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78. Zögarn



Maintenant, je me souviens de moi-même.

Kaldor, Principes


En effet, la mission de Caelus ne pouvait que le mener sur Adonis AE, au sommet de l'héritage d'Atman, et bientôt, en cette mystérieuse Cité de cristal.

« Je n'apprécie pas votre façon de me décrire, Zögarn. »

L'alchimiste étendu émit un grognement.

« J'ai un trou dans le corps et ce machin me brûle la main, donc si vous pouviez venir le prendre tout de suite, ce serait parfait. »

Sous forme humaine, Caelus n'était guère impressionnant, mais ni Adrian, ni l'ange penchée sur lui ne pouvaient se tromper sur sa nature. Il attrapa le Stathme d'Eden et le goba sans cérémonie.

« Vous n'aviez qu'à attendre que je grimpe avec vous, rétorqua-t-il ensuite.

— Oui, eh bien, il a toujours fallu que je prenne le rôle du héros, c'est dans ma nature, c'est sans doute à cause de ma moustache. Vous avez tout ce qu'il vous faut ? Vous partez pour Nela, je suppose ?

— En effet, je vais mener cette lutte à son terme.

— Ah. »

Adrian laissa une seconde et un peu de vie s'écouler de son corps. Malgré la taille de sa blessure, un maillage blanchâtre y avait pris forme, une cicatrice peu commune parmi les êtres astraux, qui arrêta le saignement de souvenirs.

« Il vous manque quelque chose » devina l'alchimiste.

Le dieu-savant hocha la tête.

« Laissez-moi deviner. Je me sens un peu mieux maintenant. Hmm... je suis l'inventeur de la tapette à mouches, du casse-noisettes... non, ce n'est pas ça ? Le grille-poissons ? Non plus ? L'épluche-carottes à énergie du vide ? Pas croyable. Peut-être qu'il vous faut un truc que j'ai acheté sur une brocante. L'anneau de pouvoir du dieu Vern ? Non plus ?

— Il est temps, Adrian. »

L'alchimiste ferma les yeux et soupira, tandis que les écailles se détachaient de sa main, qui reprenait son apparence humaine.

« J'étais certain que vous diriez ça un jour, je pensais que ce serait plus tard, mais ça fait assez longtemps que je le remets à plus tard.

— J'ai mangé tout l'atman qu'il reste en cet univers.

— Impressionnant, Caelus. Mais je sais bien qu'il en reste un bout... dans un coin... qui vous manque encore.

— Depuis que le Méditant a été détruit par Hélios, il ne reste que deux Dragons. Moi-même et Zögarn. J'ai été réduit au principe de mon esprit. Zögarn a été réduit au principe de son corps...

— Oui, ne me faites pas un dessin. Mais ce n'est pas mon choix, Caelus. Demandez-lui et il vous suivra. Je ne suis pas arrivé ici par hasard. Chaque fois que je m'en suis remis au hasard, c'est Zögarn qui lançait les dés. »

Caelus hocha la tête. Aussi insupportable qu'eût pu être Adrian à chaque fois qu'il mettait le désordre dans sa bibliothèque universelle, l'alchimiste étendu sous les lueurs de Nela était d'une grande dignité.

« Lorsque ce sera fait, indiqua-t-il à Astyane, Adrian sera privé de magie d'atman et deviendra extrêmement faible. Vous aurez la charge de le ramener sain et sauf dans le réel.

— Moi aussi, il me reste à vous rendre quelque chose. »

Elle posa sa main sur sa poitrine et en arracha quelques filaments, qui se densifièrent ; un objet rond roula sur ces fils et atterrit dans sa paume. L'ange le présenta ensuite à Caelus.

« Le Stathme d'Eden. Sa deuxième moitié.

— Pourquoi le Stathme se serait-il séparé en deux ?

— Nous avions besoin l'un de l'autre pour exister. C'est du moins ce qu'il pensait. Si un roi n'a pas suffi, peut-être que deux rois opposés auraient pu. Nous aurions porté notre guerre jusqu'au firmament, et nous aurions engendré derrière nous des empires plus grand que le Draconis.

— Hum... peut-être. Je vous souhaite bon voyage.

— À vous aussi, mon ami, toussota Adrian. À vous aussi. Ce sera rudement intéressant. Prenez des notes, pour la postérité. »

Caelus descendit dans l'esprit d'Adrian.

Deux routes s'offraient à lui. L'une menait à une mer de yaourt et une entrevue peu productive avec le sage Socrate. L'autre descendait dans les profondeurs de l'enfer – encore un autre enfer – et menait au Dragon Zögarn.

Ce chemin l'amena dans une vallée creusée par un choc répulsif. La roche avait été écrasée, pulvérisée, déplacée sur des centaines de kilomètres, et la friction supersonique avait mis le feu à cette poussière, et creusé des sillons de magma tout au long de la vallée.

Caelus secoua la tête. Ici, de l'autre côté de l'esprit de l'alchimiste, la bataille de Draconis n'avait jamais vraiment pris fin. Un trio de silhouettes occupait le ciel, très nettement découpées dans l'aube morte, traversée de feux minéraux et de nuages toxiques. Des omnisaures reconvertis en engins de guerre. Aussi grand, aussi noble qu'eût été l'Imperium Draconis, son travestissement en champ de bataille l'avait rendu hideux, obscène. Tous les dieux de l'ère suivante, lui-même, mais aussi Kaldor, avaient vécu sous l'ombre de ce cauchemar. Kaldor, omnisaure de guerre devenu libre, s'était interrogé sur le sens de la morale. Le Méditant s'était retiré dans la solitude, pour comprendre comment, invaincu lors de cette guerre, il l'avait néanmoins perdue. Caelus avait tenté d'oublier et de détourner le regard. Oublier cette puissance fabuleuse avec laquelle les Dragons s'étaient crus des dieux. Oublier la facilité avec laquelle l'empire s'était abîmé dans le chaos.

Il ramassa dans la cendre une mâchoire almaine carbonisée, dernier vestige d'une colonne de chevaliers hyperboréens anéantis avant de pouvoir quitter le sol de la planète.

Le dieu-savant marcha en évitant la lave, car il ne portait toujours que de misérables sandales. Il constata que la vallée formait un angle, un col derrière lequel montaient des bouillons de lumière orangée. Caelus grimpa avec prudence sur ce tas de scories volcaniques, dont des fumerolles montaient de toutes parts.

« Te voilà... » murmura-t-il.

Ce n'étaient pas les hyperboréens, mais Zögarn qui était la cible de la frappe céleste. Elle avait visé juste. Le Dragon était couché sur le côté, à demi mort. Caelus mit quelques secondes à séparer les éboulis de son corps, qui était tissé de la même pierre, et avait lui aussi les dimensions d'une montagne.

Sa tête ovoïde portait deux paires de longues cornes osseuses. Les quatre yeux plantés dans son crâne étaient des opales aux éclats dorés. Cela lui rappela son propre corps, abandonné dans la fuite de Draconis, ses propres yeux bleu océan. Cette tête, large comme six hommes, roula sur la pierre tandis que Zögarn penchait son cou en direction de Caelus.

Tous deux auraient aimé pouvoir tenir une véritable conversation, en vieux amis, mais il faudrait se contenter de ce regard. Zögarn ne transmettait plus des pensées organisées. Même ce souvenir était de l'ordre de la sensation, de l'instinct.

« Veux-tu venir avec moi, mon ami ? Il est temps de mettre fin à cette folie. »

La tête se pencha, puis remonta en signe d'acquiescement. Une lumière intense enveloppa le corps immense de Zögarn, comme s'il entrait dans une phase de mutation, ce qui força Caelus à fermer les yeux.

Quand il les rouvrit, il était un, il était complet, et il s'envolait pour la Cité de cristal.

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