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Chapitre Vingt


— Nous devrions arriver vers dix-sept heures. Vous aurez sûrement une petite heure pour vous reposer du voyage. Apparemment, Lord Geffreys mange assez tôt, souvent aux alentours de dix-huit trente, dix-neuf heures, d'après sa cheffe cuisinière. Vous devriez être dans votre chambre avant vingt heures, Lord Geffreys n'est pas très bavard depuis...

Anya s'arrête dans ses explications, comme hésitante et mal à l'aise vis-à-vis de l'information qu'elle s'apprêtait à me donner.

— Depuis la mort de sa femme, terminé-je à sa place. Lord et Lady Mackenzie m'ont expliqué brièvement la personnalité de Lord Geffreys... Savez-vous de quoi est morte Lady Geffreys ?

— C'était un cancer, mademoiselle. Un cancer très fulgurant, ils n'ont pas pu faire grand-chose. Les soins qu'ils ont pu lui apporter consister surtout à rendre ces dernières semaines les moins douloureuses possibles. C'est, du moins, ce que j'ai entendu.

« Quelques semaines » répète une voix dans ma tête. C'est si triste... comme toute mort, bien entendu. Je n'imagine pas ce que Lord Geffreys a bien pu penser et ressentir en apprenant que sa femme n'avait plus que quelques semaines à vivre et qu'il n'y avait vraiment plus rien à faire. Il a dû se sentir si impuissant... C'est en tout cas ce que je ressentirais si j'étais dans une situation similaire. J'espère ne jamais y être confrontée...

— Que pouvez-vous me dire d'autre sur lui ? Des centres d'intérêt ?

La seule chose que je sais de Lord Geffreys, c'est que sa femme est morte il y a sept ans. Ce n'est clairement pas suffisant ni très positif pour démarrer une conversation lors de mon premier dîner, et je refuse de manger en silence.

— C'était un fervent défenseur de la cause animale, et de la nature en général. Il n'a plus fait entendre sa voix à ses sujets depuis quelques années, mais la Reine Mère a bien insisté en disant que cela lui tenait toujours à cœur.

— A-t-il des animaux ?

— Oui, un certain nombre. Sa propriété est assez grande pour en abriter treize espèces mammifères, sans compter les oiseaux et les insectes. Aux dernières nouvelles, Lord Geffreys a quatre chiens. Deux bouledogues français, un border collier et un beagle. Je dois avoir leur nom quelque part...

Anya attrape son sac a ses pieds et en sort sa tablette. Après quelques secondes de recherche, elle me donne plus d'informations sur les habitants à quatre pattes que je vais rencontrer. Après avoir soutiré le plus d'informations possible sur mon futur hôte — pas suffisamment à mon goût — j'ai prié Anya de me parler de mon prochain engagement qui aura lieu demain après-midi. Nous avons parlé ensuite pendant une heure de tout et de rien, en oubliant presque le chauffeur et le garde du corps sur les sièges avant. « Presque », car bien entendu Anya n'est pas passé au tutoiement une seule fois. Mais j'ai pu apprendre quelques anecdotes sur sa vie, comme ses études, le nombre de frères qu'elle a, les prénoms de ses parents. Ce n'est pas encore beaucoup, mais ce sont déjà quelques pas de plus dans notre relation.

La dernière heure fut plus silencieuse, car il est parfois difficile de tenir une conversation quand son interlocutrice se retient de l'alimenter par des questions à mon égard. Et puis le silence, dans certaines situations, n'est négatif. Il permet de reposer un peu son esprit ou bien de se préparer à ce qui vient ensuite. De chercher des solutions à des problèmes... ou à se rappeler de judicieux conseils entendus pas plus tard qu'il y a trois heures.

La solution est devant moi. Il n'y a que le courage qui me manque... et un bouton off pour éteindre la voix de grand-mère dans ma tête, mais surtout la peur des conséquences. Et puis, j'ignore même ce qu'il peut bien penser. Peut-être ne suis-je qu'une amie. Peut-être ne me contredit-il pas aussi fermement qu'il le voudrait parce que je suis la princesse et qu'il ne veut pas me blesser. Et s'il avait peur de perdre son poste dans les deux cas ?

Lord Mackenzie m'a dit de suivre mon cœur, mais je ne peux pas oublier que je ne suis pas la seule dans cette histoire et que mes actes auront des répercussions. Je ne peux me comporter égoïstement, sans penser à ce qui pourrait se passer.

Voilà que les sages paroles de Lord Mackenzie, qui m'avait empli de courage, sont en train de me faire douter... et me créer une potentielle migraine.

— Est-ce qu'on pourrait mettre la radio ?

Le silence, ce n'est absolument plus ce dont j'ai besoin à l'heure actuelle. Je n'ai pas besoin de calme, j'ai besoin d'un concert de U2. Mais comme je ne suis pas seule dans cette voiture, je me contenterai du son au minimum et de n'importe quel genre de chansons... à quelques exceptions près.

Ma demande est très vite entendue et satisfaite par Toby qui se charge d'amener un peu de musique dans l'habitacle. La dernière chanson d'Imagine Dragons envahit mes oreilles et fait taire les voix dans ma tête.

— Est-ce que cela vous convient ?

— Oui, c'est parfait.

Je concentre toute mon attention sur le paysage qui se transforme à une vitesse hallucinante, tandis que mes lèvres murmurent les paroles des chansons qui se succèdent au fil de la route. J'ai fait des progrès en anglais ces derniers mois, mais pas suffisamment pour éviter d'écorcher quelques mots par-ci par-là ou inventer certains quand je ne comprends pas suffisamment les paroles.

— Nous arrivons dans trois minutes, m'informe Toby en baissant le son de la radio.

Je cligne plusieurs fois des yeux avant de me redresser. En m'étirant légèrement, je remarque que je suis quelque peu engourdie et j'espère ne pas perdre l'équilibre une fois sortie de la voiture.

Alors que nous empruntons une route déserte, la pluie fait son apparition. À petites gouttes d'abord, avant de se transformer en une terrible averse qui rend impossible l'écoute de la chanson. Je peine d'ailleurs à distinguer le moindre bruit que celui de la pluie qui martèle le toit de la voiture.

« Sacré accueil... ». Il n'y a plus qu'à espérer que la météo ne soit pas un avant-goût de l'ambiance qui m'attend chez Lord Geffreys... ou de mon état émotionnel à venir.

La voiture s'arrête à peine d'une minute après. La pluie est si dense que je peine à percevoir la structure de la maison depuis ma fenêtre. Toby sort de la voiture en premier, comme le demande le protocole. Je m'attends à ce que ma portière s'ouvre à son tour, mais je sens le vent rentrer par l'arrière de la voiture. Je jette un œil derrière moi et remarque la portière du coffre se refermer. Quelques instants plus tard, ma portière s'ouvre et, alors que je m'apprête à me prendre l'averse de plein fouet, je sors en étant protégée par le parapluie que maintient fermement Toby. Ce dernier ne se protège pas, sûrement à cause de ce foutu protocole. Je n'attends donc pas un moment de plus avant de me mettre en marche. En quelques pas, je me retrouve à l'abri sous le porche de la demeure. Je me tourne vers Toby, mais je le vois déjà s'élancer vers la voiture.

— Je suis sincèrement désolé pour ce temps désastreux, Votre Altesse Royale, s'excuse une voix derrière moi.

Je me tourne à nouveau vers l'entrée de la maison. Un petit homme gringalet, pas plus grand que moi, se tient sur la première marche de l'entrée. Les mains derrière le dos, le sourire ennuyé, Lord Geffreys baisse légèrement la tête avant de m'observer silencieusement.

— Cela ne sert à rien de s'excuser pour une chose que l'on ne contrôle pas, lui répondé-je d'une voix sincère.

— Non, il est vrai. Mais j'aurais aimé vous accueillir dans d'autres circonstances. J'avais prévu de vous faire visiter mes jardins.

— Je suis certaine que nous trouverons un moment durant mon séjour pour profiter de vos jardins, Lord Geffreys. Je suis certaine que le soleil reviendra dès demain.

— Oui, assurément.

Sa voix manque de conviction. Ne me contredit-il pas pour me rassurer ou parce que c'est, encore, ce foutu protocole ? J'aurais préféré qu'il le fasse, cela aurait égayé la conversation d'une phrase supplémentaire, car ces deux brefs petits mots me laissent un peu sceptique et le silence s'installe alors.

Heureusement, Toby revient une nouvelle fois, cette fois-ci accompagné par Anya. Je remarque que cette dernière a pu profiter à son tour du parapluie, mais que mon garde du corps est trempé de la tête au pied.

— Monsieur, salue-t-il notre hôte.

— Entrez donc tous, je vais aller quérir de l'aide pour les bagages et pour vous accueillir.

D'un geste de la main, Lord Geffreys m'invite à entrer dans sa demeure et je ne me fais pas prier. Entre le vent et la pluie, chaque centimètre carré de ma peau est en train de geler. Une fois à l'intérieur, Lord Geffreys disparaît de mon champ de vision. Je jette alors un regard vers Anya qui hausse les épaules d'un air perplexe. Toby, lui, reste de marbre tandis que des gouttes tombent de ses vêtements. Il ne frissonne absolument pas, ce qui m'impressionne au plus haut point alors que mes dents se mettent à claquer.

Lord Geffreys est de retour quelques secondes plus tard, suivi par plusieurs dames.

— Votre Altesse, voici madame Strat, ma gouvernante. Elle va vous conduire à votre chambre. Je pense que nous pourrions vous faire couler un bain pour vous détendre après ce long voyage et vous réchauffer après cet accueil venteux. Qu'en dites-vous ?

— Ce serait merveilleux ! approuvé-je avec joie.

J'aurais tué pour prendre un bain bien chaud. Je ne sais pas ce qu'il avait derrière la tête, mais son idée me convient parfaitement.

— Le dîner aura lieu à dix-neuf heures. Est-ce que cela vous convenir ou est-ce trop tôt pour vous ?

— Non, c'est parfait, Lord Geffreys.

C'est même un peu trop tard. J'aurais dû manger les encas que le chef des Mackenzie nous avait préparés pour le voyage, car j'ai déjà fait. Mais je me vois mal chambouler la routine de la maison avec mes caprices, je patienterai donc.

Je me fais ensuite escortée à l'étage par Madame Strat, suivie de près par Anya et une autre jeune femme de la maison. Après m'avoir présentée ma chambre, je décline la proposition de madame Strat de me faire couler un bain : après tout, je suis assez grande pour le faire toute seule, titre ou pas titre.

— Vos bagages seront dans votre chambre dans quelques minutes, me certifie Anya.

Les trois femmes prennent alors congé tandis que je trouve naturellement le chemin vers la salle de bain. Alors que je suis en train de faire couler l'eau, mon téléphone se met à sonner. Je l'attrape du fin fond de mon sac, zieute le nom de mon interlocuteur avant de décrocher, rassurée qu'il s'agisse de maman.

— Je suis bien arrivée, le dis-je aussitôt. Trempée, mais bien arrivée.

— Monsieur Sutton m'a prévenu de ce changement soudain de météo. Quel dommage, je suis sûre que Lord Geffreys aurait adoré t'accueillir en te faisant visiter ses jardins. Ce sont les plus somptueux de tout le pays.

— Je suis sûre qu'il y aura bien un moment pour qu'il puisse me les montrer, je reste une semaine ici après tout.

— Tu t'es plu chez les Mackenzie ?

— Oh oui, ils sont vraiment adorables et très terre à terre. Je les adore.

Durant les minutes qui suivent, nous discutons de tout et de rien. J'apprends que tout se passe pour le mieux dans la nouvelle école de Lilianna et qu'elle s'est déjà fait plusieurs amis. On parle d'un peu tout le monde, hormis de Philippe naturellement. Qu'il y aurait-il à dire de plus ?

— Tu sais que tu peux m'appeler, ou appeler ton père, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit ?

— Bien sûr que je le sais.

— Excuse-moi, c'est la première fois depuis que tu es revenue que nous allons être séparés aussi longtemps. Mon cœur de maman s'inquiète.

— Ne t'en fais pas, grand-mère a exceptionnellement bien tout planifié et puis je suis entre de bonnes mains.

— Oh, je n'ai aucun doute sur ces deux points. Je sais que tu es bien entourée. J'ai confiance en ton équipe, en grand-mère et en toi, Dela. Je sais que tout se passera bien. C'est juste que j'aimerais être avec toi, pour partager tout ça.

Les derniers mots de maman ont été prononcés d'une petite voix. Une voix quelque peu brisée, et il n'est pas difficile de comprendre à quoi elle pense ou ce qu'elle ressent. Elle a été privée de moi pendant tant d'années. De tant de souvenirs, de premières fois, d'événements comme mes anniversaires.

— On a encore plein de de choses à partager, je lui promets d'une voix rassurante. Il y a des choses que tu dois encore m'apprendre aussi... Des questions que je dois te poser et...

— Quelles questions ? m'interrompt-elle avec curiosité.

— Je... Je ne sais pas, je... C'était une façon de parler et...

Je m'arrête, parce que je sais que je suis en train de mentir. Instinctivement, en parlant de questions, une en particulier m'a traversé l'esprit et je ne peux désormais plus lui tourner le dos.

— Dela ? Tu sais que tu peux tout me dire, n'est-ce pas ma chérie ?

— Oui, je sais, c'est juste que...

Je m'arrête une nouvelle fois, toujours un peu perdue sur une situation en particulière.

— C'est compliqué, finis-je par dire d'une voix dépitée. J'ai du mal à comprendre, à accepter ou à savoir ce que je veux. Enfin, non, je crois que je sais ce que je veux, c'est juste que je ne sais pas si je peux, si j'ai le droit, si c'est une bonne idée, si...

— Chérie, m'interrompt-elle. Pourquoi serait-ce une mauvaise idée ?

— Je ne sais pas, c'est juste que j'ai la voix de grand-mère dans la...

— Dela, m'arrête-t-elle à nouveau, ma question était pour toi. Pas par rapport à ce que ta grand-mère peut bien penser de te relation avec Toby.

Je m'apprête à ouvrir la bouche, à la contredire, mais je suis abasourdie en entendant son prénom. J'étais restée floue jusque-là, sans expliquer le sujet de notre discussion avec précision, mais il faut croire que je ne suis pas très énigmatique.

— Tu parlais bien de Toby... n'est-ce pas ? Ou bien ai-je supposé trop vite ?

— Oui, c'est juste que... c'est la première fois qu'on en parle. Qu'on en parle vraiment je veux dire.

— Désolée d'avoir mis les pieds dans le plat, je ne voulais pas te forcer. Cela m'a juste semblé... évident.

— Alors, tu sais ?

— Que tu es amoureuse de ton garde du corps ? Eh bien, ma chérie, je pense que tout le monde le sait depuis ton bal d'anniversaire. Apparemment, les seules personnes qui étaient présentes et qui ne le savent pas sont les principaux intéressés. Mais il ne faut pas en vouloir à Toby, il est très sérieux dans son travail. Quant à toi, est-ce la première fois que tu l'es ?

— Je... Oui. Mais comment être sûre que je le suis ? Comment as-tu su que tu aimais papa ?

— Je ne pense pas m'être réellement posé la question. Je sais juste que c'était là, dans mon cœur. J'avais, et j'ai toujours d'ailleurs, envie d'être avec lui. C'est la personne qui me fait rire et avec qui je me sens en sécurité. Je me sentais bien et à ma place. Je ne sais pas si ça peut t'aider un peu, il y a autant de formes d'amour qu'il y a de personnes.

— Mais, cela ne te pose pas de problèmes ? Je veux dire, quand tu entends grand-mère, je devrai plutôt me marier avec un duc ou...

— Grand Dieu, Dela, peux-tu oublier ta grand-mère un instant ? J'aime infiniment ma mère, mais nous ne sommes plus au moyen-âge enfin. Toby est un jeune homme respectable, très gentil et très sérieux, et je suis sûre qu'il a bon nombre de qualités que je n'ai pas encore eu la chance de découvrir. Alors, hormis les ridicules arguments de ta grand-mère, y a-t-il autre chose qui te tracasse à ce sujet ?

— Je... La différence d'âge ?

— La différence d'âge ? répète-t-elle avec surprise. Toby est si vieux ?

— Il va avoir vingt-trois ans début décembre.

Et là, maman éclate de rire, sans crier gare, ce qui me désarçonne tant c'était inattendu. Je ne pensais pas que cette information lui ferait cet effet.

— Cinq ans ? Enfin, mon cœur, vous n'avez que cinq ans de différence, pas quinze. Bien entendu, je préférerai que vous preniez tout votre temps, qu'importe l'âge qu'il aurait eu.

— Je ne suis pas sûre que cette conversation soit vraiment utile, dis-je en soupirant. On a déjà du mal à être simplement amis à cause de son poste et de mon titre. Il y a comme une barrière entre nous, surtout depuis le bal. Je pense que quelqu'un lui a parlé et qu'il a pris peur.

— Eh bien, il est temps de le rassurer. Et pour cela, tu as une arme secrète.

— Une arme secrète ? Laquelle ?

— Moi. Je suis la Reine. C'est moi la cheffe de la famille et de cette institution. Si quiconque a pu lui dire quelque chose par rapport à votre relation, dis-lui que la Reine n'a rien contre. Cela devrait le rassurer.

— Et papa ?

— Et bien, étant donné que deux de ses sœurs se sont mariées avec des hommes qui ont quelques années de plus, je pense qu'il n'aura pas de remarques à ce sujet. Maintenant que tu sais que je m'occuperai à la fois des membres de la famille et du personnel qui pourraient s'y opposer, pourrais-tu arrêter de réfléchir et commencer à vivre.

— Je... Merci maman. 

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