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CHAPITRE 11 ✓

Je regarde Elena, désormais sûre de moi et me rends compte que, sous ses airs durs et ses regards noirs, c'est une fille forte, autant physiquement que mentalement. Cependant, je sais que je n'ai pas encore totalement accès à tout, notamment à cause de cette impression persistante de déjà-vu.

La jeune fille aux yeux violets me lorgne, ne répondant pas à mon petit sourire. Elle garde un visage fermé et figé, ni souriant, ni méchant. Seuls ses yeux expriment de l'interrogation, mais surtout de la détermination et du mépris. Rompant soudain le silence pesant qui s'est installé, elle se lève brusquement et me regarde droit dans les yeux.

- Je ne sais pas qui tu es, mais sache que je le découvrirai, assène-t-elle violemment. Et s'il se trouve que tu es mon ennemie, je trouverai le moyen de t'anéantir. Coûte que coûte.

Ces paroles prononcées, elle se détourne et quitte la chambre, sans même un regard, me laissant pantoise. Les sourcils froncés, yeux dans le vague, je ne réagis pas tout de suite à sa menace.

Ce n'est que quelques secondes plus tard que je comprends réellement le sens de ses paroles. S'ensuit alors une course effrénée de mon esprit, revivant mon arrivée ici jusqu'au moment présent, cherchant une quelconque erreur que j'aurais pu faire, mais qui n'obtient aucun succès.

Elle ne peut pas avoir découvert ma réelle identité ! Pas après seulement une journée chez les Phénix ! Ce serait le pompon : la cheffe de l'équipe qui fait échouer la mission avant même d'avoir pu apprendre quoi que ce soit... Je refuse de penser à cette éventualité.

Prise par la peur, j'entends à peine la sonnerie annonçant le repas du soir. Il faut absolument que je me calme : ce n'est pas dans mes habitudes de perdre les moyens. Cependant, quand j'en suis dans cet état, il m'est difficile de penser clairement.

La seule manière de me détendre est de combattre. N'ayant personne à disposition, j'imagine le Maître en face de moi, dur et sûr de lui, caché par son imposant masque noir. Sortant mes poignards et positionnant mes bras devant mon cou, je me mets en position pour ce duel imaginaire.

J'attaque immédiatement, les yeux mi-clos pour mieux me représenter mon adversaire. Le sol résonne doucement sous mes pas alors que j'avance et recule de plus en plus vite. Je me laisse porter par cet étrange combat, à moitié dans la réalité, à moitié dans mes souvenirs.

Laissant mes pensées dériver, je me libère peu à peu du stress imposé par Elena, remplacé par une intense détermination à prouver mon innocence. Je lance alors mon poignard, qui traverse l'image du Maître et continue sa route jusqu'à l'armoire de Bianca. Oups. Elle va me tuer. Mais ça n'a pas d'importance.

Je récupère mon poignard, range mes armes dans mon fourreau et pense au Maître. Le connaissant, il doit forcément se poser des centaines de questions quant à notre arrivée ici, avec les Éléments. Je le rassure mentalement, espérant que mon bon pressentiment sur cette mission ne soit pas contredit.

Enfin calme, j'ouvre la porte de la chambre, perdue dans mes pensées et sors en trombe, pressée de manger. Je parcours les couloirs dans lesquels je commence à me repérer, tourne vivement au coin d'une allée et suis violement stoppée par quelqu'un. Je tombe par terre, sonnée. Une main se tend immédiatement vers moi. La saisissant, je me relève lentement.

- Merci. Désolée, j'étais un peu pressée... commencé-je.

- C'est avec plaisir, jolie demoiselle, répond le garçon, un grand sourire sur son visage qu'il tourne vers moi.

Le visage de mon interlocuteur, encadré de beaux cheveux blonds, est pourvu de deux yeux verts brillants et rieurs, tels des émeraudes. Sa bouche, rose, est étirée en un sourire taquin et franc. Tout en lui exprime la bonne humeur, ainsi que le laisser aller.

- Je ne t'ai jamais vue ici, tu es nouvelle ? enchaîne-t-il sans me laisser le temps de le contredire.

- Je suis arrivée à peine ce matin, expliqué-je.

- Je vois ! Oh, je suis bête ! Tu t'appelles comment ? demande le garçon, riant de son oubli.

- Sky, et toi ?

- Moi ? On m'appelle Adam !

Tout en ce garçon m'intrigue. Il a l'air de ne se préoccuper de rien et de se laisser porter par son destin, ce que je suis incapable de faire. Son détachement face à l'inconnu m'aide à évacuer la tension encore présente en moi et m'apaise. Je sens d'ores et déjà que je vais bien m'entendre avec lui, contrairement à mes camarades de chambre.

- Et bien enchantée, Adam.

- Tu as déjà eu l'occasion de visiter la caverne ? s'enquiert-il d'un ton qui me semble impatient.

- Non. Mais je suppose que si tu me le proposes, c'est que c'est intéressant ! rié-je.

Mon compagnon hoche la tête, approbateur.

- C'est le meilleur lieu de l'établissement ! Enfin, après les chambres, plaisante-t-il avec un clin d'œil.

Je décline l'invitation, haussant les sourcils et le gratifiant d'un regard noir. Si je savais faire le fameux sourcil qui tue, je l'aurais débité dans la seconde. Malheureusement, ce n'est pas le cas.

- Va pour la caverne, cédé-je de bon cœur. Mais, même si je ne sais pas ce que c'est, ni ce qui s'y passe, je parie que le terrain d'entraînement est plus divertissant.

Adam sourit avant de m'entraîner à l'opposé du chemin du réfectoire. Essayant de faire taire les demandes de mon estomac, je le suis joyeusement. Je ne pense plus du tout à Elena ni à Lorin, juste au moment présent, et je sens que cela me fait le plus grand bien.

- La caverne est le lieu de rassemblement et d'échange des adolescents de dix-sept à vingt-deux ans, m'explique le blond. Les moins âgés s'en voient refusé l'accès.

- Et on y fait quoi, dans cette caverne ? demandé-je, autant intriguée qu'intéressée.

En effet, c'est ici que je pourrais apprendre le plus de choses, des ragots sur les Phénix, ou même des informations qui paraissent insignifiantes mais qui sont très importantes pour la Ligue, en tant qu'attaquante.

- Plein d'activités qui sont interdites normalement ou alors on mange, on boit et on discute. Les dirigeants ont accepté de faire construire la caverne parce que certains des élèves ne travaillaient pas assez et se rebellaient. C'est ça contre notre coopération, quoi.

Je crois que je commence à comprendre le fonctionnement de cette organisation. Et par conséquent, la faille que j'avais détecté à l'arrivée devient plus claire. Phénix marche par le marchandage et les compromis. Les dirigeants logent les jeunes et, pour plus d'obéissance élargissent un peu les limites des droits qui leur sont octroyés. Ils les gardent sous contrôle.

De plus, le fait que les occupants - à mon avis - ne soient pas au courant de la manipulation du roi par l'organisation augmente leur soif de vengeance. Il est facile pour les Phénix de monter les jeunes contre Naamen, qui n'est pourtant pas aussi coupable qu'il en a l'air.

Je comprends soudain que, s'ils suppriment les petits instants de conforts de leurs recrues, celles-ci devraient se révolter. Ils doivent donc être obligés d'inventer quelque chose de nouveau assez régulièrement, afin de ne pas perdre le contrôle. C'est très astucieux, mais c'est aussi un jeu dangereux. Et je saurai en tirer profit.

Il suffit de trouver un moyen de bloquer ces lieux de plaisir pour obtenir des résultats qui pourront s'avérer plutôt intéressants. Oui, cela peut fonctionner. Il faut simplement être coordonné et viser au bon endroit.

- D'accord, approuvé-je finalement. Et ça fait combien de temps qu'elle est installée ?

Je sais que je pose beaucoup de questions, mais il faut que je tente le coup.

- Je ne sais pas trop... Peut-être deux mois ? Pourquoi tu demandes ça ? s'enquit Adam en fronçant les sourcils.

- Désolée. C'est juste que j'aime tout savoir sur tout. Les ragots, ça m'intéresse énormément, je mens immédiatement. Tu ne trouves pas ça palpitant ?

Je dois être une bonne comédienne car il se détend et reprend sa marche.

- Ah, je vois ! Alors la caverne va te plaire ! Il y a plein de ragots croustillants qui circulent là-bas !

Soudain, il se penche vers moi et me murmure à l'oreille :

- Il paraît même que le directeur est mort il y a peu de temps... Attaqué par des agents de je ne sais quelle organisation...

Un fourmillement me prend la poitrine. J'écarquille les yeux et continue dans un souffle :

- Ah ouais ? Mais il est pas censé être très puissant ?

Mon compagnon sourit : il a capté mon attention et il n'est pas près de la perdre.

- Je sais pas. Il ne se montrait que rarement. Mais après, ce n'est qu'une rumeur. Même si je pense qu'elle est fondée.

- Et elle part d'où ?

- Apparemment, il était en déplacement il y a deux semaines et devait rentrer il y a quelques jours. D'habitude, il fait toujours une courte apparition, pour montrer qu'il est là mais depuis qu'il est parti, plus rien ! m'explique Adam, pantois. Et pour couronner tout ça, j'ai surpris une conversation entre deux professeurs qui parlaient de sa disparition. Ça fait beaucoup, tu vois ?

Mon cœur s'emballe soudain. Se pourrait-il que la Ligue ait tué le chef des Phénix ? Mais dans ce cas là, pourquoi est-ce que le Maître ne nous a pas prévenus avant que nous ne partions ? La réponse m'apparaît soudain, limpide : il voulait que nous l'apprenions par nous-mêmes, pour ne pas faire de gaffe. Je ne peux néanmoins m'empêcher de me sentir blessée par ce manque de confiance.

- Mais... Dans ce cas-là, comment a-t-il pu m'écrire la lettre, à mon arrivée ? reprené-je.

- Tout le monde reçoit la même... On a comparé avec plein de gens.

- Je vois.

En même temps, ça paraissait bizarre que le directeur prenne du temps pour écrire à toutes les recrues. Il n'a à mon avis pas que ça à faire.

- Et, continué-je, ça ne te dérange pas qu'une organisation inconnue ait tué ton chef ?

Il hausse les épaules nonchalamment.

- À vrai dire, je m'en fiche un peu. Oui, c'était mon chef, mais je ne le connaissais pas. Peu m'importe que ce soit lui ou quelqu'un d'autre qui dirige... Et je pense que c'est la même chose pour tout le monde, avoue Adam.

- Même pour les enseignants ?

- Non. Je parlais de tous les jeunes d'ici.

Je hoche la tête : voilà une bonne nouvelle ! Si la Ligue a trouvé le moyen de tuer leur chef, c'est parfait. Et encore mieux, les jeunes recrues ne sont pas attachées à leur ordre.

Le jeune homme semble décidé à parler tout le long du trajet. Dès que la conversation se termine, il me demande :

- Et sinon, t'en penses quoi de tout ça ?

- Ça m'a l'air plutôt pas mal. Mis à part que les Phénix ont l'air d'avoir des ennemis... En tout cas, pour l'instant, c'est cool !

Il sourit et me regarde dans les yeux.

- Bah, je ne pense pas qu'on risque grand chose ! Ils ont plutôt l'air d'en vouloir aux chefs... Mais, tu verras quand tu auras les cours d'entraînement au combat, tu ne trouvera pas ça aussi cool ! Surtout avec Lorin. Ce gars là, il pourrait te regarder mourir qu'il ne ferait rien. Ça fait froid dans le dos.

- C'est... Rassurant. Mais j'ai déjà eu un cours de combat. Avec Lorin.

- Ah ouais ? Et tu trouves ça bien ? Je suis content de ne pas l'avoir, moi. Je n'y survivrai pas ! clame-t-il d'un ton dramatique. Sheela est beaucoup plus sympa ! Et en plus elle est canon.

- C'est vrai que j'ai du mal aussi... avoué-je. Mais de toute façon, j'aime tout ce qui a un rapport avec le combat. Alors...

- Ah, je comprends. Une guerrière ! N'empêche... Lorin a un grain, c'est sûr. Mais bon, ça reste entre nous hein ? Je ne veux pas qu'on me retrouve mort demain matin ! plaisante-t-il.

- Promis ! Ça restera entre nous, ne t'inquiète pas !

Je ne peux m'empêcher de sourire. La joie d'Adam est communicative et sans limite. De plus, il est naturel, sans artifice et ça me plaît. Pour la première fois, une perspective d'amitié apparaît à moi.

C'est alors que j'aperçois une porte en bois clair, qui semble mener à un agrandissement du bâtiment initial. Nous sommes de retour au premier étage. Mon compagnon passe devant moi et ouvre la porte en clamant fièrement :

- Bienvenue à la caverne !

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