Je marche depuis longtemps, très longtemps, mais je ne fatigue jamais. Le paysage qui m'entoure change constamment au gré de mon imagination : tantôt je vogue sur un navire, d'autres fois je gravis des dunes de sable. Et aujourd'hui, je suis dans une très belle forêt. Je serpente à travers les arbes, sous le chant joyeux des oiseaux, sur les traces d'une biche ou d'un sanglier.

J'ignore quand je vais arriver, mais je m'en fiche. Après tout, ne dit on pas que le voyage est autant important que la destination, voire plus ? J'ignore aussi ce que je vais trouver quand j'arriverai. Un lieu totalement improbable ? Ou au contraire complètement banal ? Serais-je seule, ou quelqu'un sera là pour me guider ? Je n'en sais absolument rien, mais ça ne m'effraie pas. Je sais simplement qu'un jour, je trouverai ce que je recherche. J'ignore où, j'ignore quand, j'ignore comment, mais je trouverai.

Vous voulez savoir ce que je recherche ? Je vais vous le dire, et tant pis si votre réponse était négative.

Je recherche l'imagination. Enfin, tout du moins, c'est ce qui se rapproche le plus. Le mot qui conviendrait le plus, à mon sens, c'est inspiration. Mais un écrivain nous a fait la remarque suivante : "L'inspiration, c'est une des étapes de la respiration", ce qui est vrai. Pourquoi parlons-nous d'inspiration lorsque nous cherchons à écrire, dessiner, peindre, etc? Car en soit, respirer ne nous aidera pas complétement dans ce que nous recherchons. Sauf si l'inspiration, et ainsi la respiration, sont le chemin vers la réfléxion et ainsi l'imagination...

En tout cas, je cherche l'antidote contre le syndrome de la page blanche... Un truc bien pénible et opressant, n'est-ce pas, ami.e.s écrivain.e.s ? Je gravis des montagnes de questions, nage dans les fleuves de la réfléxion, vole parmis les nuages des songes, et pas plus de deux lignes ne s'alignent dans mon carnet. Il arrive que parfois, me tenant devant une source d'eau aussi claire que du diamant, je sache d'un coup quoi écrire. Alors j'écris et j'écris, l'encre de mon stylo coulant abondamment sur les pages autrefois blanches. Mais la source s'épuise rapidement, et je dois repartir sur les chemins sinueux de mon esprit. Il y a-t-il une source inépuisable ? Ou est-ce ça, l'imagination, la quête de quelque chose, le réconfort de beaucoup d'efforts? Ou encore simplement le voyage vers quelque chose? Une quête de soi?

05/06/2021
~G~