Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

77. L'ascension


Astyane ne pensait qu'à une seule chose : sa mission.

Pierre, Gabriel et tous les autres anges disparus sur Daln l'avaient guidée sur cette voie. Ils savaient qu'Astyane, dernière mage de leur espèce, était l'élue appeler à défaire Samaël et venger Eden.

Mais sa mission n'avait plus rien à voir avec Eden.

« N'interférez pas » ordonna-t-elle à Adrian.

L'alchimiste posa ses deux mains sur sa canne, d'un geste las et pensif.

Les ailes transparentes de l'ange s'ouvrirent et furent parcourues d'une onde de lumière d'un bleu incandescent, semblable à celle qui descendait de la Cité de cristal. Samaël copia ses ailes et s'envola avec elle, bras ouverts comme pour l'accueillir à son ultime triomphe. Leur ascension découpa une colonne lumineuse dans le ciel obscur d'Adonis AE. Les statues de glace, spectatrices silencieuses, s'éloignèrent, tandis que se courbait l'horizon de l'Omnisaure. Le passage de Nela avait jeté quelque clarté sur sa surface, réveillant quelques phénomènes géologiques étranges. Au loin, quelques kilomètres derrière une montagne de titane, montaient les vapeurs de volcans d'ammoniac réveillés de leur long sommeil.

Ce spectacle froid et grandiose aux alentours, la promesse de Nela au-dessus d'eux, Astyane et Samaël se rencontrèrent.

Elle avait armé sa main gantée d'une lame d'or, pure extension de sa forme astrale ; elle visa le cœur, mais l'impact n'eut jamais lieu. Son élan s'était anéanti, brisé sur une barrière d'inertie invisible. Un empilement de toiles d'Arcs les séparait déjà. Samaël faisait durer leur manège.

« Bats-toi ! commanda-t-elle d'une voix de fer, tandis que l'ange déchu, d'un coup d'ailes, s'envolait plus haut encore.

— Et si nous rejoignons ensemble la Cité de cristal ?

— Bats-toi ! » répéta-t-elle en jetant son épée après lui.

Sa détermination lui conféra un miroitement métallique, sa colère enflamma la pointe de sa lance, et ce trait de feu remonta sur plusieurs kilomètres comme si elle cherchait à transpercer le ciel. Si les dieux des éléments, saouls d'ambroisie, observaient leur combat depuis leur trône olympien, ils auraient pu se sentir visés, voire défiés par ces étranges rivaux.

Samaël attrapa la lame de feu à son passage et la renvoya dans la direction d'Astyane. Dans sa retombée, l'arme se brisa en millions de filaments rougeâtres, qui ne conservaient que le vague souvenir de sa forme initiale, et frappèrent néanmoins Adonis AE avec la force d'une petite comète.

« Je ne veux peut-être pas me battre contre toi, Astyane. Tu étais la seule ange qui méritait d'être sauvée ; tu l'es toujours. Vas-t'en, et l'ordre d'Eden pourra renaître sous ton égide. Tu as la force de redonner espoir aux anges. Reste ici, et notre race s'éteindra à jamais. Préfères-tu accomplir la volonté cruelle d'une poignée de morts ? Tu n'as pas à obéir à leurs désirs. Pierre, Gabriel, Gaël, Kilan sont morts, toute la hiérarchie d'Eden a disparu, tu es libre.

— Il ne s'agit plus d'Eden. Je suis ici pour détruire le démon que tu as avalé et qui a fait de toi un monstre. Je ne peux pas sauver Pierre, ni Gabriel, et ce n'est pas mon but. Je veux sauver tous ceux qui n'ont pas encore connu les souffrances infligées par ton empire. »

Ils s'arrêtèrent tous deux à mi-chemin de la Cité promise. Elle se trouvait à plus d'un milliard de kilomètres d'Adonis AE. Mais tant de servants d'Atman s'étaient échoués ici, qui avaient rêvé de la rejoindre, que la distance s'en était réduite ; leurs mains squelettiques s'accrochaient encore à Nela, comme ces spectres qui, dans les mers inexplorées de mondes-océans éteints, remonteraient des flots et grimperaient sur la coque de tout navire trop téméraire pour venir s'aventurer en leur domaine.

Nela était à portée de forme astrale ; ils s'envolaient vers elle.

« C'est peut-être une vérité insupportable à entendre, mais l'Empire, Astyane, est un moindre mal. Je te propose cent ans de guerre et dix mille ans de paix. Le sacrifice de quatre générations pour le bonheur de quatre cent autres.

— Je ne verse pas dans ces calculs méprisables, dit l'ange en armant ses deux mains de dagues recourbées, semblables aux faux de la mort.

— C'est notre responsabilité que de faire ces calculs. C'est à nous qu'il revient d'organiser la marche du monde. Nous sommes des dieux, Astyane ! Sois la lumière, je serai l'ombre. Sois l'ordre, je serai le chaos. Sois la vie, je serai la mort. Sois l'éternité, je serai la fulgurance. Sois la justice, je serai l'injustice. Je ne peux pas exister sans toi, tu ne peux pas exister sans moi. Oui, c'est ensemble que nous dicterons à l'Omnimonde sa nouvelle ère. »

Astyane ferma les yeux et plongea dans sa direction.

Samaël remit en place les mêmes murailles, qui formaient de grands filets rouges, faits d'Arcs colorés et remplis de magie d'atman. Il attendit qu'elle vienne s'y écraser pour la sermonner de nouveau, tel un maître exigeant reprenant son élève cent fois. Car c'est encore ce qu'il s'imaginait être.

L'ange ouvrit une torsion d'espace sommaire et s'y engouffra. Elle ressortit de l'autre côté de Samaël, tout juste à temps pour éviter l'angle d'une masse apparue sur son chemin, un gigantesque bloc transparent creusé dans l'espace. Leurs jeux astraux laissaient des craquelures violacées sur la toile du réel.

Samaël s'était assis sur ce socle de verre et l'y attendait.

Elle pivota de nouveau deux fois, passa par deux torsions et apparut enfin au-dessus de lui. Elle réunit ses mains armées et fusionna ses dagues en une seule épée de Damoclès. Samaël leva la tête et, avec un soupir, dévia sa frappe du bras.

Astyane retomba lourdement contre le sol translucide. Ses ailes se brisèrent dans sa chute. Elle se secoua pour se débarrasser des derniers morceaux de ces extensions astrales.

« Tu n'abandonnes jamais, n'est-ce pas ?

— S'il le faut, je te poursuivrai jusqu'aux flots damnés d'Océanos. »

Ils s'élevaient encore vers Nela. Assis en tailleur, Samaël observait le rapprochement de la cité céleste. Elle demeurait méconnaissable, comme un reflet déformé dans un miroir convexe, du fait de sa vitesse prodigieuse.

« Et que feras-tu si moi, j'abandonne ? Es-tu capable de m'assassiner de sang-froid ? Cela signera-t-il le succès de ta mission ? Tu étais une ange si jeune, au cœur si pur. Qu'ont-ils fait de toi ? Les grands archanges d'Eden n'étaient-ils donc que des monstres aussi odieux que moi ? Je ne me suis jamais caché d'être un monstre, Astyane. Eux croyaient posséder la loi du bien et du mal. C'était un mensonge, voilà tout ce que je voulais te montrer. Le bien et le mal n'existent pas dans l'absolu.

— Il existe une morale universelle, rétorqua Astyane.

— Oh, et quelle est-elle ? Demandons à Kaldar, le parangon de la morale... ah, mais Kaldar est mort. Décide donc toi-même. Je sens que Nela n'est plus qu'à quelques pas de nous. Vas-tu me tuer, vas-tu me laisser prendre ce pouvoir que je désire, ou vas-tu me suivre dans la nouvelle ère des dieux ?

— Vous mélangez tout, monsieur Samaël. On ne peut pas être victime, juge et bourreau. »

Avec un grognement, Adrian von Zögarn jeta sa canne par-dessus l'arête du bloc transparent et hissa son autre bras sur la surface. Peut-être n'avait-il pas volé jusqu'ici, seulement grimpé. L'alchimiste reprit son souffle, épousseta son costume.

« Ah, Astyane, vous ne devinerez jamais qui j'ai croisé... »

Samaël traversa l'espace qui le séparait d'Adrian en un instant, si vite que l'univers refusa sa disparition et maintint une silhouette vaporeuse à l'emplacement qu'occupait sa forme astrale une seconde plus tôt. Sa main avait traversé Adrian au niveau de l'abdomen et était ressortie de l'autre côté. Des filaments turquoise flottaient hors de la blessure ; des aspects de l'âme de l'alchimiste, qui s'échappaient hors de sa forme astrale.

« Comment vous sentez-vous, Adrian ? demanda l'ange déchu avec un semblant de pitié.

— J'ai... euh... connu... pire. »

La manche d'Adrian fondit et son bras se recouvrit d'écailles argentées, de longues griffes poussèrent sur ses doigts, faisant de sa main une arme honorable, et il creusa Samaël au niveau du cœur. L'ange déchu eut un hoquet. Ils se séparèrent, titubèrent et tombèrent tous deux en arrière. Samaël commençait déjà à se dissoudre. Des ruisseaux de matière noire, semblable à du pétrole, coulaient de ses épaules, de ses bras étendus, et se répandaient sur le sol invisible.

Ses lèvres furent prises d'un marmonnement ininterrompu, et Astyane crut l'entendre formuler un remerciement sincère, avant de le voir s'évanouir tout à fait.

Adrian resta en place, les yeux grands ouverts, sa main écailleuse refermée sur une petite sphère de verre de la taille du poing. Le Stathme d'Eden. Ou ce qu'il en restait.

« Il est pour toi, dit-il d'une voix affaiblie.

— Pour moi ? s'étonna Astyane.

— Mais non, voyons, pour l'autre, là. Le vieil hibou. »

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro