Chapitre 30
Chapitre 30
Mercredi 15 décembre
Norbert regardait le lapin qui lui faisait face. Ce dernier n'avait pas la moindre envie de se transformer en pantoufle.
– Tu ne sais vraiment pas te faire obéir, se moqua Leta.
La jeune fille prit sa baguette et tapota la tête de l'animal. En un rien de temps, il s'était métamorphosé en un chausson à poil blanc.
– Tu connaissais déjà ce sort ? s'étonna le Poufsouffle.
– Non, je l'ai appris en même temps que toute cette classe d'andouille. Je suis simplement plus douée que les autres.
Leta se montrait méprisante. Certes, elle parlait de nouveau à son camarade, mais ce n'était pas comme avant.
– Je sais que tu es doué, mais je croyais que tu ne voulais pas attirer l'attention des autres. D'habitude, tu sabotes toi-même tes sorts.
La Serpentard se mordit la lèvre, ennuyée par le commentaire de Norbert.
– Que vois-je, l'un d'entre vous a déjà réussi son incantation. Moi qui pensais que la première pantoufle serait pour demain matin, déclara Albus Dumbledore en s'approchant de leur table.
Le jeune professeur de métamorphose attrapa le chausson et le regarda sous tous les angles. Il prit tellement de temps, que la jeune fille en fut mal à l'aise.
– Eh bien, mademoiselle Lestrange. Je n'aurai pas fait mieux.
– La chance du débutant, souffla-t-elle gênée.
Il la dévisagea longuement puis posa son attention sur Norbert. Le garçon résista à l'envie de se dandiner sur place. Ni lui, ni Leta n'affronta son regard perçant. Ce qui était des plus étrange pour la jeune fille, elle qui adorait défier Dumbledore n'osait pas le regarder en face.
– Professeur, appela Milty Macgiver, je crois que mon lapin ne se sent pas bien !
– Il est mort, se moqua Barry, une table plus loin.
– Monsieur Beurk, nous n'avons pas besoin de vos commentaires !
Dumbledore se dirigea vers la pauvre créature qui avait des soubresauts inquiétants.
– Sanentur, lança le professeur en pointant sa baguette magique.
L'effet fut immédiat, le lapin, plein d'énergie, essaya même de s'enfuir.
Avant de retenter quoi que ce soit, mademoiselle Macgiver, faites-moi plaisir et entrainez-vous donc davantage. Nous ne sommes pas ici pour traumatiser ces petites boules de poils.Dès
Le cour continua normalement. Norbert obtenu une pantoufle avec des belles oreilles blanches et une queue toute ronde qui frémissait. Sa camarade ne lui n'avait pas desserré les dents et elle s'était bien gardé d'inverser son sort. Qu'il fut l'heure, elle bondit sur ses pieds et quitta la classe. Le Poufsouffle quant à lui, aida son professeur à remettre soigneusement tous les lapins dans leur clapier.
Quand ils ne furent plus que deux, Dumbledore lui demanda.
– Puis-je te parler quelques minutes, Norbert ?
Le Poufsouffle se figea, inquiet. Il était sûr de n'avoir pas attiré l'attention sur lui depuis le début de l'année. Presque aucune escapade, surtout depuis le détachement de sa meilleure amie. Il n'avait pas le cœur à l'aventure, si ce n'est chercher des informations sur la mystérieuse créature...
– Oui, professeur.
– J'ai l'impression que ton amitié avec Leta n'est plus la même.
Le garçon serra les dents, c'était le deuxième professeur à se mêler de sa vie privée. Il n'aimait vraiment pas ça, même s'il sentait une inquiétude bienveillante chez eux.
– Oui, professeur.
– Il y a-t-il une raison particulière ?
Cette question hantait Norbert de jour comme de nuit, malheureusement il n'avait pas de réponse. Il n'y avait pas eu d'évènement singulier, non. Leta s'était simplement rendu compte qu'il était fade et inintéressant...
– Non, professeur.
– Très bien... Asseyez-vous.
D'un mouvement de baguette, Dumbledore ferma la porte de la salle et ferma même le verrou, ce qui surprit Norbert. La voix d'Albus était tellement autoritaire que son corps se fléchit sans même qu'il ne le veuille.
– Dis-moi si je me trompe, mais Leta a changé ces dernières semaines.
Le garçon acquiesça. Il ressentait tellement de peine en pensant à son ami qu'il ne s'inquiétait pas vraiment d'être enfermé à double tour avec son professeur de Métamorphose.
– C'est une élève brillante, peut-être même exceptionnelle. Mais elle cache ses talents, je dirais même qu'elle les gâche. Ce n'est pas que dans mon cours qu'elle fait semblant d'être une sorcière ordinaire, mais dans tous ceux qui sont donnés à Poudlard. Sais-tu pourquoi ?
– Elle ne veut pas se faire remarquer.
– Naitre dans une famille comme la sienne est un lourd fardeau. Ses parents sont très autoritaires et ont une idée bien définie du bien et du mal. Depuis toute petite, elle doit entendre des choses bien difficiles à porter... Peut-être qu'elle cache également ses véritables talents à sa famille.
– Je ne sais pas, avoua Norbert.
– Quoi qu'il en soit, qu'elle se révèle ainsi est étonnant. As-tu vu d'autres changements ?
Dumbledore le regardait avec beaucoup d'attention. Norbert ne savait pas quoi faire. Parler ou se taire ? L'année dernière, il avait considéré ce jeune professeur comme un allié, comme une personne qu'il l'appréciait... Se confier à Méridia lui avait fait du bien, mais la Selkie ne saisissait pas les relations humaines comme le ferait Albus. Il décida de lui dire ce qu'elle avait sur le cœur.
– Elle ne parle presque plus, ne partage plus rien avec moi alors que nous avions des points communs, du moins, je le croyais, commença-t-il à raconter. Elle s'est éloignée de moi, mais également de Peeves. Elle appréciait énormément l'esprit frappeur l'année dernière, et là, c'est comme s'il n'existait pas.
Le sorcier l'écoutait attentivement, il l'encourageait à parler à déposant une main amicale sur son épaule. Sa compassion résonna en Norbert, et il continua son récit.
– Même le Quidditch ne l'intéresse plus vraiment autant. Elle n'est pas allée voir le Match de Poufsouffle alors qu'elle avait promis d'encourager ma maison. Elle s'en va discuter en cachette avec les Aurors et leur demande de jeter des sorts.
– Quel genre de sort ?
– Je ne sais pas trop, la dernière fois c'était un Patronus, je l'ai reconnu. Je suis sûre qu'elle en a demandé d'autres depuis.
Le garçon finit son monologue épuisé. Il venait de dire tout ce qu'il avait sur le cœur et le nœud qui lui serrait le ventre s'était un peu assoupli.
– Norbert, l'année dernière, tu m'as prouvé que je pouvais te faire confiance. Est-ce toujours le cas ? questionna Dumbledore d'une voix mystérieuse.
– Oui, professeur.
Intrigué, Norbert plongea son regard dans les yeux bleus du sorcier. Celui-ci sembla chercher ses mots, et après une légère inspiration, il demanda :
– As-tu déjà entendu parler des démons ?
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro