Chapitre 47
Chapitre 47
Vendredi 22 avril
Un mois venait de s'écouler. Un mois sans aucune information à se mettre sur la dent pour Leta et Norbert. Dumbledore avait refusé chaque discussion qu'essayait d'entamer la jeune Lestrange. Les deux élèves n'entendaient plus parler du démon, ni même de la créature bleutée qui inspirait la peur. Méridia n'avait pas de nouvelle piste à leur offrir et leur balade nocturne avec Josyane ne leur offrait pas davantage d'information.
– Je suis persuadée qu'on peut faire quelque chose, grogna Leta en faisant les cent pas dans le hall du préau.
– Je ne vois pas quoi, souffla Norbert qui admirait le ciel et les nuages en forme de Dragon qui passaient entre nous.
– On tenait une piste avec les fondateurs de Poudlard ! Mais il n'y a strictement rien dans la bibliothèque.
Norbert l'écoutait se lamenter tout en dessinant les cumulus.
– Il faudrait interroger les murs... souffla-t-elle.
Le Poufsouffle dérapa sur son manuscrit et fit un grand trait de charbon sur son croquis.
– Quoi, c'était une image ! gronda la jeune fille.
– Non, mais tu as raison ! Nous avons oublié une information capitale !
– Laquelle ? s'exclama Leta les yeux pétillants.
– Les fantômes ! Ils font tellement partie des murs qu'on ne leur a rien demandé. Mais ils étaient là, ou presque !
– Les fantômes des maisons ?
– Oui, enfin Le Baron et la Dame Grise. Le Moine Gras est mort plus tard il me semble et Nick Quasi Sans-tête est mort qu'en 1492.
– Quelle précision...
– On a fêté son anniversaire, rappela Norbert qui ne comprit pas la moquerie. La Dame Grise est la fille de Rowena Serdaigle, elle est peut-être au courant pour le démon.
– Peut-être, mais ce n'est pas la plus bavarde des fantômes.
– Je suis persuadée qu'on peut la charmer.
– Comment ? En lui chantant la sérénade ? Je te rappelle que son dernier courtisant l'a poignardé en pleine poitrine !
– Ce n'est pas une mauvaise idée ?
– On ne peut pas re-tuer un fantôme, s'exclama Leta en s'inquiétant de la santé mentale de son ami.
– Non, en lui chantant la sérénade. Je suis persuadé que nous pouvons en faire une alliée, comme avec Méridia !
– Toi, tu la dessines et moi je lui chante une chanson ?
Norbert acquiesça. Ses bouclettes auburn plus longues qu'au début de l'année retombèrent devant ses yeux brillants. Leta aimait le voir comme ça, elle se laissa donc convaincre.
– Très bien... He, Hiris ! appela Leta.
La jeune Serdaigle passait justement dans la cour avec ses amis. Après un signe de têtes à ses trois comparses, elle s'approcha du duo le plus étrange et improbable de Poudlard.
– Bonjour, vous allez bien ? demanda-t-elle poliment.
– Très, c'est vous qui prenez le terrain de Quidditch demain matin pour vous entrainer ? questionna Leta.
– Oui, Blair veut qu'on soit prêt pour le match fin mai contre Gryffondor. Et vous ?
– Valandrey ne se sent pas menacé par Poufsouffle, enfin, sans te vexer, Newt, expliqua la joueuse. Mais il nous fait tout de même vivre l'enfer pendant nos entrainements !
– Mon frère est pas mal dans son genre.
Les deux filles s'adressèrent un sourire amusé sous les regards des autres élèves qui jetaient un œil dans leur direction. Voir Lestrange avec le petit Dragonneau était habituel, beaucoup s'imaginaient que leur amitié n'était qu'une tyrannie maquillée. Mais, voir Leta avec Hiris était plus rare.
– Avec Norbert on voudrait discuter avec La Dame Grise, avoua Leta sans passer par quatre chemins.
– Pour une mission aussi énigmatique que l'année dernière ?
– Non, une broutille, juste discuter de la pluie du beau temps et de Poudlard. Tu sais nous dire où la trouver, on la voit rarement errer dans le château.
– Hum, je suppose que cette information ne me vaudra pas un aller simple dans le bureau du directeur, alors je veux bien vous la donner, à charge de revanche.
– Bien sûr, accorda Leta.
– Généralement, elle se trouve dans la tour de l'aile ouest.
– Dans votre maison ? s'étonna la Serpentard.
– Non, tout en haut. Elle apprécie la solitude et n'aime pas être dérangée par les élèves, même ceux de sa maison.
– Merci pour l'information.
– De rien, à bientôt.
Elle les salua et repartit vers ses amies qui lui demandèrent aussitôt des détails sur leur conversation.
– Tu sais, Newt, tu as le droit de parler aussi.
Le garçon qui avait les yeux fixé au sol rougit et ne trouva rien à dire. Il était mal à l'aise, il n'aimait pas héler les gens de cette manière et encore moins leur parlait quand une dizaine d'élèves les regardaient en coin.
– C'est parce qu'elle devient mignonne ? s'imagina Leta. Non, oublie, bon, vient on va jeter un coup d'œil à la tour avant d'aller manger !
Elle ouvrit la marche d'un bon pas et rentra dans le château. Une dizaine d'escaliers amovibles plus tard, les élèves de deuxième année arrivèrent enfin au plus haut de la tour. L'endroit était suffisamment délabré pour ne pas donner envie aux élèves de s'installer. Les poutres apparentes rendaient bien, mais les failles entre les pierres laissaient rentrer le vent encore frais. De plus, Norbert avait l'impression qu'il sentait le haut de la tour trembler.
– Ça semble parfait comme coin, mais je doute qu'il soit possible d'amener un piano. Je ne maitrise pas encore le sortilège d'attraction.
– Tu l'as déjà étudié ? s'étonna son ami.
– Oui, dit-elle en sortant sa baguette. Accio Piano !
Les yeux écarquillés, Norbert dévisagea sa camarade.
– Mais non, Chocogrenouille. Je me moque de toi. Ce sort est quand même de niveau 4 !
Leta tourna sur elle-même en regarda chaque millimètre et finit par ajouter :
– Peut-être qu'on peut en trouver un dans la salle sur demande et l'emmener jusqu'ici. Après tout, on maitrise tous les deux le sortilège de levitement.
– Pas évident de le faire discrètement.
– On le fera de nuit. Puis on commencera notre plan d'attaque.
– C'est-à-dire ?
– Chaque soir à Minuit, venir ici pour appâter notre potentielle mélomane.
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