Une nouvelle journée s'annonçait, monotone comme toujours. Prendre le petit-déjeuner, avec papa, maman et grand-frère. Avaler des corn-flakes noyés dans le lait, se faire couler un café à la machine et le verser dans un mug isotherme. Y ajouter une touche de lait, deux morceaux de sucre roux. Et partir pour la faculté de Lettres. 

Le bus était en retard, aujourd'hui, de trois petites minutes.

La tête posée sur la vitre, les vibrations qui traversaient mon corps, j'attendais d'arriver à mon arrêt. Neuf minutes à attendre et le voilà arrêté, me voilà descendue. Dans la rue, je marchais. Direction l'amphithéâtre pour écouter le cours de linguistique. Deux heures durant, je noircie la page word. Le clapotement des claviers était encore ancré dans mes oreilles, quand je sortais de la salle. Je pensais l'entendre encore mais ce n'était qu'illusion.

J'avais encore des cours, mais n'en avais plus envie. Alors j'étais rentrée chez moi, j'avais pris un repas à emporter. J'avais allumer la télé et puis j'avais dévorée toute une série, en savourant mon sandwiche poulet-curry légèrement refroidit. 

La vie était simple, la vie était vide. Mais elle me convenait comme elle était. J'appréciais la simplicité, j'aimais avoir peu d'amis car sur eux je pouvais toujours compter.

Assise en tailleur sur le canapé, je m'étais mise à divaguer. Cela faisait un an que je me renfermais, mais cela ne m'avait jamais dérangée.

Bientôt, mon anniversaire allait arriver, bien sûr, que je le fêterai. J'inviterai des proches, ma famille, des amis. J'aurai même un gâteau, pour y souffler des bougies. 

Et les années défileront, comme autant de pâtisseries. Mes amis me diront toujours un tas de conneries. Je rirai toujours beaucoup, la larme à l'œil et le ventre douloureux. Oui, ils seront là à chaque coup avec leurs airs heureux.

Et pourtant... pourtant, parfois je voudrai annuler, le fêter en micro-comité. Seulement, je ne voulais pas risquer de blesser le peu de personnes prêtes à comprendre mes difficultés.

Je ferai des efforts, je me montrerai forte. Montrer encore que je ne suis pas morte.

Prouver à mes amis, que je suis bien en vie.