Chapitre 74
Chapitre 74
L'aigle l'emporte sur le lion
Bam, Bam, Bam
Quelle merveilleuse ascension
Bam, Bam, Bam
Notre emblème s'est envolé
Bam, Bam, Bam
Les Serdaigles ont gagné
Bam, Bam, Bam
La coupe nous avons remporté
Bam, Bam, Bam
Les paupières de Norbert papillonnèrent. Il avait l'impression que tout le château vibrait dans un vacarme assourdissant. Ce second réveil fut moins douloureux, car il put sans difficulté tourner la tête vers la fenêtre ouverte qui laissait passer les cris d'enthousiastes et les couplets des élèves en liesse.
– Encore une ! s'exclama la voix euphorique de Blair Grandy, reprenez avec moi !
En bleu et noir, nous chantons en chœur
Nous sommes allés plus haut que ces anneaux de couleur
En bleu et noir, nos passes, nos poursuites
Nous ont menés tout droit à la réussite
En bleu et noir, on lève notre coupe
Nos joueurs ont le vent en poupe
En bleu et noir, l'année se termine
Nous le chantons haut et fort, c'est Serdaigle qui domine
En bleu et noiiiiiiiiiir
Norbert se rappela alors que ce week-end avait lieu le dernier match de Quidditch de l'année. Ses pensées dérivèrent ensuite sur son amie. Serpentard n'était pas champion cette année, il espérait qu'elle n'en serait pas peinée quand elle se réveillerait... si elle se réveillait... Cette pensée mesquine et mauvaise blessa le jeune garçon. Il ne devait pas réfléchir ainsi. Leta allait s'en remettre, il en était sûr.
– Mille Gorgones et troll torgnole, on a perdu !
Norbert pencha la tête de l'autre côté. Un voile blanc le séparé des autres lits, mais il aurait pu jurer que cette voix venait de sa meilleure amie !
– Pour une fois que je voulais que Gryffondor gagne ! Je suis sûre qu'ils ont fait exprès de perdre pour empêcher Serpentard de remporter la coupe ! Ces mangeurs de limaces sont des crapules pleines de poux !
– Leta ?!
– Ah, Newt, tu es enfin réveillé ! Je te sauterais bien dans les bras, mais je suis aussi raide que ma baguette. L'infirmière m'a transformé en attèle vivante ! Comment tu vas ?
– Pas trop mal au vu des circonstances, et toi ?
Leta s'emporta sur les chants qu'elle entendait dehors au lieu de s'épancher sur son état de santé. Ce constat rassura Norbert, elle était toujours pleine de vitalité. Malgré ça, il se sentit terriblement coupable.
– Je suis désolé...
– Ah non, pas de ça ! Newt, tu n'y es pour rien ! On a fait nos choix, et c'était notre décision à tous les deux de se trouver au centre du conflit. Je ne regrette pas une seule seconde ! Mais... tu sais ce qu'il s'est passé ?
Norbert raconta tout ce que l'infirmière lui avait dit. Mais au lieu d'éprouver de la tristesse, Leta laissa éclata sa joie.
– Ça veut dire qu'il s'en est sorti !
– Comment ça ? s'étonna le Poufsouffle.
– Une telle déflagration aurait dû nous tuer. Je suis persuadée que Teordors nous a sauvés en protégeant certains de nos organes. C'est d'ailleurs sympa d'en avoir fait de même avec Dumbledore. Il ne le méritait sûrement pas cet entêté de...
– Leta !
– Oui, pardon. Enfin, ce que je voulais dire, c'est que s'il a réussi à nous sauver, c'est qu'il est toujours en vie.
– Il a peut-être utilisé toutes ses forces pour nous maintenir en vie.
– Non... Je doute qu'on puisse détruire une telle entité magique.
Le regard de Norbert se perdit dans le plafond. Il avait tellement envie de croire en la théorie de son amie.
– Il faudrait qu'on parte à la recherche de Spooky pour...
– Mademoiselle Lestrange ! gronda l'infirmière qui venait de revenir dans l'infirmerie. Vous ne pensez pas en avoir assez fait pour la totalité de votre scolarité ?!
– Ou du moins, pour l'année en cours, proposa Dumbledore plus proche de réalité éventuelle.
Le rideau entre les deux deuxième année fut tiré, et les quatre protagonistes purent se contempler.
Leta offrit un regard différent à chacun. Chaleureux pour son ami, reconnaissant pour sa soignante, furibond pour son professeur. Comme à son habitude, Norbert fut plus mesuré, mais il dévisagea tout de même Albus Dumbledore.
– Je comprends vos reproches, et sachez que depuis mon réveil, j'ai beaucoup réfléchis à mes actes. Ils sont répressibles, impulsifs et irréfléchi. Je n'aurai pas dû agir ainsi.
– Aucun de vous n'aurez dû agir ainsi ! gronda Parmine qui ne connaissait pas toute l'étendue de l'histoire.
– Tu as raison, acquiesça Albus. Il me semble que Blair aurait besoin de tes soins une fois qu'il aura fini de chanter comme un rouet enrayé.
Les lèvres de l'infirmière se pincèrent pour ne ressembler plus qu'à une ligne fine et droite tandis que ses sourcils se froncèrent.
– Albus Perceval Wuflric Brian Dumbledore ! Essayerais-tu de me chasser de MON infirmerie, alors qu'une de MES patientes, vient tout juste de se reveiller ?! Il n'est pas né celui qui empiétra sur MON domaine. Alors quoi que tu ais à dire en privé, tu attendras que j'ai fini MES soins ! En attendant, ouste ! Je n'ai pas besoin de me montrer subtile pour te dire que ta présence n'est pas désirée et que tu ferais bien d'aller voir ailleurs si j'y suis !
Les oreilles de la jeune femme avaient tourné au rouge tomate. Elles sifflaient presque de colère. Le professeur de Métamorphose regretta ses paroles, s'inclina devant ses élèves hilares et s'éclipsa sans demander son reste.
– Incroyable, comment ose-t-il ? Quel petit impertinent ! souffla-t-elle en allant chercher son chariot remplit de potions et de bandages. Il est tellement gonflé ! Comment ses chevilles peuvent-elle entrer dans ses chaussures ?! Sa tête ne devrait même pas passer à travers les grandes portes de Poudlard. Les plus imminents médecins de Saint-Mangouste font pâle mesure par rapport à ses airs prétentieux ! Même le ministère de la magie au grand complet ne recèle pas autant de condescendance et de sentiment de supériorité !
Parmine Pomfresh aurait pu ainsi continuer des heures. Mais une fois en face de sa patiente, elle oublia le sorcier pour se concentrer uniquement sur le bien-être et les soins de la jeune élève.
– Rien que pour cet instant, je ne regrette aucune de mes blessures ! ricana Leta qui imprima dans son esprit le visage déconfit de son professeur.
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