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25. L'Iruka Hidan


Tu voyageras loin.

Kaldor, Principes


En observant le cube de métal posé dans la poussière rouge, Lanthane se mit à soupçonner que la moitié des engrenages ne servaient à rien et n'avaient été ajoutés que pour faire joli.

Bégonia dans les mains, Éléana observait chacune des faces à la recherche d'un mécanisme d'activation.

« Vous me permettez de douter de cette entreprise ? Avança l'agente du BPS.

— Il faut douter. C'est la base de la méthode scientifique. Vous croyez que si j'appuie sur ce petit interrupteur... oh, mais il y a un ressort ici, il faut le remonter.

— Comment expliquer à cette machine que nous souhaitons rejoindre l'Iruka Hidan ? Nous ne savons même pas où se trouve le vaisseau à l'heure qu'il est.

— Le concentrateur est censé comprendre tout seul l'endroit où nous voulons aller.

— Stella Rems ?

— J'ai peur que si on lui demande ça, on se retrouve à mi-chemin en plein vide spatial. »

Éléana prit une grande inspiration et se mit à tourner la molette.

« Que mes sourcils soient rôtis si ça ne marche pas.

— Si j'ai bien compris, si ça ne marche pas, nous risquons bien plus que ça.

— Jusqu'à présent, tout s'est plutôt bien passé. »

Au treizième tour, le mécanisme émit un craquement. Le visage d'Éléana se décomposa et ses sourcils s'effondrèrent tandis que le ressort à l'intérieur se détendait, entraînant les rouages à toute vitesse.

« Ne nous laisse pas tomber ! » ordonna-t-elle à la machine, qui l'entendit certainement avec autant d'attention qu'un cheval sans équipage lancé à pleine vitesse.

Lanthane eut alors la sensation distincte d'être arrachée de son corps, ce qu'elle n'avait encore jamais vécu, malgré l'éventail des troubles neuronaux venus avec le nanoscope. Elle eut l'impression qu'un rouleau à pâtisserie l'aplatissait sur plusieurs kilomètres ; ses bras devinrent des spaghettis flottant dans une nuit sans étoiles, et elle cherchait encore l'emplacement de son crâne lorsque ses mains revinrent à toute vitesse dans sa direction.

Elle se laissa tomber sur un sol composite antidérapant, prête à vomir son thé. Pour impressionnante qu'elle fût, cette authentique démonstration de magie d'Arcs la laissait surtout nauséeuse. Éléana, qui n'en était pas à sa première expérience, se tenait déjà debout comme une mangouste surgissant de son trou, à la recherche du cube.

« Il est resté derrière, comprit-elle. Petit malin. Bon, il faut qu'on trouve nos cabines. J'ai hâte de prendre une douche. Oh, regarde, Bégonia ! Des copains. »

Des deux côtés de la rampe, sur plusieurs étages, des plants de tomates génétiquement modifiés déroulaient leurs feuillages généreux. Elles se trouvaient dans la serre du transporteur Nautileo, quatre mille mètres carrés de plantations végétales qui complémentaient les ravitaillements du vaisseau pour lui assurer deux mois d'autonomie.

« Hum, tu as sans doute raison, ils ne sont pas très bavards. »

Éléana sursauta au passage d'un robot de maintenance, monté sur une rampe, qui examinait un par un les plants et cueillait les tomates mûres. La lumière rosâtre des projecteurs minimisait la dépense d'énergie, la culture hydroponique à hydrométrie contrôlée réduisait au maximum la consommation d'eau, de sorte qu'il ne restait plus qu'à ces plants, de simples machines faisant partie du vaisseau, qu'à convertir des éléments chimiques idoines en tomates.

La serre remplissait une fonction analogue à celle du générateur Hawking, à ceci près que la première alimentait les passagers almains du vaisseau en énergie, organisée sous forme de tomates, et que le second insufflait aux systèmes mécaniques une puissance électrique illimitée issue du rayonnement d'un mini trou noir.

« Il faudrait qu'on aille voir le commandant. Comment s'appelait-il, déjà ?

— 9981-Nombres ne nous a pas donné son nom.

— Ce sera marqué dans le plan de vol. Est-ce que vous pouvez vous connecter au réseau local ? »

Je voudrais surtout dormir, songea Lanthane. Nous nous sommes écrasées sur Mars il y a une heure et vous avez pris un coup à la tête.

« Et votre bras gauche, ça va ?

— Ça va aller. Aucune intervention extérieure requise. »

Une porte palière coulissa devant elles avec déférence. Elles quittaient la zone de culture ; une grande baie vitrée s'ouvrit sur le côté droit de la coursive. L'Iruka Hidan était un vaisseau moderne, vaste et robuste. Il donnait à ses passagers une impression de sécurité, sans doute grâce à son champ de gravité statique de 0.9g, issu des générateurs de dernière génération. Aussi les concepteurs n'avaient-ils pas craint de doter certains couloirs extérieurs de vitres épaisses, dotées de revêtements anti-UV et de filtres polarisants. Là où les premiers explorateurs de l'espace, effrayés par l'hostilité de son environnement, s'enfermaient dans des cocons étroits et opaques, l'Iruka Hidan offrait à ses passagers la possibilité d'affronter l'immensité du regard, avec confiance, et peut-être un brin de snobisme. Dans les salons de la première classe, les voyageurs fortunés levaient leurs verres face à l'océan sombre en célébrant le génie almain, et bien qu'ils ne fussent que les heureux consommateurs des fruits du progrès, ils s'imaginaient en faire partie.

Éléana montrait les étoiles à son bégonia en nommant les constellations une par une ; Lanthane observait le tronçon visible du vaisseau, peut-être un tiers de sa longueur totale. Il était lourdement chargé ; des dizaines de modules de fret s'agrippaient à sa mégastructure de trois kilomètres de long, dont de vastes machines aleph endormies, des octopodes aux yeux éteints et des léviathan aux ailes repliées. Un petit point grisâtre clignotait parmi les étoiles, en retrait : un autre vaisseau du convoi, ou bien la frégate chargée de l'escorte. Impossible de le savoir à cette distance sans faire appel au nanoscope.

« Et là, c'est Alpha Centauri, l'étoile la plus proche du système solaire, mais sur laquelle personne n'est jamais allé ! Et là... »

Elle heurta un okrane dont l'uniforme gris le rendait presque invisible sur le mur du couloir. Le bégonia, échappé de ses mains, eût connu une fin tragique sur l'Iruka Hidan sans les réflexes de Lanthane. Une lentille de vue augmentée couvrait son œil droit, sans doute reliée à un implant neural, ainsi qu'un module fixé sur sa nuque.

L'okrane leur sourit, signe que la reconnaissance faciale du réseau local avait approuvé les deux passagères, puis il constata leurs vêtements étouffés sous les traces de suie, le sang séché sur le front d'Éléana, le bégonia qu'elle tenait entre les mains et l'odeur de plastique brûlé qui émanait d'elles. Il posa un doigt sur sa tempe pour activer son intercom et allait murmurer quelque chose lorsque Lanthane l'interrompit :

« Nous avons rendez-vous avec le commandant. Où est-il ? »

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