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Trente-Deux

Toutes mes excuses, je n'ai pas encore pu répondre à vos commentaires, mais sachez que je les lis tous ! J'ai tellement de stress en ce moment que je peine un peu à me concentrer sur quoi que ce soit ^^ Je vous souhaite une bonne lecture et bonne semaine ♥




— Non, je ne veux plus y aller !

C'est ce que je m'exclame alors que je suis devant le miroir, installé juste à côté de la penderie. Cela fait une dizaine de minutes que je m'observe, changeant constamment d'avis concernant ma robe bleue foncée, mais aussi ma coiffure et mon maquillage.

— Ah non, ne recommence pas ! s'exclame Maddie d'une voix plaintive. Tu vas y aller, même si je dois te traîner par la peau des fesses.

— Oh je suis sûre que fera une super photo pour la presse ça ! ironisé-je. « Les deux cousines royales qui s'entretuent lors de l'anniversaire du fils du Premier ministre », titré-je avec effroi.

— Alors là, c'est sûr et certain que tu auras volé la vedette à Drew.

Je me tourne vers elle, la bouche grande ouverte. Si j'avais été dans mon lit, je lui aurais balancé mon oreiller à la figure.

— Tu sais ce qui aurait exactement le même effet ? Que tu ne viennes pas. La presse sait déjà que tu seras là, alors ne fais pas ça à Drew. Tu n'as pas à avoir peur, ça va très bien se passer. C'est juste une fête. Il n'y aura pas de caméras à l'intérieur et comme ce n'est pas ton anniversaire, tu n'auras pas à aller saluer tous les invités ni même à savoir leur prénom. En somme, tu pourrais mieux profiter de la fête de Drew que de ton propre anniversaire.

— Super optimiste, merci. Tu ne me donnes même pas envie d'être à mon bal, cousine.

— Au fait, est-ce qu'elles se sont mises d'accord sur la couleur de ta robe ?

— Nope, toujours pas. Maman reste bloquée sur le bleu pâle et grand-mère veut toujours que je sois en jaune, comme le soleil.

— T'as qu'à faire un mixte des deux couleurs.

L'idée est bonne et aurait pu fonctionner si elle n'avait pas déjà été proposée. Grand-mère a refusé net, elle souhaite que je porte une robe uniforme. Dit comme ça, c'est un peu triste. Ce qui est aussi triste, c'est que je n'arrive pas à m'imposer dans la discussion. Je passe le plus clair de mon temps à les regarder s'envoyer la balle en attendant qu'il y ait une pause durant laquelle je profiterai pour lâcher un mot ou deux... sauf que ça n'arrive pas. Les femmes de la famille m'ont l'air plutôt coriaces et bornées, il va falloir que je me mette à niveau et que je trouve le courage de les interrompre et de faire entendre ma voix.

— C'est trop de pression, avoué-je à Maddie dans un soupir. Même si je n'étais qu'une simple lycéenne inconnue de tous, je serais dans cet état. Je ne suis jamais allée à une fête auparavant.

— Dis-toi que c'est... comme si on était tous à la cafétéria. Sauf qu'à la place d'être assis, on est debout. Et au lieu d'entendre le brouhaha des voix, c'est de la musique à la place.

— Et à la place des élèves, y a des adultes très importants venant du monde politique, continué-je. Ouais, non, ça ne marche pas, je suis toujours aussi stressée.

— Au moins, j'aurai essayé.

Maddie hausse des épaules avant de m'écarter du miroir d'un coup de bassin, le regard complice. Elle pivote sur elle-même, s'observe sous toutes les coutures, afin de vérifier chaque centimètre carré de son visage. Cela dure à peine deux minutes et, se reculant, elle approuve son apparence d'un sourire satisfait. Aux premiers abords, on dirait qu'elle n'a pas de difficultés à s'accepter telles qu'elle est. Son reflet ne lui pose aucun souci. Elle est bien comme elle. C'est assez rare, surtout durant l'adolescence. J'ai lu quelque part que c'était le moment où notre estime de soi se forger... ou quelque chose comme ça.

— On devrait y aller maintenant.

Maddie me ramène à moi, faisant revenir l'angoisse que j'avais très brièvement fait disparaître. Je finis par accepter, le cœur un peu lourd. J'imagine les scénarios catastrophes, comme à chaque fois qu'une nouvelle expérience s'offre à moi.

Nous quittons la chambre avec chacune un cadeau dans la main et nous arrivons quelques minutes plus tard à l'extérieur, près des deux voitures qui nous attendent. Phoebe est bien évidemment là, ainsi que quatre autres gardes et les deux chauffeurs. Il y a également mes parents qui me serrent chaleureusement dans leurs bras avant de me prodiguer quelques conseils déjà entendus durant la semaine écoulée.

Nous montons ensuite dans la même voiture, la seconde servant à apporter notre armée de protecteurs. Nous sortons du palais en étant accueillies par un bon nombre de flashs. Heureusement les vitres teintées nous protègent de toutes photographies qui pourraient être prises.

Le trajet se fait de manière plutôt silencieuse. Seuls les sourires rassurants de Maddie arrivent à apaiser un peu mon anxiété. Ce n'est pas suffisant, mais c'est déjà ça. Ce qui pourra la faire disparaître, c'est simplement le temps. Le temps que je me détende, que je profite de la soirée. J'ai aussi peur d'être constamment arrêtée. Je sais que c'est naïf, mais une partie de moi espère que toutes les personnes présentes oublieront mon existence. Je sais que ça n'arrivera pas et c'est une source de stress intense. Et si je disais quelque chose de ridicule ? Et si je me mettais à bégayer ? Et si je n'arrivais même pas à parler ? C'est la première fois que je suis face à cette situation, d'autant que je suis seule. Je n'ai pas monsieur Sutton pour me protéger ou mes parents pour m'épauler, m'aiguiller.

— Tu veux bien me promettre, une seconde fois, que tu ne me quitteras pas d'une semelle ? m'adressé-je à ma cousine d'un air apeuré.

— Promis. Je te sauverai à chaque fois que tu te feras n'attraper par l'une ou l'autre personne. Mais je te jure, t'as qu'à sourire et hocher la tête et ça passera crème. Ils seront tellement heureux de pouvoir te saluer et échanger quelques mots qui ne se préoccuperont même pas de ce que toi tu pourrais dire... ou ne pas dire. Et puis, je te chuchoterai aussi leur nom au creux de l'oreille dès que je repère quelqu'un venir dans notre direction. C'est pas la première fois que je fais ça.

Je crois que si Maddie n'avait pas été là, j'aurais trouvé toutes les excuses possibles et imaginables pour ne pas m'y rendre. Malgré toute l'affection que j'ai pour Drew, je ne pense pas que je ne m'en serais pas sentie capable sans un soutien et une présence constante.

— Ah, nous voilà dans les bouchons, s'exclame-t-elle.

— Pas exactement, mademoiselle, l'informe le chauffeur. Nous sommes dans la file de voitures des personnes invitées. Il faut juste quelques minutes pour que chacun des invités descende de leur voiture respective.

— Oh, nous y sommes déjà ? Génial !

L'excitation de ma cousine se fait ressentir un peu plus à chaque seconde qui s'écoule. Elle passe son regard de sa vitre à celle de devant, elle tapote ses doigts sur sa hanche et vérifie une dizaine de fois son maquillage ou sa coiffure grâce au rétroviseur central.

— Tu es parfaite, Maddie. Tu es très belle, ne t'en fais pas.

— Je sais, c'est juste que... quand tu fais partie de la famille royale, c'est toujours mieux de vérifier que tu as une apparence qui s'approche de la perfection. Pas de mèches rebelles ou de plis dans la robe ni de maquillage trop voyant.

— C'est pas un peu épuisant, à force ? De toujours devoir tout vérifier et revérifier ?

— Hum, j'en sais trop rien. Peut-être un peu. Je n'y pense pas vraiment, c'est devenu une habitude, un réflexe. Toi aussi, tu finiras par l'avoir.

Je n'ai pas le temps de lui répondre que Phoebe nous annonce que nous sommes arrivés. Elle n'attend pas une seconde de plus pour sortir de la voiture et ouvrir la portière de droite par laquelle je dois descendre la première. Je mets un certain temps à défaire ma ceinture, les mains légèrement tremblantes. Je prends ensuite une grande bouffée d'air frais, fais naître un sourire sur mon visage et quitte le siège arrière. Il y a quelques paparazzis de l'autre côté de la rue, comme nous en avions été averties. Je suis séparée d'eux de quelques mètres et par deux imposantes voitures. Je ne pense pas qu'ils aient de quoi prendre de très beaux clichés vu leur visibilité réduite.

Une fois Maddie à mes côtés, nous entrons dans la bâtisse. Le regard un peu perdu, je n'ai même pas eu le temps de jeter un coup d'œil à la façade. Je reprends mes esprits lorsque nous sommes dans un large et long couloir, celui de l'entrée, où un garde est posté tous les deux ou trois mètres. Chacun d'eux effectue un affaissement de la tête lorsque nous passons devant eux. C'est encore un geste auquel je ne suis pas du tout habituée. Personne à l'école ne le fait, il n'y a que les employés du palais qui le font... ou bien les personnes que j'ai rencontrées lors de ma première sortie officielle.

Je jette un coup d'œil derrière moi : Phoebe et le garde du corps de Maddie ne nous quittent pas d'une semelle. Lorsque je regarde à nouveau devant moi, je remarque que nous venons d'entrer dans une nouvelle pièce beaucoup plus grande et haute. En face de nous, il y a deux grands escaliers tournants qui mènent à la plateforme qui donne à l'étage supérieur. C'est là que se déroule la fête : la musique provient de là. C'est un endroit très chic et luxueux. Je mettrais ma main à couper que Drew n'a pas non plus eu son mot à dire sur certains aspects de sa fête. Je crois que, comme moi, il aurait préféré quelque chose de plus chaleureux, de plus intime. Et aussi avec une moyenne d'âge qui s'approche plus du sien que de celui de ses parents. À jeter un œil aux personnes montant l'un ou l'autre escalier, c'est loupé. Je repère plus d'adultes d'une quarantaine d'années que d'adolescents.

Je jette un coup d'œil à la grande horloge située sur le pan de mur à ma droite. Les coups de vingt heures viennent de retentir. Drew m'a expliqué qu'à vingt-trois heures, la plupart des invités partiront, seuls les amis et familles proches resteront. « C'est là qu'on pourra vraiment s'amuser », m'a-t-il répété. Je dois donc tenir trois heures avant de pouvoir me sentir un peu moins mal à l'aise. Je peux le faire.

Maddie m'attrape le bras et me conduit jusqu'à l'un des escaliers. Avant cela, nous passons devant une table où sont dessinés des ronds. C'est du moins tout ce que j'ai le temps d'apercevoir. Une fois les marches montées, nous atterrissons dans la salle des fêtes. La première chose qui attire mon regard c'est le plafond... enfin, c'est plutôt l'absence du plafond. À la place, il y des de larges draps blancs tendus. L'espace d'un moment, j'en oublie où je suis. Je ne suis plus dans la capitale, mais dans un parc, sous une tente. Je pourrais même croire que la source de lumière au-dessus de ses draps est le soleil, mais il y a plus de chance qu'il s'agisse d'un très grand lustre.

Il y a aussi d'autres sources de lumière : des lampes murales, des fausses bougies sur les tables, des jeux de lumière sur la scène au fond de la salle. Sur cette dernière se trouve une panoplie d'instruments de musique.

Il doit y avoir une vingtaine de tables et j'ignore laquelle est la nôtre. Maddie remarque ma légère anxiété et prend rapidement la parole.

— On est à la table de Drew et de sa famille, m'apprend-elle. Ils n'allaient tout de même pas se priver de la présence de deux princesses à leur table, surtout pas de la princesse « miracle ».

— Arrête de m'appeler ainsi, lui demandé-je d'une voix douce.

Je n'aime vraiment pas ce surnom. Mais alors, pas du tout. Il me met mal à l'aise. Je sais que pour tous je suis un petit miracle, mais à chaque fois que j'entends ça, ça me ramène incontestablement à la journée du vendredi de décembre qui a été le début du chamboulement. Le début de la chute, même si j'ai su remonter depuis. Ça a une connotation négative pour moi.

Je ne me rends pas compte que nous avons traversé toute la salle que lorsque Maddie me pointe une chaise du doigt.

— Tiens, c'est ta place.

Je remarque un petit écriteau en face de mon assiette avec mon prénom... Et pas que mon prénom. « Son Altesse Royale, la Princesse Adélaïde » y est inscrit. Je regarde le nom à ma droite et remarque avec surprise qu'il s'agit de Drew. À ma gauche, c'est Noah, le petit frère de Drew âgé de treize ou quatorze ans. Quant à Maddie, elle est assise juste à côté de ce dernier. Au moins, je suis à une bonne table, entourée de quelques personnes que je connais déjà et que j'apprécie. C'est la première fois que je vais rencontrer la mère de Drew, mais si elle est aussi gentille que son fils et son époux, je n'ai aucune crainte à avoir.

— Je crois qu'il faut déposer nos cadeaux là-bas, m'apprend Maddie.

Elle m'indique une direction et je remarque une table rectangulaire près de la scène où une bonne trentaine, voire quarantaine, de cadeaux sont déjà déposés.

— Oula, hors de question. Y a aucune chance que je me sépare d'une édition d'origine d'un livre de Jules Verne.

— D'accord, comme tu veux. Moi, j'y vais en tout cas. Je reviens dans une petite minute.

— Quoi ? Non, Ma...

Madeleine s'est déjà éloignée de plusieurs pas, rompant sa promesse de me coller de toute la soirée. Il ne lui aura fallu que quelques minutes pour me laisser seule. Maintenant qu'elle n'est plus là, je remarque plus facilement les regards posés sur moi et je me force à adresser un sourire à tous ceux et celles qui pourraient croiser le mien. Intérieurement, je souhaite ardemment que personne ne vienne me saluer.

— Ah, te voilà ! s'exclame une voix familière.

Je me tourne tout doucement, les muscles un peu pétrifiés. Tout se détend lorsque je croise le visage de mon ami, le roi de la soirée. Je n'ai pas le temps de prendre la parole que Drew effectue aussi un affaissement de la tête.

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