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Trente


Je vous souhaite un très bon week-end ♥


Lorsque j'arrive le lundi matin au lycée, je constate que la présence des photographes ne me gêne plus du tout. Je m'y suis tellement habituée que c'est comme si je ne les remarquais plus. En quelque sorte, ils font partie du décor. Tôt ou tard, il aurait bien fallu que je les accepte, alors autant que ce soit maintenant.

J'ai été aussi accueillie par un Drew visiblement fier de ma première sortie et qui n'a pas arrêté de me répéter : « tu vois, je t'avais dit que tout se passerait bien. Ne te l'avais-je pas dit ? » J'ai même été félicité discrètement par Madame Jaillet alors qu'elle passait entre les bancs pour vérifier un exercice.

Ça m'a fait du bien de me sentir aussi soutenue... mais ce n'est rien face à ce qui est en train de se passer alors que Drew et moi venons d'arriver près de notre table pour la première pause de la journée. Tout notre groupe d'amis est en train d'applaudir, voire de lâcher quelques petits cris de victoire. Je reste stoïque un léger moment, abasourdie par toute cette vague d'amour qu'ils sont en train de m'envoyer, mais aussi très gênée que les regards d'une bonne centaine de personnes présentes dans la cafétéria soient braqués sur moi.

— Arrêtez ! les imploré-je d'une petite voix timide.

Je prends place à côté de Madeleine. J'ai subitement très chaud et mon teint a dû virer au rouge en l'espace de quelques secondes.

— Vous êtes tous fous, ajouté-je un peu émue.

— Si on ne l'était pas, tu t'ennuierais, en conclut Madeleine.

J'approuve d'un signe de tête, les larmes aux yeux. C'est la première fois que j'ai vraiment une bande d'amis. Pas de simples camarades de classes, non de vrais amis qui m'aident, qui m'apportent du soutien, avec qui je peux parler et rire. J'ai ce sentiment d'appartenir à quelque chose et ça fait chaud au cœur.

Madeleine, remarquant mon état, passe son bras dans mon dos et dépose sa tête sur la mienne avant que tout ceci se transforme en un câlin. Elle s'est montrée d'un soutien indéfectible ces derniers mois. Si on regardait mon téléphone, on verrait que septante pour cent des messages que j'ai pu recevoir proviennent d'elle. Et les appels aussi. Quinze pour cent viennent de Drew, les quinze autres restants sont un mixte entre mes parents, quelques autres amis et membres de la famille. Madeleine et Drew sont vraiment mes deux piliers à l'école. Ils ont tous deux des particularités, des points forts lorsqu'il s'agit de m'aider ou de me conseiller. Madeleine sera plus dans l'autodérision, la plaisanterie ou même trouvera des tonnes de sujets pour me changer les idées. Drew lui, est apaisant et regorge d'une tonne de conseils. Chacun, à leur manière, m'aide. Ma cousine, ayant hérité du titre de princesse, est souvent mise en avant et connaît le monde dans lequel j'ai été plongée. Quant au fils du Premier ministre, il a dû apprendre à vivre avec il n'y a que quelques années et, étant plus âgé que Madeleine, il est plus mature... Il l'est d'ailleurs plus que la plupart des gens de notre classe. Je ne sais pas d'où il tient ça.

— Hey, tu fais quelque chose ce week-end ? me demande ma cousine.

— Euh... Eh bien, j'ai tous mes professeurs le samedi, j'ai sûrement mes grands-parents paternels qui vont venir manger ce jour-là. Et puis, grand-mère vient dimanche, elle veut qu'on commence à organiser le bal pour mon anniversaire...

— Elle va te prendre toute la journée du dimanche, crois-moi. Organiser les événements importants, c'est l'activité phare de grand-mère. Je te souhaite bien du courage, tu risques d'avoir une migraine avant la fin de la journée.

— Merci... Et pourquoi tu voulais savoir ce que je faisais ?

— Oh... Eh bien, je voulais voir si t'étais disponible pour dormir à la maison. Papa et maman aimeraient beaucoup te voir. Et je me disais qu'une soirée pyjama entre filles aurait été sympa. Toi et moi, mais aussi Lilianna avec Ava.

— C'est dommage que ça tombe si mal... Quoique, maintenant que j'y pense, on pourrait faire l'inverse, non ? C'est Ava et toi qui venez à la maison. Je crois que j'aurais bien besoin d'une alliée face à grand-mère... Et ce serait encore mieux si vous venez dès le dîner du samedi soir.

— Ça ne va toujours pas avec ton autre grand-mère ?

Je hoche négativement la tête tout en haussant les épaules. Madeleine ne tarde pas à sortir son téléphone pour faire part de mon idée à ses parents. Avant qu'elle n'ait pu envoyer le message, je rajoute que je suis disponible le week-end prochain. Ça me ferait plaisir de voir oncle Ernest et tante Héloïse. Ou de simplement passer un ou deux jours à l'extérieur du palais, loin de Philippe.

— Au fait, reprend-elle, Monsieur Sutton a bien donné son feu vert pour l'anniversaire de Drew ?

— Yep ! confirmé-je d'un sourire.

— Hey, Drew, t'as entendu ça ? l'appelle-t-elle. Adélaïde peut venir à ta fête.

— Je suis au courant, ça va être génial !

Je me tourne vers lui et il m'adresse un sourire. J'espère sincèrement que ma présence à sa fête n'aura aucune répercussion indésirable.

— Et t'auras combien de gardes du corps ? m'interroge-t-elle.

— Juste Phoebe... En tout cas, à l'intérieur. Mais il y en aura au moins deux à l'extérieur. Je crois que j'ai évité le pire. Comme c'est le Premier ministre et sa famille, il y a déjà pas mal de sécurité, ça m'évite de venir avec ma propre armée. Tant mieux d'ailleurs, je ne me serais pas sentie très à l'aise.

Madeleine comprend un peu. N'étant pas la descendante directe de la souveraine, elle n'a pas été obligée d'avoir un garde du corps dans l'enceinte du lycée, mais elle en a quand même un avec elle lorsqu'elle en sort ou à événement. Après tout, elle est quatrième dans la ligne de succession, après Philippe, Lilianna et son père. Cinq, d'après elle, parce qu'elle me compte dedans.

Je me souviens très bien de cette conversation. J'étais curieuse et j'avais voulu savoir comment ça fonctionnait. Madeleine m'avait alors expliqué avant de poursuivre, d'un ton nonchalant : « si on prend mon exemple, je suis cinquième dans l'ordre de succession. En premier, il y a les enfants de la Reine. C'est-à-dire toi, puis Philippe et Lilianna. En quatrième, c'est mon père, puis moi et ensuite Ava. Et on pourra continuer pendant des heures en remontant jusqu'aux frères et sœurs du Roi défunt, leurs propres enfants et petits-enfants, mais on va garder les cinq plus importants, ça te va ? »

J'avais approuvé d'un signe de tête, pas encore totalement prête à étudier l'arbre généalogique ou l'ordre de succession par cœur. Surtout qu'au-delà des cinq premiers noms, je n'ai pas encore rencontré les autres. Bien qu'ayant une place importante dans la monarchie, ils ne sont pas vraiment considérés comme de la famille proche. Pas pour moi en tout cas. J'avais déjà à faire avec les tantes et cousins pour rajouter des grands-oncles ou cousines germaines.

* *

*

La semaine s'est écoulée plus rapidement que les précédentes. J'aime mettre ça sur le compte de la routine. Une routine qui s'est installée tout naturellement au fil des mois alors que je ne la pensais pas possible. Toute ma vie a été si chamboulée que j'ai cru qu'elle le serait à jamais. Qu'elle ne serait plus qu'une succession de drames et d'émotions diverses, souvent négatives. Mais ce n'est plus trop le cas. Évidemment, il y a mes tracas quotidiens, il y a encore des moments où je ne me sens pas à ma place, où je suis très en colère contre ceux et celles qui m'ont kidnappée. Il y en a d'autres où je me vois avancer. Où je me vois guérir. Je sais que je n'en suis qu'au début du chemin, que les cauchemars ne disparaîtront pas de si tôt, que la confiance mettra du temps à s'installer. En eux, mais surtout en moi.

La journée du samedi a été aussi enrichissante que toutes les autres. L'anglais, l'Histoire, ma psychologie. Lorsque je sors du dernier rendez-vous, je me sens à la fois plus légère et plus lourde. Je me suis un peu ôtée de mes pensées, de tout ce qui m'est arrivé et je l'ai remplacé par une tonne de nouvelles connaissances sur les deux matières.

Lorsque j'arrive dans ma chambre, Madeleine est déjà là, affalée sur le large lit pouvant accueillir trois personnes, pianotant sur son téléphone.

— Je ne sais pas comment tu fais, me salue-t-elle à sa façon.

— C'est-à-dire ?

— Pour supporter une autre journée supplémentaire de cours.

— Ce n'est pas une journée complète, la corrigé-je. Et puis, j'aime bien. Ça m'occupe l'esprit. J'ai l'impression de faire quelque chose d'important. Ce qui est assez bizarre quand on sait que je n'étais pas une élève exceptionnelle dans mon lycée, en France.

Madeleine m'adresse un sourire un peu triste.

— Ça te manque ?

— Non, je suis mieux avec vous. Je me sens plus entourée ici. Au palais comme à l'école. Mieux comprise. Plus visible aussi. Trop peut-être, mais rien n'est parfait dans la vie.

— Je me demande comment on réagit les camarades de ton ancien lycée quand ils ont appris la nouvelle te concernant.

— Avec choc, j'imagine. Comment réagir autrement ?

— Ouais, et ils doivent se mordre les doigts de ne pas avoir été plus proches de toi. Ils ne pourront pas se vanter d'avoir été amis avec une princesse.

— Oh, connaissant les ados, je pense qu'ils le feront quand même. Ils aiment se mettre en avant.

Sur ce point, ma cousine ne me contredit pas. Nous sommes dans un lycée privilégié et se montrer est un trait assez commun au sein des différentes années. C'est à qui a le plus beau sac de marque... non, le plus cher. Et, souvent, ils sont même bien moches.

— Alors, quel est le programme de la journée ? m'interroge-t-elle.

— Eh bien, on va aller saluer mes grands-parents. Ils doivent être là depuis une bonne heure maintenant. Ensuite, selon l'atmosphère, on verra. Le dîner est à...

— Dix-huit heures, termine-t-elle avec amusement. Ce n'est pas la première fois que je viens manger au palais royal. D'autant que je suis la filleule de la Reine.

— Ah bon ? J'apprends encore quelque chose de cette famille. Et qui est ton parrain ?

— Un des frères de ma mère. Mais je ne le vois pas souvent, il travaille beaucoup à l'étranger. Il y a aussi l'un des meilleurs amis de papa. Je suis une petite veinarde, j'ai droit à deux parrains et deux marraines vu que je suis une princesse.

Tiens, ça me fait penser que j'ignore ce point-là. Enfin, je sais qu'oncle Ernest est mon parrain et que tante Sibylle est ma marraine, mais est-ce que j'en ai d'autres ? Me voilà encore avec un mystère à résoudre. Un de plus ou un de moins, je ne suis plus à ça près.

Après avoir déposé mes quelques affaires d'écoles, Madeleine et moi nous nous mettons en route vers le salon juste en dessous de ma chambre. Tout le monde est déjà là, y compris la petite sœur de Madeleine, Ava, qui joue avec Lilianna sur l'une des tables. Nos parents sont assis dans l'un des sofas rouges, tout comme mes grands-parents. Philippe, lui, est debout près d'une des cheminées qui ne sert plus, l'air pensif. J'aurais juré l'avoir vu sourire une brève seconde après notre arrivée. Nous les rejoignons et les saluons avant de prendre place dans un des sofas libres, juste en face de celui où sont installées les personnes les plus âgées dans cette pièce. Grand-père m'adresse un sourire complice avant de me féliciter de vive voix pour ma première sortie officielle. Grand-mère daigne faire de même, d'une voix presque inaudible. Un silence s'ensuit, vite rompu par maman.

— Vous ai-je parlé de la nouvelle lubie de ma mère ? leur demande-t-elle avant de reprendre s'en attendre, eh bien elle planifie déjà le dix-huitième anniversaire d'Adélaïde.

— La Reine-Mère a toujours eu le chic pour préparer les célébrations, commente grand-père. Tu devrais te réjouir d'avoir de l'aide et de l'avance pour cette soirée. Ce sera l'événement de l'année, qui plus est. Tout le monde voudra être invité, comme la presse.

— La... la presse ? répété-je avec de gros yeux.

— Ne t'en fais pas, c'est hors de question ! s'indigne aussitôt papa. Aucun des anniversaires de ces dernières années n'a été filmé ou photographié, hormis par notre photographe officiel. Il va de soi qu'aucune presse du pays ne viendra à cette fête.

— C'est évident, Robert, reprend grand-père d'un ton ennuyé. Je n'insinuais pas qu'il fallait inviter la presse, ça va de soi. Je disais juste cela ferait envie à tout le monde.

Le stress est vite remplacé par un sentiment d'apaisement. Il ne manquerait plus que la presse s'invite à mon tout premier anniversaire en tant que princesse de la nation ! C'est déjà trop de pressions. Pressions d'ailleurs créées par un cerveau qui s'imagine beaucoup de choses depuis une semaine, comme le nombre d'invités. Sachant que le fils du Premier ministre a droit à cent-quatre-vingts personnes, il ne faut aucun doute que je dépasserai ce nombre déjà bien impressionnant. Entre mes amis et les membres de la famille, on doit être à quarante ou cinquante personnes. Je ne connaîtrais même pas un quart de mes invités, j'en suis certaine.

— De toute manière, poursuit-il, je suis certain que la Reine-Mère va tellement s'investir dans les préparatifs que tu n'auras pas besoin d'aider en quoi que ce soit.

— Ah ? Et si je le veux ? Après tout, c'est le premier anniversaire de ma fille aînée auquel nous allons assister. Peut-être que j'ai envie de mettre mon nez dans les préparatifs.

— Ce serait bien la première fois, s'exclame maman d'un rire. Robert en organisateur de fêtes, on aura tout vu dans cette famille.

Papa jette un regard à maman, l'air vexé. C'est à ce moment que grand-père décide de nous adresser la parole, à Madeleine et moi, et de prendre de nos nouvelles. Nous discutons jusqu'à l'heure du repas. Comme à l'accoutumée, grand-mère et Philippe ont fini par quitter la pièce quelques minutes après notre arrivée, bras dessus bras dessous. Grand-père m'a adressé un sourire compatissant à cet instant précis. Ça m'a réconforté, tout en appuyant sur mon impression les concernant. Il sait que quelque chose ne va pas, lui aussi.

Vient ensuite le dîner plein de rires et de joies malgré les querelles toujours présentes. Nos grands-parents prennent congé peu avant vingt-et-une heures et je rejoins ma chambre accompagnée de Madeleine. Nous passons notre soirée à regarder une série, à nous partager nos sentiments. De mon côté, j'essaye d'apprendre de nouvelles anecdotes sur les membres de ma famille. Je sais que ce n'est pas en quelques mois que je pourrais rattraper toutes les années que j'ai manquées, mais j'essaye quand même. 

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