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38. Sauver quelqu'un


Le sas d'entrée-sortie de Mjöllnir était une machinerie assez sommaire en regard de la structure interne du vaisseau et de ses capacités ; car Mjöllnir, tel une cathédrale des temps anciens, avait mobilisé des générations de bâtisseurs, ainsi que plusieurs architectes ; il avait dépassé tous les délais et tous les budgets envisagés. Et, comme de nombreux projets militaires, on l'avait complété dans l'urgence et il n'avait jamais servi.

Léna ne doutait pas que son code d'accès serait le bon, mais son cœur accéléra lorsqu'elle entra le dernier caractère, car elle ignorait ce qu'elle trouverait à l'intérieur de Mjöllnir.

Fréya. Fréya la mènerait à Draconis. Au Stathme. Et le Stathme la mènerait à la cité de cristal.

Elle se raccrocha à ces idées simples.

La jeune humaine se débarrassa de la surcombinaison offerte gracieusement par le Comte Oleg et alluma sa lampe torche, une maigre arme pour tailler les ténèbres, comme un couteau de cuisine mal aiguisé. Ses tremblements faisaient osciller le faisceau.

Mjöllnir était un formidable vaisseau de guerre, et il resterait, de toute l'histoire de l'Omnimonde, le plus rapide jamais construit. Mais il n'avait encore jamais servi. Ses coursives intérieures étaient une chambre froide stérile, où l'air millénaire ne portait qu'une légère odeur de métal. Le petit cercle de lumière se baladait le long de murs coulés d'une seule pièce, taillés de glyphes anciens, comme une histoire s'étalant sur une longue frise ornementée. Il se bloquait parfois contre une colonne décorative. Toutes ces surfaces étaient recouvertes d'un givre agglutinant toute l'humidité de l'air.

Le vaisseau semblait bien mort. Pourtant, un champ de gravité artificiel la maintenait debout.

« Fréya ? » lança-t-elle en s'enfonçant dans l'ombre.

Une flamme orangée apparut plus loin, dont le rayonnement révéla la courbe du couloir. La coursive traversait Mjöllnir selon une trajectoire incurvée ; elle menait au cœur du vaisseau. La source de lumière avança vers elle. C'était un mur transparent, couvert d'irisations et d'étincelles statiques.

Léna envisagea la fuite, mais son corps ne lui obéissait plus. Elle eut la sensation d'essayer de nager dans une eau trop lourde, trop dense, comme si la fatigue la clouait sur place. Un coup sourd fit résonner ses oreilles, le bruit d'un battement de son cœur. Le deuxième ne vint pas. Elle n'était donc pas pétrifiée par l'espace, mais par le temps.

Le mur transparent continuait de glisser vers elle. Arrivé à mi-chemin, une forme de lumière le traversa, une colonne qui se modela en femme, comme l'argile entre les doigts d'une sculptrice. Son visage gagna en opacité, puis les couleurs descendirent jusqu'à ses pieds nus. Elle portait une longue robe blanche ; sa peau était aussi pâle que celle de Léna, qui n'avait presque jamais vu le soleil.

Fréya ? pensa-t-elle, sans que sa gorge pût produire ces sons.

« Je suis Fréya » confirma la femme.

C'était un fantôme. Ses paroles étaient des impulsions électriques injectées dans l'aire du langage, de sorte que Léna n'entendait aucun son, mais la comprenait en pensée, comme un écho distant.

« Comment es-tu rentrée ?

— Est-ce que je suis... dans un rêve ?

— Dans moins d'une demi-seconde, tu vas entrer dans ce champ combiné d'anisotropie et de distorsion, ce qui va éparpiller tes molécules sur la surface de ce couloir. J'ai ralenti ta perception du temps pour t'offrir une chance de m'expliquer. Comment es-tu entrée ici ?

— Il y avait le code...

— Tu ne peux pas connaître ce code. Tu ne peux même pas connaître mon nom. Qui es-tu ? Une déesse ? Mais tu n'y ressembles pas. Est-ce une ruse ? Te moques-tu de moi ? Vous moquez-vous de moi, ô dieux ? »

La femme avançait à la même vitesse que le champ. Sa présence pleine et entière, son assurance sans faille lui firent oublier qu'il s'agissait d'une projection dans sa pensée. Des étincelles s'arrachèrent du mur translucide ; l'ampoule de la lampe qu'elle tenait en main éclata. Quelques morceaux de verre s'en détachèrent délicatement et flottèrent dans le vide.

« Je ne me moque pas... le mot pour « cercle », on me l'a donné dans mes rêves.

— Qui donc ?

— Fréya, j'ai besoin de ton aide.

— Tiens donc. Qui veux-tu tuer ? Quel empire veux-tu abattre ?

— Je ne veux tuer personne. Je veux sauver quelqu'un.

— Qui ça ?

— Le roi des rois, qui se trouve dans la cité de cristal. Je dois aller lui parler. Et tu es le seul moyen de rejoindre le Stathme, qui est le seul moyen de rejoindre... »

Fréya s'arrêta brusquement ; elle étendit le bras vers elle, d'un geste de refus, comme pour lui rappeler que dans ce temps figé, elle seule était capable de mouvement.

« Je ne suis pas une bonne fée prête à fournir son aide. Tu t'es trompée de personne. Je vais sceller cette porte par laquelle tu es entrée et reprendre mon chemin.

— Où vas-tu ? Où emmènes-tu ce vaisseau ?

— Je veux disparaître. Je veux m'enfoncer dans l'espace profond et ne plus en revenir. Tu es venue me prier, comme si j'étais une divinité familiale ! Mais je n'ai que faire de ta requête ! »

Son visage, qui oscillait entre la colère et le regret, s'arrêta sur un sourire amer.

« C'est une comédie, lâcha Fréya. Tout ceci est une comédie. Ce n'est pas seulement toi qui te moques de moi. C'est tout le monde. Je suis une incapable. J'ai été incapable de renverser le cours de la guerre ; je suis même incapable de disparaître. Tu es là parce que les dieux refusent de m'accorder le repos.

— Tu es la seule à pouvoir m'aider.

— Aide-toi toi-même.

— Je t'en prie !

— Je ne suis pas quelqu'un qu'on prie. Tu pourras me sacrifier une pomme, une pintade ou dix mille vierges, je ne t'entendrai pas. »

Fréya se laissa traverser par le champ d'anisotropie. Les irisations lui dessinèrent une aura rougeâtre.

« Pourquoi ? tenta Léna.

— Parce que je suis d'un autre monde. J'ai été conçue pour un seul but : gagner la guerre. La guerre a été perdue. Je n'ai plus d'objet. Je n'ai plus de devoir. Je refuse d'exister ainsi, alors laisse-moi en paix.

— Et si je te donnais un autre but ?

— Je sais ce que vous voulez tous. C'est écrit dans les livres. Vous voulez du pouvoir pour vaincre des rois, et pour bâtir d'autres royaumes, de nouveaux royaumes plus grands que les leurs. Et quel que soit le beau vernis, ce seront toujours les mêmes raisons, et cela se finira toujours de la même manière.

— Je te promets que ce n'est pas le cas. Je ne te demande de tuer personne. Je ne te demande de faire usage d'aucune arme. Tout ce que je veux, c'est rejoindre la cité de cristal. »

Le mur s'arrêta brutalement et éclata en flocons irisés. Des arcs électriques flottaient encore dans l'air quand la femme en blanc, circonspecte, l'invita à reprendre :

« Qui es-tu ?

— Léna.

— Tu dis que tu as vu le code en rêve ?

— Ce sont mes rêves qui m'ont guidé vers toi.

— Je suis Fréya, le système de contrôle de Mjöllnir. Je ne suis pas à ton service ou à tes ordres. Mais tu vas m'expliquer où nous sommes et ce que tu veux, et je trancherai. »

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