Chapitre 24
Chapitre 24
Muriel, la préfète en cheffe, fut prompte à réagir. Elle s'élança vers les créatures après avoir ordonné aux fantômes des maisons de ramener les élèves dans leur dortoir.
– Mattyu, avec moi, Findus, va prévenir le directeur !
Norbert et Leta ne savaient que faire. La foule les poussait vers la sortie, mais tous deux souhaitaient rester. Norbert pour comprendre quelle créature les attaquait et pourquoi, Leta pour rester au centre de l'action. L'adrénaline fouettait déjà ses veines.
– Petrificus totalus ! tonna la Gryffondor.
Cela n'eut aucun impact sur la forme noire. Elle essaya de nouveau, mais cette fois sur les pommes démoniaques. Celles-ci tombèrent, inanimées.
– Petrificus totalus, scanda Mattyu Grandson.
– Tu as vu, chuchota Leta, depuis que les élèves ne crient plus de terreur, la chose a arrêté de grossir.
Norbert constata qu'effectivement, la créature faisait à présent la taille d'un homme adulte.
Albus Dumbledore fut le premier professeur à arriver sur les lieux. Sa baguette en main, il lança une série de sorts qui n'eurent aucun effet sur elle.
Muriel Weasley, lui lançait des regards assassins. Cette dernière aurait bien aimé s'occuper de l'intruse sans avoir affaire à un sorcier qualifié.
Plus aucun élève ne hurlait, ils avaient tous été évacués de la salle, seuls certains curieux restaient encore en retrait à observer l'avalanche de sorts du professeur de métamorphose. Voyant que la créature ne cherchait pas à attaquer, Norbert voulu s'interposer.
– Arrêtez ! Vous voyez bien qu'elle ne fait rien de mal ! cria-t-il.
Leta se jeta à sa poursuite, l'empêchant de justesse de se retrouver entre les sorts.
– Tu es complètement fou ! tonna la préfète en chef en attrapant le Poufsouffle par le col de sa robe de sorcier.
– Lui lancer des sorts sans réfléchir ne sert à rien ! s'entêta Norbert. Vous allez la blesser.
– C'est le but, gronda la Weasley.
– Non, je ne lui lançais que des sorts défensifs, expliqua Dumbledore en se retournant vers le deuxième année, furieux. Mais ça ne sert plus à rien, elle s'est volatilisée quand vous vous êtes approchés !
Norbert ne baissa pas les yeux, il ne regrettait pas son geste.
– Je te rappelle tout de même que des pommes ont attaqué les élèves, souffla Leta.
– Ce n'était peut-être pas sa faute.
– Weasley, Grandson, allez dans le bureau du directeur faire votre rapport, je vous rejoindrai. En attendant, je vais avoir une petite discussion avec ces deux inconscients.
Leta grommela, elle n'avait rien fait de mal. Au contraire, elle avait probablement sauvé la vie de son ami.
La tête basse, ils suivirent Dumbledore jusqu'à son bureau. Le professeur avait beau être jeune, il n'en était pas moins imposant, surtout quand une aura de colère s'échappait de lui. Une fois la porte fermée, il se tourna vers eux et les foudroya du regard. Norbert tressaillit, il ne l'avait jamais vu aussi furieux.
– Vous allez me raconter tout de suite ce qu'il se passe ! ordonna-t-il.
– Je ne vois pas pourquoi vous pensez qu'on a un rapport avec cette histoire, rétorqua Leta qui n'était nullement intimidée.
– Vous avez essayé de protéger cette créature !
– C'est faux, Newt a essayé, mais il perd toute notion de raison quand il s'agit d'un animal fantastique ou ce qui y ressemble. Il serait capable de prendre parti pour un Détraqueur !
En expliquant cela, la jeune Lestrange s'était positionnée devant son ami dans un geste de protection qui n'échappa pas à Dumbledore.
Ce dernier frotta son front en fermant les yeux et commença à se calmer.
– Vous étiez sur les lieux après la première attaque.
– Pure coïncidence, on revenait de cours.
– Et pour ce soir, quelle est votre excuse ? Vous ne faites pas partie de Gryffondor.
– C'est vrai, continua Leta avec aplomb, mais Findus a demandé à Norbert de réaliser le cadeau d'anniversaire de Nick, de plus, le fantôme lui-même l'a invité. Il a d'ailleurs expliqué dans son discours qu'il était heureux de voir qu'il y avait des représentants des quatre maisons.
– Tu étais la seule Serpentard, se remémora Albus.
– Et vous allez m'accuser pour ça ? s'insurgea-t-elle.
– Non, bien sûr que non.
– Et où était le reste des professeurs, hein ?
Leta essayait de renverser leur discussion en sa faveur. Comme si une enfant de douze ans pouvait se permettre de faire des reproches à son supérieur hiérarchique.
– Je n'ai pas à justifier mes collègues devant toi, mais sache que la majorité du corps enseignant était absent ce week-end. Ceux qui sont restés ont passé leur temps à sillonner les couloirs pour ramener les élèves dans leur chambre. Cette idée de farce d'Halloween ne sera sûrement pas reproduite les années à venir.
Les deux élèves acquiescèrent silencieusement. Dumbledore reporta son attention sur Norbert. Il le dévisagea un instant avant de prendre la parole.
– Monsieur Dragonneau, vous avez quelque chose à rajouter ?
– Non, Monsieur.
– Vous avez conscience que cette créature se balade à présent dans le château ?
– C'était déjà le cas après la première attaque, se défendit Leta.
– Ce n'est pas faux.
Le professeur continua à les observer, espérant qu'un geste les trahisse ou qu'ils passent simplement aux aveux, mais rien ne se produisit.
– Si je comprends bien, Monsieur Dragonneau, vous avez une passion pour les animaux fantastiques.
Leta s'apprêta à répondre à sa place, mais Dumbledore la coupa aussi sec.
– Mademoiselle Lestrange, si vous continuez à parler à la place de votre ami, je vous lance un sortilège de bloque-langue !
Norbert répondit donc par l'affirmative.
– Je suppose que cela vous vient de votre mère, elle qui tient un élevage d'hippogriffes.
– C'est possible.
– Vous devez donc avoir une idée sur la créature qui a attaqué Evangelyn ?
– Ce ne sont que des suppositions, je ne m'y connais pas assez...
– Je souhaiterais tout de même avoir votre analyse.
Le Poufsouffle prit le temps de respirer plus ou moins calmement avant d'exposer ses idées.
– Eh bien, cette créature semble insuffler la peur, ou l'absorber.
Le regard du professeur s'éclaira. Il était loin d'imaginer un garçon si jeune être s'y réfléchit. Pourtant, Norbert avait montré sa valeur l'an passé. Il se morigéna d'avoir si vite oublié l'implication de ces deux loustics.
– Plusieurs créatures peuvent avoir cet impact, comme les épouvantards et les Détraqueurs. Mais aucun des deux n'agirait de cette manière. Pourtant, ils se ressemblent et ils peuvent être noirs et flotter au-dessus du sol.
– Effectivement. Toutefois, si d'autres hypothèses vous viennent en tête, n'hésitez pas à venir me trouver. Il en est de même si vous constatez quelque chose d'étrange.
– Bien sûr, monsieur, mentit Leta.
– On peut aller à l'infirmerie ? questionna Norbert qui s'inquiétait pour ses camarades.
– Vous n'avez pas de souci à vous faire, si ce n'est quelques morsures et une belle frayeur, tout va bien, assura le professeur.
– Comment le savez-vous ? Vous êtes resté avec nous tout le temps, s'étonna Leta.
– Chacun ses secrets, mademoiselle Lestrange.
Au vu de l'heure tardive, Dumbledore raccompagna les deux élèves dans leur dortoir réciproque. En repassant devant le cachot où avait eu lieu la fête, il s'arrêta et observa la salle vide.
Il existait une autre créature noire qui flottait au-dessus du sol capable d'instaurer une grande frayeur... Peut-être même que cette chose le suivait personnellement.
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