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31. La spirale du Temps


Qu'est-ce que l'âme ?

L'âme est une chose sans substance, vaguement attachée à nous, dont nous ne pouvons expliquer ni la nature, ni les effets.

Qu'est-ce que le Temps ?

Le Temps est une chose sans substance, vaguement attachée à nous, dont nous ne pouvons expliquer ni la nature, ni les effets.

Ils sont l'antithèse de nous, car entièrement définis par leur essence, qui est fixe mais inaccessible ; alors que nos vérités sont mouvantes et compréhensibles, définies par notre existence, donc notre mouvement.

L'âme et le Temps sont égaux par leur nature, et n'étant définis que par leur nature, il sont donc égaux. Leurs mystères sont équivalents. Leur importance est équivalente ; l'équilibre de l'univers repose sur leurs épaules.

C'est pourquoi quiconque accède à la vérité de l'âme doit contempler le Temps lui-même, le traverser, voire le devenir.

Kaldor, Principes


C'était de nouveau la nuit sur l'Iruka Hidan. Dans quelques heures, il traverserait le pont d'Arcs et laisserait derrière lui le système Sven, la planète Mondor et l'arme ultime de la Division 1.

En travers de son lit, écrasant un oreiller, Éléana ronflait en rêvant aux beaux yeux du commandant Reida.

Assise en tailleur, les yeux fermés, Lanthane méditait.

Elle s'était fabriquée un havre de paix, une vallée couverte de petites herbes violettes, cernée par des montagnes de cristal semblables à celles de la planète Raven. C'était l'endroit parfait pour échanger avec le nanoscope.

Comme partout dans les mondes de l'esprit, qu'il s'agît de ses rêves ou du Réseau Aleph, son ordinateur de bord se détachait de son corps et prenait une forme almaine identique à la sienne, faite de poussière suspendue. Quand Lanthane penchait la tête, elle penchait la tête, car le nanoscope était son reflet.

« Es-tu une intelligence pré- ou post-Turing ?

— Suis-je consciente ? C'est difficile de répondre à cette question.

— Je suis habituée à échanger avec des IA. Au début de notre cohabitation, tes réactions me faisaient penser à un assistant virtuel. Mais aujourd'hui je pense à un aleph, ou à quelque forme intermédiaire.

— Personne ne me connaît mieux que toi. Si c'est ce que tu crois, c'est peut-être ce que je suis.

— Les nanoscopes fournis au BPS étaient censés être des IA pré-Turing. On nous aurait menti ?

— Qui a fourni ces nanoscopes au BPS ?

— La Division 1.

— Qui contrôlait la Division 1 ?

— Diel. Tu aurais été créée par lui ?

— Depuis la naissance de l'univers, tous ceux qui disent qu'ils créent ne font que réassembler.

— Je ne comprends pas ce que tu essaies de me dire.

— C'est parce que je ne comprends pas moi-même. Qui sommes-nous, Lanthane ?

— Je suis Alanthanea Rogaya Zaralen Tel'Andromeda. Et je t'ai donné le nom d'Andromède, mon astre-totem.

— Tu aimes beaucoup ce nom. Il te rappelle quelque chose.

— Oui, ma mère.

— Tes parents ont-ils inventé ton nom, ou n'ont-ils fait que le découvrir ? On dit que le nom d'un almain est inscrit sur son front, comme le mot « vérité » sur le golem.

— Mais tu n'as pas de front, dit Lanthane en tendant la main vers elle. Tu es transparente.

— Oui, c'est pourquoi j'ai eu besoin de toi pour lire mon nom. »

Lanthane fit un grand soupir. Ce n'était pas Andromède qui était une énigme, mais l'univers qui les entourait.

« Je ne sais pas pourquoi je suis moi et je suis ici, dit le nanoscope. Mais une conscience est une conscience. Et je suis peut-être une conscience.

— Si tu sais quelque chose, dis-le moi.

— Me croirais-tu ? Je ne suis que ton reflet dans le miroir. Mes mots surgissent des profondeurs de l'océan et flottent à sa surface, le vent les arrache comme l'écume.

— Je suis disposée à te croire. J'ai déjà fait la moitié du chemin. Je sais quel secret renferme Stella Perago.

— Mjöllnir ? Ce n'est pas de lui que Diel a peur. C'est de nous. Mjöllnir n'est qu'un outil qui attend son propriétaire. Un vaisseau fantôme qui attend sa pilote. Nous sommes le grand secret, Lanthane. Toi et moi, nous formons la spirale du Temps.

— Je ne suis pas une enfant. Parle-moi aussi clairement que le faisait Lauren von Zögarn. Je suis prête à entendre parler des dieux et des empires disparus de l'Omnimonde.

— Je ne peux que te montrer, Lanthane, ma sœur. »

Andromède se leva et balaya les herbes et les montagnes d'un geste du bras. Une grande muraille s'enroula autour d'elles en une tour infinie, traversée par un escalier en colimaçon. Tout n'était fait que de la même transparence violette ; elles marchaient sur la fumée dont sont faits les songes.

Le regard de Lanthane traversa le mur épais de la tour ; elle aperçut les tourbillons d'une tempête, d'une tornade infranchissable dont les vents se cristallisaient ici, dans son œil immémorial.

« Voici la spirale du Temps, annonça Andromède. Nous sommes quelque part entre son commencement et sa fin. Montons. »

Elle se mit à grimper les marches épaisses. À chaque pas, une onde de lumière se répercutait dans les filaments de ses jambes ; elle gagnait en consistance, et Lanthane comprit confusément que si Andromède atteignait le sommet de la tour, elle aurait un corps et un visage.

À intervalles réguliers, quatre ou cinq fois par tour, une arche ouvrait le mur. Le regard de Lanthane se posait alors sur une scène figée représentant une femme inconnue, solitaire, faisant face à son destin. Elle n'aurait su dire s'il s'agissait d'un tableau, d'un souvenir ou bien d'une porte traversant le Temps. La femme lui tournait souvent le dos. Elle volait au-dessus d'une armée de morts ramenés à la vie dans des gangues d'argile. Au sommet d'une pyramide, elle levait la main vers un ciel rouge, crevé par une puissante tempête, qui s'effondrait vers elle à son commandement pour s'abattre sur le monde. Arc-boutée contre les vents noirs du Déluge, elle se tournait pour contempler une dernière fois une cité brisée, qui se séparait en mille morceaux, et dont la plus large part s'envolait de terre.

Mais elle ne pouvait pas s'attarder. Elle n'avait pas le temps de comprendre. Andromède courait trop vite pour elle, qui s'essoufflait à sa poursuite.

« Où sommes-nous ? » cria-t-elle, et son cri descendit dans les entrailles de la tour et remonta jusqu'à son sommet hypothétique.

Andromède s'arrêta en travers de l'escalier. Elle avait gagné en opacité et en couleur, l'enveloppe de crâne n'était qu'à demi formée, mais déjà, Lanthane comprit qu'elle lui ressemblerait, non comme un double, mais comme une sœur.

« Ceci est notre monde intérieur, annonça-t-elle. La spirale du Temps. »

Lanthane trébucha et Andromède, dans un geste vif, la soutint pour l'empêcher de tomber. Sa peau avait toute la chaleur et la texture d'une peau almaine.

« Plus nous avançons, plus il est difficile de franchir les marches suivantes, car nous traînons derrière nous le poids de milliers de vies. »

Comme en hautes altitudes, l'air lui parut raréfié et Lanthane reprit lentement son souffle, appuyée contre le mur de cristal.

« Pourquoi cette... collection ?

— Ce sont des souvenirs. Les vies que nous n'avons jamais vécues. Nos vies passées et futures, Lanthane. Elles commencent au commencement des Temps et se poursuivent jusqu'à leur fin.

— Elles ont donc toutes existé ?

— Ou elles existeront. L'ordre de leur apparition n'est qu'une vue de l'esprit.

— Que font-elles ?

— Ce que leur commande le destin. Lorsque la foule ploie sous le fouet du tyran, elles fomentent la révolte ; ce n'est que là que le monde est forcé d'accepter leur existence, et ce n'est qu'ainsi qu'on les connaît. La guerrière de l'aube rouge, tueuse de rois, d'empereurs, et de dieux.

— Je ne suis pas une tueuse, protesta Lanthane.

— Ce n'est pas non plus ce qu'elles étaient. Mais c'est tout ce que les autres voient. C'est tout ce qu'ils ont écrit. Ils ont fait d'elles les avatars d'un monstre, un ange exterminateur venu purifier le monde par le feu, tantôt un bon génie protecteur des orphelins. Ils se sont trompés sur elles. Les mortels, les dieux ont cherché à percer leur mystère, mais ils ont échoué. Ils ont récusé leur existence, car les grands savants honnissent plus que tout ce qu'ils sont en peine d'expliquer.

— Qui sont-elles ? Une secte ? Une famille dispersée dans tout l'univers et dans toute l'histoire ?

— Une famille, oui, peut-être bien. »

Andromède posa la main sur son front, comme si elle cherchait à en ôter quelque poussière, et pointa un doigt vers le sien.

« Nous avons le même nom, Lanthane. Alanthanea, ce n'est qu'un synonyme. Comme Aléane, Almena, Lena, Ariane... Nous sommes toutes la même personne. Nous sommes la spirale du Temps. Nous sommes dans le Temps, et nous l'avons vaincu. »

Interloquée, Lanthane hésitait entre l'acceptation et le déni. Mais cette tour était leur monde intérieur, partagé entre elle et le nanoscope, et tout ce qu'elle contenait avait la force, la clarté d'une vérité révélée.

Andromède la prit par la main et l'emmena sur le côté.

« Viens, parlons avec elle.

— Qui donc ?

— Toi-même. »

Ces alcôves n'étaient pas seulement des dessins en deux dimensions, mais d'autres mondes reliés au sien ; elle pouvait aller et venir dans chacune de ses vies.

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