Chapitre 57
Chapitre 57
La quasi-totalité des spectateurs avait quitté le stade de Quidditch quand Norbert arriva devant la porte de sortie du vestiaire des Serpentards. Il s'appuya contre le bois et se laissa glisser jusqu'au sol, épuisé.
Bridget Richardson, la journaliste en herbe en quatrième année attendait également devant la porte. Elle ne fit pas attention à lui trop occupée à lisser sa cravate verte et sa robe d'été.
– Vous avez été incroyable ! s'exclama-t-elle d'une voix criarde quand Valandrey Skeeter sortit en compagnie de Rick Avery et Juinior Krom. Poufsouffle l'a emporté uniquement grâce à la chance insolente de leur attrapeur ! Ils...
– Bridge, tais-toi.
Le capitaine n'avait pas eu besoin de hausser le ton, elle pinça aussitôt ses lèvres et se contenta de marcher à ses coté.
– C'est ma faute, souffla Brandon Tomkink en sortant à son tour des vestiaires.
– C'est de notre faute à tous, reprit Elfrida Bloomsbury. Si nous avions marqué assez de points, la perte du vif d'or n'aurait été qu'une banalité. Et puis, on n'a quand même gagné deux matches sur trois ! Rien n'est encore perdu. Tout dépendra du score du dernier match.
– Tout à fait, renchérit Barberus Clagg en les rejoignant.
– Faut voir le côté positif des choses, ajouta Leta en arrivant à son tour, Serpentard sera bien au-dessus de Gryffondor !
Les quatre élèves rirent ensemble quand la jeune fille de deuxième année remarqua son ami au sol.
– Newt ?! s'exclama-t-elle en le rejoignant.
Elle fit signe à ses coéquipiers de partir sans elle et se concentra sur le Poufsouffle.
– C'est Avery qui t'a fait ça ?! Quelle idée d'attendre ici alors qu'on vient de perdre contre Poufsouffle ! Je vais aller le massacrer ce sale petit rat de...
– Non, non, il n'a rien fait, répondit Norbert. Je suis juste... fatiguée. J'ai revu Feu Follet...
– OK, tu vas tout me raconter, mais d'abord on va à l'infirmerie !
Leta passa un bras en dessous de l'épaule de son ami et l'aida à marcher jusqu'au château. Norbert n'en avait pas totalement besoin, mais cette proximité après avoir ressenti les peurs viscérales d'une dizaine de personnes lui fit le plus grand bien. Il en profita un peu honteusement.
– Six mois sans vous voir dans mon infirmerie, monsieur Dragonneau, j'ai du mal à y croire, déclara Parmine Pomfresh en aidant le garçon à se mettre sur un des lits disponibles.
La jeune femme, à peine plus grande qu'un balai ressemblait à une belle brioche. Son physique donnait envie de se laisser dorloter et d'avoir un câlin de sa part.
L'infirmière réajusta sa coiffe et son tablier blanc avant de sortir sa baguette pour commencer son auscultation. Tandis que sa magie l'effleurait, Norbert se rappela le surnom affectueux que lui donné son professeur de Métamorphose : Poupine. Cela le fit sourire.
– Quelques contusions et une grande fatigue, conclut Madame Pomfresh. Tu veux me dire ce qu'il s'est passé ?
– Je ne voulais pas regarder le match avec tout le monde, alors je suis allée dans l'estrade Est, mentit à moitié Norbert. Sauf que je suis tombée à travers le plancher quand je suis redescendu à la fin du match.
– Eh bien, cela aurait pu être plus grave... Mais cela ne m'explique pas la fatigue.
– La fin d'année, les examens, souffla Leta.
– Jeune fille, tu mens comme tu respires.
L'infirmière avait dit ça sans la moindre remontrance, et même avec une certaine douceur. Leta ne répliqua pas et resta concentrée sur l'état de son ami.
– Tiens, bois ça, ordonna Parmine en lui donnant un verre contenant une substance verdâtre. Ce n'est pas bon, mais ça va te revigorer.
– Merci.
– Je compte sur vous pour aller voir Albus en sortant d'ici ou vous préférez que je l'appelle pour qu'il vous rejoigne à l'infirmerie ?
La question de l'infirmière était claire et précise, dans tous les cas, Dumbledore devait être au courant de ce qu'il venait de se passer. Norbert avala d'une traite la potion et se sentit électrisé de toute part ! La concoction plus le sortilège contre les blessures avait eu raison du mauvais état physique du garçon. Il restait des blessures psychiques dues aux différentes peurs, mais pour cela, l'infirmière ne pouvait rien y faire.
– Nous y allons de ce pas, accepta Norbert. Je me sens déjà mieux.
– Parfait. Dites-lui de prendre soin de lui, et si possible, d'arrêter de se servir de ses élèves !
– Il ne se sert pas de nous, s'exclama le Poufsouffle naïf et innocent.
Leta attrapa Norbert par le bras pour le tirer vers la sortie avant qu'il ne dise plus de trolleries.
– Je ne doute pas un seul instant que vous êtes parfaitement consentant, souffla Parmine plus pour elle que pour les enfants.
Leta tenta d'avoir quelques infos en ce dirigeant vers le bureau du professeur, mais Norbert préféra attendre et tout dire qu'une seule fois. Après tout, il n'avait rien à cacher à son professeur. Si ce n'est qu'il connaissait une de ses peurs les plus profondes, à lui et à Leta, mais qu'il était incapable de savoir de laquelle il s'agissait. Il ne voulait d'ailleurs pas le savoir... Avec cette expérience, Norbert avait compris que les peurs faisaient partie de l'intime. Si un jour son amie ou son professeur voulait lui en parler, il serait là. Mais il n'avait aucun droit d'enquêter à leur insu sur une chose aussi personnelle.
– Félicitations jeune fille pour votre magnifique prestation pendant le match, déclara Dumbledore en voyant les deux élèves devant sa porte. Mais je vous en prie, entrer me raconter tout ça !
Albus n'était pas dupe, il savait la raison de la visite des deux jeunes sorciers, mais il donna le change pour les personnes qui marchaient dans le couloir.
Une fois la porte fermée, il invita Leta et Norbert à s'assoir et à tout lui raconter.
– Je sais tout ce qu'il y a à savoir sur le Feu Follet, expliqua le Poufsouffle. Et nous devons tout faire pour l'aider.
Albus masqua sa déception, ce qui l'intéressait c'était le démon. Il devait être leur priorité, mais malheureusement, Norbert n'avait pas la même vision que lui. Il devrait donc faire avec, car ses deux élèves étaient sans conteste des atouts précieux.
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