Chapitre 20- Rhys Crossman
Point de vue Rhys
Cela fait une vingtaine de minutes que nous parcourons Portland dans ma voiture. Je sens son regard me transpercer, je ne sais pas pourquoi elle me matte comme ça mais j'aime quand ses doux yeux si innocents sont posés sur moi. Mon dieu je ne sais pas ce qu'il me prend, je déteste quand elle le regarde lui et je ne devrais pas ressentir ça. Je ne devrais même pas m'approcher d'elle mais je ne peux m'en empêcher. Je ne peux pas lui faire ça, ni à elle ni à lui. C'est malsain mais qu'est-ce que j'aime ça.
Je tourne la tête vers elle et elle me sourit. Putain qu'est-ce qu'elle est belle. J'aimerais la prendre là tout de suite dans ma voiture mais je ne peux pas. Je dois me contenir, elle ne mérite pas ça. Je ne vais sûrement pas tout gâcher juste pour l'avoir baisé. Andreas risque de me tuer s'il apprenait ça, et je ne veux rien gâcher entre lui et moi. Je lui dois beaucoup, beaucoup trop et je ne peux juste pas faire cela, je m'attirerai sa colère et de gros problèmes et pas seulement avec lui. Il faut que j'arrête tout, il faut que je me tienne loin d'elle le plus loin possible. Il faut que je l'oublie et qu'elle sorte de ma tête et de ma vie tout court. Je ne peux pas la laisser pénétrer dans mon univers. Mais je vais profiter de cette dernière soirée avec elle et ensuite j'essaierai de disparaître, d'être le fantôme que je souhaite tant être.
Je dois la dégager de ma vie.
Je lui rends son sourire malgré moi et me reconcentre sur la route. Nous sommes bientôt arrivé. Je m'engage dans une route sinueuse, puis je m'arrête au milieu de nul part. Je sors de la voiture en trombe pour chasser mes pensées. J'entends sa portière claquer puis je la vois juste devant moi. Beaucoup trop près de moi, je dois reculer, c'était une mauvaise idée de venir ici. Qu'est-ce qui m'a prit? Mais je ne recule pas, je reste exactement dans ma position et elle sépare les quelques centimètres qui séparaient son corps du mien. Ce qu'elle fait à cet instant me stupéfait. Elle enroule ses bras autour de mon torse et pose sa tête sur ma poitrine. Mais que fait-elle ? Je me laisse faire et enroule mes bras autour de ses épaules et pose ma tête sur le sommet de son crâne. Ce contact m'apaise et me tourmente à la fois. Je prends mon courage à deux mains et me sépare d'elle. Je me dirige vers l'arrière du pick-up et l'ouvre avant de retourner vers l'avant de ma voiture pour en sortir un plaid que j'installe à l'arrière. Je monte puis l'aide à monter à son tour. Quand elle se tourne vers le panorama qui s'offre à nous elle pousse un petit cri qui me fait rire. J'ai voulu l'emmener ici, car c'est le plus belle endroit pour regarder Portland en effervescence. Quand je ne vais pas bien ou que j'ai besoin de réfléchir et de me retrouver seul je viens ici. Regarder l'activité au loin et être si haut et voir Portland si minuscule et gigantesque à la fois m'apaise. Je lui avais promis à notre rencontre de lui montrer les meilleurs endroits de cette ville et c'est ce que je fais.
- C'est magnifique Rhys!
- Je sais, je ricane.
- Pourquoi fais-tu tout cela? Pourquoi m'emmener au Keller Fountain Park, dans ce diner. Pourquoi m'emmener ici?
Sa question me surprend, je ne pensais pas qu'elle la poserait. Elle n'a jamais vraiment le courage de me dire les choses, parfois elle ose, s'affirme mais je vois aussi qu'elle a souvent peur. La question que je me pose c'est pourquoi a-t-elle peur ? J'espère qu'elle n'a pas peur de moi. Peut-être devrait-elle après tout? Elle ne sait pas qui je suis, ce que je fais ni rien de ma vie. Elle ne me connaît pas et je ne veux pas qu'elle apprenne à connaître cette facette de ma vie.
- En réalité je ne sais même pas moi même, je lui dis en plongeant mon regard dans le sien. Elle est tellement belle, je suis triste qu'elle soit si mal à tel point qu'elle ai maigri autant, mais elle reste belle.
- Raconte moi quelque chose sur toi, je lui demande.
- À une seule condition, me répond-elle avec un sourire en coin.
- Laquelle?
- Je veux que toi aussi tu me racontes quelque chose sur toi.
- D'accord dis-je simplement.
- Tu veux savoir quoi ? me demande-t-elle.
- Je ne sais pas n'importe quoi.
- Quand j'étais petite, j'avais une peluche qui s'appelait Baloo et je le traînais vraiment partout avec moi, dit-elle dans un rire. J'allais à l'école avec, quand je sortais de chez moi il était avec moi et j'allais même aux toilettes avec!
J'éclate de rire, je ne m'attendais pas à ce qu'elle me raconte ce genre d'histoire. Je m'imagine Skyler encore à l'heure actuelle à se balader avec une peluche et ça me fait rire.
- Et comment tu as fais pour t'en séparer?
- Un jour mon chien l'a prit, je l'ai cherché pendant des jours entiers. Puis je l'ai retrouvé dehors avec son bras à côté qui était déchiré. Ma mère a essayé de le réparer pour qu'il soit comme intact mais on voit toujours sa blessure de guerre, rit-elle. C'est à ce moment que j'ai arrêté de le prendre partout avec moi.
- Mais tu l'as toujours? je la questionne.
- Bien-sûr que oui! s'exclame-t-elle. A toi.
- J'ai un tatouage.
- C'est tout? demande-t-elle curieuse.
J'enlève mon tee-shirt devant ses yeux pour la première fois ce qui fait écarquiller ses yeux. Je n'ai pas le physique d'un athlète et encore moins le corps de Andreas. J'avoue être un peu élancé et avoir quelques muscles mais rien de très impressionnant. Je lui montre la ligne de vie qui se situe sur mon pectoral gauche et la citation qui l'accompagne "Live your fucking life". Sa main vient caresser mon tatouage jusqu'à s'arrêter sur mon cœur. Je la vois s'approcher de moi, tendre ses lèvres vers les miennes. J'aimerais me reculer mais je n'y arrive toujours pas, j'en ai tellement envie. Quand ses lèvres touchent les miennes je m'empresse d'insérer ma langue dans sa bouche. Je sens ses mains caresser mon torse, les miennes se posent sur ses hanches. Ce que j'aime la toucher, j'aimerais la posséder entièrement, me perdre dans ses bras. Je ne sais pas pourquoi mais quand elle est là tout s'apaise, j'oublie jusqu'à mon prénom. Je ne devrais pas c'est vraiment très mal. Je n'ai jamais de relation sérieuses, elle, elle veut sûrement plus que du cul et je ne peux pas lui offrir. Je suis Rhys Crossman, le badboy de Portland, celui au passé mystérieux, au présent mystérieux et qui pourtant attire toutes les filles dans son lit. Rebecca est la seule fille qui en sait le plus sur moi et ma vie. C'est aussi la seule fille à partager mon lit à plusieurs reprises. Si elle me voyait maintenant avec Skyler, elle lui sauterait sûrement à la gorge. Elle sait que nous nous sommes déjà embrassé, elle nous avait vu le soir du lac. Je me souviens encore le lendemain quand elle est venue me voir, elle était tellement énervée que je lui fasse ça mais je suis resté impassible, je me suis fais pardonner de la même manière que je le fais toutes les fois précédentes. Elle m'en veut jamais bien longtemps elle est totalement accro à moi. Et moi je suis dépendant d'elle. Rebecca est une fille exigeante et capricieuse. Beaucoup de mecs rêveraient de l'avoir rien que pour eux mais elle ne voit que par moi. Je ne dis pas qu'elle ne baise pas avec d'autres mecs non, et elle s'amuse même à s'en vanter devant moi pour essayer de me rendre jaloux mais je m'en fou. Je ne l'aime pas, je ne l'aimerai jamais, pour moi elle est une histoire de cul avec quelques complications en plus. Il faut avouer qu'elle est plutôt douée et elle fait des choses qui m'excite. Mais jamais je ne pourrais aimer une personne comme elle. Je n'offre mon cœur à personne et je ne veux du cœur de personne. Je suis seul, une âme en peine et je préfère ça. Et il faut avouer que je n'ai pas trop le choix aussi alors il faut que je m'habitue à vivre comme ça. Rebecca ne me laissera jamais tranquille, elle ne me laissera jamais partir et encore moins pour aller avec une autre meuf.
J'essaie de me sortir cette brunette et toutes ces histoires qui composent ma vie de ma tête et me concentre sur la fille en face de moi qui m'embrasse à pleine bouche.
Sans que je m'en rende compte elle est à califourchon sur moi, j'enlève son tee-shirt et l'admire. Sa poitrine est plutôt généreuse, je défais son soutien gorge pour embrasser, lécher ses seins. Je remonte en continuant à l'embrasser vers sa clavicule, dans son cou, sur sa mâchoire, pour revenir à ses lèvres pulpeuses. Je caresse son corps de mes mains, je m'arrête sur ses seins pour les malaxer tandis qu'elle balade ses mains dans mes cheveux.
Elle est à moi à cet instant et je compte bien la faire profiter de ce moment.
Je l'allonge sur la couverture et me positionne sur elle en m'appuyant sur mes avant bras. J'embrasse son corps, je ne veux pas laisser un seul endroit intact de mes baisers.
Allons-nous vraiment faire ça? J'en ai envie mais elle? Si les choses vont plus loin je ne veux pas que tous le monde soit au courant. Cela va m'attirer que des emmerdes et puis je ne veux pas qu'elle soit considérer comme toutes les meufs avec qui je couche. En général elles se vantent toutes d'être passé dans mon lit mais Skyler n'est pas comme toutes ces filles, elle n'est pas une fille volatile. Elle sera considéré comme mon nouveau plan cul alors que c'est même pas ça. Mais comment pourrait-on considérer la choses autrement? Elle a quelque chose de différent des autres, de tous le monde. Elle est si mal mais pourtant elle a cette vivacité en elle. Elle pourrait être heureuse si elle le voulait, si elle décidait de reprendre sa vie en main. Rien n'est trop tard pour elle comparé à moi. Moi je sais que les choses ne s'arrangeront pas, ma vie est merdique et ça depuis longtemps, j'ai trop de problèmes et je suis engagé dans trop de choses. Je n'espère plus, ça ne sert à rien. L'espoir fait mourir par rapport à ce que l'on pourrait croire. J'ai arrêté d'espérer le jour où j'ai compris que ça me faisait plus de mal que de bien, l'espoir ne sert à rien. Espérer ne sert à rien quand votre vie est un cas désespéré, il n'y a aucun moyen de s'en sortir et alors? L'espoir fait quoi dans cette histoire? Il est de trop, il est inutile et douloureux. Voilà pourquoi je vis sans espoir. Je vis juste pour vivre, je ne sais même pas pourquoi je suis toujours là parfois. Ma vie ne sert à rien, je n'ai aucune attache j'ai juste Andreas. Je n'ai aucune raison de rester en vis, je vis de douleur et de sexe.
Je continue à la caresser et elle tend ses mains vers la ceinture de mon pantalon, mon érection dans mon pantalon devient de plus en plus insupportable. Je veux tellement qu'elle me touche. J'aimerais aussi qu'elle ne touche personne d'autre que moi. Je ne veux pas qu'elle touche Andreas.
Andreas, et merde.
Je me recule d'un coup, repousse ses mains, prends mon tee-shirt l'enfile et saute de la benne de mon pick-up. Toute trace d'excitation a quitté mon corps et mon esprit. Je ne peux pas faire ça. Il faut que je me redonne une raison. Je ne peux pas me laisser aller pour elle, je ne peux pas me laisser aller par mes pulsions et mon attirance pour elle. Quand elle monte sur le siège passager en silence je vois la douleur et la déception dans son regard.
- Désolé mais il n'y a rien entre nous, je lui dis.
Puis le silence comble l'habitacle de la voiture jusqu'à ce que je la dépose.
Il faut que je disparaisse.
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