Chapitre 23

– Terrible ton costume, s'exclama Findus en s'approchant de Leta et Nortbert.

– Le tien est très bien également, répondit le Poufsouffle par politesse.

– J'ai essayé de ressembler à la Goule qui est dans notre grenier, expliqua-t-il fièrement.

– Et tes frères sont censés ressembler à quelque chose ? questionna Leta avec un certain dédain.

– Euh... A une boule puante, du moins c'est l'impression que ça donne quand on passe à côté d'eux.

Leta pouffa. C'était bien la première fois qu'un Weasley la faisait rire. Le sourire du rouquin s'élargit. Il était bien plus à l'aise avec elle que l'an passé.

Findus récupéra le dessin de Norbert et partit le déposer sur la table des cadeaux. On pouvait trouver des fleurs fanées, des pots-pourris et des insectes en décomposition collés sur des bâtons de sucre d'orge. Le Fantôme Edmond Graille était justement en train d'en subtiliser un ou deux.

– Tiens, ce n'est pas ton frère avec Mélania Keegan ? demanda Leta.

– Si, c'est lui.

Norbert avait jeté un coup d'œil avant de baisser les yeux.

– J'ai l'impression qu'il est populaire, continua-t-elle en voyant une bonne partie des Gryffondor autour de lui.

– Oui, il sait se faire des amis.

– Ne fais pas cette tête, tu n'as rien à lui envier ! assura-t-elle avant de le trainer dans un autre coin de la pièce.

– Tu peux aller danser.

– Quelle drôle d'idée ! Je suis déjà un paria chez les Serpentard, alors si je dansais avec un Gryffondor, ça sera la fin de tout.

Norbert observa ses camarades de chambres, certains regardaient dans leur direction, et plus précisément vers Leta.

– Et avec un Poufsouffle ?

– Oh, tu veux danser ?

Le jeune Dragonneau n'eut même pas le temps de lui expliquer sa méprise qu'elle l'emmenait déjà sur la piste. Ne voulant pas la froisser, Norbert ne se défila pas et enferma une partie de ses idées parasites dans sa tête. Il devait se concentrer sur Leta, et uniquement sur elle. Oublier le reste du monde. Oublier la musique qui allait le rendre fou. Oublier les lumières qui apparaissaient et disparaissaient à leur guise. Juste son amie. Juste Leta. Souriante, joyeuse et heureuse.

Cette constatation lui fit chaud au cœur. L'espace d'une danse, Norbert eut l'impression de se trouver avec une enfant de douze ans normale, et par la même occasion, être normal lui aussi...

– Amis fantômes, Sorcières et Sorciers, j'ai l'honneur et le plaisir de vous accueillir pour mon 417e anniversaire ! Je sais, pour vous ce n'est peut-être pas une date qui compte, mais pour moi elle est à marquer d'une pierre blanche ! Pour quelle raison, vous dites-vous ? Et bien parce que cette date représente ma vie ici, dans ce château. 417 ans, 417 magnifiques années en votre compagnie. Quatre maisons, qui sont d'ailleurs toutes représentées ici ce soir. Une école, et quelle école : Poudlard ! et Sept années d'études. Pendant sept ans j'ai le plaisir de vous avoir sous mon aile. Pendant sept ans je partage vos joies et vos peines, vos réussites et vos échecs, vos rires et vos pleurs ! Certain sont dans leur dernière année et me manqueront énormément, déclara-t-il en désignant, entre autres, Muriel Weasley qui se tenait devant. D'autres viennent juste d'arriver et égayent déjà mes jours.

Tibat, Crous, et Laura, les trois meilleurs amis de première année crièrent pour valider avec enthousiaste les propos de Nick-Quasi-Sans-Tête.

– Pour fêter cette date, reprit le fantôme de la maison Gryffondor, j'ai composé une chanson retraçant la fin de ma vie. Musiciens, à vous, et un, deux trois :

C'est une erreur qu'aurait pu faire tout mage
Fatigué et pris au dépourvu.
Une ridicule erreur qui m'a valu
De finir ma vie avant l'âge.
Je regrette d'avoir lady promené
Un soir en cherchant la romance.
Elle crut que ses dents je saurais redresser,
L'instant d'après elle eut des défenses
Toute la nuit, j'ai crié que j'allais réparer,
Mais la justice n'a jamais eu d'âme.
Hélas pour moi, le bourreau avait égaré
La pierre servant à aiguiser sa lame.
Le lendemain à l'aube, quand la pâle figure
Du prêtre me dit : "Ne pleurez pas,
Venez comme vous êtes, pas besoin de coiffure",
J'ai su qu'approchait mon trépas.
L'homme encagoulé chargé du labeur
D'arracher ma tête de mon cou
Me dit "Nick, veuillez vous mettre à genoux"
À ces mots, je fondis en pleurs.
"Ça piquera un peu" dit ce sombre idiot
En levant sa hache dans les airs.
Mais la mauvaise lame ne put rien y faire,
Ma tête ne quitta pas le billot.
Le bourreau se remit à cogner sur moi,
"C'est presque fini" m'assura-t-il.
Mais il fallut bien à ce gros débile
S'y reprendre à quarante-cinq fois.
Ainsi je mourus, sans que soit détachée
Ma fidèle tête de mes épaules.
Voici terminée cette histoire pas drôle,
Si vous l'aimez, applaudissez !

À minuit pile, Sir Nicholas de MimsyPorpington termina sa chanson sous l'ovation des élèves !

Il salua la foule d'une main et s'approcha de la table remplie de cadeaux.

Au même instant, Modesty Aberdeen hurla de terreur. Ceux qui l'entouraient en firent vite de même. Une forme sombre s'était échappée du mur, à son approche, les pommes décoratives prenaient vie et attaquaient les élèves !

– Que serait une fête sans l'intervention de Peeves, s'amusa Nick. Et quelle bonne idée il a eue ! Halloween est la fête héritière de la fête païenne de Samain. On célébrait le dieu de la mort ainsi que la déesse des fruits et des arbres. C'était aussi une fête de transition et d'ouverture vers le monde des dieux. Elle est propice aux événements magiques ! Regardez comment ce filou se gorge de la peur de ceux qui pensent se trouver devant un véritable démon. C'est tellement cocasse.

Le regard de Norbert passait du fantôme aux créatures cauchemardesques qui attaquaient véritablement les élèves.

– Eh bah, il n'est pas dans la demi-mesure, murmura Leta, impressionnée.

Un paquet se renversa sur la table et attira l'attention des deux amis, un nombre incalculable de rats s'en déversa ainsi qu'un esprit frappeur contrarié.

– J'attends moi ! Pourquoi ce foutu fantôme ne vient pas ouvrir ses cadeaux, gronda-t-il.

Le fantôme en question se retourna vers lui, sidéré.

– Si tu es là... qui est là-bas ?

*Chanson de JK Rowling.