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Douze


Le dimanche est arrivé vite. C'est presque comme si le samedi n'avait jamais eu lieu. Je suis passée du repas familial du vendredi soir à ce matin du dimanche légèrement enneigé. Voir les quelques flocons virevoltant sous la légère brise a fait naître mon sourire, celui qui m'est encore étranger dans cette nouvelle vie. Je n'ai pas souvent l'occasion de voir les premières neiges en décembre. Je n'ai d'ailleurs jamais connu un Noël blanc, la faute au réchauffement climatique, j'imagine. C'est donc une vision un peu féérique, un peu magique. Ça a un côté « téléfilm de Noël ». L'héroïne est toujours perdue au début d'histoire avant de finalement trouver son chemin, souvent grâce à un homme. Autant dire que ce n'est pas du tout dans mes plans pour cette année. Je ne me sens pas très à l'aise à l'idée d'expérimenter des premières fois comme le premier baiser.

J'ai toujours été « en retard » de ce point de vue là si on devait me comparer aux filles de mon ancienne classe. Tous ont déjà eu un petit copain ou ont déjà couché. Certaines par amour, d'autres par pressions sociales pour faire « comme tout le monde ». Et puis il y avait moi, la petite élève discrète, aux parents stricts et qui ne participait jamais aux voyages internationaux. Ce n'est pas évident de construire des relations quand, inconsciemment ou consciemment, des barrières sont créées. Je n'arrive pas à savoir si c'est leur éducation ou le traumatisme que j'ai pu vivre en étant bébé qui m'a placée dans ses conditions. J'ai toujours entendu dire qu'un bébé ressentait tout. Cela pourrait expliquer des choses à mon sujet.

Mon esprit est tourné vers ces futilités. Oui, futilité. En comparaison de ces dernières semaines et de ces prochains mois, l'amour et les garçons sont bien le cadet de mes soucis. Ce ne serait qu'un problème supplémentaire à mon très long tableau, sans oublier que ce titre que je traîne encore comme un boulet ne ferait qu'aggraver cette expérience. Comment savoir qui nous aime quand notre vie est rythmée par le luxe et une position importante ? Quand elle le sera, du moins. Voilà une autre complication qu'il me faudra apprendre à maîtriser. Je ne suis pas sûre que ce sera aisé, sachant que j'ai vécu avec des menteurs toute ma vie. Comment puis-je détecter les opportunistes en sachant ça ?

Mes nouvelles questions s'évaporent lorsqu'un bruit à la porte retentit jusqu'à mes oreilles. J'exécute quelques pas vers elle et, d'un geste, l'ouvre. Monsieur Sutton est là, prêt à me conduire jusqu'au parking des employés où Toby et Thomas m'attendent.

— Êtes-vous prête, Voltre Altesse ?

J'opine de la tête avant de me tourner vers ma valise déposée au pied du lit, grande ouverte. J'en ai déjà vérifié le contenu plus de six fois ce matin. Trois fois en me levant et trois après le petit-déjeuner que j'ai pris silencieusement avec mes parents. Philippe n'a pas daigné se joindre à nous, ce qui ne m'a guère dérangé. Quant à Lilianna, elle s'est rendue samedi matin chez Oncle Ernest et y passera le reste du week-end avec nos deux cousines... Madeleine et Ava, si mes souvenirs sont bons. C'est d'ailleurs mieux ainsi. C'est plus facile. Pour son sourire, j'aurais pu changer d'avis.

Je ferme la valise avant de la redresser. Je n'ai pas le temps d'attraper la poignée que, déjà, Sutton s'en est emparé.

— Merci, lui chuchoté-je avec douceur.

Il m'adresse un sourire rassurant. Il sait que j'en ai besoin. Il n'est pas nécessaire pour lui d'avoir d'un diplôme pour me comprendre ou saisir ce qui se déroule dans ma tête. Qu'importe la situation et le sentiment qui me dominait à chacun de ces instants, il a toujours réussi à m'apaiser, à me rassurer ou, tout du moins, à me prodiguer un réconfort qui était plus que bienvenu. Je me rends compte un peu plus chaque jour de l'importance qu'il a dans ma vie et cette idée me créer une angoisse soudaine de devoir être séparée de lui pendant plusieurs semaines. Et si je n'arrivais pas à calmer mes crises ? Et si Toby et Thomas n'avaient pas les armes nécessaires pour m'aider ? Et si...

« Et si tout se passait magnifiquement bien ? » me murmure une voix fébrile.

Oui, il faut que je me focalise sur ça. Sur le positif. Imaginer les pires scénarios n'engrange que du stress supplémentaire et ne met pas dans de bonnes dispositions pour réussir ce que j'essaie d'entreprendre.

Nous descendons les premiers escaliers et arrivons au premier étage. Je me repasse, mentalement, la liste des objets à ne pas oublier pour la millième fois. Pourtant, alors que je checke un par un chacun des éléments, j'ai l'impression de laisser quelque chose derrière moi sans arriver à mettre le doigt dessus. C'est très irritant, autant que lorsque l'on a un mot sur le bout de la langue. Habituellement, je finis toujours par le retrouver, mais un mot perdu dans la tête sera plus facile à rechercher qu'un objet dans un palais que je suis sur le point de quitter.

Nous atteignons le rez-de-chaussée avec une pointe d'angoisse supplémentaire. Je parviens à la faire taire alors que nous nous retrouvons dehors, dans un côté du palais que je n'avais encore jamais vu auparavant. Des dizaines de voitures sont parquées là, sur des graviers à la couleur presque ambrée, nuance donnée par les quelques éclats du soleil se réfléchissant sur les hauts barreaux dorés délimitant la propriété. Une grande et double porte noir métallique s'y trouve également. Plusieurs caméras sont installées en direction de ce qui semble être une rue, de par les bruits de voitures que je peux distinguer. Plusieurs gardes sont également là, prêts à sortir leur pistolet à la moindre tentative d'effraction.

Nous descendons les quelques escaliers et posons le pied sur les petits cailloux. Trop préoccupée par la hauteur de cette clôture, mi-pierre mi-barreau, je ne remarque pas tout de suite la présence de Toby et Thomas, adossés à une voiture aux vitres teintées à l'arrière. Il me faut cligner des yeux plusieurs fois pour les reconnaître. Je n'ai pas l'habitude de les voir habillés autrement qu'avec un costume noir. Cette fois-ci, ils l'ont tronqué pour des jeans, des baskets et des vestes. Un perfecto noir pour Toby et en denim pour Thomas. Les voir vêtus de la sorte rééquilibre un peu la relation encore très étrange que j'entretiens avec eux. Pour la première fois depuis mon arrivée, tout semble normal, au premier regard.

— Votre Altesse, me saluent-ils tous deux.

Je me retiens de rouler des yeux et de les gronder. La présence d'Aiden n'y est pas pour rien. Cependant, nous serons que tous les trois dans quelques minutes et ça pour un laps de temps plutôt long : j'arriverai à leur faire délaisser ce foutu protocole royal. Je leur ordonnerai même si j'en suis obligée.

— Merci de m'accompagner, leur adressé-je.

— C'est avec plaisir, répond Toby.

Thomas est plus sur la réserve et se contente d'un sourire avant de tendre sa main vers son patron. Comme un passage au flambeau, le dernier se libère temporairement de ma charge en déléguant ma valise à son subordonné. L'espace d'un instant, je m'en veux de la position dans laquelle je les mets tous les deux. Philippe doit être moins compliqué que moi à protéger, j'en suis certaine.

Je pivote légèrement et pose mon regard sur l'une des innombrables fenêtres du bâtiment. J'y cherche des ombres, des silhouettes. Je n'y vois rien et je ne peux pas leur en vouloir. En leur disant au revoir, au petit-déjeuner, je leur ai demandé de ne pas venir. Je crois que ça aurait été trop dur de constater, une seconde fois dans la même journée, la tristesse et la crainte dans leurs yeux.

— Je dois vous donner ceci, m'interpelle monsieur Sutton.

Je reporte mon attention vers lui alors que je le vois sortir de la poche intérieure de sa veste un téléphone. J'avais presque oublié que ces petits engins existaient après en avoir été séparés près d'un mois.

— Il est sécurisé et je me suis permis d'y intégrer tous les numéros des membres de la famille royale et de la famille paternelle. Vous avez également mon numéro professionnel et personnel, celui du secrétaire particulier de Sa Majesté et de plusieurs autres personnes au cas où vous en aurez besoin. J'ai laissé une note dans l'application bloc-notes pour plus de détails. J'ai aussi téléchargé plusieurs applications, comme Spotify vu que je sais que vous aimez la musique. Je vous ai pris l'abonnement premium, bien que j'ignore en quoi il consiste. Il y a aussi un bon de cinquante euros dans la boutique si vous voulez acheter des jeux ou bien des films. j

Je regarde ses lèvres déblatérer une tonne d'informations à une vitesse inouïe. Je ne retiens pas tout, sauf la gentillesse qui émane de toutes ces petites attentions à mon égard. Il y a aussi de l'appréhension, de l'affolement, mais est-ce si étonnant ?

— Ne vous en faites pas, lui coupé-je la parole, je suis sûre que je trouverai des tonnes d'activités à faire en compagnie de mes deux anges gardiens.

Aiden Sutton reprend son souffle et hoche la tête avant de jeter un regard sévère aux deux hommes m'accompagnant, comme une sorte de dernier rappel. Dans ce regard, je peux y lire : « si vous faites foirer cette mission, je vous tue de mes propres mains, c'est bien compris ? »... Ou quelque chose dans ces eaux-là. Un silence s'installe juste après, mais je ne lui laisse pas le temps de s'enraciner : je m'approche de la portière arrière et, d'un sourire, je dis au revoir à cet homme qui, bien malgré lui, restera le visage du plus grand chamboulement dans ma vie.

Thomas prend place sur le siège conducteur quelques secondes plus tard. Toby ne fait son apparition qu'une longue minute après avoir échangé quelques mots avec son patron. Des énièmes consignes et rappels de ce qu'ils doivent déjà savoir, mais comment blâmer un chef de la sécurité anxieux ?

La ceinture attachée et le moteur allumé, la voiture s'approche doucement du portail. Cette fois-ci, la destination n'est pas un hangar en dehors de la ville ou des bureaux sécurisés dans un sous-sol. Non, ce qui m'attend n'est pas une autre épreuve difficile liée à mon passé, mais bien un pas en avant vers un avenir plein de possibilités. Un avenir que je veux réussir à vivre pleinement dans quelques semaines avec des épaules plus légères et la tête haute

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