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01

Lise

Il ne me faut que dix minutes de marche pour joindre l'école et le domicile familial. Dix minutes dont je me sers habituellement pour écouter un peu de musique, afin de me détendre des dernières heures de cours qui m'ont semblé interminables. Terminer la journée avec deux heures de mathématique d'affilée est sans conteste la pire chose au monde. Sans exagérer ! Les mathématiques ont la fâcheuse tendance à me rendre folle. Heureusement, c'est vendredi. Qui dit vendredi, dit week-end et qui dit week-end dit... Pas de math !

J'entame les dernières minutes qu'il me reste sans musique, ma batterie s'étant pratiquement vidée lors de la pause de midi. Après les maths, c'est bien la seconde chose que je déteste le plus au monde. Je n'aime pas marcher seule avec mes pensées, car cela me met rarement de bonne humeur. Le long soupir qui s'échappe d'entre mes lèvres en est d'ailleurs une preuve.

La routine. C'est ce qui me chagrine la plupart du temps et qui vient tout juste de me rendre un peu maussade. Mon quotidien se résume, comme bon nombre d'autres adolescents français, au lycée et à la maison. Et, une fois dans cette dernière, je m'ennuie à mourir. Mes parents voient en Internet, un danger. Ce qui, avec un mauvais usage, peut évidemment l'être. Mais pour moi, jeune fille de dix-sept ans, leur peur n'est pas raisonnable et me pourrit la vie. J'ai un accès des plus restreints aux réseaux sociaux et l'ordinateur est interdit au-delà de vingt-et-une heures avec un bon nombre de sites bannis. Vive le contrôle parental. Quant à la télévision, elle sert plus de décoration qu'autre chose. La seule chose qu'elle passe, c'est des séries. Papa et maman ont les émissions d'informations en horreur. Ils dépeignent, selon eux, beaucoup trop de mauvaises nouvelles et n'ont pas envie de s'attrister tous les soirs face aux guerres ou encore à la famine. J'apprends donc la plupart des nouvelles via la bouche de mes camarades ou les rares fois où je me permets de jeter un œil aux actualités Google, grâce à mon téléphone.

Au-delà des interdictions et restrictions, je passe le plus clair de mon temps le nez fourré dans mes livres et sors rarement de la ville... Et jamais de la France. Jamais, ô grand jamais, je ne suis sortie du territoire français. Les vacances ? En Normandie ! Dix-sept ans sans rien voir du monde, pas même les pays voisins tels que l'Espagne, l'Angleterre ou Waldor. Tout ce qui me relie à la planète, ce sont mes cours de géographie et d'Histoire.

J'arrive dans ma rue avec la boule au ventre lorsque je me rappelle ce qui patiente dans mon sac à dos : un formulaire d'inscription pour le voyage de terminale. Je vais devoir dire adieu à la perspective d'une semaine en Italie en passant le pas de la porte. Voilà pourquoi je ralentis, peu encline à me prendre un nouveau refus.

La Rue du Doyen, souvent déserte à cette heure-ci, regorge étonnamment de nombreuses voitures, dont celles de mes deux parents. L'espoir de pouvoir convaincre au moins l'un d'eux s'évapore presque aussitôt. Il n'y a aucune chance que j'y arrive, une fois les deux face à moi.

Lorsque j'arrive devant la porte d'entrée, j'ai l'étrange sensation d'être espionnée ou peut-être suivie, c'est difficile à dire. Par prudence, je fais volte-face : c'est plus fort que moi. Je zieute les maisons avoisinantes, mais n'aperçois personne derrière les rideaux. Cette impression mystérieuse perdure pourtant, me poussant à approfondir l'observation des lieux. Ce sont les voitures qui attirent de nouveau mon attention, n'en reconnaissant aucune. La marque et même les plaques ne me disent rien. Ce qui m'étonne le plus, c'est que les quatre voitures qui attisent ma curiosité sont exactement identiques : des berlines noires aux vitres teintées à l'arrière... C'est là que je discerne une ombre dans l'une d'elles, installée à la place du conducteur. Je me retourne vers la porte presque aussitôt et fais mine de chercher mes clés au fond de mon sac, envahie par un sentiment de malaise intense.

La tentation d'inspecter à nouveau cet individu me prend à nouveau, mais la peur est plus forte. Je sors finalement mes clés de mon sac à dos avant d'ouvrir la porte d'entrée. Une fois dans le hall, je la ferme de manière précipitée, presque comme si je m'attendais à retrouver l'homme derrière moi à tout moment. Une telle angoisse s'est emparée de moi en l'espace d'un si court laps de temps que mes jambes commencent à trembler légèrement, si bien que je laisse tomber mon sac sur le carrelage.

— Maman, papa, je suis rentrée ! crié-je à qui veut bien l'entendre.

Aucune voix ne me parvient, tandis que je me débarrasse de ma veste et que je l'accroche au portemanteau. Seuls quelques bruits me signalent que je ne suis pas seule. J'attrape ensuite mon sac avant de faire quelque pas pour rejoindre le salon, mais mon cartable retrouve très rapidement le sol qu'il vient de quitter au vue de la scène qui se déroule sous mes yeux. Estomaquée, je perds l'usage de la parole et de tout autre sens.

Mes parents sont installés dans le canapé gris, entourés par près de huit hommes, dont deux qui inspectent minutieusement le bureau au fond de la pièce. Tous sont vêtus d'un costume noir et je distingue très rapidement plusieurs d'entre eux, la main sur l'arme à leur ceinture.

— Mais c'est quoi ce bordel ? m'exclamé-je, paniquée.

Par réflexe, je recule de quelques pas, mais je suis arrêtée net par une masse dans mon dos. En tournant la tête, je vois un neuvième homme qui est probablement sorti de la cuisine sans que je m'en rende compte.

— Mademoiselle Lise Devereux ? m'interpelle l'un des hommes.

Je fais face aux huit autres hommes, à la recherche de mon interlocuteur.

— Je m'appelle Aiden Sutton, chef de la sécurité de la maison royale d'York.

— De la maison ro... Quoi ? Mais qu'est-ce que vous racontez ?

L'homme qui a pris la parole paraît un peu penaud face à ma réaction. Ce qui me surprend d'ailleurs. N'est-il pas en position de force après tout ? Pourquoi semble-t-il hésiter à reprendre la parole ? Pourquoi il apparaît presque aussi perdu que moi ?

— Maman, l'interpellé-je de plus en plus apeurée, qu'est-ce qui se passe ?

Je plante mon regard dans celui de ma mère, mais, hormis une profonde rage, je n'y discerne rien d'autre. Maman a l'air d'avoir perdu toute sa joie de vivre ainsi que sa voix.

— Mademoiselle Deveraux, m'interpelle Aiden Sutton, je comprends que ceci puisse vous paraître très déroutant. Cependant, je peux vous assurer qu'aucun mal ne vous sera fait.

Aiden Sutton, de son mètre quatre-vingt et quelques, grâce à son allure d'athlète et sans oublier la situation qui se déroule en ce moment même dans la maison, me fait peur lorsqu'il fait quelques pas vers moi.

— Ne vous approchez pas d'elle ! s'écrie papa.

À peine mon père a-t-il quitté le canapé, qu'instantanément quatre hommes dégainent leur arme vers lui. Surprise par leur réactivité, mais surtout terrifiée à l'idée que mon père se fasse fusiller sous mes yeux, je laisse échapper un cri d'effroi.

— Monsieur Gordon, reprend Aiden Sutton en se tournant vers l'intéressé. Je crois qu'il serait plus judicieux pour vous de rester sagement assis dans ce canapé.

Je fronce les sourcils à l'entente du nom par lequel Sutton a nommé son père.

" Monsieur Gordon ?" je pense sans comprendre.

— Je ne veux pas recourir à la force en la présence de mademoiselle, ajoute-t-il avec un regard insistant. Est-ce que nous sommes d'accord ?

Papa ne semble pas l'être, mais se résigne à retrouver le canapé. Neuf hommes armés et entraînés contre une adolescente maladroite, une assistante maternelle et un notaire. C'est assez facile de voir le dénouement.

Une fois la situation sous contrôle, leur chef se tourne à nouveau vers moi, qui suis en état de choc.

— Je vais vous demander d'aller faire vos valises mademoiselle.

Bien que paniquée, je me refuse à obéir sans explication.

— Ma valise ? Ah oui ? Et pourquoi ? Pour aller où ? Si je dois mourir, autant me tuer ici, car je ne vous suivrais en aucun cas !

— Jamais je ne pourrais vous tuer, mademoiselle. C'est bien tout le contraire. J'ai pour ordre de vous protéger.

— Pour ordre ? Qui diable a pu vous ordonner de débarquer chez des gens innocents et de me kidnapper ?

— Je n'ai pas le droit de vous donner les informations que vous me demandez mademoiselle, mais il ne s'agit en aucun cas d'un kidnapping.

— Emmener quelqu'un contre sa volonté, ça s'appelle un kidnapping. Et vous ne m'avez toujours pas dit pour qui vous travaillez et où vous souhaitez m'emmener.

Cette situation est... Irréelle. Je ne comprends absolument pas ce qui est en train de se passer ou ce que peuvent bien nous vouloir ces hommes.

— Je vous l'ai dit, je suis le chef de la sécurité pour la maison royale d'York.

— Et je suis censée savoir ce que c'est ?

Sutton ne répond pas tout de suite. Ma question l'a désarçonné et ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Il prend son temps pour trouver les mots adéquats.

— Que connaissez-vous de Waldor ? m'interroge-t-il.

— Waldor ? Vous comptez me donner un cours de géographie ?

L'audace avec laquelle je lui réponds ne me ressemble pas. J'imagine que dans une situation de stress intense, nous réagissons tous d'une manière différente. Moi, c'est avec impudence. À croire que je ne tiens pas beaucoup à ma vie.

Monsieur Sutton ne réagit pas et me regarde sans rien ajouter.

— C'est une monarchie, à plusieurs heures de bateau de la France, finis-je par répondre. Je crois qu'ils ont deux langues officielles : l'anglais et le français. C'est un territoire qui a souvent été contesté par la France et l'Angleterre. Mon professeur de géographie n'est pas très à la page concernant ce pays. C'est là-bas que vous voulez m'emmener ? Pourquoi ?

— Je vous emmène là-bas, en effet. Parce que j'en ai reçu l'ordre par la cheffe de la famille royale d'York, la Reine Helen, monarque de Waldor.

C'est à mon tour de ne pas réagir tout de suite tant ses explications sont abracadabrantes. En fait, c'est beaucoup trop invraisemblable pour être vrai.

— Ok. Votre blague, c'était marrant deux minutes. Papa, maman, vous auriez pu trouver un autre type de farce à me faire, bien que cela ne vous ressemble pas. Parce que... C'est une blague, n'est-ce pas ?

J'ai le regard pointé sur mes deux parents alors qu'eux... Ils n'osent pas me regarder. Ils ont les yeux fuyants, plantés dans le sol et ça... c'est très étrange. Ça ne leur ressemble pas non plus.

— Papa ! l'interpellé-je avec colère. Arrête ça tout de suite maintenant. C'est ridicule ! Pourquoi la Reine machin chose voudrait me voir ? C'est loin d'être crédible.

— La Reine Helen ! s'exclame monsieur Sutton, outré.

— Et que me veut Son Altesse Royale ? demandé-je en roulant des yeux. Qu'ai-je donc bien pu faire de merveilleux pour attirer son attention ?

— C'est « Sa Majesté » et non Son Altesse Royale, me corrige-t-il très calmement. Ce n'est pas à moi de vous expliquer ces raisons. Maintenant, si vous voulez bien me suivre, nous allons faire vos bagages.

Je suis en plein cauchemar. Neuf hommes déboulent chez nous, prennent en otage mes parents avec des flingues et me demandent tranquillement de les suivre avec une histoire à dormir debout ! Mon esprit rationnel cherche la moindre faiblesse dans les traits sévères de ces hommes ou n'importe quel rictus amusé sur le visage de mes parents. Mais rien. Absolument rien. Nada. Niet. Tous jouent leur rôle à la perfection comme si... comme si tout était réel.

Je reste un long moment silencieuse, à les toiser. À dévisager ces hommes qui m'effraient, à remarquer la même fureur dans le regard de ma mère depuis que je suis rentrée de l'école. Mais c'est mon père qui finit par me convaincre. Par ses larmes qui coulent sur son visage ou les soubresauts qui arrivent juste après.

En dix-sept ans, je n'ai jamais vu papa pleurer. Et là, il est abattu.

— Oh Clive, soupire maman froidement, arrête. Reprends-toi !

Cette facette de ma mère, c'est également la première fois que je la vois. Elle adopte une posture sévère et presque une indifférence face aux larmes de mon père, son mari. Cependant, ce qui me surprend le plus, c'est le prénom qu'elle a prononcé.

Clive. Clive Gordon.

— Pourquoi l'appelles-tu Clive ? interrogé-je maman un peu naïvement.

Au fond de moi, je commence à comprendre. Des hommes armés, une autre identité... Je suis tombée dans un vrai film d'espionnage.

— Parce qu'il s'appelle comme ça, rétorque-t-elle d'une voix acerbe. Va faire tes fichus bagages.

Papa est de nouveau pris d'un tressaillement. Quant à moi, je reste plantée là, absolument confuse face à la réaction de cette... Créature qui s'est emparée de ma mère. Aussi dingue que cela puisse être, c'est elle qui m'effraie le plus désormais. À un tel point que je rejoins les escaliers en courant, avec pour seule envie de me sortir de ce mauvais rêve.

Je suis en train de devenir folle, c'est la seule hypothèse plausible à tout ce qui vient de se passer. C'est dans ma tête. Juste dans ma tête.

J'atteins ma chambre à une vitesse hallucinante. Je crois que je n'ai jamais monté les marches aussi rapidement. Mon prof de sport aurait été ravi de me voir aussi investie, c'est sûr. Et, même si je ne l'aime pas spécialement, je compte bien le revoir lui et tous les autres professeurs. Je ferme à nouveau la porte derrière moi, persuadée et certaine d'avoir été suivie cette fois. Je fais tourner la clé dans la serrure juste à temps : l'un d'eux est déjà derrière la porte, tentant de l'ouvrir.

— Mademoiselle Deveraux ? m'appelle-t-il.

Encore lui. Aiden Sutton. Il ne me lâchera jamais. Il faut que je parte d'ici. Hors de question de suivre ces étrangers. Ni de rester ici, avec d'autres étrangers. Ma vie vient de partir en fumée en un claquement de doigts et je ne sais pas comment réagir. Je ne suis déjà pas certaine de comprendre vraiment ce qui se passe, ce n'est donc pas évident de penser à la suite. Je ne dois pas être dans la réflexion, mais dans l'action.

— Écoutez, soupire-t-il désemparé. Je n'ai pas été formé pour ce genre de choses. Si on m'avait dit que ce jour viendrait, je n'aurais pas pu y croire...

Mais qu'est-ce qu'il est en train de me dire ? Mon dieu, j'ai affaire à un illuminé. Je parie qu'il ne travaille pas dans la sécurité et encore moins pour une reine. Je vais me faire kidnapper par une secte, au secours !

— Je vous jure sur ma vie que jamais je ne pourrai vous faire du mal. J'ai prêté serment de vous protéger au prix de ma vie.

— Donc si quelqu'un tire sur moi, vous prendriez la balle à ma place ? plaisanté-je exaspérée.

— Oui mademoiselle, répond-il d'une voix grave.

Je fais volte-face vers la porte, la bouche bée. Ce mec est officiellement taré, il n'y a pas de doute.

Et pourtant... Pourtant, une voix dans ma tête commence à se faire entendre. Assez discrète pour que je puisse réfléchir, mais suffisamment présente pour que le doute puisse s'immiscer en moi.

Je jette un coup d'œil à la fenêtre de ma chambre. Ma seule issue. Je sais que je ne pourrais pas sauter du premier étage. Je suis une trouillarde et je me ferais certainement très mal. Il y a donc peu de chance pour que je puisse exécuter ma fuite avec brio. Ils sont huit en bas, un en haut et très probablement d'autres un peu partout dans le quartier. Il y a aussi l'homme de la voiture, prêt à me prendre en chasse s'il me voit débouler en courant. Dans tous les cas, je sais comment ça va se terminer. Néanmoins, j'ai le choix. Celui du déroulement.

J'ouvre la porte à la volée, les traits durs et les bras croisés.

— Et on peut savoir pourquoi vous prendriez une balle pour une petite paysanne ?

— Je crois que la Reine Hellen serait très en colère contre son chef de la sécurité si ce dernier laissait sa fille se faire tuer. 

**

Hello ! Voilà, en voyant les commentaires sur le prologue, j'ai eu très très envie de vous publier le premier chapitre pour vous remercier de votre soutien, votre présence et vos compliments.

Il détonne un peu avec le prologue, niveau style et point de vue, mais j'espère que cela vous a quand même plu. N'hésitez pas à me donner votre avis en commentaire, je suis totalement ouverte ♥

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