Chapitre 12
Chapitre 12
Lundi 7 septembre
Un dimanche entier à jouer à la bataille explosive avec Jacob et leurs camarades de dortoir n'avait pas réussi à faire oublier le cours de vol qui commençait dans un peu plus de deux petites heures. Ce lundi même, les Poufsouffles et Gryffondors avaient été dispensé du cours de sortilège, leur professeur étant absent, laissant ainsi toute une matinée à Norbert pour angoisser.
D'un pas mécanique, il se dirigea dans les serres qui se trouvaient à l'arrière de Poudlard. Il venait de traverser la moitié du parc quand une voix féminine l'interpella.
− Tu en fais une tête, s'exclama Leta en le dévisageant. On dirait que tu as vu la mort !
Norbert ne répondit pas, trop de choses se passaient dans sa tête. Il essayait tant bien que mal de ne pas céder à la panique.
− Le bon côté des choses, c'est que dans ce cas tu pourras voir les Sombrals, continua Leta. Une chance pour un passionné d'animaux fantastiques comme toi.
Cette idée fit sortir le garçon de sa léthargie. Il adorerait voir de telles créatures, si majestueuses et intrigantes. Le bout de ses lèvres se tordit dans un sourire.
− Tu n'es quand même pas très net, déclara Leta en pouffant. Tu as plus peur de monter sur un balai que de contempler des Sombrals.
− J'ai plus de chance de tomber d'un balai que de tomber d'un Sombral, rétorqua Norbert en fronçant les sourcils.
− Pas si sûr, tu verras, un jour on volera tous les deux à dos de Sombrals, imagina avec joie Leta en montrant le ciel d'une main pleine d'espoir.
− Pour quoi faire ? Aller au ministère de la magie ? s'amusa Norbert en longeant le jardin.
− Non, ça, je le laisse à d'autres, ce lieu ne m'intéresse pas. Que dirais-tu de visiter les cinq continents pour découvrir toutes les créatures magiques qui peuplent notre monde ?
Cette idée laissa Norbert rêveur, et c'est sans la moindre angoisse qu'il se présenta dans les serres pour leur premier cours de Botanique.
Herbert Beery, était un jeune professeur marginal. Il plut au premier coup d'œil à Norbert, avec son physique quelque peu asymétrique et son visage particulièrement expressif.
− Bien, bien, maintenant que vous êtes tous là, nous allons commencer le cours. Pas besoin de vous parler de moi, je suis bien moins intéressant que ce que nous allons voir ensemble durant cette année scolaire, déclara avec un sourire passionné le professeur de Botanique.
Serpentard et Poufsouffle s'installèrent côte à côte, mais le seul binôme mixte fut celui de Leta et Norbert. Au grand damne de Jacob qui se retrouva avec Tayor Blimsk qui était parfois bien trop exubérant.
− Le cours d'aujourd'hui portera sur le dictame, continua le professeur Beery, autant commencer en entrant dans le vif du sujet plutôt que de vous parler inutilement de l'intérêt de la botanique. Vous tous ici présent serez convaincus par votre apprentissage sans que je n'aie eu à palabrer sur le sujet. Qui peut me dire à quoi peut servir cette merveilleuse plante ?
Le silence se fit dans la serre, mais Herbert Beery attendit patiemment jusqu'à ce qu'un jeune Serpentard lève la main.
− Je vous écoute monsieur...
− Henry Greggson, se présenta le jeune blond. Le dictame peut se manger cru pour permettre la cicatrisation de blessures superficielles.
− Très juste, dix points pour Serpentard !
Le cours passionna littéralement Norbert. Il prit des notes sans s'arrêter et à aucun moment son esprit ne divagua vers le cours de vol, Méridia ou bien les fantômes disparus.
Norbert ouvrit les yeux dans un espace lumineux. De grandes fenêtres avec des vitres en croisillons donnaient sur la cours où ses camarades effectuaient leur premier cours de balais.
− Eh bien, le jeune Dragonneau se réveille enfin ? s'enthousiasma une femme vêtue d'un tablier blanc et d'une coiffe ressemblant celle des bonnes-sœurs.
Norbert la regarda sans comprendre, puis se frotta le front. Une douleur aiguë lui vrilla les neurones.
− Je suis tombé de balais ? demanda-t-il en regardant la femme qui devait être infirmière.
− Même pas, vous vous êtes évanoui avant même de monter sur l'un deux, lui raconta-t-elle en venant prendre sa température.
− Ah... Ce n'est pas très glorieux comme entré en matière, s'inquiéta-t-il.
− Il est vrai, mais personne ne s'est moqué de vous. Une jeune Serpentard a été particulièrement menaçante à ce qu'il parait.
− Leta, comprit-il en souriant.
− Comment tu te sens maintenant ?
− J'ai mal à la tête. La chute a dû être rude, supposa Norbert, la main toujours sur le front.
Madame Pomfresh fronça les sourcils. Elle attrapa une chaise et s'installa au plus près du jeune garçon.
− Tu n'as pas touché le sol, ton amie t'a rattrapé avant l'impact. Dis-moi Norbert, as-tu déjà fait une chute de balais ?
− Non, s'exclama-t-il aussitôt.
− Etrange... D'après ce que m'ont dit tes petits camarades, on dirait que tu souffres d'un stress de trouble post-traumatique.
Il secoua vivement la tête. L'infirmière senti le mensonge et décida d'investiguer.
− Quelle impolie je fais, je ne me suis toujours pas présentée, déclara-t-elle subitement. Parmine Pomfresh pour te guérir.
− Vous étiez l'infirmière du temps de mes parents ? s'étonna-t-il.
Il la trouvait bien jeune pour que ce soit le cas, mais sa mère lui avait souvent parlé de l'infirmière Pomfresh.
− Non, c'était ma mère à l'époque. Nous sommes infirmières à Poudlard de génération en génération depuis le 18ème siècle, raconta-t-elle fièrement.
Norbert resta quelques secondes à réfléchir. Quelque chose clochait, et il finit par mettre le doigt dessus.
− Comment est-ce possible ? Vous avez toutes gardé votre nom de jeune fille ?
− En quelque sorte. Veux-tu que je te conte cette histoire ?
Norbert jeta un coup d'œil dehors. Le cours était loin d'être fini et il ne voulait pas y retourner. De plus cette histoire l'intriguait, alors il acquisça d'un signe de tête.
− En 1741 une grande guérisseuse est devenue directrice de Poudlard. Dilys Derwent. Elle travaillait avant cela avec mon ancêtre à saint-mangouste, Piplette Pomfresh. C'était les meilleures amies du monde si je puis dire, et quand la place d'infirmière s'est libérée dans le château, elle a tout de suite fait appel à elle. Ainsi, elles étaient inséparables. Mais la vie a rappelé mon aïeule et c'est sa fille, qui a pris sa place. Dilys était incapable de se souvenir de son nom de femme mariée et continua inlassablement à l'appeler Pomfresh, créant quelques quiproquos plus ou moins amusants. Mon ancêtre décida donc de garder son nom de jeune fille au travail. Puis, quand il fut au tour de sa propre fille de prendre le relais, Dilys Derwent avait été enterrée depuis belle lurette, mais son portrait ne cessait de l'appeler Pomfresh. C'est donc devenu une sorte de rituel entre nous de garder le nom de notre première aïeule à avoir été infirmière ici. C'est donc ma mère qui a eu la chance d'avoir tes parents comme patients. Il ne me semble pas qu'elle m'ait parlé de ton père, par contre ta mère avait souvent tendance à se faire mal.
− Ma mère est maladroite, acquiesça Norbert.
Parmine Pomfresh lui adressa un clin d'œil et vaqua à ses occupations.
Quand le dernier cours fut terminé, elle décida qu'il était temps que Norbert retrouve ses amis.
− Je ne veux pas qu'une foule d'élèves inquiets arrive ici alors que je viens tout juste de finir de nettoyer, expliqua-t-elle.
Norbert comprit très bien son point de vue et s'apprêta à quitter l'infirmerie.
− Tu me raconteras pourquoi tu as peur de voler ? demanda-t-elle comme si de rien n'était.
Norbert pesa le pour et le contre, mais après tout pris la décision de tout lui raconter.
− Ma mère a un élevage d'Hypogriffes, lui apprit-t-il. Il se peut que j'ai voulu tester d'en monter un, pour expérimenter mon savoir sur ces créatures et que tout cela ait mal terminé...
− Une chute de Griffon, eh bien, il y a de quoi laisser certaines marques. Il faudra que tu reviennes me voir pour régler ça. Les cours de vol sont obligatoires, comme tu t'en doutes.
Norbert eut un sourire embêté, mais il savait qu'il ne pourrait pas échapper indéfiniment à sa phobie.
− Allez ouste maintenant, laisse-moi seule dans ma maison.
− Votre maison ? s'étonna Norbert.
− Oui, Poufsouffle est ta maison, comme l'infirmerie est la mienne. Cet endroit sera mon tombeau, comme celui de toutes mes ancêtres. Je suis d'ailleurs étonnée de savoir qu'aucune n'a choisi de hanter ces lieux...
Norbert resta sans voix. Il venait enfin de comprendre quelque chose de capital.
(illustration de couverture prise sur le site : http://fr.harrypotter.wikia.com/wiki/Infirmerie_de_Poudlard )
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