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26. Le monde sous la mer


Au fond, dans cet univers, rien ne change : il suffit de changer de nom et tout peut recommencer comme avant.


Détruite lors de la fuite de Christophe, Vorago n'existait plus sous sa forme originelle, celle d'une caverne engloutie, dont le dôme de pierre formait une frontière physique, massive et solide avec l'Océan. Mais lorsqu'il traversa son plafond aqueux, Christophe comprit que la cité sous la mer s'était reformée, car elle était utile à Océanos.

Ce fut comme si l'eau noire le relâchait, ayant compris qu'elle ne pouvait pas le digérer. Il se mit à tomber en direction d'une nappe de brouillard. Christophe s'accrocha aux Arcs de l'espace pour amortir sa chute ; Aléane, qui le suivait, fit de même. Ils se suspendirent à un mètre de hauteur, puis tombèrent lestement au sol. La brume recouvrait d'une peau blanchâtre une alternance de roches fracturées et de trous de boue argileuse, où perçaient quelques plantes de marécages.

« Tu n'aurais jamais dû revenir ici » dit une voix âpre, comme un grognement.

Christophe reconnut Aarto. L'homme à tête de requin fit grincer sa mâchoire, que sa dentition irrégulière maintenait en permanence à demi ouverte, comme s'il cherchait à attraper les mouches. Il avait grossi et s'était ratatiné, ce qui déséquilibrait davantage son corps, dont la moitié du poids semblait contenue dans sa tête énorme.

Il cracha à ses pieds.

« Mais je savais que tu reviendrais, marmonna Aarto, ouais, je savais... tu étais trop fier, trop content de toi, alors tu t'es dit... je reviendrai, et je repartirai, un peu comme un jeu, c'est ça ? Je savais que tu étais un imbécile... de toute façon, nous sommes tous des imbéciles... c'est pour ça qu'il gagne à la fin, l'Océan. »

Il sembla alors remarquer la présence d'Aléane. Son regard s'agrandit, mais trop fier pour se montrer surpris, il eut aussitôt un ricanement moqueur.

« Et en plus, vous êtes deux. Tu es parti tout seul. Et quand tu reviens, vous êtes deux. Qui c'est qui gagne à la fin ? C'est l'Océan, toujours le même. »

Il ponctua sa phrase d'un nouveau crachat, qui n'eut pour effet que faire détaler une anguille luisante dans la boue.

« Où sommes-nous ? l'interrogea Christophe.

— Ici, c'est Vorag. La cité sous la mer.

— Au fond, dans cet univers, rien ne change : il suffit de changer de nom et tout peut recommencer comme avant.

— Exactement, ouais.

— Tu fais semblant de te moquer de moi, Aarto, mais tu es la première personne que nous croisons ici. Tu meurs d'envie de savoir pourquoi je suis revenu, et tu te demandes si, cette fois, tu réussiras à nager dans mon sillage. »

L'homme-requin eut une expression de dégoût, qui collait fort bien à ce marécage putride.

« Je ne peux rien cacher, c'est ça ? Eh bien, ouais, j'ai bien réfléchi, tant qu'il ne se passe rien, je n'ai aucune chance de partir de ce trou. Donc je suis venu voir. Je vais te suivre. Je vais bien voir. Et si je vois une petite chance, je la prends. Voilà comment ça marche.

— Et tu as bien raison.

— Cela dit, je te considère toujours comme une grosse face de poulpe. Ta copine le sait, quelle grosse face de poulpe tu es ? D'où tu la sors ?

— Tu n'es pas là pour poser les questions, Aarto.

— Ouais, dit-il d'un air exagérément soupçonneux. Bon, tu sais, le Roi t'a vu tomber, et il veut te voir.

— Que me veut-il ?

— Qu'est-ce que j'en saurais ? »

À une distance incertaine, au-dessus d'eux, les vaguelettes de l'océan secouaient leurs tons verdâtres. Océanos planait au-dessus de Vorag pour rappeler en permanence la bonté qui était la sienne. Peut-être la présence de Christophe représentait-elle une menace pour la Cité sous la mer.

Vorag était moins embourbée que Vorago, mais ils manquaient sans cesse de glisser sur les faces luisantes des rochers humides, qui eux-mêmes oscillaient sous leur pas, comme s'ils s'enfonçaient dans la tourbe. Enfin, des silhouettes apparurent, plantées dans la brume à intervalles irréguliers, comme une cohorte d'épouvantails immobiles. Leurs plaintes lugubres se mêlaient au souffle du vent, qui faisait refluer l'écume cotonneuse entre leurs pieds.

Un homme passait entre ces poteaux vivants, un colosse aux épaules larges, à la peau grise comme un cuir d'éléphant. Il avait des yeux trop petits pour sa tête énorme, au cou large renforcé d'écailles rocheuses, deux yeux rouges qui perçaient le brouillard comme des flammes. En les apercevant, son visage se fendit d'un sourire à la fois charmé et ironique, comme si, tout en se félicitant de leur présence, il voyait dans leur réunion un sommet de ridicule.

Intrigué, Christophe lut son nom.

« Vous avez été tué, la dernière fois, crut-il bon de remarquer.

— Eh, ce qui est déjà mort peut-il être tué ? Nous sommes ici dans l'enfer d'Océanos, et seul Océanos a le pouvoir de nous tuer pour de bon. Cela dit, vous y avez contribué, tous les deux, je le reconnais. »

Le roi Zor fit un geste ample du bras, qui fit craquer le cuir de son épaule, signifiant : tout ceci est derrière nous. Il les accueillait comme deux bons amis.

« Chaque fois que je t'ai vue, dit-il en pivotant vers Aléane, je suis mort, et je ne doute pas que tu trouveras bien le moyen de me tuer encore une fois ! Mais attendons encore un peu.

— Je ne souhaite pas te tuer.

— C'est ce que tu dis, mais tu es assoiffée de sang, Almena. Tu es meilleure que nous tous – plus brutale, plus directe, plus violente, tu es insaisissable, cela fait ta force et t'assure une victoire facile contre tous les tyrans. Même ce dénommé Christophe ! »

Aléane eut un regard de travers, pensive.

« À ton avis, Christophe, pourquoi ne t'ai-je pas tué ?

— Tu l'as peut-être fait, puisque je suis tombé dans l'Océan. Mais je pense, au contraire, que tu m'as sauvé. Car tu n'es pas une exécutrice. Ton rôle est de mettre les criminels en face de la vérité. Chaque fois que tu as été obligée de les tuer, c'était un échec pour ta vraie mission.

— Tu serais donc ma seule réussite ?

— Je n'ose le croire ! Ce serait si vaniteux de ma part.

— La belle affaire ! s'exclama Zor, secoué par un rire bruyant et sinistre. Mais nous n'avons pas le temps de conter fleurette entre immortels. Moi aussi, je suis amoureux de toi, Almena, comment ne pas tomber amoureux de l'ange de la mort ? Et puis, tu m'as donné un empire, car je suis devenu roi sous la mer, et je le suis resté. »

Le colosse à peau de pierre tendit un doigt vers la surface de l'océan, au-dessus d'eux. Une lueur y était apparue, un point blanc sur la frontière aqueuse, comme une lumière projetée depuis le sol.

« Océanos est en colère, dit le roi déchu. Le dieu-soleil descend vers nous et il n'arrive pas à l'arrêter.

— Que veut-il ?

— Il s'intéresse à ceux de mes sujets qui auraient vécu sa guerre contre Kaldor, il y a deux mille ans. J'en connais un qui devrait particulièrement l'intéresser, s'il arrive à descendre jusqu'à Vorag, ce dont je ne doute pas. Aussi, mettez-vous en chemin. Aarto, mon petit, guide-les jusqu'au grand dieu de la mort.

— Lui ? s'exclama Aarto, comme s'il doutait de l'intérêt du personnage, malgré son titre.

— Lui-même ! s'esclaffa le grand Zor. Telles sont les injonctions de l'Océan, et je me dois de lui obéir, car il est le seul dieu au-dessus de nos têtes. Aussi, Christophe, Aléane, si vous trouvez quelque chose d'intéressant, quittez les lieux sans plus attendre et l'Océan se montrera magnanime avec vous. Il n'attend qu'une chose : qu'on le délivre de ce dieu-soleil qui le brûle en profondeur. »

Le roi Zor plongea sa main dans la brume et attrapa la garde d'une épée rouillée, plantée dans le sol boueux.

« Il est temps que mon armée se lève, dit-il avec un grand sourire, comme un enfant qui, après des heures d'étude, retrouve enfin ses jeux. Je vous donnerai un peu de temps. Et puis, peut-être aurons-nous l'occasion de nous recroiser ; si cela arrive, je vous promets de tuer l'un de vous deux.

— Allez, par ici » lança Aarto en sautillant sur ses jambes trop courtes.

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