Chapitre 77
Chapitre 77
Mercredi 1er juin 1910
Leta et Norbert avaient retrouvé toute leur faculté, et si ce n'est quelques cicatrices qui allaient disparaitre avec les baumes de Monsieur Beery, tout allait pour le mieux. Parmine Pomfresh avait fait des miracles. Le jeune dessinateur n'eut aucun problème à utiliser sa motricité fine et croqua Hooky, pour son plus grand plaisir.
Bien sûr, avant d'avoir le droit de rejoindre leurs camarades, ils furent tous deux convoqués dans le bureau du directeur.
Une fois devant la gargouille mi-homme, mi-dragon absolument infâme, Leta grommela.
– Et dire qu'on avait presque fait un sans-faute...
– Un sans faute ? releva le professeur de Métamorphoses.
– Une année sans aller dans le bureau du directeur... Enfin, bon. Cette statue est immonde, il faudrait la changer pour un animal plus majestueux. Un griffon ?
– Tu as de la chance qu'elle ne s'anime uniquement quand on lui donne le bon mot de passe, sinon elle t'aurait croqué, prévint Albus.
La jeune fille s'en moqua éperdument et laissa au professeur le soin de réciter la formule adéquate.
– Chevelure noire de carbone et mèches de plumes blanches.
La gargouille prit vie et la Serpentard jura voir un clin d'œil de sa part avant qu'elle ne se pousse pour donner accès à l'escalier en colimaçon mobile.
Leta grimpa les marches deux à deux, tandis que Norbert la suivait tremblant et Albus fermait la marche.
Une fois entrée, les deux élèves constatèrent que le nouveau directeur n'avait pas changé grand-chose dans la pièce circulaire. Les étagères de la bibliothèque et le bureau semblaient peut-être moins froid grâce aux divers effets personnels qui se trouvaient un peu partout.
– Mademoiselle Lestrange, Monsieur Dragonneau, attaqua tout de go Everard Adcock. J'avais osé espérer ne pas vous voir dans mon bureau cette année.
– Vous faites écho à mes paroles, s'esclaffa impunément Leta.
Les yeux vert perçant du directeur se posa sur elle. Il n'avait peut-être pas le caractère de Phinéas Black, il n'en était pas moins charismatique malgré ses rouflaquettes et sa frange courte collée à son front ridée. Leta ne s'excusa pas mais elle eut la bonne idée de baisser les yeux.
– Je n'ai pas assisté à vos frasques l'an passé, continua-t-il, mais Monsieur Dippet m'a conté vos aventures prohibées.
Une fois de plus, le sous-directeur qui se tenait debout à droite du bureau se dandinait d'un pied sur l'autre, particulièrement embarrassé.
– Cette année n'a malheureusement pas fait exception, et vous avez recommencé vos méfaits.
Les deux apprentis sorciers tiquèrent en entendant ce dernier mot, mais ils attendirent leur tour de parole pour protester. Dès qu'elle put, Leta expliqua l'histoire dans ses grandes lignes en ajustant les informations pour leur donner le beau rôle.
– Comme l'a dit votre prédécesseur, nous nous sommes retrouvés au mauvais endroit au mauvais moment parce que nous sommes des élèves studieux.
Un sourire amusé dansa discrètement sur le visage cireux du directeur.
– Toute cette aventure aurait donc commencé à la bibliothèque, évoqua Everard en se massant le menton.
– Oui, d'ailleurs, il faudrait peut-être vérifier chaque livre pour éviter qu'un nouveau démon ne s'échappe, se permit de suggérer Leta.
– Effectivement, cette idée me semble intéressante. Monsieur Dippet, une fois cet entretien finit, allez trouver Madame Radcliffe pour que cette mésaventure ne se reproduise plus.
Armando avala de travers mais hocha tout de même la tête en signe d'assentiment.
– Et comment justifiez-vous, mademoiselle Lestrange, la présence de Monsieur Dragonneau et de vous-même lors du combat contre le démon ?
– Avec mon équipe de Quidditch, je devais m'occuper de détruire les œufs de Serpencendres. Mais Norbert avait peur que le démon prenne possession de mon corps. Nous nous sommes dit qu'à deux nous serions plus forts. Quand nous avons vu nos chers professeurs à terre, nous n'avons écouté que notre courage et nous avons voulu intervenir !
– C'est tout à votre honneur, souffla le directeur avec une certaine ironie. Savez-vous quelle matière j'enseigne dans cette école ?
– L'étude des Runes, souffla Norbert qui appréciait particulièrement ce changement de sujet.
– Vous ne connaissez pas encore ce cours, il n'est disponible qu'à partir de la troisième année. Savez vous tout de même me dire à quoi servent les runes ?
– C'est une langue ancienne qui permet de traduire certains textes, continua Norbert.
– Tout à fait, mais il y a une autre subtilité que nous ne voyons pas dans ma matière, savez-vous me dire laquelle ?
– La divination, cracha Leta plus qu'elle ne parla.
– C'est exact. Je dois avouer que je ne sais si je dois vous sanctionner ou vous récompenser pour vos actes. Je vais donc demander aux Runes le chemin que je dois suivre. Est-ce que cela vous convient ?
Les deux élèvent acquiescèrent. Norbert était sceptique tandis que Leta, plus terre à terre se disait qu'après tout, ils avaient une chance sur deux de s'en sortir.
– Bien, nous allons faire ainsi. Avez-vous eu raison d'agir comme vous l'avez fait ?
Everard Adcock souleva le couvercle d'une boite fait d'ossement et sortit un petit sac en tissu. Il ferma les yeux et se concentra quelques instants. Sa respiration était calme, posée. Il piocha sans regarder trois petites pierres et les déposa côte à côte sur son bureau. Il ouvrit les yeux et les observa, puis il prit une quatrième pierre, en vérifiant son symbole cette fois.
– Ehwaz Mannaz, Laguz sont à l'endroit. Il me semble que les runes sont de votre côté. Vous recevrez donc 20 points chacun, comme l'ensemble de vos camarades qui nous ont aidés à gérer cette situation. Je ne valorise pas votre intervention concernant le démon, je ne souhaite pas mettre en avant ce comportement dangereux et irréfléchi au vu de votre niveau de magie.
Leta aurait adoré rétorquer que son niveau de magie était bien plus supérieur à ce qu'il pensait, mais elle s'abstient de le faire. Ils étaient presque sortit d'affaire.
– Avant de vous laisser retourner à votre vie d'écoliers sans histoire, ajouta-t-il en appuyant sur les deux derniers mots, je souhaiterai évoquer un dernier sujet. Le Cromlech.
Norbert arrêta de respirer tandis que Leta, bravache sera les points et affronta le regard du directeur.
– Avez-vous oublié le triste sort de la licorne ?
Le sang des deux élèves se glaça. Cet événement s'était déroulé fin janvier, et ils avaient oublié... Ou était-ce un déni de leur part pour pouvoir pardonner à Teodors ?
– Un acte aussi abject mérite-il vraiment d'être récompensé ?
Norbert ferma les paupières quelques instants pour puiser la force nécessaire pour affronter le regard du directeur.
Le jeune garçon de 13 ans à visage encore rond releva la tête et fixa avec détermination le dirigeant de Poudlard.
– Le Cromlech n'est pas une récompense, mais un symbole. C'est un acte de paix, d'apaisement. Malgré les circonstances atténuantes de sa vie, les actes de Teodors sont impardonnables. Il a subit les conséquences de ses actes... mais vaut-il pas mieux reconstruire pour prévenir ? Devancer les drames en offrant une véritable compréhension ? Poudlard est là pour offrir un lieu sécure aux jeunes sorciers. Leur apprendre la tolérance, le respect, la bienveillance... Ce Cromlech serait une ode aux valeurs de Poudlard.
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