Chapitre 33
Chapitre 33
Quand Norbert revint dans le hall d'entrée, il trouva une effervescence qui le déconcerta.
– Monsieur Kneen, Mademoiselle Viridian, dépêchez-vous, voyons ! gronda Herbert Beery en s'épongeant le front.
Le pauvre homme portait un coffre qui semblait bien trop lourd pour lui. Narcisse et Lily ne se donnèrent même pas la peine d'aller l'aider. Norbert s'étonna de voir la batteuse des Serdaigle tenir la main au capitaine des Gryffondor.
– Et Albus qui n'a pas encore fini la fontaine, se lamenta le professeur de botanique.
– Mais le ver est prêt, assura Brûlopot en venant aider son collègue.
Le Poufsouffle eut besoin de quelques instants avant de se rappeler qu'une pièce de théâtre allait avoir lieu demain, pour le soir de Noël. À la base, les deuxième année devaient tous participer à la préparation, mais il y avait eu un tel engouement quand Narcisse Kneen ait été officiellement choisi pour jouer Sir Sanchance que les deux professeurs ne savaient plus où donner de la tête. Ils se contentèrent des bénévoles et oublièrent complètement les deuxième année qui ne souhaitaient pas participer. Une chance pour beaucoup.
– Mais où sont Mademoiselle Rabnott et Mademoiselle Diggory !
– Nous sommes là, professeur, s'exclama Grace, une jolie blonde dans la même promotion que Norbert.
– Bien, je veux tous vous voir sur scène. On va répéter pour être fin prêts demain ! Il faut qu'on retrouve deux arbres, Mademoiselle Lima et mademoiselle Evans devaient rester pour Noël, mais leurs parents ont changé d'avis, se désola Beery. Oh, monsieur Dragonneau, vous êtes disponible ?
– Euh, je, euh...
– Parfait, vous êtes des nôtres. Allez tout de suite essayer votre costume !
Norbert s'effara. Comment avait-il pu se trouver dans une posture aussi désagréable ? Monter sur scène, en costume ridicule ? Devant tous ceux qui étaient restés ?
– Je peux participer avec Norby ? se proposa Tayor en voyant son camarade partir avec le petit groupe.
– Merveilleux, monsieur Blimks, merveilleux !
Le Poufsouffle, ravi, s'approcha de Norbert.
– Leta vient aussi ?
Le garçon secoua négativement la tête. Il était trop effaré pour parler.
– Ah, tant pis. On s'amusera sans elle.
Norbert s'abstint de répondre. Il aurait préféré voler sur le dos d'un hippogriffe que remonter sur scène. C'était dire !
– Ce soir, on met les costumes, expliqua Herbert Beery en ouvrant le grand coffre. Nous devons être au plus proche de la représentation de demain.
– Je vais chercher le ver ? s'extasia Brûlopot.
– Non, gardons l'effet de surprise autant pour les élèves présent que nos chers acteurs.
Le professeur de Botanique couva des yeux les quatre sorciers. Il semblait particulièrement fier de la composition de sa troupe.
– Eh dire que demain nous jouerons la première pièce de théâtre de Noël ! continua le metteur en scène. Le début d'une nouvelle tradition, à n'en point douter ! Et quel succès pour les premiers rôles, je n'aurais jamais pu imaginer, même dans mes rêves les plus fous, avoir autant de participants !
Les quatre-vingt-dix pour cent des filles présentes dévoraient le Gryffondor en train de se mettre torse nu avant d'enfiler sa tenue de Sir-Sans-Chance. Au lieu d'aller dans la cabine prévue à cet effet, il avait préféré le faire sous les projecteurs magiques.
– Est-ce qu'on doit lui dire que c'est juste pour contempler Narcisse ? murmura Tayor, moqueur, à l'oreille de Norbert.
Ce dernier ne répondit pas, il essayait tant bien que mal d'enfiler son costume d'arbre. Il poussa un soupir rassuré quand il vit que seuls ses yeux seraient visibles derrière l'écorce magique de son vêtement.
– Soyez sérieux, mais amusez-vous ! Vous devez prendre du plaisir à être sur scène, termina Hebert en applaudissant gaiment.
Norbert apprécia presque d'être au premier plan pour écouter l'histoire. Son rôle n'était pas bien difficile, il devait juste être sur scène à plusieurs reprises et parfois il devait marcher pour donner un sentiment de vitesse au spectateur. Vu qu'il n'y avait pas grand monde, et que, comme Tayor l'avait dit, tous les regards étaient sur Narcisse, Norbert ne fit pas de crise d'angoisse et ne chercha pas à disparaitre.
Quand Dumbledore fit son apparition, le jeune Poufsouffle eut la certitude que celui-ci l'avait reconnu au premier coup d'œil. Une expression amusée traversa le regard d'Albus, ainsi qu'autre chose, que Norbert ne réussit pas à discerner. Après avoir échangé quelques mots avec Monsieur Beery, Dumbledore s'installa sur un des bancs et attendit patiemment la fin du spectacle.
– Vous vouliez me parler ? questionna Norbert qui s'était dépêché de le rejoindre.
– Tu as vu juste. Ta prestation sur scène m'a donné une idée.
– Laquelle ?
– Demain, tout Poudlard se trouvera dans la grande salle pour assister au spectacle. J'aurai le champ libre pour fureter dans la maison des Serpentards...
– Tout Poudlard ?
– Oui, ordre d'Armando Dippet. Il prend les rênes du château pendant l'absence d'Adcock. C'est grâce, ou, à cause de lui que cette pièce a eu l'autorisation d'être joué. Il souhaite que chaque élève et chaque professeur puisse l'admirer.
– Je ne sais pas si Leta respectera cet ordre, avoua le garçon.
– C'est ce que je pense également. Soit j'en profite pour la prendre en filature soit on trouve une excuse pour l'obliger à rester ici pendant la durée du spectacle.
– Je doute qu'elle accepte de faire l'arbre sur scène, ironisa Norbert.
– Qui sait...
– Vous pensez que le livre est caché dans sa salle commune ou son dortoir ? reprit le petit sorcier.
– C'est une possibilité.
Norbert faillit dire qu'il en saurait sûrement plus demain à midi, mais il se retint de justesse. En aucun cas, il ne devait parler de Méridia et de ses prémonitions. Selon ce qu'elle dirait, il improviserait et mettrait Dumbledore sur la bonne voie.
Demain, les choses allaient changer. Demain, il retrouverait Leta comme avant. Demain, son amie sera sauvée.
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