Dix-neuf
Coucou vous ♥ Aujourd'hui, on se retrouve avec un chapitre un peu plus long que d'habitude que je dédicace à LumosGriffin !
Comme dit précédemment, le royaume de Waldor est un royaume fictif qui se situe au sud du Royaume-Uni (elle était d'ailleurs une grande île aussi), et à l'Ouest de la France. Comme c'est un pays à part entière, avec son Histoire, il est évident que je change l'Histoire de l'Angleterre et de la France pour y intégrer le pays d'Adélaïde. Ne soyons donc pas étonné(e) si vous voyez, au cours de ce chapitre ou des autres, des informations historiques qui contredit l'Histoire que vous connaissez : c'est normal, c'est inventé. :)
On se retrouve... déjà Jeudi pour un nouveau chapitre. Bonne lecture et bonne semaine ♥
Mes questions et demandes farfelues se sont succédé au fil des jours. Jusqu'à ce début d'après-midi où j'ai ressenti une soudaine envie d'en savoir plus sur l'Histoire de ce pays. De mon pays. Me voilà donc installée dans le salon en compagnie de Thomas, Toby et... de la chienne. Oui, je ne lui ai toujours pas trouvé de nom. Cela fait une semaine et demie qu'elle est en notre compagnie, mais je ne pensais pas mettre autant de temps pour lui trouver son prénom.
— Est-ce que le nom Richard de Shrewsbury te dit quelque chose ? m'interroge Thomas.
À moitié dans mes pensées, le nom me paraît être prononcé par une bouche remplie de nourriture ou mâchonnant un chewing-gum. Je le regarde avec les sourcils froncés et, malgré la deuxième tentative, je n'y comprends toujours rien.
— Shre... Shrew... Ah non, là tu m'en demandes beaucoup, je ne suis pas encore suffisamment douée en anglais pour arriver à prononcer un tel nom. Mais, de toute manière, il ne me dit rien. Qui est-ce ?
— C'est un peu le premier roi. Celui du vrai pays de Waldor.
— Oui, parce qu'avant, cette terre était toujours la proie de différentes nations, ajoute Toby. Les Anglais, les Français, les Espagnols. Les Vikings aussi à une époque. Tous se battaient pour cette terre. Tous y ont régné à un certain moment, mais les guerres étaient plus courantes que les temps de paix.
— Jusqu'à ce Richard ? présumé-je. Est-ce que je suis censée savoir qui il est ?
À cet instant précis, je me maudis de ne pas avoir été plus attentive à mes cours d'Histoire. Et à tous mes cours. L'Histoire ne m'intéressait pas avant. Je suis nulle en mathématique et en science. Hormis la biologie qui est la seule branche que je comprends un tant soit peu. J'aime bien aussi les cours de français, mais je peine avec l'anglais. Je ne suis vraiment pas une élève modèle, ça, c'est sûr.
— Est-ce que ça te dit quelque chose la Guerre des deux-Roses ? Poursuis Thomas.
— Oui. C'était en Angleterre, je crois. Deux familles qui se sont combattues pour le trône... Les Lancastre et les... Ah quel était le nom de la deuxième famille...
— Les Yorks.
— Les... Les Yorks ? Pourquoi ce nom me dit quelque chose ? Je veux dire, hormis par rapport à cet épisode de l'Histoire ?
— Parce que, lorsque nous sommes venus vous chercher en France, monsieur Sutton s'est présenté comme étant le chef de la sécurité de la maison royale d'York, m'apprend Thomas avec un sourire en coin.
— Je dois avouer que c'était vraiment la pire journée de ma vie. Enfin, l'une des pires. Je n'ai pas vraiment fait attention aux mots qu'il disait. Donc, la famille est reliée à un membre de la famille d'York ? Je préfère vous prévenir, à partir de là, je n'y connais plus rien. Ni le déroulement ni les personnages qui ont pris part à cette fameuse guerre, hormis le nom des deux familles.
— Par où commencer ?
Thomas prend plusieurs minutes de son temps, visiblement perdu dans l'immensité des informations historiques. Toby, lui, est perdu sur l'écran de son téléphone. J'ignore ce qu'il y cherche, peut-être une page Wikipédia qui expliquerait mieux qu'eux cette partie de l'Histoire. Une époque à laquelle je me sens très liée tout à coup. Penser que je descends de plusieurs personnages historiques emblématiques, tels que des rois et des reines, est à la fois terrifiant et incroyable.
Thomas attrape une feuille et un papier et se met à griffonner. Son ami s'approche de lui, curieux, et se met à l'interroger sur son activité.
— J'essaie de faire au mieux afin de trouver la manière la plus concise et la plus claire pour lui expliquer le début de cette famille royale.
— Vu le bordel qu'est l'Histoire, de manière générale, je te souhaite bonne chance...
— Je ne t'en voudrais pas si tu ne réussis pas, interviens-je avec un sourire compatissant. Toby a raison, l'Histoire est très compliquée, surtout les royautés. Trop de mariages, de frères, d'enfants, de remariage. Toutes les familles royales des pays européens se sont croisé et recroisé combien de fois déjà ? Sans parler des mariages entre cousins et... je sens que je vais avoir une migraine.
— C'est toi qui as voulu savoir, me fait remarquer Thomas.
— J'n'ai jamais dit que c'était une bonne idée. Faudrait que j'apprenne à faire taire ma curiosité parfois... souvent.
— Ta curiosité t'a permis d'ouvrir la porte à cette brave bête, me rappelle Toby en désignant la chienne.
— Bah oui, justement ! m'exclamé-je. Faut qu'elle se taise où je risque de remplir le palais de dizaines d'animaux que j'aurais recueillis. Ça risque de devenir un refuge.
Toby lâche un rire qui, tel un bâillement contagieux, s'empare de Thomas et moi, et nous voilà, riant pour la énième fois de la journée. On pourrait croire que je suis partie en vacances avec des amis de longue date et non des hommes qui sont payés pour veiller sur ma sécurité. J'en oublierai presque ce qui m'attend à mon retour.
Après notre éclat de rire, Thomas se concentre à nouveau sur ce cours d'Histoire que je lui ai demandé d'improviser. Toby se remet à pianoter sur son téléphone, sans que je ne sache ce qu'il y cherche. Quant à moi, je laisse traîner mon regard sur les bibliothèques, les murs, la télévision éteinte, le feu de cheminée et la chienne qui est assise non loin de moi. Et, enfin, la fenêtre qui donne sur une vision parfaite et digne d'un film de Noël : il neige. Je me tourne à nouveau vers mes deux acolytes, avec une nouvelle curiosité.
— Quel jour on est ? les interrogé-je.
— Mercredi, me répond Toby d'une voix distraite.
— Non, je veux dire, la date ?
— Le vingt-quatre décembre, m'apprend Thomas sur le même ton.
C'est la veille de Noël.
C'est le choc.
Je savais que ce jour allait arriver. C'est pour échapper aux fêtes de fin d'année que je suis ici. Pourtant, entendre la date a été comme un coup de poignard en plein cœur. En l'espace de quelques secondes, je passe d'un état joyeux à une intense culpabilité.
— Ce que je fais, ce n'est pas bien.
Chacun d'eux s'arrête dans leur activité et lève le regard vers moi. J'y discerne de l'incompréhension, de l'étonnement.
— De quoi parles-tu ? me questionne Toby.
— D'être ici, avec vous. C'est égoïste de ma part.
— Mais non, me dit-il d'une voix rassurante. Ta famille comprend que tu as besoin de souffler après tout ce qui s'est passé. Il ne t'aurait pas laissé venir hic sinon.
— Je ne dis pas ça par rapport à eux. Enfin, si un peu, mais je parle surtout de vous.
— C'est encore plus compliqué que la guerre des Deux Roses, répond Thomas. Sois plus explicite.
— On est le vingt-quatre décembre. Vous êtes censés être avec vos familles, pour fêter Noël.
Dans mon souci de prendre un peu de recul, je n'ai pas pensé aux autres. Pas à eux en tout cas. Pas aux deux jeunes hommes qui se sont toujours montrés très chaleureux à mon égard et qui ont été d'un soutien sans faille. Je n'ai pensé qu'à mon bien-être personnel en ôtant leur vie de mes pensées. Je me redresse d'un coup, déterminée à réparer cette erreur.
— On rentre au palais. Aujourd'hui.
— Adélaïde m'adresse Toby avec un sourire réconfortant. Ce n'est pas nécessaire. Il y aura bien d'autres Noëls que nous pourrions passer en famille, je t'assure.
— Une fête en compagnie des gens qu'on aime, ça n'a pas de prix. La vie peut changer du tout au tout, je sais de quoi je parle. Je veux que vous soyez avec les personnes qui comptent le plus pour vous ce soir. Pas avec moi. Je ne veux pas être le genre de personnes qui traite mal les autres.
— Adélaïde, répète Toby, tu exagères. On est loin d'être maltraités, bien du contraire. Je ne changerai de métier pour rien au monde.
— Totalement d'accord, approuve Thomas.
— Je sais que vous aimez votre travail. Mais aujourd'hui, c'est la veille de Noël et vous n'avez pas à être ici avec moi. À me surveiller. Je ne trouve pas ça juste, je trouve ça carrément égoïste.
Toby est sur le point de m'arrêter et de trouver d'autres mots rassurants, mais je lève la main et lui demande, d'un regard ferme, de ne rien en faire. Je sais que quoi qu'il puisse dire, je ne changerai pas d'avis. S'il y a bien une chose que je sais de moi, c'est que je suis une entêtée de première. Ce n'était pas un trait dominant avant, mais ces dernières semaines j'en avais eu bien besoin.
— Si on part dans une demi-heure, on peut être de retour dans la capitale avant dix-huit heures, ça vous laissera du temps pour rentrer chez vous et vous préparer.
— Et toi alors ? s'inquiète Toby. Nous sommes venus ici parce que tu ne pensais pas pouvoir supporter les fêtes de fin d'années en famille. Que vas-tu faire ?
— Aucune idée. Je vais improviser, c'est ce que je fais depuis mon arrivée. Pour l'instant, hormis les crises d'angoisses, ça ne m'a pas trop mal réussi. Je suis toujours en vie et je n'ai pas sombré. Ça ira, j'en suis certaine.
J'essaie de paraître convaincante, mais vu le silence qui s'ensuit et le regard qu'ils échangent, je n'ai pas l'impression d'avoir réussi. Comment les convaincre quand je ne suis pas moi-même sûre de ce que je dis ?
— S'il vous plaît, ne me forcez pas à vous donner un ordre. Je n'ai pas non plus envie d'être ce genre de personnes.
— Très bien, m'accorde Thomas. C'est ton choix, nous allons le respecter. Mais pendant que tu feras ta valise, j'aimerais que tu y réfléchisses une seconde fois. Je pense pouvoir parler au nom de Toby lorsque je dis que nous ne voulons pas que tu fasses une erreur à cause de nous.
— C'est pas à cause de vous, le contredis-je. C'est pour vous. C'est pour ça que je sais que ça ne sera pas une erreur.
Cette fois-ci, je crois ce que je dis et c'est peut-être grâce à ça que les garçons m'offrent un signe de tête approbateur. Avant qu'ils n'aient pu changer d'avis ou mettre en doute ma décision, j'ai déjà rejoint le haut des escaliers. Une fois dans cette chambre que j'ai occupée ces derniers jours, je m'attèle à remplir ma valise sans trop me préoccuper de bien plier les vêtements. Je fourre un peu tout. Je ressens une certaine hâte à ne plus devoir y mettre les pieds, cette drôle et désagréable sensation est toujours présente dans ces murs. Si je ne me sens pas toujours à ma place dans celle du palais, elle ne me procure pas cette impression d'oppression comme ici.
En moins de dix minutes, j'ai bouclé ma valise et je la descends, tant bien que mal, jusqu'en bas des escaliers. Je me dirige ensuite vers la cuisine, attrape un bout de papier et un stylo, et y griffonne quelques mots à l'adresse de la fille du village d'à côté que je n'ai dû voir qu'une ou deux fois. Elle était censée venir tous les jours, mais Thomas a fini par lui faire comprendre qu'il était suffisamment doué en cuisine pour ne pas nous intoxiquer tous les trois. Je crois qu'il voulait surtout s'en débarrasser. Je n'ai donc jamais eu l'occasion de lui parler, ni même de goûter à sa cuisine. Heureusement, Thomas n'avait pas menti, il est effectivement doué dans ce domaine. Néanmoins, comme prévu, elle passait une fois en début de semaine pour remplir les placards de courses.
J'accroche le mot au réfrigérateur à l'aide d'un rond magnétique, la remerciant pour sa gentillesse et lui priant de prendre tout ce qu'elle voulait dans le frigo. Il serait dommage que la nourriture périsse à cause de notre départ précipité. La seule chose que j'attrape dans les placards, c'est la nourriture de la chienne que je dépose sur ma valise en rejoignant le salon où elle se trouve.
— Il faut vraiment que je te trouve un prénom, lui adressé-je avec un rictus gêné.
La chienne aboie comme pour approuver mes propos. Je m'installe ensuite à ses côtés et lui prodigue quelques caresses le temps que les deux hommes aient fini leur bagage et descendent à leur tour. Lorsque j'entends le bruit de pas dans les escaliers, je me redresse, prête à partir.
— Sutton a été étonné de notre appel, m'apprend Toby.
— Je crois que je vais étonner tout le monde aujourd'hui...
— Avant qu'on parte, il faut qu'on parle de ce qui va se passer, m'informe Thomas.
— De ce qui va se passer ? Tu essaies de me faire peur ?
— Non, pas du tout. Je parlais seulement du tutoiement et vouvoiement. Je vais de nouveau devoir te vouvoyer à partir de maintenant.
— Quoi ? Tout le temps ?
— À chaque fois qu'il y aura une personne extérieure à nous trois, oui.
— Mais si on est tous les deux ou tous les trois, tu me promets de me tutoyer ? De ne pas me dire « mademoiselle » ou « Votre Altesse Royale » ?
— Je t'en fais la promesse.
Je m'attendais à un plus gros problème, mais celui-là est vite réglé. Je ne demande même pas à Toby de s'y engager aussi, je sais déjà qu'il le fera.
— Qu'est-ce qu'on fait pour toute la nourriture ? questionne ce dernier.
— J'ai laissé un mot à la jeune fille, je lui ai dit de tout reprendre.
Toby approuve mon initiative et, après quelques secondes de réflexion, Thomas donne le départ en quittant la pièce. Sans avoir fait le moindre geste ou dit la moindre parole, la chienne se relève à son tour et le suit, comme si elle savait. Je leur emboîte le pas et nous nous retrouvons tous dans le hall d'entrée.
— Est-ce que j'aurais quand même droit à mon cours d'Histoire sur le trajet du retour ? demandé-je à Thomas.
— Je croyais que ça te donnait la migraine ? s'étonne-t-il.
— Faut souffrir pour être... cultivée. Et puis, on a trois heures devant nous, autant en tirer quelque chose.
— Très bien. Toby, ça te dérange de conduire ? Je me vois mal faire le conducteur et le professeur d'Histoire en même temps.
Toby approuve d'un signe de tête et, après que les garçons aient fait un dernier tour de la maison pour vérifier que tout est bien fermé, nous nous retrouvons tous les trois dans la voiture... Avec un passager supplémentaire par rapport à l'arrivée. La chienne ne tarde pas à déposer sa tête sur mes genoux. De tous, c'est elle qui a la meilleure place, le meilleur rôle.
J'attends quelques minutes avant de revenir à la charge. Monsieur Thomas, professeur improvisé, sort les notes qu'il avait gribouillées avant ma décision très soudaine.
— Donc, la guerre des Deux-Roses, expose-t-il d'une voix très sérieuse.
L'explication dure plus de trente minutes, entrecoupée par beaucoup d'hésitations et de recherches Wikipédia pour vérifier ce qu'il disait. J'ai essayé de suivre du mieux que je le pouvais et je dois avouer que j'aurais aimé avoir un bloc-note et de quoi écrire. Cela m'aurait aidé à mieux m'y repérer. Mais, de ce que j'ai cru comprendre, ce Richard de Shrewsbury était le fils d'Édouard IV, roi d'Angleterre et appartenant à la famille d'York, et d'Elisabeth Woodville. Après la mort de son père, c'est son frère, encore un Édouard, qui devient roi, mais leur oncle a fait en sorte de les rendre illégitimes et a pris le trône pour lui. Les deux frères sont enfermés à la tour, jusqu'à ce que Richard arrive à s'enfuir pour se retrouver... sur Waldor. Et, alors que la guerre des Deux Roses avait toujours lieu en Angleterre, le petit Richard a décidé de rester dans ce pays et d'y construire son propre royaume. Pas mal pour un enfant qui n'avait que dix ans en arrivant ici...
— Et la guerre des Deux Roses s'est terminée par la victoire d'Henri Tudor, conclut Thomas.
— Tudor ? Quoi ? Je croyais que c'était les York et les Lancastre qui se battaient pour le trône ? D'où il sort celui-là ?
— Il est le dernier héritier des Lancastre, par sa mère. Et c'est aussi un descendant d'Henri III.
— Thomas, ne rajoute pas d'autres noms, je suis déjà suffisamment perdue comme ça.
— D'accord, je ne remonte pas en arrière. Mais sache qu'Henri Tudor s'est marié avec Élisabeth d'York, la sœur de Richard Shrewsbury.
— T'es en train de me dire qu'Henri Tudor, le seul héritier des Lancastre, a fini par se marier avec une York ? Ça y est, j'ai la migraine. Franchement, ils auraient pu directement passer par la case « mariage » plutôt que de ça battre pendant trente ans.
« Faites l'amour, pas la guerre ». On devrait tous y songer avant de commettre l'irréparable, tel que tuer un être vivant, dire des mots qui blessent... ou kidnapper un bébé. C'est à cette phrase que je pense quand j'aperçois les abords de la capitale après presque trois heures de route. Je veux que ma vie soit dictée par l'amour au lieu d'être rongée par une haine. Même si elle raisonnée. Même si elle a une bonne raison d'être là, je ne dois pas la laisser me consumer. J'aimerais être une boule d'amour et de joie, mais comment l'être quand on n'est pas en paix avec ce qui s'est passé ?
« Avec le temps ». C'est ce que me dirait monsieur Sutton s'il était là, à mes côtés. C'est sa réponse préférée que de me parler du temps. D'être patiente. Aussi patiente que mes parents ont pu l'être ces seize dernières années. Ce n'est pas en une semaine et demie que tous mes problèmes auraient pu être réglés, ça aurait été naïf de penser ça. Mais ça m'a permis de remplir mes poumons, mon cœur et ma tête d'un air frais et revigorant. Maintenant, il faut que je trouve une autre façon de le faire, sans devoir m'éloigner à trois heures de route du palais, de ma famille.
Ma famille qui doit être réunie au complet si j'en crois les nombreuses voitures dans le parking. Ou bien, il s'agit de celles des employés. Peut-être les deux. Je vois mal mes oncles et tantes refuser de passer Noël au palais. Surtout Ernest.
Lorsque Toby éteint le moteur, je défais ma ceinture de sécurité. Je n'ai pas le temps d'ouvrir la porte en grand que la chienne se précipité déjà à l'extérieur. Elle a dû en avoir marre de ne pas pouvoir bouger ces dernières heures. C'est du moins ce que je comprends quand je la vois courir un peu partout, après être sortie à mon tour. Je la suis du regard et c'est elle qui amène mes yeux jusqu'à l'entrée du château où trois personnes se tiennent là, silencieusement, mais avec le sourire. Aiden, le Roi, la Reine. L'animal est déjà à leur pied à attendre d'être caressé. C'est mon père qui s'abaisse le premier pour la saluer.
— Elle est adorable, me dit maman une fois arrivée à leur hauteur. Comment s'appelle-t-elle ?
— Je... je n'ai pas encore trouvé, avoué-je d'une voix embêtée.
— Qu'importe le nom que tu lui donneras, elle est la bienvenue dans la famille.
— As-tu fait bon voyage ? me questionne mon père. Est-ce que tout s'est bien passé ? ajoute-t-il d'une voix inquiète.
— Oui, tout s'est bien passé. C'est juste que... eh bien, je trouvais que c'était égoïste de priver mes deux adorables gardes du corps de leur famille en cette soirée de fête. C'est avec elle qu'ils doivent être, pas avec moi.
— Et toi alors ? Que souhaites-tu faire ? me demande-t-il.
— Je crois que, comme eux, c'est avec ma famille que je dois être aujourd'hui.
C'est sorti sans aucune hésitation. Sans doute, sans peur. C'était ici que je devais être. Aujourd'hui, mais aussi tous les autres jours du reste de ma vie.
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