- Tiens... Salut p'tite tête, baille Aden en passant devant mon tout nouveau bureau.

- Bonjour, Aden, je lui réponds, absorbée par tous les papiers déposés ce matin.

Voilà quelques mois que je suis dans le rôle de baby sitter, et je dois dire que Lios avait raison, ça me plaît. J'ai fait taire mes inquiétudes, j'ai rusé, je suis devenue un membre de l'ATM comme l'atteste ce tatouage à mon épaule. Mais je me pose beaucoup de questions. Le fait de faire partie d'une organisation criminelle ne me dégoûte pas, et ça m'intrigue. A vrai dire, je ne me comprends plus.

Tout les préjugés et croyances que j'avait sur les mercenaires se sont envolés. Je les ai vus rire, sauver des gens. J'ai vu des habitants venir les remercier. J'ai réalisé qu'ils était comme les autres. Des voleurs, des bandits, des malfrats.

Mais surtout, des hommes et des femmes.

Je me suis trompée en disant qu'il n'avaient aucun but. Ils en ont un, le même que tous les habitants de Walville.

La survie.

Et c'est un objectif on ne peut plus noble et justifié.

J'ai aussi appris beaucoup de choses, concernant les flics. Des choses qui m'on fait grincer des dents, d'autres prier en les remerciant. L'image de saints que j'avais d'eux s'est évanouie, mais je n'ai aucun ressentiment à leur égard. Ils sont comme nous, à tenter de préserver leur paix. Ils ne font qu'obéir aux Puissants.

Je dois dire que j'avais déjà une dent contre eux, ces Rois sans pitié. Après tout, ils ont donné l'ordre de me tuer, alors que tout ce que je leur avait fait était de voler un uniforme.

Certes, les mercenaires ne représentent pas le bien : ils tuent pour vivre. Mais les forces de l'ordre ont tort en les qualifiant d'incarnation du mal.

Les policiers ont juste oublié une chose en choisissant le camp des Puissants, une chose pourtant essentielle dans cette ville. Ici, vivre ne se fait qu'en choisissant une option entre tuer ou être tué.

Devenir voleur, mercenaire ou même espion est juste un moyen de survivre. Croient ils que prendre des vies est un plaisir ? On paye le prix fort, en devenant assassin.

Aden en souffre, je l'ai vu pleurer. Lios a mal, je l'ai entendu hurler.

Et moi, petit à petit, je commence à me noyer.