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Lise

Je suis sortie de mon propre chef, le temps de reprendre mes esprits durant son coup de fil. Je ne suis pas prête à entendre une autre voix, de nouvelles informations. Pas de cette famille en tout cas, je dois concentrer mes efforts sur l'ancienne, sur la fausse. Je ne sais pas trop comment la qualifier, rien ne semble convenir totalement. Je me suis donc retrouvée dans le couloir avec mes deux gardes du corps aux yeux soucieux et interrogateurs. Ce n'est certainement pas à moi de leur expliquer la suite des événements. Cependant, le silence me pousse à le faire.

— Vous allez pouvoir prendre un peu l'air, j'ai décidé d'aller rendre visite aux deux pourritures qui m'ont enlevée lorsque j'étais bébé.

Je ne sais pas si c'est l'information en tant que telle ou la tournure et les mots employés. Qu'importe, les visages abasourdis des deux jeunes hommes me font savoir que, eux aussi, ils n'approuvent pas cette idée. Ils n'en disent pas un mot, ce n'est sûrement pas dans leurs prérogatives.

— Bien, mademoiselle, répond Thomas, résolu.

— Je pensais que vous seriez contents de sortir un peu, tenté-je de détendre l'atmosphère.

— Nous le sommes, mademoiselle.

Qu'est-ce qui a bien pu se passer pour que je me retrouve face à deux statues ? J'avais pu rire un peu avec eux lorsque nous nous sommes promenés dans le jardin. Pourquoi se sont-ils si soudainement fermés ?

Moi qui essayais de rire un peu pour m'apaiser, c'est loupé.

Je m'installe sur une chaise, juste à côté de la porte de son bureau. Mes jambes sont encore un peu engourdies, autant leur apporter le plus de réconfort possible. Je sais très bien qu'elles redeviendront sensibles une fois que je serai là-bas.

Sutton sort de la pièce très rapidement, le prince Ernest semble être quelqu'un de très facile à convaincre.

— Nous allons nous rendre au bureau du renseignement, informe-t-il ses deux subordonnés.

— Mademoiselle nous a déjà avertis, monsieur.

Sutton me jette un regard que je fais mine d'ignorer.

— Nous partons dans une demi-heure, ajoute-t-il à leur adresse. Mademoiselle, si vous souhaitez à nouveau entrer.

D'un geste de la main, il m'invite à rejoindre la pièce qui n'a pas eu le temps de me manquer. Je m'immisce à nouveau, d'un pas peu assuré. Très vite, je retrouve le siège que j'avais quitté quelques minutes auparavant.

— Comment a-t-il réagi ? je questionne Sutton aussitôt. Enfin, je sais que vous n'avez pas le droit de lui parler de moi.

— Les mots « sécurité nationale » sont suffisants pour éviter les questions au téléphone, m'apprend-il d'un sourire amusé.

— Quand arrive-t-il ?

— Il sera là dans la matinée.

— « Sécurité nationale », je répète. Les choses s'accélèrent-elles toujours grâce à ces deux mots ?

— La plupart du temps, oui.

— Ne sont-ils pas mal choisis ? En quoi mon cas relève de la sécurité nationale ?

— Si vous souhaitez l'anonymat, cela requiert de la rapidité et de la discrétion. Si cela est enlevé de l'équation, cela pourrait mettre en péril l'un de vos projets potentiels et donc, votre sécurité. De plus, vous faites partie de la famille la plus importante du pays, donc de la nation. Ce qui donne l'expression « sécurité nationale ».

— Vous avez réponse à tout, remarqué-je amusé. Mais ça reste tout de même exagéré. Je ne vois pas en quoi, rester cachée dans cette chambre quelques jours ou quelques semaines pourrait m'être néfaste.

— Tout secret finit toujours par être appris, mademoiselle. Nous souhaitons juste prolonger sa durée de vie le plus longtemps possible, pour votre confort.

— Vous pensez que quelqu'un du château pourrait en parler à la presse ?

— C'est une possibilité, oui.

— La confiance semble être un problème récurrent, ici.

— J'essaye que les événements du passé ne se reproduisent plus. Plus jamais.

— Est-ce que je peux vous poser une question ? dis-je d'une voix hésitante.

— Je vous écoute, mademoiselle.

— Est-ce que vous avez été soupçonné ?

— Oui. Tout le monde a été soupçonné. D'autant que j'étais de garde cette nuit-là.

— Et comment avez-vous réussi à vous faire disculper ?

— Disons que les somnifères trouvés dans mes analyses ont, à elles seules, suffi à me faire acquitter.

— Les somnifères ? Vous avez été drogué ?

— Par le chef de la sécurité, en personne. Ne jamais accepter une tasse de café faite par quelqu'un d'autre que soi-même. Je n'ai plus jamais commis cette erreur.

— Et qu'est-il devenu, lui ? Apparemment, tout le monde savait qu'il était dans le coup, vous l'avez attrapé ?

— Toujours pas. Il a disparu en même temps que vous. Qui peut mieux se cacher que quelqu'un qui connaît toutes les ficelles de la sécurité et de l'espionnage ?

— La tristesse et la colère peuvent nous faire des choses folles.

— Elles peuvent changer un homme.

— Vous le connaissiez bien ?

— Cela faisait quatre ans que je travaillais ici, donc assez bien.

— Est-ce que vous auriez pu imaginer un seul instant qu'il puisse être capable de faire ça ?

— Non. À aucun moment je n'ai douté de lui. Il n'a rien laissé paraître. Il n'a laissé aucune trace, pas un seul soupçon. C'était presque impossible à prédire. Encore aujourd'hui, nous n'avons pas beaucoup d'indices matériels.

— Je m'imagine mal refaire confiance après, ça a dû être long et laborieux.

— Surtout pour vos parents.

Je grimace, bien malgré moi. J'arrive à me le dire, de temps en temps, dans ma tête. Mais l'entendre de la bouche de quelqu'un d'autre, c'est un peu étrange.

— Pour le couple royal, corrige-t-il dans la seconde. Je suis...

— Pas d'excuses, vous n'avez rien dit de mal. Cela ne fait qu'une semaine que je suis ici. Une semaine, ce n'est pas suffisant pour passer d'une vie à une autre. Comme vous me l'avez dit, j'y vais doucement. Mais j'ai l'impression que mes décisions ne sont pas très logiques.

— Que voulez-vous dire par là ?

— Eh bien, je voulais absolument que le frère de la reine vienne, pour qu'il puisse savoir la vérité. Mais je refuse de savoir le prénom qu'on m'a donné à la naissance.

— Je ne vois pas en quoi ce n'est pas logique, mademoiselle. Tout le monde réagit différent et avance à sa façon. Vous n'êtes pas prête à changer de nom, mais vous voulez donner la vérité à un homme que vous ne connaissez pas. Cela n'est peut-être pas logique pour vous, mais je trouve que c'est très courageux.

Je ne préfère pas répondre, parce que je n'ai pas l'impression d'être courageuse et je n'ai pas envie qu'on m'explique en quoi je le suis. Je ne sais plus ce que je suis, je ne veux pas que quelqu'un d'autre me qualifie. Pas tout de suite. Les compliments, ce n'est pas le moment.

— Voulez savoir autre chose avant notre départ ?

— Oui... Qui ont-ils perdu ?

— Elle a perdu son fiancé, un militaire. Lui, sa sœur qui était en vacances et qui était l'une des otages.

Sutton ne tâtonne pas et m'apporte les informations que j'ai demandées sans détour. Est-ce de la confiance ou n'a-t-il pas le choix ? J'opte plutôt pour la première hypothèse.

— Je me demande vraiment ce qui a bien pu leur passer par la tête pour kidnapper un bébé.

— Peut-être le découvrirez-vous dans une petite heure.

— Je ne suis pas certaine que leur réponse à cette question puisse me satisfaire. Comme vous l'avez dit, la tristesse et la colère peuvent pousser des gens à faire des choses horribles.

— Alors j'espère que cet entretien pourra vous apporter d'autres vérités dont vous avez besoin. Nous allons devoir y aller, m'annonce-t-il après un rapide coup d'œil à sa montre. Sachez que vous pouvez rebrousser chemin à n'importe quel moment.

— Non, je ne renoncerai pas. La dernière fois que je les ai vus, je n'étais pas maîtresse de la situation. Là, je veux pouvoir les regarder droit dans les yeux et soutenir leur regard.

— Comme je le disais précédemment, mademoiselle Lise, vous êtes très courageuse.

— Ou très bête. Tout le monde dit que c'est une mauvaise idée, je vous rappelle.

— Nous voulons vous protéger, cela ne veut pas dire que nous avons raison. Cela peut nous arriver, mais peut-être pas tout le temps.

— Je suis désolée pour cette question indiscrète, mais... avez-vous des enfants, monsieur Sutton ?

— Malheureusement, non. Mais j'ai des neveux et des nièces.

— Dont l'une qui dort dans une des chambres du château, blagué-je.

J'appuie mes propos d'un clin d'œil bien visible tandis que Sutton attrape son long manteau.

— J'imagine que le mensonge aurait été moins cohérent si vous n'aviez pas eu de nièces.

— Pas vraiment, peu d'employés connaissent ma vie privée, ma famille. Cela n'aurait rien changé. Dans le pire des cas, nous avions d'autres propositions de couvertures.

— Mais n'est-ce pas un peu surprenant que la nièce du chef de la sécurité réside dans une chambre au palais royal ?

— Pas tellement, la famille royale est au petit soin pour ses employés, ils sont très généreux. Ils ont hébergé le frère d'une des femmes de ménage l'an dernier.

— Vous avez vraiment réponse à tout.

— J'essaye, mademoiselle, j'essaye. Nous allons prendre votre manteau et ensuite, nous prendrons la voiture. Êtes-vous prête ?

— Je ne suis pas sûre que le mot soit le mieux choisi, mais oui. Allons-y...

Nous sortons et prenons la direction de ma chambre, suivis de très près par Thomas et Toby. Ces derniers nous quittent à mi-chemin, descendant les escaliers alors que nous montons d'un étage. Je lance un regard interrogateur à Sutton, mais comme il regarde devant lui, je dois laisser mon imagination trouver une réponse probable. Ils doivent être partis « préparer » la voiture et notre sortie. Je ne m'attarde pas dans la chambre que j'occupe, je ne fais qu'y entrer et attraper mon manteau avant d'en sortir. Je crois que j'avais trop peur de fermer la porte derrière moi et de perdre toute volonté en même temps.

Je me laisse guider par Sutton et nous arrivons dans une cour intérieure, encerclés par des bâtiments de toutes parts. Dans celui face à moi, une grande entrée en forme d'arche et, quelques mètres plus loin, le grillage qui délimite la propriété. Qui délimite et qui empêche tout visiteur d'entrer grâce ses six ou sept mètres de haut.

Dans la cour pavée, une quinzaine de voitures garées en « u ». Sauf une, celle qui m'a amenée jusqu'ici vendredi dernier et qui est prête à prendre le large. Ce n'est peut-être pas exactement celle-là, elles se ressemblent toutes. Le moteur tourne déjà, Toby au volant. Thomas, lui, est juste devant la porte arrière, les traits durs, le visage concentré. Il est aux aguets, prêt à attaquer un potentiel agresseur... Dans la cour d'un palais, ce serait tout de même étonnant.

Comme je m'en doutais, Thomas s'installe à l'avant et Sutton à mes côtés. C'est la première fois que je quitte le palais depuis que je suis arrivée et j'appréhende un peu. Lorsque j'ai mis un pied dans ce pays, j'étais dans un état si déplorable que je n'ai fait attention à rien du « paysage ». Je ne suis pas certaine de trouver la vue très intéressante, surtout dans un moment pareil, mais peut-être que ça arrivera à me changer les idées le temps du trajet.

La voiture démarre peu de temps après que nous y soyons montés. Les grilles ouvertes par des hommes en uniforme militaire, nous quittons la propriété du palais et nous nous engageons dans les rues de la capitale. Il est à peine dix-sept heures, d'après la radio. J'aurais pu m'en douter en voyant les innombrables voitures rendre la circulation moins fluide, mais aussi les adultes et lycéens en uniforme qui quittent les différentes bâtisses et se frayent un chemin entre eux d'un pas précipité. Je serai sûrement comme eux, à courir pour arriver le plus vite possible chez moi, me mettre au chaud. Les températures sont plus basses ici, qu'en France. Ce n'est peut-être qu'une impression.

— Mademoiselle Lise ? J'ai quelques petites choses à vous dire avant d'arriver là-bas.

Je tourne ma tête vers Aiden. J'aurais dû me douter que le trajet ne serait pas silencieux, pas dans ces circonstances. Je lui adresse un sourire, l'invitant à poursuivre.

— Quoi qu'il puisse se passer, vous devez absolument rester à nos côtés. Nous sommes là pour vous protéger, il faut donc, impérativement, que vous restiez près de nous.

— Je ne compte pas m'enfuir, monsieur Sutton. Après tout, je n'ai nulle part où aller. Ce serait ridicule.

— Je ne sous-entends pas que vous pourriez vous enfuir, mademoiselle. Je sais que vous n'êtes plus un danger pour vous-même.

— Vous croyez que quelqu'un voudrait me faire du mal ? m'exclamé-je avec effroi. Encore ? Vous croyez qu'ils ont des complices ?

— Nous n'en savons rien. C'est pour cela que nous tenons absolument à ce que ce soit très clair. Pour ne prendre aucun risque.

— Je resterai près de vous, je lui promets avec inquiétude.

— Et, comme je vous l'ai dit, si vous changez d'avis à n'importe quel moment, vous me le dites. Si vous voulez quitter la pièce, vous n'avez qu'à me faire un signe de tête. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous le faites savoir à l'un d'entre nous.

— Je sais monsieur Sutton, je sais que je dois m'adresser à vous si j'en ai besoin. Vous serez donc là, avec moi ? Je veux dire, dans la pièce où ils sont ?

— Ils sont dans une pièce séparée, mais oui, je serai là. Nous ne voulons prendre aucun risque.

Évidemment qu'ils sont dans une pièce séparée. On ne laisse jamais deux complices au même endroit sans qu'ils ne soient surveillés. Ils pourraient s'échanger des informations ou l'un pourrait dominer l'autre et le menacer pour toute divulgation. Dans mon esprit, je sais qui est le dominant et qui est le dominé. Le dernier regard m'a donné un aperçu de leur personnalité.

— Je ne serai jamais en sécurité, murmuré-je. Ai-je tort ?

— J'aimerais vous rassurer. Vous dire que oui, vous avez tort. Mais ce serait vous mentir. Toute personne capable de raisonner sait qu'une personne avec une certaine popularité pourrait être menacée. Les familles royales, comme la vôtre, sont prises parfois pour cible. Je vous rassure, c'est très rare qu'un mal leur soit causé. Malheureusement cela peut arriver.

— Je sais. J'en suis la preuve vivante. Je ne serais jamais vraiment tranquille alors. Même si je choisis l'option de l'anonymat, le risque zéro n'existe pas. Quelqu'un, l'un de leurs complices par exemple, pourrait me retrouver.

— La première fois, c'est arrivé, car nous avions une taupe chez nous, mais...

— Pouvez-vous m'assurer à cent pour cent que vous faites confiance à chacun de vos hommes et qu'il n'y a aucune chance pour qu'il ne trahisse la profession qu'ils exercent ? Qui me dit que, demain, Thomas ne va pas entrer dans ma chambre et m'égorger ?

Je vois ledit Thomas se raidir sur le siège avant et se retourner, en lançant un regard choqué à son patron.

— Désolée Thomas, je m'excuse aussitôt. Je ne le pense pas, c'est juste un exemple. Sans offense ?

— Je prendrais une balle pour vous, mademoiselle Lise, m'annonce-t-il très calmement. Et puis, si je devais vous tuer, ce ne serait sûrement pas en vous égorgeant.

— Mer... merci. C'est vraiment rassurant. Mais espérons que ce jour n'arrive jamais.

— Thomas, je crois que ce genre de plaisanteries n'ont vraiment pas leur place ici.

— Bien sûr monsieur. Toutes mes excuses, mademoiselle.

— Vous n'avez pas besoin de vous excuser, je les arrête tout de suite. À vrai dire, vous m'avez presque fait rire. Retenter vos blagues dans quelques jours, je rigolerai peut-être de bon cœur.

Je vois le regard de Sutton à l'égard de son subordonné. Je ne pense pas que Thomas tentera à nouveau ce genre d'humour avant longtemps.

— Je fais confiance à Thomas, reprend-il la parole. Et à Toby aussi, bien évidemment.

— J'ai encore du mal avec la confiance, problème de famille, j'imagine. Mais si vous me dites qu'ils sont dignes de confiance, je vous crois sur parole. Vous avez pris soin de moi cette dernière semaine, alors que ce n'est pas vraiment votre travail de jouer la nounou pour une adolescente.

— Mon travail est la sécurité et cela peut prendre des formes que l'on ne soupçonne pas.

La voiture s'arrête après seulement dix minutes de trajet. Je n'ai plus trop fait attention aux rues et aux bâtiments, ma conversation avec Sutton ayant réussi à retenir toute mon attention. Je n'ai même pas eu le temps de voir où nous étions ni que nous sommes désormais dans un parking sous-terrain. Avec les vitres teintées, la différence de luminosité entre l'extérieur et l'intérieur n'est pas très visible. De plus, étant en hiver, le soleil est déjà très peu présent après dix-sept heures.

Une fois garée, je m'apprête à ouvrir ma portière, mais me fais gentiment réprimander avec un regard sévère de la part de Sutton. Ah oui, j'oubliais, je n'ai désormais plus le droit d'ouvrir seule les portes ou ce qui peut s'en rapprocher. Une observation des lieux doit d'abord s'effectuer avant que je puisse descendre de la voiture, après qu'on me l'a ouvert ! Seul Toby, au volant, attend avec moi silencieusement. Moins de vingt secondes après notre arrivée, je suis autorisée à sortir. Les pieds sur le goudron du parking, je suis très vite encerclée par les trois gardes du corps, Toby nous ayant rejoints. Deux autres personnes arrivent alors, l'une très grande et imposante, l'autre légèrement plus petit et rondouillard. C'est l'homme qui se présente à moi, le sourire chaleureux et la main tendue.

— C'est un honneur de vous voir en chair et en os, mademoiselle Lise, me gratifie-t-il très sincèrement. Je suis monsieur Oliver, le directeur des renseignements. Et voici mon adjointe, madame Isaacs. Nous sommes là pour vous accompagner ces prochaines heures.

— Je suis désolée, dis-je sans trop réfléchir.

— Désolée ?

— Oui, de vous ennuyer durant votre travail. Ce n'était pas voulu. Je vous remercie de votre gentillesse à mon égard.

Monsieur Oliver semble décontenancé par mes propos et j'ignore bien pourquoi. S'attendait-il à tomber sur une adolescente hystérique, en pleurs, froide ou que sais-je ? Apparemment, ma bonne éducation l'a surpris.

— Eh bien, nous imaginons que ces derniers jours ont dû être particulièrement éprouvants. Alors, si nous pouvons vous aider en quoi que ce soit, nous répondrons présents votre... Lise. Si vous voulez bien nous suivre.

Nous nous dirigeons vers l'un des ascenseurs situés non loin, une fois à l'intérieur, je me tourne à nouveau vers monsieur Oliver.

— Vous alliez dire « Votre Altesse Royale », n'est-ce pas ? je l'interroge avec des pincettes.

— Oui, je vous prie de m'excuser. Je sais que ce n'est pas encore autorisé, je ne voulais pas vous mettre mal à l'aise, mademoiselle.

— Je comprends, les traditions et les habitudes sont dures à mettre en pause.

— Vous n'imaginez même pas, me répond-il avec un sourire amusé.

— Je sais que vous pensez que c'est une mauvaise idée.

— Si vous jugez que cela peut vous aider, alors tant mieux. Je n'ai pas mon mot à dire sur vos sentiments, mademoiselle. Et puis, qui sait, peut-être que cela pourrait nous aider dans notre enquête.

— En quoi consiste-t-elle exactement ? Vous cherchez d'autres complices ?

— C'est l'un de nos objectifs, oui.

— Aviez-vous des suspects, il y a seize ans ?

— Oui, nous en avions, mais les pistes que nous avons pu avoir sont vite parties en fumées. Les portraits robots des personnes que nous pensons coupables ne nous ont servi à rien, nous nous étions trompés de cibles. Ce n'est pas évident, quand l'un des nôtres est au cœur même du complot.

— Vous espérez le trouver ? L'ancien chef de la sécurité du palais ?

— L'espoir est mince, mademoiselle. Mais celui de vous retrouver était presque inexistant. Tout peut arriver.

J'approuve d'un signe de tête. C'est vrai, j'ai entendu dire que les chances de retrouver des personnes enlevées baissaient à vue d'œil au fil des jours. Au bout de trois jours, c'est quasiment impossible. Je crois que je suis trop restée devant les séries policières... enfin, quand j'arrivais à me procurer la télévision sans qu'ils ne le sachent.

— J'espère pouvoir vous aider, dis-je en soupirant.

Personne ne répond, ne voulait pas se faire trop d'espoir sur ma petite personne. Qu'est-ce qu'une adolescente de dix-sept ans pourrait bien réussir à extirper à deux criminels ? Les chances sont minces, bien que...

Une lueur naît tandis que je me rends compte que l'ascenseur ne monte pas, mais descend.

— Nous descendons ? je fais remarquer perplexe. Mais nous étions dans un parking sous-terrain, non ?

— Les salles d'interrogatoires pour les prisonniers à haut risque se trouvent dans des étages inférieurs, pour la sécurité. Ce sont des étages très peu accessibles et peu connus également, m'explique la voix très revêche de madame Isaacs.

Heureusement que je ne suis pas claustrophobe, j'aurais fait une crise de panique dans la minute.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur un long couloir lumineux où des personnes s'activent, passant d'un bureau à l'autre, tournant dans toutes les directions.

— Nous allons devoir vous passer aux détecteurs de métaux, m'informe le directeur des renseignements. C'est très courant ici, ne vous en faites pas. C'est comme aux aéroports.

— Je n'ai jamais pris l'avion. Enfin, la première fois, c'était vendredi dernier.

— Oh, échappe-t-il surpris.

Nous traversons le long couloir, prenons à droite, longeons plusieurs grands bureaux où de fausses fenêtres feignent des paysages de la ville, pivotons ensuite à gauche pour arriver dans une pièce où un homme s'affaire derrière des box de rangements.

— Bonjour monsieur Oliver, madame Isaacs. Oh, monsieur Sutton, ravi de vous voir.

— Luke, le détecteur de métaux pour la jeune fille, s'il vous plaît.

— Tout de suite monsieur ! accède-t-il gaiement à la demande de son patron.

En arrivant devant moi, un objet à la main, l'homme se stoppe brutalement, les yeux grands ouverts comme pour sa bouche.

— Est-ce que c'est... Est-ce que vous êtes ?

— Je suis la fille kidnappée, ouaip. Ne prononcez pas le prénom royal, d'accord ?

— Quel bonheur de vous voir ! se réjouit-il d'une voix aiguë. Je ne pensais pas avoir ce privilège avant...

— Luke, s'il vous plaît, ne faites pas patienter la demoiselle.

— Oh oui, excusez-moi !

Le dénommé Luke, toujours en état de choc et visiblement aux anges de faire ma rencontre, laisse glisser le détecteur de métaux le long de mon corps, de la tête jusqu'à mes chaussures.

— Rien à déclarer, mais ce n'est pas surprenant. Vous êtes vraiment le portrait craché de votre mère, si je puis me permettre.

Il n'y a pas à dire : ce Luke est un sacré personnage. 



**

Coucou tout le monde ♥

J'espère que ce chapitre vous a plu. Je sais que l'histoire peut parfois être un peu lente, mais j'ai tellement de choses à raconter que le récit en a besoin. Et puis, il y a toujours du calme avant la tempête ahah !

Aussi, je voulais vous dire que j'ai décidé de publier une cinquième histoire sur mon compte et que je laissais les lecteurs décider de laquelle. Donc, si vous voulez participer, je vous inviter à jeter un oeil à l'ouvrage le plus récent du compte.

Passez une bonne semaine,

Ella

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