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42. Le morceau de métal


« Christophe, eh, Christophe ! Reste avec moi ! Il se passe quelque chose ! »

Depuis quelques instants, Typhon pinçait l'index de sa main gauche à l'aide de ses petites dents.

« Je dois me lever, dit l'homme.

— Oui, exactement ! »

Ce qu'il fit, en s'aidant de l'arbre auquel il était adossé. Surpris, Typhon demeura suspendu à son doigt, puis ouvrit la bouche et roula au sol en toussant.

« Ah, je me suis mordu la langue » protesta l'ex-Roi des tempêtes.

Christophe leva la tête.

Le système stellaire était pris dans une grande agitation. Les derniers almains avaient convergé ici pour livrer bataille. Cauchemar, devenu Jormugandr, les noyait sous une armée de démons. Il cherchait à atteindre le soleil. Sol Magedôn, protégé par une poignée d'almains courageux, n'était pourtant qu'un roi sur le déclin. Un parasite le dévorait de l'intérieur.

Toussotant, car il avait avalé un peu de poussière dans la chute, Typhon s'accrocha à sa botte.

« Par ici, il y a un machin qui vient de s'écraser. Une boîte avec des almains dedans. »

La navette avait renversé quelques centaines d'arbres et mis le feu à quelques autres. Les méduses volantes de Magedôn, attirées par la chaleur, voletaient autour de la fumée comme un chien qui renifle une voiture. Christophe enjamba un tronc tombé à terre, brisé en deux. L'intérieur était creux.

« On nous attaque ! » lança Typhon.

N'écoutant que son courage, la salamandre minuscule fit quelques pas en direction de la navette, puis creusa un petit trou dans la terre et s'y coinça, de sorte que seule sa tête dépassait, telle une marmotte sortant du terrier.

Christophe marcha jusqu'au vaisseau brisé. La navette avait terminé sa course dans un tronc plus solide qu'elle, son nez plié et ses vitres brisées. Des morceaux de bouclier thermique fumants formaient une longue traînée d'écailles noires fichées dans la terre rouge de Magedôn.

« Il y a quelqu'un à l'intérieur » remarqua-t-il.

C'était un esprit confus, embrouillé, dont Christophe n'essaya même pas de lire le nom. Toujours écrasé sous le poids de l'âme d'Aléane, il marcha à pas lents jusqu'à l'habitacle, et plongea son bras valide dans le métal, qui coula autour de lui en rivière argentée. Il accrocha ce qui ressemblait à une almaine et la tira vers lui.

« Est-ce qu'elle est morte ? demanda Typhon en glissant hors de son trou.

— Gravement blessée » corrigea Christophe en traînant l'almaine sur le sol.

Elle avait des cheveux rouges et des sourcils fournis. Le reste de son visage disparaissait sous la cendre ; du plastique avait fondu sur sa tenue, lacérée en plusieurs endroits. Une pièce de métal était plantée sous ses côtes.

Les deux autres étaient morts dans l'impact.

« Qu'est-ce qu'on fait ? qu'est-ce qu'on fait ? » piaillait Typhon.

L'almaine se mit à tousser ; ses yeux n'étaient qu'entrouverts, encore pris dans la lumière et la fumée.

« Quel est votre nom ? demanda Christophe en examinant sa blessure, sans trouver de moyen simple de la colmater.

— El... gar... ânonna-t-elle d'une vois rauque.

— J'ai connu un Elgar, intervint Typhon. Je crois qu'il vendait des pommes.

— Je suis venue... je dois...

— Vous ne devez plus rien, dit Christophe. Vous avez déjà payé tous vos dus.

— Dans mon sac... »

Christophe défit la sangle pour elle. Le sac ne contenait qu'un seul objet, emballé dans une housse protectrice : un morceau de métal.

« Qu'est-ce que c'est ?

— C'est pour vous. Excalibur, l'épée magique. »

Perplexe, Typhon se grattait la tête.

« Elle s'est peut-être trompée, proposa-t-il.

— Vous devez faire quelque chose... vous devez nous sauver... vous avez besoin de cette arme.

— Entendu » dit Christophe.

Il n'y avait rien d'autre à répondre à une mourante. Le mage s'écarta, tourna le dos au désastre et fit quelques pas entre les arbres décharnés de Magedôn, Typhon sur ses talons. La prétendue épée dans sa main lui semblait d'une légèreté sans pareille, alors que l'âme d'Aléane pesait toujours plus sur lui. S'il s'arrêtait maintenant, s'il se laissait tomber de nouveau à terre, il ne se relèverait jamais.

« Alors ? demanda Typhon en bondissant entre ses bottes.

— Alors quoi ?

— Est-ce que c'est vraiment Excalibur ?

— Ce n'est qu'un vieux bout de métal.

— Rien d'autre ? Tu en es sûr ? Montre voir. »

Christophe laissa tomber la pièce à terre. Aux fleurs rouges recouvrant l'acier, on devinait l'emprise de la rouille. N'importe qui aurait pu briser cette barre sur son genou comme un bout de bois sec. On ne pouvait même pas s'en servir comme poteau de clôture.

Typhon tourna autour en reniflant.

« Eh, je viens de remarquer un truc... je n'ai aucun odorat. Rien du tout. Je ne sens rien. Tu te rends compte ? Peut-être que mes pieds puent depuis cent mille ans et que personne ne me l'a dit.

— Il n'y a rien » dit Christophe en poursuivant son chemin sans but.

Des lueurs parasites, en tons de violet, fleurissaient à la surface de Sol Magedôn. C'étaient les derniers échos de la bataille, la lutte entre le bouclier Égide et les démons menés par Jormugandr. S'il n'avait pas été cloué au sol par le poids d'Aléane, par le poids de sa pénitence, Christophe aurait pu y participer. Il aurait même pu changer le cours de l'Histoire.

« Eh, Christophe ! Reviens ! Eh !

— Je crois bien que tu avais raison, Typhon. L'âme d'Aléane contient l'univers. C'est cet univers que je porte. Mais je ne peux l'emmener nulle part. Je ne suis pas à la hauteur de cette tâche...

— Christophe ! couina Typhon. J'ai senti un truc. Un chatouillement entre les narines. Tu ne veux pas jeter un deuxième coup d'œil à cette ferraille ?

— Ô, Roi des tempêtes, toi qui enlevais l'espoir des hommes lors du premier Déluge, je vois que tu n'en es pas avare toi-même. Mais je te l'ai dit : ce n'est qu'un vieux bout de métal.

— Et toi, tu es un vieux mage d'Arcs borné. Reviens ! Ou plutôt : continue de marcher, mais tourne tes pieds à cent quatre-vingt degrés. »

Christophe regarda en arrière.

Un rayon de Sol Magedôn rebondissait sur Excalibur. Cet éclat retentissant traversait son apparence triviale et lui conférait une toute autre forme, celle d'une épée faite d'un métal invincible, capable d'absorber la lumière, dont la garde en or figurait quatre dragons rugissants.

Suis-je l'auteur ou le public de cette illusion ? songea-t-il, tout en sachant la question déjà caduque.

« Incroyable » dit Typhon en faisant l'aller-retour le long de la lame pour en estimer la taille en son unité favorite : le Typhon, qui correspond à peu près à vingt centimètres, sans compter la langue.

Christophe pencha son bras pour saisir la poignée, mais l'épée réagit avant même qu'il la prenne en main, et se mit à flotter à un mètre de distance, telle un flambeau. Dans la transparence cristalline de sa lame, se déplia une colonie de Christophe fourbus, surpris et dubitatifs.

« Je vais te proposer une théorie » dit Typhon en sautant sur un caillou.

Satisfait de son estrade, il déroula son raisonnement en agitant ses petits bras, comme un professeur d'université transporté qui en oublie d'écrire les équations au tableau.

« Voilà : Excalibur est l'épée magique confiée par la Dame du Lac au roi Arthur. Personne n'a jamais su comment elle fonctionnait. Si d'autres chevaliers la prenaient en main, elle devenait une simple épée de qualité moyenne. Mais pour Arthur, elle était faite de cristal et de lumière, capable de commander aux éléments et de faire tomber la foudre. Cette épée se lie à son porteur. Elle n'en trouvera jamais un meilleur que toi.

— Qui était cette Dame du Lac ? » demanda Christophe.

Il fit quelques gestes de la main ; l'épée lui répondait comme une alliée fidèle. Une corde d'Arcs solide la reliait à sa main gauche, formée dès l'instant où il l'avait tenue. C'était l'arme parfaite d'un mage d'Arcs.

« Oh, une magicienne quelconque qui aiguillait Arthur dans sa quête.

— Je me demande quel nom elle portait. Tu as dit qu'Excalibur est faite de cristal et de lumière ? Quel genre de lumière ?

— Euh, je n'en sais rien. Je ne fais que te répéter ce que me racontait Outa-Napishtim au coin du feu.

— À mon tour d'exposer ma théorie. »

Christophe attrapa Typhon et le posa sur son épaule.

« Regarde bien cette lumière. »

Il se frappa la poitrine du poing, puis tira sur des filaments d'Arcs de sa propre forme astrale. La lueur qui perçait sa chemise s'intensifia. Sa chaleur était à peine soutenable. Mais la douleur était inévitable, et Christophe se sentait prêt à l'accepter. Il arracha l'âme d'Aléane ; la sphère dorée, d'une couleur de laiton, voleta au-dessus de sa main.

« Voici ma Dame du Lac, et voici son nouvel écrin. »

Les gros yeux de Typhon allèrent de Christophe à Excalibur, puis de nouveau à Christophe.

« Là, je crois qu'on tient le bon bout. Il est temps d'aller taper sur des dieux. »

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