffe demande des médicaments anti-rejet.

— Non, je les ai oublié chez moi en partant tellement j'étais sur les nerfs.

— A quoi tu joues ? Tu crois que ta vie c'est la roulette russe ?

— Est ce qu'on peut passer une journée tranquille ce soir sans embrouille, sans pique ?

Bon très bien. Tu sais quoi ? Dit-il en se relevant du canapé d'un coup.

Quoi ? Dis-je le regardant avec une lueur d'incompréhension dans le regard.

— Soirée pizza, film ça te dit ? Attends ne dis rien c'est non-négociable.

— Uniquement si c'est moi qui choisis le film alors ?

— Ça marche mais t'as pas intérêt à me taper un film de science fiction.

Pierre-feuille-ciseaux ? Dis-je en le défiant du regard.

— Ok mais je vais gagner tu le sais ça ?

On va voir ça. Ramène toi. Dis-je en tapotant la place à coté de moi.

— Pierre feuille ciseaux, on dit en même temps. Je fais pierre et lui ciseaux.

— 1-0.

— Tu triches !

— Mais comment veux-tu que je triches ? C'est un jeu de hasard !

A vrai dire, tout est une question de statistique et de probabilité. Le premier coup est souvent révélateur qu'on le gagne ou non. J'ai fais pierre, lui ciseaux. Chaque coup est calculé en fonction de la prévisibilité du mouvement de l'autre. Et même si ce n'est pas le cas et que nous allons avoir égalité, la plupart du temps le cycle des signes se répète, je n'aurai qu'à mémoriser son cycle et ainsi, je pourrais le battre. Mais dans ce cas, il va penser que je vais changer de signe à coup sur. Alors je n'aurai plus qu'à contrer son mouvement. Il va faire pierre, et moi feuille.

— Pierre-feuille-ciseaux. Bingo.

— 2-0.

— Je te jure que tu triches Iva !

— C'est pas de ma faute si t'as un karma de merde ou que tu n'as aucune stratégie. Aller une troisième fois.

— Pierre-feuille-ciseaux.

— 3-0.

— Non c'est pas juste, comment ça se fait que tu gagnes 3 fois d'affilés déjà ?

— Le talent Alex, mais tu dois pas connaître d'après ce que je vois.

— C'est ça ouais.

— Va commander les pizzas je vais mettre le film.

Les pizzas n'ont pas tardé à arriver pour notre plus grand bonheur. Nous nous installons dans son fauteuil, les pieds tendus sur la table basse du salon et nous regardons un film que je mets à chaque fois et que j'adore regarder à savoir Matrix. Dès les premières secondes du film, Alex m'agresse.

— T'es sérieuse là ?

— Quoi ? Je demande après avoir avaler ma bouchée de pizza chèvre-miel.

— T'as mis en français. Change moi ça met moi le en anglais.

— Oh non j'ai la flemme ce soir ! De lire les sous titres et tout, trop épuisant.

— Je rigole même pas, tu changes ça, la version française est nulle. Tu as trop pris de mauvaise habitudes en mon absence, va falloir remédier à tout ça.

Je souffle légèrement et change la langue dans le menu avant de relancer le film. Alex n'a pas reparlé de ce sujet et je lui en suis reconnaissante. Et même si on n'en a pas reparlé en partie car on veut passé une bonne soirée, je suis convaincue que c'est aussi parce que je n'ai pas besoin de mettre des mots dessus pour qu'il comprenne ce que je pense, ce que je ressens. Il sait que je suis mal dans ma vie, dans ma peau et qu'aucune phrase, aucun mot ne pourra y changer quoi que ce soit. C'est sa manière à lui de changer de sujet pour me faire, ne serait-ce qu'une soirée, oublier la vie pourrie que je traîne et pour la première fois depuis longtemps je me sens plutôt bien. Je suis bien dans ce fauteuil une pizza à la main devant un de mes films préférés avec, je le pense, un ami à mes côtés. C'est si bête comme de simples moments d'une vie comme celui là, qui n'ont rien d'extraordinaire, rien qui pourrait particulièrement emballée une personne, peuvent te procurer une sensation de sérénité. Ce petit moment de misère qui, avouons le, n'est rien d'exceptionnel, n'a rien à envier à d'autres moments. Et bordel, la misère est si belle. La misère peut t'offrir ce que tout l'argent du monde ne pourra jamais offrir : le bonheur. Et ça, je le pense vraiment. Parfois, j'arrive même à avoir de la peine pour les gosses de riches qui ne connaissent pas ça. Ils ont ce que nous nous n'avons pas : l'argent, mais pourtant ils ne pourront jamais avoir ce que nous on a eu : le bonheur et des souvenirs inestimables, que je n'échangerai jamais au monde. Nous avons aussi des valeurs que la misère nous a inculqué : la valeur de l'argent, le respect, se contenter de peu pour être satisfait. Ca, même aujourd'hui, avec ma situation, j'en suis consciente et j'en suis reconnaissante. Malheureusement cette sérénité est gâchée par la sonnerie de mon téléphone : quelqu'un tente de m'appeler. Je l'attrape et le nom qui s'affiche me donne juste envie de raccrocher.

— Tu devrais répondre, me dit Alex en voyant que j'hésite.

— Pour recevoir une leçon de morale ? Je m'en sens pas capable, ma patience a été largement épuisée pour aujourd'hui.

— Arrête de repousser tous les gens qui veulent t'aider et qui comptent pour toi. Je sais ce que tu te dis, tu te dis que c'est moins douloureux pour eux d'être rejeter plutôt que de te perdre du jour au lendemain si tu venais à mourir, mais c'est faux. Tu leur fais plus de mal en les rejetant.

Je soupire, agacée qu'il ait encore une fois raison. Je dois répondre, elle ne mérite pas ça, pas après tout ce qu'elle a fait pour moi tout au long de sa vie. Alors contre toute attente je décroche et colle l'appareil à mon oreille.

— Deux minutes, je dis à la personne que j'ai au téléphone. Je me tourne vers Alex. Je peux utiliser ta salle de bain ?

— Of course.

Je me lève et me dirige vers la salle de bain. Je suis presque toujours dans la salle de bain alors que logiquement, je devrais détester cette pièce de la maison car c'est celle où je me vois le plus dans un miroir. Et pourtant, bizarrement, c'est toujours dans une salle de bain que je m'isole. Je m'assois sur le rebord de la baignoire et focalise mon attention sur la personne au bout du fil.

— Zdravo mama.. je lâche en marmonnant. ( Bonjour maman... )

— Zdravo draga ( Bonjour ma puce ).

Un blanc s'installe, comme si personne n'osait parler. Ma relation avec ma mère a toujours été très complexe et très conflictuelle, mais cela s'est accentuée avec le cancer. Depuis qu'elle est en repartie en Croatie avec mon père pour trouver un travail et pouvoir rembourser ma greffe qui a couté environ 50.000 euros, notre relation s'est améliorée. Quant à mon père, j'ai toujours eu une relation plus fusionnel le avec lui, mais encore une fois, tout s'est dégradé à partir du cancer et comme avec ma mère, tout va mieux depuis qu'ils sont en Croatie. En revanche, à chaque fois que je les ai au téléphone ou que l'on se voit, une gêne s'installe, gêne que j'ai instauré involontairement juste après mon cancer en exprimant mon désir de mourir qu'ils n'ont pas accepté. Depuis je suppose, qu'ils ont peur de se rendre compte que ce n'était pas qu'une envie passagère, qu'elle reste ancrée en moi, peur de me briser plus que je ne le suis déjà.

— Comment tu vas ? Elle reprend doucement comme si elle marchait sur des oeufs.

— Ça va et vous ? Tout va bien en Croatie ?

— Tout va bien ici. Deda et Baka vont bien.

— Pourquoi tu m'appelles mama ? Il est plus de vingt deux heure trente, tu devrais déjà être au lit. Je la questionne préférant entrer dans le vif du sujet tout de suite plutôt que de tourner autour.

— Angela m'a appelé.

— Sans blague, je marmonne. C'est tout ce qu'elle sait faire, t'appeler dès qu'il se passe quelque chose.

— To je dovoljno. ( Ça suffit. ) J'en ai marre de vos querelles. Je ne vous ai pas élevés comme ça. Elle s'arrête quelques instants avant de reprendre. C'est assez dur pour nous d'être loin de vous alors je veux que vous restiez soudées. Elle n'aurait pas du te dire ça mais tu n'aurais pas dû la pousser à bout.

— Je rêve ou tu es encore en train de la défendre ? Après ce qu'elle m'a dit ? Elle m'a quand même dit d'aller me suicider.

— Bon sang Ivana regarde ton comportement ! Il serait temps que tu te remettes en question tu ne crois pas ?

— C'est vrai que Angela est une enfant modèle, elle n'a jamais merdé, pire elle ne vous a jamais trahi.

— Tu vois ? Dès qu'on parle de toi tu remets cette histoire sur le tapis. Tu avais dis que tu lui pardonnais alors arrête de lui reprocher ça à chaque dispute. Elle nous a peut-être trahi, mais tout ce qu'elle pourrait faire, même le pire, ne pourra jamais faire plus de mal que ce que toi tu nous infliges. Alors pardonne lui.

Mes yeux se ferment instaurant une barrière pour mes larmes. Mes doigts serrent le téléphone de colère, j'ai juste envie de le jeter contre le mur. J'ai l'impression d'être le vilain petit canard de la famille, celui qui fait toujours ce qu'il ne faut pas, celui qui blesse tout le temps et surtout, celui qu'on ne comprend pas. On me reproche mon comportement sans même se mettre à ma place.

— Praštanje, elle murmure. ( Pardon. ) C'était blessant et gratuit. Je sais que ton comportement reflète juste ta souffrance. Je me demande juste quand est-ce que ça va cesser.

— Parfois la souffrance, c'est un peu comme un saut dans une piscine. Il faut attendre d'avoir touché le fond pour prendre de l'élan et remonter à la surface.

— Et il est encore loin le fond ?

— Je znam mama. ( Je ne sais pas maman. )

Après ça, nous continuons de parler quelques minutes jusqu'à ce que je lui dise que je dois aller me coucher, ce qui est faux. Je coupe court à la conversation et retourne auprès d'Alexandre. Je me pose près de lui et essaie de me remettre dans le film, en vain. Mes pensées sont tellement éparpillées que je n'arrive même plus à savoir ce que je ressens. Du regret ? De la colère ? De la culpabilité ? De la haine ? De la rancoeur ? Je ne saurais mettre de mot là dessus à part peut être un seul, l'injustice. Mon cancer est injuste. Ma greffe est injuste. Angela est injuste envers moi. Ma vie est injuste.

— Tu penses aussi que tout ça est de ma faute ?

— J'en sais rien Little bee...

Je souris à ce surnom, il m'a surnommé « petite abeille » à l'époque où je venais beaucoup chez lui., pour ne pas dire tout le temps chez lui. J'étais très souvent chez lui alors évidemment, il a tôt ou tard découvert ma passion éphémère pour Maya l'abeille, passant du pyjama jusqu'aux céréales sans oublier la pub que je connais par coeur.

— Ca fait deux ans qu'on ne s'est pas vu alors je ne peux pas te dire si tu es en parti responsable de la situation dans laquelle tu es car je sais pas ce qu'il s'est passé. En revanche, il commence avec une pointe d'hésitation dans la voix, ce que je peux te dire et qui ne va pas forcement te plaire, c'est que, ce que t'as dis Angela peut être compréhensible mais pas excusable. Mais arrête de penser à ça, ce soir c'est détente. Raconte moi plutôt ce que tu fais maintenant. T'as repris tes études ?

— Pas du tout. Je travaille au lycée de Corbeil en tant qu'assistante d'un professeur. C'est ma tante qui m'a trouvé ce travail. Et toi ?

— Je termine mon master en école supérieur d'immobilier. A la fin de l'année je serais diplômé. Tu t'es fait des amis ?

— Pas trop. Après deux ans à être restée chez moi sans parler à personne à part ma soeur, je sais plus vraiment créer des liens.

— Oh t'inquiète c'est comme le sexe ça s'oublie pas. Ca revient en pratiquant.

— C'est une invitation ? Je demande en haussant les sourcils.

— Absolument pas. Je joue juste le pote homosexuel qu'on voit dans toutes les nouveaux films tout ça parce que l'amitié homme femme ne peut pas exister selon eux. Mais si ça en avait été une, tu aurais accepté ? Dans le sens est ce que t'es ouverte aux relations amoureuses ?

Pour une raison inconnu, l'image de Nabil me revient tête. Lui et son jogging rouge, lui et sa barbe trouée, lui et son arrogance. Si je devais être objective deux minutes, je dirais que toutes les femmes lui mangent dans la main. Ou du moins une grande majorité. Et je ne veux pas en faire parti car c'est tout ce que je déteste, être dépendante de quelqu'un, penser à quelqu'un toute la journée. Car quand on est amoureux, on pense à cette personne chaque seconde, elle ne quitte pas notre esprit et rien que de m'imaginer penser à Nabil toute ma vie me parait être une vie horrible.

— Je crois pas.

— Et le sexe ?

— Quoi le sexe ?

— Bah tu serais ok pour des relations sans lendemain ?

— Tu es bizarre avec tes questions. Et j'en sais rien. Je suppose que oui, tant que ça n'implique pas de développer des sentiments pour la personne. Mais même encore ça, je crois que je dirais non. J'ai pas envie que ça fasse comme dans les films où une des personnes ressent quelque chose. C'est cliché à en vomir.

— J'essaie juste de voir si tu es prête à avancer dans ta vie.

— Sauf que dans mon cas tout est une question de volonté.

Alexandre se tait et nous terminons le film dans le silence le plus complet. Une fois le film terminé, je remercie mon ami et rentre chez moi. Je lui envoie un message quand je suis rentrée, comme je lui avais promis. Je pars ensuite directement me coucher pour ne pas être en retard demain.

Le lendemain, lundi, quand je me réveille je file directement dans ma salle de bain. Une fois de plus, je fais abstraction de mon reflet dans le miroir et file sous la douce. Comme d'habitude, cinq minutes après je suis sortie, lavée, et je me brosse les dents. Je file dans ma chambre et enfile mes vêtements. L'appartement est calme, je n'entends pas le micro onde ou Angela claquer les placards, elle n'est sans doute pas encore debout ou alors elle est déjà partie ce qui, dans les deux cas, n'est pas plus mal. Ne pas la voir, la fuir comme je le fais, m'empêche de devoir l'affronter elle et la tristesse dans ses yeux même si maintenant il ne doit plus rien avoir dans son regard après notre dispute. Dans le pire des cas, j'y verrais de l'indifférence. La déception, la tristesse, la peine et la pitié, je connais. Mais paradoxalement, alors que c'est ce que je recherche depuis tant de temps, voir de l'indifférence dans son regard me ferait mal. Pourtant, c'est ce que je cherche. Je cherche à ce qu'elle se détache de moi car c'est la meilleure solution possible mais à y penser, c'est aussi ce qui me ferait le plus de mal. J'enfile ma paire de Stan smith blanche et rose et attrape ma veste. C'est ainsi que je claque la porte de notre appartement pour me diriger vers le RER qui m'emmènera au lycée après avoir attrapé ma pomme et avoir avalé mes cachets. Dans cette gare que j'empreinte chaque jour, je finis par croiser tout le temps les mêmes personnes. Ces hommes et ces femmes qui comme moi ont leur sac sur l'épaule ou sur le dos et qui se dirigent sans doute au travail, il y a ces étudiants qui se dirigent au lycée ou à la fac et puis il y a ceux qui n'ont sans doute pas de destination précise et qui errent seuls dans le métro fuyant la solitude de chez eux.

Le trajet passe rapidement, si rapidement que je m'étonne d'être dans notre classe habituelle. La sonnerie retentit et les élèves ne tardent pas à nous rejoindre en classe Louis et moi.

— Bonjour à tous asseyez-vous. Dit Louis.

— Ouais m'sieur Yanis m'envoie des bouts de gommes dès le matin là.

— Yanis je ne crois pas que tu sois en mesure d'aborder un tel comportement après la réunion de la dernière fois alors si tu as pour projet de ne rien faire libre à toi mais dans ce cas je te conseille de quitter ma classe ce qui, j'en suis sûre n'est pas la meilleure option et déplairait à ton père.

Je relève la tête de mon cahier et remarque que c'est Sabri dans le fond de la classe qui vient de balancer son pote. Je l'observe lui et ses copains dont Yanis alors que Louis recadre gentiment le plus jeune des Andrieu. Yanis aborde encore une fois une position désinvolte sur sa chaise alors qu'il se balance dessus. Il se fait charrier par le reste de sa bande qui rigole et lui tape l'épaule. En regardant Yanis mes pensées se tournent encore une fois inconsciemment vers son frère Nabil. Je l'ai d'abord croisé à l'école et je dois bien avouer que son air hautain ne m'a pas échappé, il sait qu'il est beau et il en joue. Il est le genre de gars à ne pas approcher. Ensuite c'est chez Lina que je l'ai vu où il adoptait un air décontracté avant que je ne le croise à nouveau au Trust. Là-bas il a su jouer de sa beauté auprès des filles du public, il est évident que lorsqu'une fille criait c'était parce que le Nabil en question lui lançait des regards aguicheurs ou des clins d'oeil. À bien y réfléchir, les filles criaient au moindre mouvement du rappeur. Il est certain que Yanis est différent de son grand frère, il n'aborde pas un quelconque air hautain ou charmeur. Yanis est plus dans la réserve, plus dans son monde à lui entouré de ses potes avec qui il déconne sans se soucier de quoi que ce soit. Mais ce qui m'interpelle est son attitude que l'on peut qualifié de « je m'en foutisme » alors que clairement, il peut progresser si il s'en donne les moyens. Après la petite remontrance de Louis à l'encontre de Yanis, le cours peut enfin débuter. Le cours se passe sans incident particulier si ce n'est que Yanis se fait reprendre à cause de son comportement.

La sonnerie annonçant la fin de la pause se fait entendre, les élèves vagabondent dans les couloirs en direction de leur salle, les professeurs quittent la salle qui leur est réservée pour rejoindre eux aussi, leur salle attitrée avec les élèves qui l'attendent. Personnellement l'heure qui suit le temps de midi est une heure de trou, nous n'avons pas cours ce qui allonge ma pause et qui, je l'avoue, m'arrange bien. Louis est resté à la salle des profs afin de corriger les dernières copies du test de grammaire. Il m'a gentiment dit qu'il n'a pas besoin de moi et que si je le voulais je pouvais sortir ou bien rester près de lui. Mon choix est vite fait, je n'ai pas très envie de rester dans cette pièce à regarder Louis corriger ses copies et j'ai encore moins envie de rester entre les quatre murs de cette vieille école. Je suis donc installée sur le petit banc situé devant l'école, une bouteille de jus de fruits à la main, à traîner sur les différents réseaux sociaux comme instagram ou Snapchat. Mon préféré étant Instagram, je reste donc plus longtemps dessus à regarder des photos d'animaux ou de connerie comme ça après avoir fait le tour de mon fil d'actualité. Il est vrai que je ne possède pas beaucoup d'amis sur les réseaux mais je suis plusieurs comptes plus ou moins intéressants et je prends un malin plaisir à liker les différentes photos qui défilent sur mon écran. Le bruit de la grille en fer se fait entendre ce qui me fait relever la tête. J'aperçois Lina qui sort de l'école et au vu de sa démarche je constate que quelque chose ne va pas. Elle marche lentement, se tient la tête et souffle. Je décide d'aller vers elle au cas où. J'ai l'impression que ses yeux se révulsent comme si elle allait faire un malaise.

— Lina tout va bien ?

— Salut Iva, elle tourne sa tête vers moi et essaie de se concentrer sur moi, ce qui lui parait être une tache plutôt compliquée. Ouais, juste j'ai la tête qui tourne, je vais rentrer.

— Tu vas à ta voiture ?

Oui je suis garée juste là. Elle me montre sa voiture sur le parking d'en face. Elle respire de plus en plus fort.

— Honnêtement Lina, je ne crois pas que tu devrais prendre la voiture. Personne ne peut venir te chercher ?

— T'inquiète pas ça va aller, d'un coup elle devient blanche et des sueurs lui prennent.

— C'est mort tu rentres pas seule. Je vais appeler quelqu'un.

— No-

Son souffle ralentit et son teint devient de plus en plus blafard, elle ne tarde pas à basculer en avant. J'ai juste le temps de la rattraper pour ne pas que sa tête se fracasse sur le bitume. J'aperçois Yanis qui ouvre la grille et sort de l'école.

— Yanis ! Je l'interpelle. Il se tourne vers nous.

— Ca va madame ?

— Viens m'aider. Il s'approche en trottinant.

— Putain Lina ! Il jure.

Il attrape le bras gauche de Lina qu'il passe autour de son cou tandis que je fais de même avec son bras droit. Nous arrivons à l'asseoir contre le muret en pierre près du parking. Je sors la bouteille d'eau que j'ai dans mon sac et humidifie un mouchoir. Je passe le mouchoir mouillé sur son visage et demande à Yanis de lui relever les jambes pour faire circuler son sang. Deux minutes plus tard, elle revient lentement à elle.

— Lina comment tu vas ?

— Ca va, elle souffle en reprenant une respiration normale. Merci.

— Pas besoin de me remercier. Tu vas rentrer chez toi mais quelqu'un doit venir te récupérer, je ne te laisserais pas prendre le volant.

Elle hoche la tête et me tend son portable déverrouillé. J'appelle directement Karim mais je tombe sur sa messagerie.

— Karim ne répond pas.

— Il est à un baptême, c'est normal.

— On peut appeler qui ? Je demande. Je n'obtiens qu'un haussement d'épaule en réponse.

— Je peux appeler un des mes frères si tu veux Lina ? T'es la miff, ils vont venir.

Lina lève sa main comme pour refuser et s'apprête à prendre la parole mais je la coupe instantanément. Ce serait irresponsable de ma part de la laisser repartir seule dans cet état.

— Vas-y Yanis.

— Je crois que Tarik est occupé mais je peux essayer d'appeler Nabil.

A l'entente du nom de Nabil je tente de retenir une grimace. J'avoue que sa présence ne m'enchante pas, je l'ai dit et je me répète cet homme aborde un air arrogant qui ne me plait pas du tout, c'est limite insupportable mais dans ces circonstances là, je ne peux pas rechigner.

Oui appelle Nabil pour moi. Dit Lina, résignée. Je ne me sens pas bien, elle souffle.

— Ca va aller Lina, je dis alors que Yanis tente d'appeler son frère.

— Il répond pas. Il doit croire que je suis en cours. Essayez de l'appelez avec votre numéro Madame Horvat, il va peut-être répondre.

Euh oui si tu veux, donne. Dis-je tout de même réticente face à cette idée.

Je prends mon téléphone que j'avais soigneusement mis dans la poche arrière de mon jean et ouvre l'application destinée à appeler, je tape sur le clavier téléphonique. Yanis me tend son téléphone avec le numéro de son frère sur l'écran. Je le tape sur le mien et appuie sur le bouton d'appel. Je colle mon téléphone sur mon oreille tout en gardant un oeil sur l'asiatique. Après plusieurs sonneries une voix légèrement rauque répond, c'est lui. Je pourrais reconnaître ce timbre de voix entre mille.

— Ouais ?

— Bonjour, désolée du dérangement, je suis Madame Horvat la prof d'anglais de Yanis, je tente d'aborder un air professionnel.

— La petite brune au haut jaune ?

Je leve les yeux au ciel.

— Voilà c'est ça. Je vous appelle car votre amie Lina a fait un malaise et personne ne peut venir la prendre.

Le vouvoyer me fait ressentir une drôle de sensation. Même lors de notre première rencontre, qui était sur mon lieu de travail donc dans une situation professionnelle, je ne l'ai pas vouvoyez. J'attends quelques secondes qu'il me réponde mais tout ce que j'entends est des bruit bizarres, comme si quelqu'un sortait d'un lit. Il ne répond pas alors je reprends la parole.

— Est-ce-que tu.. vous pouvez venir vous ? Je me reprends.

— Ouais bouge pas j'arrive.

Je raccroche et remet mon téléphone dans la poche arrière de mon jean.

— Ton frère va arriver Yanis, tiens. Je lui rends son téléphone. Tu vas tenir le coup jusqu'à ce qu'il arrive Lina?

— Oui je pense, merci.

— Très bien j'attends avec de toi de toute manière. Je me tourne vers Yanis. Yanis tu peux me dire ce que tu fais là ?

— Je rentrais chez moi parce que ma prof de math est pas là.

Je le fixe un instant cherchant à savoir dans son regard si il me ment ou non. Il a l'air d'être plutôt sérieux et je crois me rappeler avec vu le nom de ladite professeur de mathématiques affiché sur la liste des professeurs absents.

Hm d'accord. Dis-je en hochant la tête.

— Vous avez encore besoin de moi ou je peux y aller ?

— Tu n'attends pas ton frère ? Il secoue la tête et prétend vouloir rentrer tout seul. Très bien.. Tu peux rentrer chez toi alors, merci pour ton aide Yanis.

— De rien Madame Horvat, à plus Lina repose toi bien.

Lina se contente de hocher doucement la tête et lui adresse un signe de la main. Elle n'a pas l'air bien du tout et a clairement besoin de repos. Je continue d'appliquer un mouchoir humide sur son front en faisant la conversation pour la garder concentrée sur quelque choses. Au bout de 10 bonnes minutes le moteur d'une voiture se fait entendre. Je me retourne et observe le conducteur.

— Wesh Lina.

C'est Nabil. Me dit-elle en se relevant

Je t'accompagne. Lui dis-je en prenant son bras.

Je l'aide à se relever et l'accompagne jusqu'à la voiture où je lui ouvre la portière et l'aide à s'installer avant de claquer la porte.

— Merci beaucoup pour ton aide Iva.

— De rien Lina soigne toi bien.

Je me redresse et observe Nabil sortir de son audi en claquant la portière. Il fait le tour de la voiture et se place devant moi.

— T'as bien fais de m'appeler.

— J'avais pas trop le choix à vrai dire personne ne pouvait venir à part toi.

Il m'adressa un petit sourire avant d'enchainer.

Vois le bon côté des choses, tu as mon numéro. On est devenu intime maintenant.

— Il t'en faut peu pour être intime.

— On peut élever le niveau d'intimité quand tu veux, il lâche avec son sourire en coin. Si t'as besoin d'un peu de compagnie tu sais comment me joindre. Dit-il avec un clin d'oeil.

— Parce que tu penses sincèrement que si j'ai besoin de compagnie c'est toi que j'appellerais ?

— J'en suis convaincu. Très peu de femmes résistent à mes charmes, Belle.

— Qu'est ce qui te fais dire que je suis réceptive à ton charme ?

— Si tu ne l'étais pas, tu ne prendrais même pas la peine de rentrer dans mon petit jeu.

Lina toque au carreau, Nabil et moi nous retournons pour regarder Lina qui n'a pas l'air de se sentir mieux. Elle devrait aller se reposer.

— Tu devrais y aller, Nabil.

Il me fixe pendant de longues secondes et je m'attends à ce qu'il me réponde mais il ne fait rien. Il se contente de retourner coté conducteur. Il ouvre la portière et m'adresse quelques derniers mots.

— Essaie de ne pas trop m'harceler.

— Ca ne risque pas ça.

Nabil démarre et je suis du regard sa voiture disparaitre au loin. Dans un petit coin de ma tête, je me promets de prendre des nouvelles de Lina ce soir et de ne plus jamais entrer dans le jeu de Nabil qui je dois l'avouer, n'est pas pour me déplaire.

🧸

*alcool typiquement croate d'environ quarante degré.

Hello les filles ! 💛
Après un petit moment sans Iva nous revoilà avec un nouveau chapitre hihihi 🥳

Dites nous ce que vous en avez pensé et ce que vous imaginez pour la suite !

On vous dit à bientôt !

S&C

Insta: @nivanapnl

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