Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

7. Opérations de maintenance


Tu marches dans le brouillard, inquiet des monstres qui viendront bientôt te prendre.

Nul dieu n'a répondu à ton appel, dis-tu ?

C'est qu'ils sont loin devant toi. Parmi ces vapeurs étouffantes, ils luttent sans relâche contre les démons pour te permettre de t'enfuir. Ils luttent avec brillance et dignité, avec fulgurance et résolution. Certains sont morts pour toi. Leurs corps ont déjà disparu, avalés par la boue, et tu ignoreras qui ils étaient et quelle confiance ils avaient placé en toi.

Kaldor, Principes


« C'est là » dit l'ingénieure-major Sahir.

Garrison s'agrippa au plafond, lui donna un tournevis et entreprit de réceptionner les chevilles métalliques qui, à peine détachées du mur, s'envolaient. L'ingénieure ôta ensuite une plaque d'un mètre de largeur, épaisse de cinq centimètres, révélant les réseaux de câbles et de conduits qui emplissaient la cloison comme des filaments mycéliens. Le pan de cloison continua d'émettre sa lumière nacrée pendant une seconde, puis s'éteignit en un blanc d'opale définitif.

Après trois jours passés à assister l'ingénieure dans les opérations de maintenance, l'ambassadeur Garrison avait acquis une bien meilleure connaissance de l'Indra que durant ses mois d'observation passive. Son travail consistait à vérifier que l'ingénieure faisait bien le sien. Il surveillait les diodes éteintes, suivait le silence des alarmes, comptait le nombre de vis retirées et remises, le nombre de fils coupés ou reconnectés. Cela ressemblait à un prétexte pour qu'ils se retrouvent tous les deux, isolés, dans des couloirs secondaires ou des baies de chargement, mais c'était une nécessité absolue. Dans cet état de manque de sommeil et de stress permanent, les meilleurs ingénieurs du vaisseau n'étaient plus fiables.

« Le générateur est derrière, expliqua Sahir en démontant un faisceau de connectique, pour accéder à l'intérieur. Je crois bien que c'est le dernier.

— C'est le dernier » confirma Garrison.

Jusqu'à présent, il ignorait que le champ de pesanteur de l'Indra reposait sur plus d'une trentaine de générateurs indépendants, dispersés dans la structure. Sahir lui avait expliqué que ce n'était pas difficile de produire une pesanteur artificielle statique et à courte portée. Dans l'Indra, dans les vaisseaux vampires, ces générateurs unissaient leurs efforts pour former une toile globale, connexe et équilibrée.

Mjöllnir, au contraire, générait des champs gravitationnels dynamiques à distance. Des ondes de grande amplitude, capables de secouer l'espace de façon observable à l'œil nu.

Après avoir écarté les câbles, Sahir plongea son bras pour attraper le fusible du générateur.

« Je suis désolé de ce que j'ai dit à Stella Realis » bafouilla Garrison.

Elle tourna la tête vers lui, surprise. Une trace de graisse isolante sur son front lui dessinait une deuxième paire de sourcils couleur rouille.

« Je ne me souviens plus de ce que vous avez dit.

— J'étais sous le choc de ce que je venais d'entendre... c'est une piètre excuse, je sais, mais...

— Pour ma part, je suis désolée de vous avoir mis une claque.

— Une claque ? s'étonna l'ambassadeur en se massant la joue, par réflexe.

— Oui, je vous ai frappé pour vous faire taire, ce n'était pas très diplomatique de ma part, je vous présente mes excuses. Ah, le voilà. »

Elle se contorsionna pour jeter un coup d'œil, prit appui sur le sol et plongea son autre bras dans le monde intérieur de l'Indra.

« Apparemment, chacun d'entre nous a entendu quelque chose de différent. Une vérité capable de nous détruire. La mienne était : « tu ne retourneras jamais sur Terre ». Dix minutes plus tôt, nous nous étions promis d'y revenir, je le souhaitais sincèrement...

— Je suis désolée pour vous, dit Sahir avec un soupir de compassion et de fatigue.

— Je sais que c'est vrai. Je pourrais prétendre le contraire. Mais ce serait devenir fou. C'est être fou, que de refuser la réalité tangible, pour s'en créer une autre.

— En effet.

— Je mourrai ailleurs que sur Terre. Peut-être ici, sur ce vaisseau.

— Si nous n'arrivons pas à nous arracher à ce système, nous mourrons tous d'asphyxie, c'est certain. »

Elle extirpa un de ses bras. Son gant était englué dans une gelée isolante verdâtre que les remsiens avaient utilisée pour combler les espaces vides dans la connectique de l'Indra.

« Il faut que je réinitialise le commutateur. Passez-moi le poinçonneur.

— Vous avez vérifié la diode de veille ?

— Oh, zut, passez-moi la lampe. »

Elle se remit à fouiller.

« Vous voyez, Garrison, cette vérité aurait pu vous détruire, mais vous êtes encore là.

— Je ne me sens pas bien.

— C'est normal. J'ai connu ça avant vous.

— Qu'avez-vous entendu, ingénieure-major ?

— Que nous n'étions pas à la hauteur. Et cela s'est vérifié. Maintenant, passez-moi le poinçonneur. Merci. »

En temps normal, il aurait fallu se vêtir de combinaisons intégrales pour cette opération, car on craignait que des cheveux ou des miettes flottantes ne rentrent dans la connectique et ne perturbent le fonctionnement du vaisseau. C'était sans doute une précaution superflue, car Sahir ne portait qu'un serre-tête et une paire de lunettes à loupe pour y voir plus clair, qu'elle relevait sur son front taché de graisse.

« Vous savez, monsieur Garrison, tout cela part d'une légende kaldorienne. Chaque être serait construit autour de trois vérités qui le définiraient entièrement. L'une d'entre elles est la vérité capable de le détruire. Le fil noir tissé dans nos âmes. Et les sages de Kaldor sont capables de révéler ces vérités aux conscients, afin de les aider à trouver les bons chemins. Mais je n'y crois plus, à tout ça. Cette idée des trois vérités ne peut pas venir de Kaldor lui-même !

— Pourquoi ?

— Attention, décompte : cinquante secondes. »

Elle ôta ses bras du monde étrange qui se situait de l'autre côté de la cloison. Des lumières nouvelles y flottaient, comme un écosystème qui se régénère. Sahir attrapa la plaque composite et la remit en place contre le mur, appuyant de l'épaule tandis que Garrison lui passait les chevilles une à une.

« C'est une idée essentialiste, profondément non-kaldorienne. Quelle que soit la vie que vous avez, votre essence serait immuable. Je n'y crois pas ! Un individu est en mouvement. Il ne se définit que par son chemin. Ces trois vérités qu'on vous présente comme fixes, en réalité, elles changent au cours du temps. Je dirais même plus : un individu n'est pas une vérité, mais une question. Chacun d'entre nous est une question.

— Quelle serait votre question ?

— Je n'ai pas encore eu le temps d'y réfléchir » mentit-elle.

Sahir prit une impulsion sur le plafond pour rejoindre le sol et s'y coller. Elle alluma sa radio personnelle, se connecta au canal de maintenance de l'Indra et lança au vaisseau :

« Rétablissement de la gravité dans vingt secondes ! Tenez-vous bien et attention aux chutes d'objets. »

Ils se regardèrent pendant plusieurs secondes. Garrison en avait les larmes aux yeux. Dans un certain état de fatigue, les événements les plus insignifiants acquièrent un poids émotionnel inattendu. Le retour de la pesanteur ne présageait en rien de l'avenir de la flotte, mais c'était un premier pas.

« Sans vous, personne n'aurait pris les rênes à la place de l'amirale. Nous serions tous morts à Stella Realis. Nous avons une dette envers vous, ingénieure-major. Quant à moi...

— Vous avez trouvé votre place dans ce vaisseau. Vous êtes à présent aussi indispensable que chaque membre de cet équipage. Voire... »

La transition fut brutale. Un poids s'abattit sur eux et les plaqua au sol : leur propre poids. Ils se relevèrent d'un pas mal assuré. On pouvait désormais marcher sur l'Indra. Restait à permettre au vaisseau de se déplacer à son tour, pour les sauver de ce vide infernal, dont les mâchoires glacées se refermeraient bientôt sur eux.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro