Chapitre 7
Il était 19h déjà, Milo faisait les 100 pas dans la chambre de Rohane, il s'ennuyait toute la journée sans son amie, d'autant plus que personne d'autre ne pouvait le voir.
Cloud poussa la porte. Cette dernière grinça, ce qui fît sursauter l'entité.
"Cloud, tu m'as fait peur ! Puis je pensais que Rohane était enfin rentrée."
Il caressa le chaton devant la porte entre-ouverte, lorsqu'il entendît la porte d'entrée s'ouvrir à la volée. Intrigué, il passa la tête au-dessus de la balustrade de l'escalier. C'était Hélène, la mère de Rohane. Cette dernière avait l'air d'avoir couru, elle était essoufflée et avait visiblement l'air en panique. Elle saisit quelques affaires avant de repartir aussi vite qu'elle était entrée.
Milo avait un mauvais pressentiment et lui emboîta le pas. Alors qu'Hélène entrait dans sa voiture, Milo se glissa à ses côtés par la fenêtre ouverte du côté passager. La mère avait la mine grave, ce qui inquiéta d'autant plus l'entité. Son pressentiment fût confirmé lorsque la voiture s'arrêta sur le parking de l'hôpital de Bordeaux et que la mère de son amie en sortit en courant, malgré ses talons. Milo la suivit, angoissé.
A l'accueil, la réceptionniste, bien plus agréable que celle de la mairie, demanda à Hélène comment elle pouvait l'aider. Cette dernière répondit :
"Je suis la mère de Rohane Millet, ou dois-je me rendre pour la voir ?"
La réceptionniste jeta un oeil à son ordinateur et lui annonça :
"Chambre 222 madame, vous la trouverez au deuxième étage. Pourriez-vous juste nous donner sa date de naissance afin que nous puissions préparer son bracelet ?
"Le 7 juin 2001" Souffla la mère de Rohane en partant à grande vitesse vers les escaliers.
Milo se figea. Il était bien arrivé quelque chose à Rohane. Il commença à cogiter, il lui avait promis de la protéger de tout ce qui pouvait arriver et la voilà à l'hôpital. Il s'en voulait terriblement de n'avoir rien pu faire. Il suivit la femme défigurée par l'angoisse au deuxième étage, se demandant ce qui avait bien pu arriver à sa rouquine préférée. Tous deux s'engouffrent dans la chambre de Rohane qui dormait. Ses lunettes trônaient sur la table de nuit et l'anneau doré qui ornait habituellement son nez avait été retiré, son visage était traversé d'une balafre et elle était perfusée. Son autre bras était enroulé dans un plâtre et un collier cervical maintenait sa tête.
Milo grimaça : De un ce collier n'avait pas l'air très confortable et de deux Rohane était sacrément amochée. C'est d'ailleurs peut-être pour cette raison qu'elle arrivait à dormir malgré sa position.
L'infirmière entra dans la pièce et salua la mère de Rohane puis, lui expliqua les conséquences de l'accident tout en s'occupant des soins de la jeune fille :
"Votre fille a été victime d'un accident de la route, une voiture est montée sur le trottoir et l'a percutée violemment. Elle a commis un délit de fuite, une enquête va être ouverte. Nous avons un témoin, c'est lui qui nous a appelé. Rassurez-vous sa vie n'est pas en danger, elle a juste eu un gros choc. Nous attendons les résultats de son IRM pour vérifier que tout est ok. Vous serez tenue au courant. Si vous avez une autre question demandez à voir Anaïs, je me ferais un plaisir d'y répondre." Elle sourit avant de s'éclipser, une fois les soins terminés afin de laisser mère et fille ensemble. Enfin... Avec Milo.
Ce dernier était assis en tailleur sur la table à côté du lit, quelques larmes coulèrent le long de ses joues. Il s'en voulait terriblement de retrouver Rohane dans cet état, il était là pour l'aider, pas pour la retrouver inconsciente dans un lit d'hôpital.
La jeune femme devait être épuisée de son accident car elle a dormi longtemps. L'heure des visites et sa mère partie depuis plus d'une heure déjà elle ouvrit doucement les yeux. Milo se jeta sur elle en pleurant à chaudes larmes, les mots peinaient à sortir de sa bouche.
Rohane leva difficilement son bras valide et posa sa main sur la tête de Milo en grimaçant un sourire.
"Pleures pas Milo, je vais bien. En plus je comprends pas ce que tu dis... Puis si j'étais morte au moins on aurait pu faire les cons ensemble là-haut." Tenta-elle de plaisanter sous le regard choqué de l'entité.
"Je suis désolé Rohane, j'aurai dû faire plus attention à toi." Réussit à articuler Milo.
"Je suis grande, il va bien falloir que j'apprenne à me débrouiller seule tu sais. Ne t'inquiètes pas, tu fais déjà beaucoup."
Milo resta un long moment la tête écrasée contre le lit d'hôpital sous la main de Rohane, le vague à l'âme. Il ne se décalait que lorsqu 'Anaïs, l'infirmière, entrait dans la pièce pour vérifier l'état de Rohane. Le jeune homme l'appréciait, elle était douce avec son amie et expliquait tout ce qu'elle faisait en discutant avec Rohane. Les deux n'avaient qu'un an d'écart. Anaïs n'avait commencé à exercer il y a quelques mois seulement mais se débrouillait bien mieux que certaines anciennes du métier.
Lorsque cette dernière quitta la chambre pour la dernière fois de la soirée, Milo demanda à Rohane l'air inquiet :
"Je peux rester ce soir ?"
Son amie acquiesça.
Milo passa donc la nuit, assis sur la table à surveiller les machines auxquelles Rohane était encore branchée.
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