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37. Sortir dans l'espace


Évitez, le plus possible, de vous retrouver dans l'espace en slip de bain.

Adrian von Zögarn, Traité de voyagisme, Annexe II : conseils pratiques


En passant à côté de Mjöllnir, Crysée eut l'impression désagréable que quelque chose venait d'échapper à sa perspicacité. Peut-être un cauchemar solitaire. Elle trouva quelques traces laissées par une rêveuse, peut-être deux, sans parvenir à trancher.

La présence du vaisseau était désormais indéniable, mais tout le reste la rendait perplexe. Depuis combien de temps attendait-il ? La barrière protectrice qui l'entourait était-elle un système passif, une boucle de rétroaction automatique, ou un système actif, alimenté par une source d'énergie ?

Elle n'essaya pas de traverser la coque, de percer les secrets du vaisseau ; elle aurait eu l'impression de profaner une tombe.

Quand Crysée revint à elle, Barfol, collé contre la vitre, était en pleine discussion avec le Comte Oleg.

« ... c'est alors, expliqua le capitaine, que j'ai mis la main sur l'anneau de pouvoir du dieu Vern, celui que l'alchimiste Alleris Bombastus avait cherché toute sa vie sans mettre la main dessus ! On raconte qu'il permet de lire dans les pensées, de se rendre invisible, de se téléporter, et qu'il permettait au dieu Vern d'échapper à la mort elle-même.

— Et où se trouve-t-il, cet anneau ? l'interrompit le comte en faisant glisser son monocle entre ses doigts.

— Je l'ai vendu pour venir jusqu'ici. Draconis a plus de valeur à mes yeux. »

Appuyée contre le mur, Segonde semblait avoir abandonné la négociation. Barfol n'arrivait jamais à manipuler que des gens plus crédules que lui, et ils se faisaient fort rares dans l'Omnimonde. Le Comte allait les garder dans ses geôles pour un petit moment.

« Vous n'êtes pas le premier brigand à passer par Ciner » asséna le vampire.

Un lieutenant lui passa un flacon de gel hydroalcoolique, et bien qu'il eût évité tout contact avec les portes ou la vitre, il ôta ses gants et entreprit de se frictionner les mains.

« Il y en tous les six mois environ. Je suppose que ce fou d'Ignatius leur a vendu la même information. Certains veulent m'intimider, d'autres ont essayé d'attaquer le Némée, ou de me prendre à leur service. Qu'est-il advenu d'eux ? Leurs corps flottent quelque part sur l'orbite de Ciner. »

Il remarqua la présence de Crysée. La solaine garda son esprit près d'elle, enfermé dans les frontières étroites que l'on attend des non-mages d'Arcs. Le Comte Oleg se donnait de grands airs, mais pour elle, qui avait déjà beaucoup voyagé, il se réduisait en quelques principes très simples. Il désirait le Stathme de Jupiter. Ce désir dépassait toute nécessité, toute morale. Il avait beaucoup péché pour arriver jusqu'ici, mais une fois mis la main sur le Stathme, il deviendrait un dieu, avec le pouvoir de s'absoudre lui-même de ses crimes.

« Vous avez l'air plutôt tranquilles. Vous vous inquiéterez davantage lorsqu'on vous mettra dans le sas de décompression. »

L'ignorant, Crysée tapota sur l'épaule de Barfol.

« Il y a assez d'énergie sur le Némée pour traverser la barrière de poussière et la barrière de feu. Mais je ne suis pas certaine qu'il puisse atteindre Draconis.

— Nous verrons bien, dit le Comte en remettant ses gants. Je prépare cette traversée depuis des années. Je connais la situation mieux que quiconque. Draconis est protégée par le sésame du Méditant : « je suis le passage ». Nous l'avons gravé sur la coque du Némée. Elle est protégée par la barrière de poussière qui entoure l'étoile, et par le mur de feu qui se trouve de l'autre côté de l'anneau. Nous avons un bouclier. Enfin, lorsque nous serons dans le système Draconis, la machine que nous avons construite maintiendra les propriétés de l'espace ambiant.

— Alors, pourquoi êtes-vous venu chercher Mjöllnir ?

— Ce n'est pas moi. Je ne savais même pas que ce vaisseau se trouvait ici. Mais je ne résiste pas à un peu d'archéologie. »

Crysée plaqua ses mains contre la vitre. Elle aurait pu aisément traverser cette surface de verre fumé, mais cela aurait compromis son anonymat, alors elle se contenta d'écouter et de parler. Sans même entrer dans les flux de pensées invisibles, son oreille attentive portait dans les couloirs du vaisseau, et capturait quelques-unes des réflexions que s'échangeaient les vampires.

« Quelqu'un vous a amené ici, conclut-elle.

— Ce n'est pas difficile à deviner.

— Je voudrais rencontrer cette personne.

— Je crains que ce ne soit impossible. À l'heure qu'il est, elle doit être en train de frapper à la porte du vaisseau fantôme. Elle prétendait pouvoir l'ouvrir. Il faut savoir porter le poids de ses convictions, c'est pourquoi nous ne lui avons laissé qu'assez d'oxygène pour un aller simple. »

Il est cruel, se dit Crysée, mais encore une fois, ces qualificatifs sont irrecevables quand on les rapporte au pouvoir du Stathme. On ne parle pas dans les mêmes termes de la cruauté des hommes et des dieux.

Barfol intervint, tel une bobine magnétique qui se remet brutalement en marche.

« Mais si l'anneau de pouvoir de Vern vous intéresse, je sais où il se trouve, et nous pouvons parvenir à un arrangement mutuellement profitable.

— Vous consommez notre oxygène pour rien, dit le Comte. Vous n'avez rien d'intéressant à m'apprendre, et mon temps est précieux. Ce sera l'espace.

— Attendez ! Nous en savons bien plus que vous sur Draconis ! Nous pouvons peut-être...

— Ceci n'est pas une chasse au trésor. Le Stathme ne se partage pas. Le premier à mettre la main sur lui deviendra un dieu vivant, et bâtira l'empire qui, comme la tour de Babel, reliera le ciel et la terre.

— Tout empereur a besoin de fidèles serviteurs.

— Vous ne m'avez pas l'air fiables. »

Sur le chemin du sas de décompression, Barfol interpella les vampires en vantant ses mérites, son sens du commerce, ses capacités de pilotage hors normes, et toutes les bonnes raisons pour lesquelles il ne fallait absolument pas le jeter dans l'espace les mains liées.

« Je vais vous faire une confidence, dit-il au garde qui les poussa dans le sas, dont la porte extérieure ressemblait à une énorme mâchoire serrée. J'ai enterré un lingot d'or dans le jardin de ma maison à T'schnitza. Deux lingots d'or ? Trois ? Et si je meurs, je reviendrai vous hanter durant quatre vingt dix neuf générations. »

Le vampire referma la seconde porte et verrouilla l'écoutille manuelle en sifflotant.

« Jusqu'à la bataille de Sol, j'aimais bien les vampires, s'exclama Barfol. Il me faudra bien deux mille ans avant de les apprécier de nouveau. »

Crysée fit fondre le métal de ses menottes et posa les mains sur la porte extérieure. Elle regardait au travers du métal.

« Mjöllnir s'est réveillé, annonça-t-elle. Nous n'avons plus rien à faire ici. Suivez-moi. »

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