Chapitre 35
Chapitre 35
Norbert rejoignit discrètement le hall d'entrée. Personne ne fit attention à lui, la majorité des élèves espionnaient les préparatifs du spectacle.
– Bonjour, Peeves, salua le Poufsouffle en voyant l'esprit frappeur.
– Plait-il ? Qui me parle ?
Ce dernier baissa les yeux et accorda un regard dédaigneux à Norbert.
– Je ne pense pas vous connaitre.
– Tu as perdu la mémoire ! s'inquiéta naïvement le garçon.
– Mais non, espèce de mou du bulbe ! gronda Peeves.
– Tu es donc en colère.
– Mais c'est que ce sorcier de pacotille n'est pas aussi bête qu'un troll des montagnes, qui l'eut cru !
Norbert était mal à l'aise. Cette situation était difficile à gérer pour lui. Peeves n'était pas content, il supposait que c'était de sa faute. Les relations sociales n'étaient pas son fort. Leta aurait compris tout de suite et ne serait pas passé pour une idiote.
– Qu'est-ce qu'il se passe ? finit-il par demander.
– Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu te moques de moi, j'espère ! Tu te souviens de deux élèves de première année qui m'ont juré une reconnaissance éternelle ? En me promettant monts et merveilles ? Eh bien l'une fait comme si je n'existais pas, l'autre ne m'a pas adressé la parole depuis Halloween !
Norbert baissa les yeux, Peeves avait raison d'être énervé.
– Ce n'est pas pour rien que je n'aime pas les sorciers ! Vous n'êtes bons qu'à être mes victimes !
– Je suis désolé.
– Piètre excuse !
L'esprit frappeur commença à s'en aller quand Norbert eut une idée.
– Attends ! Je sais comment me faire pardonner !
– Il va falloir envoyer du lourd, crachota l'esprit frappeur.
– Que dirais-tu de rendre ce spectacle de Noël mémorable ?
Peeves lui tournait toujours le dos, mais il n'avançait plus. Norbert se mordilla la lèvre. Ce qu'il s'apprêtait à lui proposer n'était pas gentil. Il allait gâcher le travail de nombreuses personnes. Les professeurs qui s'étaient donné du mal à tout organiser, les acteurs qui avaient travaillé leurs textes pendant des heures et les spectateurs qui espéraient passer un bon moment malgré l'éloignement de leur famille... Norbert pouvait-il vraiment briser tout cela pour sauver son amie ?
– Ouh, tu culpabilises déjà ! s'enthousiasma Peeves. Dis-moi tout !
Oui, bien sûr que Norbert pouvait gâcher tout ceci, après tout, c'était pour sauver la vie de Leta !
– Je te propose de me remplacer sur scène et de jouer mon rôle. Personne ne remarquera que ce n'est pas moi dans l'arbre.
– Et qu'est-ce qu'il y a d'amusant là-dedans ?
– Tu pourrais, par exemple empêcher le dernier acte de se produire. Quand Sir Sanchance sortira de la fontaine pour embrasser Amata, tu n'auras qu'à bondir et te mettre entre eux pour recevoir le baiser de Narcisse !
– Hum, intéressant... Ce beau-parleur prétentieux serait fou de rage et la fin de l'histoire serait bien plus captivante ! Très bien, marché conclu. Mais ça n'excuse que toi, pas ta vipère de copine !
– Leta saura se faire pardonner.
Norbert voulait continuer sa route à la recherche de Dumbledore, malheureusement, Tayor l'en empêcha.
– Tu en as mis du temps, Norby ! C'est l'heure de manger, tu viens ?!
Le professeur de Métamorphoses étant sûrement dans la grande salle, le garçon suivit son camarade. Il ne toucha que peu à son repas, son esprit était ailleurs. Il imaginait différents scénarios possibles...
Un peu plus de deux heures avant le lever de rideau, Norbert eut enfin la possibilité de discuter avec Dumbledore. Ce dernier se trouvait dans la salle de classe des Potions et profitait de l'absence de Madame Rondepierre pour préparer une potion.
– Peux-tu me donner la racine d'asphodèle ? demanda Albus en continuant de touiller son mélange.
Le jeune Poufsouffle fut étonné de sentir l'odeur de l'armoise et interrogea son professeur.
– Vous faites un philtre de Mort Vivante ?
– Pas exactement, je ne vais pas mettre de fèves sopophoriques dedans.
– C'est pour Leta ?
– Tout à fait. J'espère lui faire boire ce filtre. Avec un peu de chance, le démon sortira de lui-même et nous n'aurons plus qu'à le cueillir. Du mois, si on trouve ce satané livre.
– C'est Leta qui l'a sur elle, déclara Norbert. Elle prépare quelque chose et le fera sûrement pendant le spectacle.
Le professeur releva sa tête de son mélange verdâtre et observa le garçon.
– Comment le sais-tu ?
– Je l'ai deviné. Elle a réagi étrangement quand elle a su que je serais sur scène tout le long du spectacle. Ça avait l'air de l'intéresser.
– Et pour le livre ?
– Elle n'arrête pas de mettre la main dans la poche de sa cape, comme si elle vérifiait quelque chose, mentit Norbert.
– Bravo pour ton sens de l'observation, je suis impressionné.
– Merci, professeur, répondit en rougissant le deuxième année.
– Est-ce que tu veux être mon assistant pour que je puisse finir la potion plus vite ? Si tu es doué pour l'observation, tu dois avoir le sens du détail.
Norbert acquiesça, fier qu'on lui confie une tâche aussi importante.
– J'ai besoin de 15 grammes de poudre de pieuvre. Très bien, merci. Maintenant, écrase-moi trois sangsues et hache deux racines de marguerites.
Consciencieux, Norbert réalisa chaque tâche demandée par Dumbledore. Quand il n'avait rien à faire, il admirait la façon de faire de son professeur. À l'aide de sa baguette, il faisait tourner la potion avec beaucoup de dextérité. Parfois dans le sens des aiguilles d'une montre à gousset, parfois dans le sens inverse. Il arrivait également qu'il cesse de tourner pour laisser monter la mousse provoquée par l'ébullition. Et il faisait tout ça sans le moindre manuel.
– Vous auriez pu être professeur de Potions ? questionna Norbert.
Amusé, Albus se vanta quelque peu.
– Oui, j'aurais même pu être professeur de Défense contre les forces du mal.
– Pourquoi ne pas avoir choisi ce cours ? s'étonna Norbert.
– Eh bien... Un choix tactique, avoua Dumbledore. On est bien plus tranquille dans les cours de Métamorphoses. Mais qui sait... Un jour, je devrai peut-être y passer.
Norbert fut surpris par cette formulation, mais il ne put ajouter quoi que ce soit car Albus avait changé de sujet.
Il ne restait plus qu'une heure avant le spectacle quand le jeune sorcier quitta les cachots pour remonter au rez-de-chaussée. Un esclandre avait lieu en plein milieu du hall.
Norbert reconnut Lily Viridian, qui jouait le rôle d'Amata, et Mélania Keegan, celui de Asha.
– Je vais te faire manger des globes oculaires de morue !
– Et moi tes arêtes de thon !
– Face de Gobeline !
– Gueule de Troll !
Les deux filles commençaient à se crêper le chignon et elles étaient prêtes à en venir aux baguettes !
– Ça suffit ! tonna Septime Gobe-Planche.
Voyant qu'elles ne se calmaient pas, le conciergecreu lança un sort :
– Locomotor Mortis !
Les jambes de Lily et Mélania furent collaient, les faisant perdre l'équilibre. Toutes deux tombèrent sur le sol tel des sacs de tubercule, ce qui ne les empêcha pas de continuer leur duel verbal.
– C'est moi qu'il aime, tu n'es qu'une distraction de mauvais goût !
– Et toi qu'une erreur !
– Mais vous allez vous taire ! Oscausi !
Les bouches des deux rivales venaient de disparaitre !
Le concierge faisait rarement son travail, mais quand on le dérangeait, il n'y allait pas avec l'arrière de la baguette ! Norbert regarda les deux sorcières folles de rage et espéra de tout son cœur qu'elles ne gâcheraient pas le spectacle. Dumbledore et lui avaient besoin de temps pour éloigner Leta et lui faire boire la potion qui la libèrerait.
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