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7. Déshumanisation

Il restait encore plusieurs jours de jeu lorsqu'Agathe goûta aux joies de la gueule de bois. Elle qui était auparavant une fille raisonnable s'était transformée en une bête sans âme et sans limites. A quel moment ce changement s'était-il produit ? Elle ne saurait trop le dire, probablement lors d'une partie dans la jungle. Des quatre mondes originels celui-là était de loin le pire. Hypérion avait beau prétendre qu'il était le moins hostile, il n'en restait pas moins le plus atroce, visuellement. Agathe avait vu plus de membres arrachés, de corps déchiquetés dans ce monde qu'en toute une vie devant les chaînes câblées.

Certes les lieux étaient une magnifique jungle jurassique emplie de fougères et de plantes qu'Agathe n'avait jamais vu avant mais dont la faune était aussi meurtrière que la flore était belle. Toujours selon Hypérion, il était possible de traverser l'immense jungle en quelques heures... A dos de tyrannosaure. L'animal était aussi facile à domestiquer qu'un cheval, soi-disant. Pour avoir vu le monstre arracher la tête de l'un de ses compagnons, Agathe était pratiquement certaine du contraire. Mais elle devait reconnaître que le premier monde était si grand que sans monture il était difficile d'y survivre, le maudit créateur de ce jeu avait donc certainement prévu une monture quelque part.

La jeune femme se mit en quête de vêtements propres et s'en fut se laver. Elle ne ressortit qu'un long moment plus tard et prit encore son temps pour achever de coiffer ses cheveux afin qu'ils ne la gênent pas durant la partie. Chaque détail comptait dans les mondes. Une veste qui s'accroche à une branche peut entraîner la mort. De nombreux joueurs de la seconde génération sont ainsi décédés stupidement, parce qu'il offraient beaucoup trop de prises aux mille et un dangers des mondes. Un morceau de papier traînait sur une table, Agathe y jeta un coup d'oeil alors qu'elle enfilait ses bottes de cuir, peu élégantes mais confortables. Un symbole y était dessiné. La jeune femme le reconnu au premier coup d'oeil mais ce n'était pas pour lui plaire. Elle allait devoir s'atteler au monde qu'elle avait jusque là réussit à éviter : le volcan.

Marco y avait survécu une fois, lors d'une petite partie, il n'y avait plus mis les pieds depuis. Le monde n'était que galeries, éboulements et geysers de lave. A la connaissance d'Agathe personne n'avait réussi à trouver la gemme dissimulée dans ce monde. Elle ignorait également quel était l'équipement spécial censé apporter une aide précieuse aux joueurs caché dans le volcan. Des gemmes, des équipements spéciaux, des armes médiévales magiques, le créateur de ce maudit jeu avait vraiment suivi à la lettre les standards des jeux vidéos humains. A croire que cet enfer n'était qu'une énorme campagne de publicité d'une compagnie majeure du secteur.

Hypérion avait tenu parole avec ce papier, il lui avait indiqué où se trouvait Thomas. Agathe aurait pu s'en douter, de tous les mondes il allait forcément pénétrer dans le pire. Elle rit en songeant que quelques instants plus tôt elle pensait la même chose de la jungle jurassique. La cruelle vérité était que tous les mondes de ce jeu étaient le pire. L'intégralité de ce jeu était un enfer, Agathe ne voulait même pas imaginer l'instant où elle pénétrerait dans les nouveaux. Et Hypérion qui lui parlait de dieux et d'équipes... Elle s'en moquait éperdument. De toute manière ce serait horrible et il faudrait lutter et tuer pour survivre.

Elle acheva de se préparer en remplissant sa gourde d'eau fraîche, accrocha son bouclier dans son dos avec son arc et son carquois puis sortit de sa chambre. Elle descendit rapidement les marches et salua en passant les quelques joueurs seconde générations qui avaient trouvé refuge dans la taverne. Ils n'étaient pas légion à pouvoir entrer dans ces lieux, seuls les porteurs d'une gemme voyaient leur accès à l'endroit autorisé. Trois hommes d'une quarantaine d'années l'interpellèrent. Elle s'approcha d'eux et ils eurent une proposition quelque peu déplacée.

- Vous vous prenez pour qui ?

- Allez, ne nous dit pas que cela ne te manque pas... Tu es la seule fille qu'on ait vue entrer dans la taverne, cela ne nous laisse pas vraiment le choix. Il y a pas mal d'avantages tu sais ? lui expliqua l'un d'eux avec un sourire.

- Laissez-moi tranquille, répondit Agathe agacée, même dans les pires situations certains hommes restaient des rustres avec une cervelle sous la ceinture.

Visiblement ils ne se rendaient pas compte de l'identité de la personne qu'ils avaient en face d'eux. Agathe n'était plus une adolescente apeurée depuis de nombreuses parties.

- On t'offre notre protection en échange, une jeunette comme toi doit être effrayée par tous ces mondes horribles. Nous avons de l'argent aussi.

Elle rit, oui elle était terrorisée par ces monstres tous plus répugnants les uns que les autres, mais les pires créatures du jeu étaient celles qui se trouvaient devant elle.

- Je vais faire comme si cette conversation n'avait jamais eu lieu et je ne vous mentionnerai pas auprès de John et Marco.

Utiliser les premières générations était une menace rarement employée mais assez efficace, Marco, elle-même et surtout John, s'étaient forgé une solide réputation de survivants. Nombreux étaient les joueurs à les chercher pour solliciter leur aide précieuse et souvent vitale.

- Qui ? Demanda l'homme assis le plus loin d'elle.

- Huit et Douze, précisa Agathe, ils n'aimeraient pas trop savoir que vous me demandez des faveurs sexuelles.

- Si tu leur dis... rugit l'homme en se levant.

Il voulut s'avancer vers elle mais le troisième homme, celui qui n'avait pas encore parlé le retint par le bras et l'obligea à s'asseoir.

- Désolé, veuillez accepter nos excuses et nous laisser vous offrir un verre, dit-il précipitamment, insensible aux protestations de ses amis. C'est Seize les gars ! Nous n'avions pas fait attention à votre uniforme, vraiment désolé.

Les deux autres portèrent leur attention sur les bandes noires de la veste d'Agathe. Elles étaient partiellement dissimulées par les armes de la jeune femme, de fait ils ne les avaient pas remarquées. Ils pensaient très certainement avoir affaire à une seconde génération, aux bandes bleues, moins expérimentée. Ou alors ils avaient cru qu'elle était une chanceuse joueuse rouge, troisième génération, qui venait d'obtenir sa première gemme. Agathe sortit un petit carnet de son sac ainsi qu'un crayon. Elle ouvrit l'objet et y nota les numéros des joueurs, ils n'étaient pas assez important pour qu'elle s'en souvienne mais elle voulait garder une trace d'eux. Elle mit quelques mots à propos de leur rencontre puis referma son carnet et partit sans les saluer. Ils auraient bientôt l'occasion de mourir mais si elle entendait encore parler d'eux et de leur idée stupide elle en toucherait un mot à Hypérion. Il n'était pas un joueur, il pourrait probablement en parler au créateur.

Agathe sortit par la lourde porte de bois et arriva ainsi dans la grande caverne circulaire aux portes vers les mondes. Elle fit deux pas puis tourna les talons et rentra rapidement dans la taverne. Sans un regard pour les clients ou les robots elle monta quatre à quatre les escaliers et pénétra dans sa chambre. Elle fouilla un peu dans ses affaires et trouva ce qu'elle cherchait, un rouleau de parchemin, près de son bureau. Elle le rangea rapidement dans son sac puis partit, pour de bon cette fois. Thomas et les autres avaient plus que besoin d'elle.

Il n'y avait pas grand monde dans la salle circulaire. Les joueurs avaient fui lors de l'attaque du poulpe géant et s'étaient précipités dans les mondes. Or comme il est impossible de sortir d'un monde avant le temps imparti, à moins d'en avoir trouvé la gemme, personne n'était revenu. Seul un petit groupe de troisième génération, une demi douzaine d'adolescents apeurés, était assis contre le mur, les uns contre les autres, prostrés. Agathe s'approcha d'eux et les observa, aucun d'entre eux n'était l'un de ses anciens camarades. Ils faisaient pitié à voir, échevelés, tremblants, amorphes. Ils allaient à coup sûr se laisser mourir ici, de faim, de peur.

- Debout ! ordonna la jeune femme.

Il n'y avait aucun danger ici, elle pouvait leur consacrer un peu de temps, même si cela signifiait que Thomas et les autres pouvaient mourir à chaque instant. De toute manière ils étaient certainement morts depuis des heures.

Les jeunes obéirent, deux filles durent en aider une troisième proche de l'hystérie à qui Agathe décocha une violente gifle. Elle se tut aussitôt. Agathe prit son air le plus imposant et s'adressa à eux comme un général devant son armée.

- Je suis Seize, de la première génération de joueurs alors écoutez-moi ! Vous allez entrer dans l'un monde et y chercher de la nourriture avant de trouver une zone de paix et d'y rester jusqu'à la fin de la partie.

L'un d'eux leva la main timidement, comme en cours, et lui demanda ce qu'était une zone de paix. Agathe lui répondit sans tact que les mondes étaient hostiles et meurtriers, remplis de créatures mortelles. Les zones de paix sont des lieux protégés, délimités par des cercles de pierres gravées reconnaissables où les joueurs peuvent se reposer sans crainte. Quant à la nourriture, certaines plantes et créatures étaient comestibles. De plus, peu après la huitième partie, alors que tout le monde mourrait de faim, des packs de rations étaient apparus dans les mondes.

- Trouvez-les et mettez-vous à l'abri.

- Dans quel monde aller ? demanda une jeune fille très pâle.

Agathe réfléchit un moment, ils étaient faibles, certains tenaient à peine sur leurs jambes. Inutile de tenter le monde des vents, il fallait sauter. Peut-être la jungle alors, ou les marécages. Elle n'avait tenté ni le volcan ni les deux autres mondes. Les dinosaures ou les monstres aquatiques.

- Les marécages, restez au maximum sur la terre ferme et traversez au niveau des gués.

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